Cordes-sur-Ciel (en occitan Còrdas d’Albigés, en français Cordes jusqu'en 1993), connu sous la Révolution sous le nom de Cordes-la-Montagne, est une commune française située dans le département du Tarn, en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Ségala, un territoire s'étendant sur les départements du Tarn et de l'Aveyron, constitué de longs plateaux schisteux, morcelés d'étroites vallées.

Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le Cérou, l'Aurausse et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.

Cordes-sur-Ciel est une commune rurale qui compte 808 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 2 925 habitants en 1851. Ses habitants sont appelés les Cordais ou Cordaises.

Bastide construite en 1222 par le comte ...Lire la suite

Cordes-sur-Ciel (en occitan Còrdas d’Albigés, en français Cordes jusqu'en 1993), connu sous la Révolution sous le nom de Cordes-la-Montagne, est une commune française située dans le département du Tarn, en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Ségala, un territoire s'étendant sur les départements du Tarn et de l'Aveyron, constitué de longs plateaux schisteux, morcelés d'étroites vallées.

Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le Cérou, l'Aurausse et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.

Cordes-sur-Ciel est une commune rurale qui compte 808 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 2 925 habitants en 1851. Ses habitants sont appelés les Cordais ou Cordaises.

Bastide construite en 1222 par le comte Raymond VII de Toulouse, haut lieu du catharisme, cette cité médiévale adapte ses rues tortueuses et ses maisons séculaires à un relief escarpé dominant la paisible vallée du Cérou. Site touristique fréquenté, Grand Site Occitanie, elle est une étape du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

La commune est membre de l'association Les Plus Beaux Villages de France. En 2014, ce village a été élu Village préféré des Français dans l'émission présentée par Stéphane Bern sur France 2.

 Photo aérienne de Cordes-sur-Ciel.Avant la bastide

L'histoire de Cordes précédant la bastide ne signifie pas une absence de peuplement. Des vestiges d'un château fort semblent avoir subsisté jusqu'au XVIIe siècle, témoin d'une occupation antérieure à la construction de la bastide. Toutefois, ce foyer de population est trop faible pour être le siège d'une paroisse[1]. À cette époque, il existe probablement des ateliers de travail du cuir au bord de la rivière Cérou[a 1].

Lors de la croisade des Albigeois, Saint-Marcel est incendié par les croisés de Simon IV de Montfort[b 1].

Construction de la bastide Photo d'une porte fortifiée à deux arches encadrant la rainure de la herse. A travers l'entrée, on distingue le sol, une rue pavée en montée et des maisons de pierre. Porte de Rous sur la première enceinte du XIIIe siècle.

La ville nouvelle s'inscrit dans le contexte de la fin des combats de la croisade des Albigeois. Elle a pour but de reloger des populations ayant tout perdu lors des destructions opérées par les chevauchées des croisés. Le comte de Toulouse veut repeupler les zones ravagées et accessoirement y favoriser le développement économique. Pour Charles Higounet, ces projets portent la marque de Doat Alaman, et de son fils Sicard qu'il surnomme bastidors. Ces gestionnaires de la fortune des comtes de Toulouse sont les initiateurs de cette politique de construction[2]. La bastide de Cordes constitue un verrou militaire au nord du comté de Toulouse et barre la vallée du Cérou.

Les deux premières enceintes fortifiées sont bâties dans un délai de sept ans. À l'origine la bastide n'avait que deux portes[3]. En 1222, le comte de Toulouse Raymond VII octroie une charte de privilèges aux futurs habitants de la construction sur le lieu-dit « Puech de Mordagne »[1]. En 1229, date du traité de Paris, Cordes est signalé comme une des villes fortes de l'Albigeois[4]. Il est attesté que des habitations sont antérieures à la première enceinte[1].

Des habitants du village voisin de Mouzieys-Panens participent à l'érection des murailles et au creusement des fossés. Une lecture des restes de remparts révèle que les premiers murs sont bâtis avec les pierres calcaires locales. Plus tard, des briques et des pierres de carrières plus lointaines sont utilisées : carrière de Corrompis dans la commune des Cabannes et grès rouge de Salles. Les murs ont probablement été construits par les habitants eux-mêmes : les parcelles comprenaient une maison donnant sur la rue, un petit jardin derrière, clos par un mur aveugle dont l'entretien est à la charge de l'habitant[1].

Conformément au traité de Paris de 1229, Jeanne, fille unique de Raymond VII de Toulouse, épouse en 1241 Alphonse de Poitiers, frère du roi Louis IX. Le comté de Toulouse, jusqu'alors autonome, est rattaché à la couronne de France à la mort d’Alphonse II et de Jeanne en 1271. Jamais conquise, Cordes devient ainsi terre de France en 1370.

Un atelier de tisserands occupé par des bons hommes hérétiques est attesté dès 1226 par des interrogatoires conservés de l'Inquisition. Il est probable que ce havre de paix ait attiré cette population, première victime du conflit qui s'achève. Une légende indique une révolte de la population contre une décision d'envoyer des cathares locaux au bûcher ayant abouti à la précipitation de trois inquisiteurs dans le puits de la halle. Charles Portal la dément, aucun texte antérieur au XVIIe siècle ne l'ayant reprise[a 2].

Âge d'or photo couleur de façades de maison en pierre à fenêtres géminées en ogive. Façades gothiques.

Les artisans installés dans la nouvelle ville profitent de l'essor économique dû à une longue période de paix. Les familles s'enrichissent et d'artisanes, deviennent bourgeoises et marchandes. Ces familles décident alors de montrer leur richesse en signe de puissance et commence la construction de maisons gothiques. Ces bâtisses à architecture voisine réunissent atelier, entrepôt et magasin au rez-de-chaussée, habitation au premier étage et greniers au second étage. Une cour et des bâtiments annexes occupent l'arrière de la construction. Ces demeures confortables sont bâties entre la fin du XIIIe et le milieu du XIVe siècle. Cette durée relativement courte donne une unité architecturale à la bastide, lui valant le surnom de « Cité aux Cent Ogives ». Son âge d'or dure du XIVe au XVIe siècle avec un maximum de 5 500 habitants[a 3].

En 1321, Cordes doit faire une pénitence solennelle pour son opposition à l'inquisition de l'hérésie et à l'évêque d'Albi Bernard de Castanet à la fin du XIIIe et dans les premières années du XIVe siècle, époque où ses consuls avaient rejoint le mouvement de contestation emmené par le frère franciscain Bernard Délicieux. Les guerres de Religion de la fin du XVIe siècle occasionnent peu de dommages à Cordes : elle est attaquée le 9 septembre 1568 par le baron de Paulin ; elle repousse l’assaut du vicomte Peyrole de Bruniquel, dans la nuit du 22 au 23 mai 1574.

Prosper Mérimée, alors chargé par Napoléon III d'établir un inventaire du patrimoine architectural français, la visita. La cité s’éveilla à nouveau à partir du milieu du XXe siècle, lorsque des artistes la redécouvrirent.

Albert Camus, après l’avoir visité dans les années 1950, disait « À Cordes, tout est beau, même le regret ». La cité est officiellement devenue « Cordes-sur-Ciel » en 1993.

Le réalisateur Hayao Miyazaki a effectué un voyage autour du village et, lors d'une promenade, il observe le village de Cordes entouré de sa brume matinale, lui donnant l'impression qu'un "château flotte dans le ciel". Il s'en inspirera pour la création de son film Le Château dans le ciel, notamment pour l'introduction et pour l'affiche[5],[6].

↑ a b c et d « Compte rendu de la sortie du CAPA du samedi 14 novembre 2015 à Cordes-sur-Ciel »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Site du centre d'archéologie du pays Albigeois, 2015 (consulté le 28 janvier 2016). Charles Higounet, « Les Alaman seigneurs bastidors et péagers du XIIIe siècle », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, vol. 68, no 34,‎ 1956, p. 227-253 (lire en ligne). Charles-Laurent Salch, Atlas des villes et villages fortifiés en France : Début du Ve siècle à la fin du XVe siècle, Strasbourg, Éditions Publitotal, 1er novembre 1987, 495 p. (OCLC 28516867), p. 5-6. « Porte des Ormeaux », notice no PA00095543, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture (consulté le 17 janvier 2015) Actu.fr, « Tarn. Ce plus beau village de France a inspiré un chef d'œuvre de l'animation japonaise », sur actu.fr, 14 juillet 2023 (consulté le 17 juillet 2023). « Un château dans le ciel et la vanille », sur Europe 1, 2 octobre 2021 (consulté le 17 juillet 2023).


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