Carcassonne

Carcassonne (Carcassona en occitan) est une commune française, préfecture du département de l'Aude dans la région Occitanie.

Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Carcassès, un pays centré sur la ville de Carcassonne, entre les prémices du Massif central et les contreforts pyrénéens. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le canal du Midi, l'Aude, le Fresquel, l'Arnouze, le ruisseau de Bazalac, le ruisseau de Malepère, le ruisseau de Fount Guilhen et par divers autres petits cours d'eau.

Carcassonne est une commune urbaine qui compte 46 218 habitants en 2021, après avoir connu une croissance quasiment continue de la population depuis les années 1800. Elle appartient à l'unité urbaine de Carcassonne et fait partie de l'aire d'attraction de Carcassonne. Ses habitants sont appelés les Carcassonnais ou Carcassonnaises. Carcassonne est la ville principale de Carcassonne Ag...Lire la suite

Carcassonne (Carcassona en occitan) est une commune française, préfecture du département de l'Aude dans la région Occitanie.

Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Carcassès, un pays centré sur la ville de Carcassonne, entre les prémices du Massif central et les contreforts pyrénéens. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le canal du Midi, l'Aude, le Fresquel, l'Arnouze, le ruisseau de Bazalac, le ruisseau de Malepère, le ruisseau de Fount Guilhen et par divers autres petits cours d'eau.

Carcassonne est une commune urbaine qui compte 46 218 habitants en 2021, après avoir connu une croissance quasiment continue de la population depuis les années 1800. Elle appartient à l'unité urbaine de Carcassonne et fait partie de l'aire d'attraction de Carcassonne. Ses habitants sont appelés les Carcassonnais ou Carcassonnaises. Carcassonne est la ville principale de Carcassonne Agglo (113 933 habitants en 2019).

Occupée depuis le Néolithique, Carcassonne se trouve dans la plaine de l'Aude entre deux grands axes de circulation reliant l'Atlantique à la mer Méditerranée et le Massif central aux Pyrénées.

La ville est connue pour la Cité de Carcassonne, ensemble architectural médiéval restauré par Viollet-le-Duc au XIXe siècle et inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1997.

L'histoire de Carcassonne est directement liée à celle de la Cité. C'est en 1247 que la ville s'étend, avec la création de la ville basse ou bastide Saint Louis.

À plusieurs kilomètres au sud de la cité existent cinq vestiges plus ou moins conservés de châteaux médiévaux (Termes, Aguilar, Quéribus, Peyrepertuse et Puilaurens), désignés comme les « cinq fils de Carcassonne ».

 Cité de Carcassonne.Préhistoire et Antiquité  
Hache polie néolithique en néphrite – Carcassonne – Muséum de Toulouse.

Au néolithique le site originel de Carcassonne se trouvait sur l'emplacement de l'actuel du Domaine d'Auriac, dit "Carsac", à environ deux kilomètres au sud de la cité médiévale. Vers le VIe siècle av. J.-C. ses habitants se sont déplacés sur l'éperon rocheux dominé par la cité médiévale, où ils ont bâti un oppidum[1],[2]. Les activités commerciales et agricoles étaient florissantes. S'y échangeaient des objets parfois venus de loin : étrusques, grecs, carthaginois.

Pline l'Ancien est le premier à citer cette place très active située près du fleuve Atax (l'Aude), qu'il nomme Carcasum (officiellement Julia Carcaso) :

« :.. Dans l'intérieur des terres, colonies : Arles de la sixième légion, Béziers de la septième, Orange de la seconde ; dans le territoire des Caveres, Valence, des Allobroges Vienne ; villes latines : Aix des Salluviens, Avignon des Cavares, Apta Julia des Vulgientes, Alabécé des Reies Apollinaires, Alba des Helves, Augusta des Tricastins, Anatilia, Aeria, Bormanni, Comacina, Cabellio, Carcasum des Volces Tectosages, Cessero, Carpentoracte des Mémines, Ies Caenicendes, les Cambolectres, surnommés Atlantiques, Forum Voconii, Glanum Livii[3]. »

Au IIIe siècle av. J.-C., le lieu passe sous domination des Volques Tectosages.

En 118 av. J.-C., lors de la création de la ville portuaire de Narbonne (Colonia Narbo Martius), la région passe sous domination romaine. En 70 av. J.-C. elle devient province romaine.

À partir de 14 apr. J.-C., la Via Aquitania relie Narbonne (Narbo Martius) à Bordeaux (Burdigala) en passant par Carcassonne. À cette époque l'oppidum n'existe plus, une ville gallo-romaine ouverte avec plan en damier a remplacé les constructions antérieures. Les habitations s'étendent dans la plaine.

Entre 234 et 285 l'Empire romain traverse une crise avec anarchie militaire, ce dont profitent les « Barbares » qui lancent de profonds raids de pillage en Gaule. Une enceinte de plus d'un kilomètre comprenant plus de trente tours défensives est édifiée.

L'Anonyme de Bordeaux mentionne la ville en 333 sous le nom de Castellum Carcasonne.

Périodes wisigothiques et musulmanes

Les Wisigoths s’installent dans la région au début du Ve siècle[4]. De 507 à 509, les Francs combattent les Wisigoths (ariens et considérés comme hérétiques), et font la conquête d'une grande partie du royaume de Toulouse. Les Wisigoths parviennent cependant à conserver Carcassonne qui restera longtemps convoitée par les Francs. En 587, une armée franque dirigée par Didier de Toulouse tentent de prendre la ville : ils sont repoussés et Didier meurt sous ses murs. Deux années plus tard, une autre armée est écrasée dans la région (5 000 tués, 2 000 prisonniers).

En 533 fut créé le diocèse de Carcassonne et Narbonne. Le roi wisigoth Récarède Ier se convertit au catholicisme en 589, et les relations entre Wisigoths et Francs s'adoucissent alors.

En 711, les musulmans débarquent au Rocher de Gibraltar, conquièrent une grande partie de la péninsule Ibérique en quelques années, puis franchissent les Pyrénées en 719 et font la conquête de la Septimanie qui appartenait toujours au royaume wisigoth de Tolède ; le wali (gouverneur) ’Anbasa ibn Suhaym al-Kalbi (en arabe : عنبسة بن سحيم الكلبي) fait le siège de Carcassonne en 725[5]. La ville se soumet, est renommée Qarqshuna ; ses habitants sont contraints de donner la moitié de leurs biens aux musulmans[6] ; une garnison maure est installée. Pépin le Bref reprend la cité en 759, mais des raids de pillages désolent la région jusqu'au règne de Charlemagne.

Dans les écrits apparaissent les noms Carcasona ou Carcassione[7].

Dame Carcas  Dame Carcas accueille les touristes à l'entrée de la cité de Carcassonne.

Carcassonne entretient une légende totalement infondée, datant du XVIe siècle[8], selon laquelle le nom de la ville daterait du début du IXe siècle, au moment où elle aurait été sarrasine. Charlemagne en aurait fait le siège, mais la maîtresse des lieux, Dame Carcas, aurait fort résisté. Les assiégés étant au bord de la famine, il ne serait resté qu'une mesure de blé et un petit cochon dans la cité. Dame Carcas aurait eu l'idée de démoraliser ses adversaires : le porcelet aurait été engraissé puis projeté par-dessus les remparts, laissant penser que la ville avait encore beaucoup de nourriture. Charlemagne aurait alors fait lever le siège. À ce moment, dame Carcas aurait fait sonner les trompettes (ou les cloches des églises) et, Charlemagne revenant sur ses pas, la dame Carcas lui aurait proposé la paix. D'où l'expression « Carcas sonne ».

Cathares et Croisade  Rempart de la bastide Saint-Louis (le bastion Saint-Martial). Rempart de la bastide Saint-Louis, bastion sud-est.

En 1067, Raimond-Bérenger Ier de Barcelone acquiert Carcassonne contre 4 000 mancus d'or versés aux descendants du dernier comte en exercice de la ville, Roger III. Mais Raymond-Bernard Trencavel, beau-fils de ce dernier, réussit à prendre le contrôle de la cité. S'ensuivent plusieurs années de guerres amplifiées par le fait qu'une révolte des habitants chasse Raymond-Bernard (il est obligé de reprendre la ville avec l'aide du comte de Toulouse), et parce qu'un autre prétendant au pouvoir de la cité se manifeste, Roger II de Foix. Trencavel meurt en 1074, sa femme Ermengarde est reconnue vicomtesse en 1082.

Le palais comtal fortifié est construit à l'intérieur des murs de la cité vers 1130, par hantise d'une nouvelle révolte.

À la fin du XIIe siècle le catharisme atteint Carcassonne et y fera beaucoup d'adeptes, les cathares étant protégés par le vicomte Raimond-Roger Trencavel. Après l'assassinat du légat apostolique Pierre de Castelnau en janvier 1208, la ville et toute sa région sont déclarées terres d’hérésies par le pape Innocent III, et en conséquence subissent la Croisade des albigeois, dirigée par Arnaud Amaury.

L'armée croisée met le siège devant Carcassonne : deux bourgs situés près des remparts tombent rapidement et sont brûlés. L'enceinte de la cité résiste à l'assaillant, mais c'est la sécheresse et la soif qui font capituler la ville au bout de deux semaines, le 15 août 1209 : il fait très chaud cette année-là, les puits sont à sec. Il faut aller chercher de l'eau en dehors de l'enceinte, en bas de la colline, directement dans l'Aude, mais Trencavel ne prend aucune disposition pour en défendre l'accès et les habitants sont empêchés par les croisés d'aller y puiser. La ville capitule alors : Trancavel est jeté dans un cachot du palais comtal où il meurt rapidement de dysenterie[9] ; ses terres sont attribuées à Simon IV de Montfort (plus tard son fils les donnera au roi de France, qui les intégrera au domaine royal en 1224. Des sénéchaux royaux seront alors installés dans tout le Languedoc[10]). Les habitants doivent quitter la ville, n'emportant que les vêtements qu'ils portent ; la cité devient zone militaire, mais reste un centre religieux grâce à la cathédrale Saint-Nazaire.

Le palais comtal est alors transformé en forteresse, l'enceinte de la ville est doublée et renforcée jusqu'à la fin du XIIIe siècle.

Le 17 septembre 1240, Raimond II Trencavel assiège la cité, les combats dureront jusqu'au 11 octobre et l'arrivée d'une armée royale de secours.

Saint Dominique a passé tout le carême de 1213 à prêcher à Carcassonne. Un tribunal d'Inquisition y est installé en 1234.

 Interrogatoire des templiers de la sénéchaussée de Carcassonne, 13 novembre 1307. Archives nationales de France.

L'expulsion des habitants de la cité fortifiée est un acte majeur de l'histoire de Carcassonne, car ils s'établissent sur l'autre rive du fleuve, où Louis IX crée « la ville basse » ou « bastide Saint Louis »[11]. Progressivement cette dernière prospère économiquement et acquiert un rayonnement politique. Elle est dotée d'un consulat en 1248, avec six consuls qui la gouvernent avec l'aide des notables. Cette colonie rurale aux rues en damier, fut entouré de murs au XIVe siècle[12].

Fin du Moyen Âge

Au XIVe siècle, Carcassonne est le premier centre de production textile du royaume, dont la matière première utilisée est la laine. Elle provient des élevages de la Montagne Noire et des Corbières. Les productions étaient exportées vers Constantinople ou encore Alexandrie[13].

En 1348 s'abat une épidémie de peste, récurrente jusqu'au siècle suivant.

En 1355 le prince Noir dévaste par le feu la bastide sans chercher à conquérir la Cité[14]. Elle est reconstruite (moitié moins grande) et fortifiée en 1359.

Louis XI confirme les privilèges de Carcassonne en mars 1462[15],[16],[17].

Du XVIe au XVIIIe siècle  Carcassonne vers 1780 (carte de Cassini) avec la bastide et la cité.

Jusqu’à la signature en 1659 du traité des Pyrénées, la Cité conserve son rôle militaire à la frontière entre la France et l’Aragon.

Le XVIe siècle est déchiré par les guerres de Religion : la ville basse soutient les protestants, la ville haute reste catholique. Des échauffourées ont lieu entre les deux sites jusqu'à l'édit de Nantes[18].

Charles IX passe dans la ville lors de son « Grand tour de France » (1564-1566), accompagné de Grands du royaume : son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine[19].

Un passage de l'Histoire générale de Languedoc de Dom Vaissète offre un intéressant compte rendu de la réunion des États de Languedoc[20] de 1569 qui se tint dans le grand réfectoire des Augustins de la ville basse, sous la présidence d'Antoine II de Dax, évêque d'Alet (1565-† 1579)[21].

La Cité perd de son importance avec le transfert de nombreuses institutions à la ville basse croissante. La richesse due au commerce drapier permet d'embellir cette dernière. La manufacture de draps des Saptes est créée en 1667 par Colbert pour poursuivre l'œuvre des frères Saptes, originaires de Tuchan, qui concentrèrent en un même lieu toutes les opérations nécessaires à la fabrication des tissus. Des hôtels luxueux sont construits, l'eau est amenée jusqu'à la ville, les rues sont pavées et éclairées. Les remparts sont démolis au XVIIIe siècle, et le portail des Jacobins est construit à cette époque.

Malheureusement de nombreux problèmes causent la perte de cette mono-industrie. À la Révolution française, la ville est peu engagée et l'industrie drapière est concurrencée par les Anglais, provoquant des baisses de salaires importantes. Le 29 janvier 1790, le département de l'Aude est créé, et Carcassonne en devient le chef-lieu[22]. Elle devient aussi chef-lieu de district. Mais les prix de la nourriture augmentent, la famine et le mécontentement populaire se font sentir.

Carcassonne absorbe Carcassonne-Cité entre 1795 et 1800.

Sous la Restauration l'activité est mécanisée et les salaires sont tirés vers le bas. La viticulture entre en concurrence, et la misère gagne la ville et ses derniers tisserands.

Du XIXe au XXIe siècle  Place Davilla à Carcassonne.

Au XIXe siècle, un changement dans les mentalités intervient et une prise de conscience pour les monuments historiques s'annonce. On veut restaurer et valoriser le patrimoine français. La Cité, complètement ruinée et miséreuse, reçoit le soutien d’érudits audois et carcassonnais tel Jean-Pierre Cros-Mayrevieille[Note 1] soutenu par Prosper Mérimée, inspecteur des monuments historiques. Les premiers travaux de restauration portent sur la basilique Saint-Nazaire.

 Vue de l'intérieur de la cité médiévale de Carcassonne entre 1900 et 1915. Négatif sur verre par Charles Géniaux

De nombreuses expropriations ont ensuite lieu, supprimant la totalité de l’habitat construit dans les lices (espace intermédiaire délimité par les deux remparts) et excluant une partie de la population de la Cité. Il faut ensuite un demi-siècle de travaux pour restituer toute la grandeur du XIIIe siècle au plus grand ensemble de fortification du Moyen Âge d’Occident. L’architecte Viollet-le-Duc, spécialiste des restaurations en France, porta ce chantier avec réussite mais déclencha parfois une certaine polémique sur ses choix de restaurations et sur ses initiatives personnelles assez particulières. Il n'en demeure pas moins que la Cité de Carcassonne est globalement très bien restaurée, la restauration portant sur seulement 15 % du bâti (crénelages, toitures).

En 1907, les vignerons carcassonnais participent à la Révolte des vignerons pour dénoncer les problèmes qui affectent la viticulture du Languedoc. La fraude récurrente de certains producteurs, la surproduction, le mildiou et la concurrence provoquent leur colère et ils demandent à l'État, qui dans un premier temps ne réagit pas, de mettre en place une réglementation sur les productions viticoles. Carcassonne rejoint en septembre 1907 la Confédération générale de vignerons du Midi (CGV), la première union syndicale[23].

Arrivée d'une délégation accueillie par une pancarte Bienvenu aux sacrifiés, le 26 mai 1907. 
Arrivée d'une délégation accueillie par une pancarte Bienvenu aux sacrifiés, le 26 mai 1907.
Les slogans de la manifestation de Carcassonne. 
Les slogans de la manifestation de Carcassonne.
Les manifestants de Carcassonne rassemblés par villages. 
Les manifestants de Carcassonne rassemblés par villages.
La Seconde guerre mondiale

Après l'armistice du 22 juin 1940, le parlement est convoqué en congrès à l'opéra de Vichy le 10 juillet.. Parmi les parlementaires audois, seuls deux font partie des 80 refusant de voter en faveur des pleins pouvoirs au maréchal Philippe Pétain : Léon Blum et Henri Gout. Ils en subiront plus tard les conséquences. Au mois de février 1941, Albert Tomey, maire de Carcassonne démocratiquement élu, est destitué par Pétain et remplacé par Jules Jourdanne. Le boulevard Jean Jaurès est débaptisé par décision municipale ; il portera le nom du maréchal Pétain.

Le 14 juillet 1942, une manifestation clandestine en faveur de la République[24] réunit plus de 2000 personnes à la statue de Armand Barbès. Les meneurs seront arrêtés dans les semaines qui suivront, mis en prison ou en résidence surveillée. Parmi eux, des membres du mouvement Combat. Ce sont les prémices de la future action résistante. Les Allemands occupent Carcassonne le 11 novembre 1942, en réponse au débarquement des alliés en Afrique du Nord. Ils réquisitionnent de nombreux hôtels, les casernes et les immeubles bourgeois pour les militaires. L'aérodrome de Salvaza passe entre les mains de la Luftwaffe. En février 1943, la section audoise de la Milice française est créée au théâtre municipal. La police allemande (SIPO-SD) s'installe dans une villa, 67 route de Toulouse.

En mai 1944, la cité de Carcassonne est occupée par les troupes allemandes qui utilisent le château comtal comme réserve de munitions et d'explosifs. Les habitants sont expulsés de la Cité. Joë Bousquet, commandeur de la Légion d'honneur, s'indigne de cette occupation et demande par lettre au préfet la libération de la Cité, considérée par tous les pays comme une œuvre d'art qu'il faut respecter et laisser libre[25].

Le 29 juillet 1944, Jean Bringer (chef des FFI de l'Aude) est arrêté dans la clinique du docteur Delteil. Le lendemain, c'est le tour d'Aimé Ramond. Ces deux responsables de la Résistance sont internés à la maison d'arrêt.

La Libération  Plaque en hommage aux 26 victimes fusillées par les nazis le 20 août 1944, au Quai Riquet à Carcassonne.

Le 19 août 1944, alors que Allemands s'apprêtent à quitter la ville, quinze résistants[26] sont amenés au domaine de Baudrigue sur la commune de Roullens. D'abord passés par les armes, les corps de ces martyrs disparaissent dans l'explosion des dépôts de munitions de la clairière du parc du domaine[27]. La déflagration a causé d'énormes dégâts ; elle a été ressentie à des kilomètres. Le 21 août, une unité de la 11e panzer traverse Carcassonne. Pour une raison encore indéterminée, elle fait halte au Quai Riquet près de la gare. Après avoir tirée sur des passants, elle rassemble des otages qu'elle exécute sous le pont de chemin de fer. Le bilan des victimes s'établit au nombre de vingt-six.

Après-guerre

En avril 1996, Rémy Cazals organise le colloque de Carcassonne sur la Première Guerre mondiale, qui permit de publier Traces de 14-18[28] et de faire avancer l'historiographie de la Première Guerre mondiale.

En 1997, la Cité de Carcassonne atteint la consécration en obtenant son classement sur la liste des sites au patrimoine mondial de l'Unesco, et la ville basse de Carcassonne, « la Bastide Saint-Louis », est classée secteur sauvegardé. Avec en moyenne 1,9 million de touristes depuis 2012[29], la cité est un haut lieu touristique.

Le 6 novembre 2003 eut lieu à Carcassonne, dans l'hôtel de la Cité, le 16e sommet franco-espagnol[30] en présence de José María Aznar, chef du gouvernement espagnol, de Jacques Chirac, président de la République et de treize ministres des deux pays[31].

Le 29 juin 2008 pendant les journées « portes ouvertes » à Carcassonne du 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine (3e RPIMa), à la suite d'une erreur d'approvisionnement de tir (balles réelles au lieu de balles à blanc), un accident provoque des blessures graves sur 17 personnes dans le public. Cette affaire, devenue nationale après la visite sur place du président de la République, Nicolas Sarkozy, accompagné de son ministre de la Défense, entraîna la démission du chef d'état-major des armées[32].

Attentats terroristes du 23 mars 2018

Le 23 mars 2018, la ville est le théâtre d'un attentat djihadiste revendiquée par le groupe État islamique. À 10 h 15, Redouane Lakdime, un Franco-Marocain âgé de 25 ans résidant à la cité Ozanam de Carcassonne, vole une voiture, tue le passager et blesse le conducteur. Il se dirige vers une caserne militaire et tire sur quatre CRS qui revenaient de faire leur footing, blessant grièvement l'un d'entre eux à l'épaule. Il prend ensuite la direction de Trèbes, une petite ville voisine distante d'environ 7 km, et prend une cinquantaine de personnes en otage dans le Super U de la ville. Il tue deux personnes. Le raid et le GIGN se rendent sur place et sécurisent les lieux. Certains otages parviennent à s'enfuir. Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame propose au terroriste de prendre la place d'une otage. Il sera grièvement touché par les tirs du terroriste et décédera le lendemain. Le terroriste est abattu lorsque l'assaut est donné.

Les deux sites ont livré des objets, notamment une hache en néphrite conservée au Muséum de Toulouse, qui appartenait au XIXe siècle au minéralogiste Alexis Damour. Sur YouTube, visionner la vidéo "En quoi la cité de Carcassonne reflète-t-elle les grands mouvements historiques ?". Durée 26 min 34 s. Pline l'Ancien, Histoire naturelle, III, 5, 6 Dans le livre Histoire de Carcassonne de Jean Guilaine et Daniel Fabre (édition Privat, (ISBN 2-7089-8328-8)), page 39, est donnée la date 462 pour l'occupation de la ville. Ibn al-Athîr, Annales du Maghreb & de l'Espagne Expédition d'Anbasa contre les Francs. Sur YouTube, vidéo "En quoi la cité de Carcassonne reflète-t-elle les grands mouvements historiques ?", 8e minute. Histoire de Carcassonne de Jean Guilaine et Daniel Fabre, édition Privat, (ISBN 2-7089-8328-8), page 41. Vidéo "En quoi la cité de Carcassonne reflète-t-elle les grands mouvements historiques ?", 8e minute. Histoire de Carcassonne de Jean Guilaine et Daniel Fabre, édition Privat, (ISBN 2-7089-8328-8), page 56 Emmanuel Leroy Ladurie, Histoire du Languedoc, éd. Presses universitaires de France, coll. Que sais-je ?, 1982, page 42. « la dynastie des Trencavel », Ministère de la culture (consulté le 27 mai 2007). Charles-Laurent Salch, Atlas des villes et villages fortifiés en France : Début du Ve siècle à la fin du XVe siècle, Strasbourg, Éditions Publitotal, 1er novembre 1987, 495 p. (OCLC 28516867), p. 5. Carcassonne, histoire et architecture de Jean-Pierre Panouillé, éditions Ouest-France, (ISBN 2737321948), page 52. Histoire de Carcassonne de Jean Guilaine et Daniel Fabre, édition Privat, (ISBN 2-7089-8328-8), page 97. Ordonnances des roys de France de la troisième race : Ordonnances rendues depuis le commencement du règne de Louis XI jusqu'au mois de mars 1473. 1811-20, 1811, 994 p. (lire en ligne), p. 409. Ordonnances des roys de France de la troisième race : Ordonnances rendues depuis le commencement du règne de Louis XI jusqu'au mois de mars 1473. 1811-20, 1811, 994 p. (lire en ligne), p. 407. Lettres patentes de Louis XI, Dieppe, juillet 1464 (lire en ligne). Vidéo "En quoi la cité de Carcassonne reflète-t-elle les grands mouvements historiques ?", 19e minute. Pierre Miquel, Les Guerres de Religion, Paris, Fayard, 1980, 596 p. (ISBN 978-2-21300-826-4, OCLC 299354152), p. 255. se référer à ce lien Ce texte illustre bien le type de tâches et de débats qui animaient les réunions des États, il est lisible par la note : se référer à ce lien. Histoire de Carcassonne de Jean Guilaine et Daniel Fabre, édition Privat, (ISBN 2-7089-8328-8), page 164. [RTF] Histoire de la viticulture en Languedoc-Roussillon - Conseil régional du Languedoc-Roussillon. Histoire de Carcassonne, Editions Privat, 1984 « Le retour de l'Histoire »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), ministère de la Culture (consulté le 23 mai 2007). Martial Andrieu, Baudrigue, 19 août 1944. Lerécit de l'horreur, Musique et patrimoine, 2023 Julien Alaux, La seconde guerre mondiale dans l'Aude, Editions du sapin d'or, 1986 « Résumé historiographique à propos de la Première Guerre mondiale », Académie de Grenoble (consulté le 27 août 2007). « Les chiffres clés du tourisme audois »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur pro.audetourisme.com (consulté le 5 juillet 2017). Site de l'Élysée. L'Indépendant du 7 novembre 2003. Le Figaro du 2 juillet 2008 (en Une).


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