Rocamadour

Rocamadour est une commune du sud-ouest de la France, située dans le nord du département du Lot, en région Occitanie. Elle appartient à la micro-région touristique de la Vallée de la Dordogne. Elle est également dans le causse de Gramat, le plus vaste et le plus sauvage des quatre causses du Quercy.

Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Ouysse, le ruisseau de Rignac et par deux autres cours d'eau. Incluse dans le bassin de la Dordogne et le « géoparc des causses du Quercy », la commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (les « vallées de l'Ouysse et de l'Alzou »), un espace protégé (les « falaises lotoises (rapaces) » et six zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.

Rocamadour est une commune rurale qui compte 611 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 1 695 habitants en 1800. Ses habitants sont appelés les Amadouriens et Amadouriennes...Lire la suite

Rocamadour est une commune du sud-ouest de la France, située dans le nord du département du Lot, en région Occitanie. Elle appartient à la micro-région touristique de la Vallée de la Dordogne. Elle est également dans le causse de Gramat, le plus vaste et le plus sauvage des quatre causses du Quercy.

Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Ouysse, le ruisseau de Rignac et par deux autres cours d'eau. Incluse dans le bassin de la Dordogne et le « géoparc des causses du Quercy », la commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (les « vallées de l'Ouysse et de l'Alzou »), un espace protégé (les « falaises lotoises (rapaces) » et six zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.

Rocamadour est une commune rurale qui compte 611 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 1 695 habitants en 1800. Ses habitants sont appelés les Amadouriens et Amadouriennes.

Au cœur du Haut-Quercy, comme accrochée à une puissante falaise dominant de 150 mètres la vallée encaissée de l'Alzou, cette cité mariale est un lieu de pèlerinage réputé depuis le XIIe siècle, fréquenté depuis le Moyen Âge par de nombreux « roumieux », anonymes ou célèbres (Henri II d'Angleterre, Simon de Montfort, Blanche de Castille et Louis IX de France, saint Dominique et saint Bernard, entre autres figures illustres), qui viennent y vénérer la Vierge noire et le tombeau de saint Amadour.

Rocamadour, « citadelle de la Foi », est également un site touristique naturel réputé du causse de Gramat.

La cité médiévale, aux ruelles tortueuses, est gardée par une série de portes fortifiées (portes Salmon, Cabilière, de l'Hôpital, du Figuier). Un escalier monumental, que les pèlerins gravissaient (et gravissent parfois encore) à genoux, conduit à l'esplanade des sanctuaires, où se côtoient la basilique Saint-Sauveur, la crypte Saint-Amadour (classées au patrimoine mondial de l'humanité), les chapelles Sainte-Anne, Saint-Blaise, Saint-Jean-Baptiste, Notre-Dame – où se trouve la Vierge noire – Saint-Louis et Saint-Michel. L'ensemble est dominé par le palais des Évêques de Tulle. Un chemin de croix conduit au château et à la croix de Jérusalem, où a été aménagé un belvédère.

La commune fait partie de l'association Les Plus Beaux Villages de France.

Préhistoire

Rocamadour et ses nombreuses grottes abritaient déjà des hommes au Paléolithique comme le montrent les dessins de la grotte des Merveilles. La grotte de Linars et son porche ont servi de nécropole souterraine et d'habitat à l'âge du bronze. Les vestiges sont déposés au musée de Cabrerets et dans le hall de la mairie de Rocamadour.

À l'âge du fer, la région était habitée par le peuple des Cadurques. Les restes d'un village, dans la vallée de la Salvate près de Couzou, ont été retrouvés lors de travaux. Un oppidum perché sur les hauteurs de la vallée de l'Alzou, en aval de Tournefeuille, est peut-être lié à la lutte des Gaulois contre les troupes romaines lors de la guerre des Gaules[1].

Moyen Âge Les débuts et le rayonnement  L'épée Durandal plantée dans la muraille de Rocamadour.

Les trois étages du village de Rocamadour datent du Moyen Âge, ils reflètent les trois ordres de la société : les chevaliers au-dessus, liés aux clercs religieux au milieu et les travailleurs laïcs en bas près de la rivière.

De rares documents mentionnent qu'en 1105, une petite chapelle était bâtie dans un abri de la falaise au lieu-dit Rupis Amatoris, à la limite des territoires des abbayes bénédictines Saint-Martin de Tulle et Saint-Pierre de Marcilhac.

En 1112, Eble de Turenne, abbé de Tulle, s'installe à Rocamadour. En 1119, une première donation est faite par Eudes, comte de la Marche. En 1148, un premier miracle est annoncé. Le pèlerinage à Marie attirait les foules. La statue de la Vierge noire est datée du XIIe siècle. Géraud d'Escorailles, abbé de 1152 à 1188, fit construire les édifices religieux, financés par les dons des visiteurs. Les travaux furent terminés à la fin du XIIe siècle.

Rocamadour bénéficia déjà d'une renommée européenne comme l'atteste le Livre des Miracles du XIIe siècle[2] écrit par un moine du sanctuaire et reçut de nombreux pèlerins. En 1159, Henri II, époux d'Aliénor d'Aquitaine vint à Rocamadour remercier la Vierge pour sa guérison.

En 1166, en voulant inhumer un habitant, on découvrit un corps intact, présenté comme celui de saint Amadour. Rocamadour avait trouvé son saint. Au moins quatre récits, plus ou moins teintés de légende, présentèrent saint Amadour comme un personnage proche de Jésus. En 1183, Henri le Jeune et son frère Geoffroy, en rébellion contre leur propre frère Richard Cœur de Lion, pénètrent en Poitou et saccagent tout sur leur passage. Henri pille alors le sanctuaire de Rocamadour et est emporté par une maladie foudroyante en quelques jours peu après son méfait[3].

En 1211, le légat pontifical pendant la croisade des Albigeois, Arnaud Amalric, vint passer l'hiver à Rocamadour. De plus, en 1291, le pape Nicolas IV accorda trois bulles d'indulgence d'un an et quarante jours aux visiteurs du site. La fin du XIIIe siècle voit l'apogée du rayonnement de Rocamadour et l'achèvement des constructions. Le château est protégé par trois tours, un large fossé et de nombreux guetteurs[1].

Le déclin

En 1317, les moines quittent Rocamadour. Le site est alors administré par un chapître de chanoines nommés par l'évêque.

Au XIVe siècle, un refroidissement climatique, des famines, des épidémies comme la peste noire ravagent l'Europe.

En 1427, une reconstruction est amorcée mais sans moyens financiers ni humains. Un énorme rocher écrase la chapelle Notre-Dame qui est reconstruite, en 1479, par Denys de Bar, évêque de Tulle[4].

Par la suite, lors des guerres de Religion, le passage iconoclaste de mercenaires protestants en 1562 provoque la destruction des édifices religieux et de leurs reliques[5]. Les chanoines décrivent, dans une supplique au pape Pie IV en 1563, les dégâts causés : « Ils ont, ô douleur ! tout saccagé ; ils ont brûlé et pillé ses statues et ses tableaux, ses cloches, ses ornements et joyaux, tout ce qui était nécessaire au culte divin… ». Les reliques sont profanées et détruites, y compris le corps de saint Amadour. Selon les témoins, le capitaine protestant Bessonie le rompt à coups de marteau de forgeron en disant : « Je vais te briser, puisque tu n'as pas voulu brûler ». Les capitaines Bessonie et Duras tireront, au profit de l'armée du prince de Condé, la somme de 20 000 livres de tout ce qui composait le trésor de Notre-Dame depuis le XIIe siècle[6].

Le site fut une nouvelle fois pillé sous la Révolution.

Les reconstructions du XIXe siècle  Édifices reconstruits au XIXe siècle.

Au début du XIXe siècle, les sanctuaires de Rocamadour étaient dans un état de délabrement important, des arbres poussaient dans le grand escalier, la plupart des commerçants étaient partis[1]. Trois sanctuaires étaient en service (églises Saint-Sauveur et Saint-Amadour, chapelle Notre-Dame), deux étaient en mauvais état (Saint-Michel et Saint-Blaise), les deux autres étaient en ruines (Sainte-Anne et Saint-Jean-Baptiste). La toiture de l'église Saint-Sauveur était à refaire, le mur extérieur de la face du midi accusait un surplomb de trente centimètres sous la poussée des voûtes surchargées de gravats[7]. En 1831, Jacques-Antoine Delpon écrivait : « Tout annonce que cet oratoire célèbre ne subsistera pas longtemps »[8].

 le sanctuaire avant sa restauration

Une volonté politique pour la conservation des monuments historiques se fit jour en France. Le 13 avril 1830, M. Baumes, préfet du Lot, écrivit une lettre pour demander une aide urgente au ministre de l'Intérieur. Il y joignit un devis, qui s'élevait à 8 500 francs, établi en 1822 par l'abbé Caillaux. Cette lettre resta sans réponse. Une liste des monuments fut dressée pour le Lot, la chapelle de Rocamadour y apparut prioritaire, mais aucun financement ne fut accordé par l'État ou par la municipalité de Rocamadour, ruinée par un procès.

Début 1855, Jean-Jacques Bardou, évêque de Cahors, eut l'idée de lancer une grande loterie pour rassembler des fonds. Le ministère de l'Intérieur imposa comme préalable l'établissement de plans et de devis pour les travaux. L'architecte départemental réalisa ces documents et évalua la dépense prévisible à 318 819,71 francs. Trois tirages eurent lieu : le 15 décembre 1856, le 30 juin 1857 et le 31 décembre 1857. 600 000 billets de 1 franc furent émis mais la loterie ne rapporta que 84 624,63 francs, soit le quart de la somme nécessaire aux travaux.

L'abbé Jean-Baptiste Chevalt, prêtre architecte et archéologue du diocèse de Montauban, fut chargé par Jean-Jacques Bardou de la conduite des travaux, qui débutèrent en 1858. En l'absence de financement public et pour éviter de nouveaux retards, l'évêque refusa de soumettre les travaux au contrôle de la commission des monuments historiques, d'où d'importantes tensions que tempéra le préfet du Lot.

 Le château de Rocamadour reconstruit au XIXe siècle.

Les travaux concernèrent toute la cité religieuse et le château. L'abbé Chevalt dut faire face à de nombreuses difficultés pendant le déroulement du chantier :

terrain en forte pente (60 degrés) et d'accès difficile, qui nécessita l'installation d'une grue et de deux voies ferrées en va-et-vient sur le plan incliné ; embauche d'ouvriers et concurrence du chantier de chemin de fer ; approvisionnement difficile en machines et produits provenant de Toulouse ; négociations houleuses avec les propriétaires et boutiquiers pour l'achat de terrains ; blessure d'un riverain et d'ouvriers ; l'abbé Chevalt fut lui-même blessé lors de l'effondrement d'un échafaudage élevé en août 1872 et qui coûta la vie à un de ses employés ; épuisement des revenus de la loterie le 4 septembre 1861 ; les revenus provinrent alors du magasin de Marie (vente d'objet pieux), des offrandes des troncs et des donations ; instabilité des terrains de la combe au nord des églises (actuel chemin de croix). En 1865, l'abbé Chevalt signala aux autorités des fissures importantes en haut de la combe au nord des églises. L'ingénieur Billard étudia la question et montra que les eaux de la fontaine municipale n'étaient plus canalisées et détrempaient la couche de terrain argileuse en aval. La municipalité de Rocamadour ne réagit pas jusqu'à l'éboulement du 3 février 1865 qui écrasa la grange et la cave de l'aubergiste Lafon et entraîna le petit chemin de fer et les murs du chantier. Un procès fut engagé contre la municipalité et l'administration du pèlerinage. Le 3 mars 1868, malgré les arguments techniques, les religieux furent condamnés, à Gourdon puis en appel à Agen le 28 décembre 1868, à indemniser la victime et à effectuer les travaux de soutènement.

À la fin de l'été 1872, les gros travaux de restauration furent terminés.

↑ a b et c Michelle Cheveau (dir.) (préf. André Jallet), Rocamadour : Une cité en équilibre, Concots, Richesse du patrimoine orale, coll. « Carnets de notes », décembre 1998, 430 p. (ISBN 2-9510050-6-7) Moine du sanctuaire de Rocamadour (trad. Edmond Albe, préf. Régine Pernoud), Le livre de Notre-Dame de Rocamadour au XIIe siècle, Toulouse, Le Pérégrinateur, coll. « Monographie des villes et villages de France » (réimpr. 1996) (1re éd. 1172) (ISBN 978-2-910352-04-2 et 2-910352-04-8). Stéphane William Gondoin, « Richard Cœur de Lion : La jeunesse d'un prince rebelle », Patrimoine normand, no 119,‎ octobre-novembre-décembre 2021, p. 53 (ISSN 1271-6006). Y. et F. Cranga, « L'escargot dans le midi de la France, approche iconographique », sur gireaud.net, Société Archéologique du Midi de la France, 1997 (consulté le 22 juillet 2009). Eugène Rosary, Les Pèlerinages de France, 1864, 192 p. (lire en ligne), p. 99. Henry Montaigu, Rocamadour ou la pierre des siècles, Paris, Éditions SOS, coll. « Haut lieux de spiritualité », 8 avril 1974, 774e éd., 269 p. (ISBN 2-7185-0774-8), « La guerre civile », p. 108-109 Jean Rocacher, Les restaurations des sanctuaires de Rocamadour, Toulouse, Institut Catholique de Toulouse, coll. « Bulletin de littérature Ecclésiastique », 1987, 318 p. (ISSN 0495-9396, présentation en ligne) Jacques-Antoine Delpon, Statistique du département du Lot, t. 1, Cahors, Bachelier, 1831 (réimpr. 1979), 554 p. (ISBN 2-902422-00-8), « De l'Église de l'abbaye de Rocamadour », p. 540.
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