Contexte de Tunisie

La Tunisie (en arabe : تونس, tūnis , [ˈtuːnɪs]), en forme longue la République tunisienne (en arabe : الجمهورية التونسية, al-jumhūriyya at-tūnisiyya ) est un État arabophone et à majorité musulmane d'Afrique du Nord souverain depuis 1956.

Bordé au nord et à l'est par la mer Méditerranée (1 566 km de côtes), à l'ouest par l'Algérie avec 965 Lire la suite

La Tunisie (en arabe : تونس, tūnis , [ˈtuːnɪs]), en forme longue la République tunisienne (en arabe : الجمهورية التونسية, al-jumhūriyya at-tūnisiyya ) est un État arabophone et à majorité musulmane d'Afrique du Nord souverain depuis 1956.

Bordé au nord et à l'est par la mer Méditerranée (1 566 km de côtes), à l'ouest par l'Algérie avec 965 km de frontière commune et au sud-est par la Libye avec 459 km de frontière, sa capitale Tunis est située dans le Nord-Est du pays, au fond du golfe du même nom. Plus de 30 % de la superficie du territoire est occupée par le désert du Sahara, le reste étant constitué de régions montagneuses et de plaines fertiles.

Le territoire de l'actuelle Tunisie est le foyer de la culture capsienne, une culture mésolithique qui a duré de 10 000 à 6 000 avant notre ère et à qui la ville de Gafsa a donné son nom. Il est aussi le berceau de la civilisation carthaginoise qui atteint son apogée au IIIe siècle av. J.-C., avant de faire partie du royaume de Numidie, puis de devenir une province importante de l'Afrique romaine et de passer pendant quelques décennies sous domination vandale. Dirigé par une succession de dynasties arabo-musulmanes au sein de l'Ifriqiya (إفريقية), dont la plus longue celle des Aghlabides, puis devenu régence ottomane, il passe sous protectorat français le avec la signature du traité du Bardo. À l'indépendance, le , la Tunisie devient d'abord une monarchie constitutionnelle ayant pour souverain Lamine Bey,, dix-neuvième et dernier bey régnant de la dynastie des Husseinites. Mais, le , la république est proclamée et le leader nationaliste Habib Bourguiba devient le premier président de la République tunisienne. Il modernise le pays qu'il dirige pendant trente ans, marqués à la fin par le clientélisme et la montée de l'islamisme.

En 1987, il est déposé par le Premier ministre Zine el-Abidine Ben Ali, qui poursuit les principaux objectifs du « bourguibisme » tout en libéralisant l'économie mais exerce une présidence autoritaire et policière, caractérisée par l'importance de la corruption,. Ben Ali est chassé le par une révolution populaire et se réfugie en Arabie saoudite, à Djeddah, sous le coup, avec son épouse Leïla Ben Ali, d'un mandat d'arrêt international.

Intégrée aux principales instances de la communauté internationale telles que l'ONU ou la Cour pénale internationale, la Tunisie fait également partie de l'Union du Maghreb arabe, de la Ligue arabe, de la Grande zone arabe de libre-échange, du Marché commun de l'Afrique orientale et australe, de l'Organisation de la coopération islamique, de l'Union pour la Méditerranée, de l'Union africaine, de l'Organisation internationale de la francophonie, du Groupe des 77, de la Communauté des États sahélo-sahariens et du mouvement des non-alignés. La Tunisie a également conclu un accord d'association avec l'Union européenne et obtenu le statut d'allié majeur non-membre de l'OTAN.

Durant la période 2020-2021, le pays est un membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies.

Plus à propos Tunisie

Informations de base
  • Devise Dinar tunisien
  • Nom natif تونس
  • Indicatif d'appel +216
  • Domaine Internet .tn
  • Speed limit 50
  • Mains voltage 230V/50Hz
  • Democracy index 6.59
Population, Area & Driving side
  • Population 11565204
  • Zone 163610
  • Côté conduite right
Historique
  • Au travers des siècles, le territoire de l'actuelle Tunisie a successivement été sous influence carthaginoise, numide, romaine, byzantine, vandale, omeyyade, aghlabide, fatimide, normande de Sicile, almohade, hafside, ottomane et française.

    Ces circonstances, ainsi que la position de la Tunisie à l'intersection entre le Bassin méditerranéen, l'Europe et l'Afrique, ont influencé la diversité culturelle du pays.

    Préhistoire et protohistoire

    Les premières traces de présence humaine en Tunisie datent du Paléolithique. C'est à vingt kilomètres à l'est de Gafsa, dans l'oasis d'El Guettar, que se rassemble une petite population nomade de chasseurs-cueilleurs moustériens[1]. Michel Gruet, l'archéologue qui découvre le site, relève qu'ils consomment des dattes dont il retrouve le pollen aux alentours de la source[2] aujourd'hui asséchée[3].

    ...Lire la suite

    Au travers des siècles, le territoire de l'actuelle Tunisie a successivement été sous influence carthaginoise, numide, romaine, byzantine, vandale, omeyyade, aghlabide, fatimide, normande de Sicile, almohade, hafside, ottomane et française.

    Ces circonstances, ainsi que la position de la Tunisie à l'intersection entre le Bassin méditerranéen, l'Europe et l'Afrique, ont influencé la diversité culturelle du pays.

    Préhistoire et protohistoire

    Les premières traces de présence humaine en Tunisie datent du Paléolithique. C'est à vingt kilomètres à l'est de Gafsa, dans l'oasis d'El Guettar, que se rassemble une petite population nomade de chasseurs-cueilleurs moustériens[1]. Michel Gruet, l'archéologue qui découvre le site, relève qu'ils consomment des dattes dont il retrouve le pollen aux alentours de la source[2] aujourd'hui asséchée[3].

     
    Mégalithes près de Makthar.
     
    Squelette capsien en position repliée.

    À une culture ibéromaurusienne, répartie sur le littoral[4] et relativement minime en Tunisie[5], succède la période du Capsien, nom créé par Jacques de Morgan et issu du latin Capsa, qui a lui-même donné le nom de l'actuelle Gafsa[6]. Morgan définit le Capsien comme étant une culture allant du Paléolithique supérieur au Néolithique, couvrant ainsi une période qui s'étend du VIIIe au Ve millénaires av. J.-C.[7]. D'un point de vue ethnologique et archéologique, le Capsien prend une importance plus grande puisque des ossements et des traces d'activité humaine remontant à plus de 15 000 ans sont découverts dans la région. Outre la fabrication d'outils en pierre et en silex, les Capsiens produisaient, à partir d'ossements, divers outils dont des aiguilles pour coudre des vêtements à partir de peaux d'animaux.

    Au Néolithique (4500 à 2500 av. J.-C. environ), arrivé tardivement dans cette région, la présence humaine est conditionnée par la formation du désert saharien, qui acquiert son climat actuel. De même, c'est à cette époque que le peuplement de la Tunisie s'enrichit par l'apport des Berbères[8], issus semble-t-il de la migration vers le nord de populations libyques[9] (ancien terme grec désignant les populations africaines en général[10]). Le Néolithique voit également le contact s'établir entre les Phéniciens de Tyr, les futurs Carthaginois qui fondent la civilisation punique, et les peuples autochtones de l'actuelle Tunisie, dont les Berbères sont désormais devenus la composante essentielle.

    On observe le passage de la Préhistoire à l'Histoire principalement dans l'apport des populations phéniciennes, même si le mode de vie néolithique continue un temps à exister aux côtés de celui des nouveaux arrivants. Cet apport est nuancé, notamment à Carthage (centre de la civilisation punique en Occident), par la coexistence de différentes populations minoritaires mais dynamiques comme les Berbères, les Grecs, les Italiens ou les Ibères d'Espagne. Les nombreux mariages mixtes contribuent à l'établissement de la civilisation punique[11].

    De la Carthage punique à la Carthage romaine
     
    Capitole de Dougga.
     
    Buste du général carthaginois Hannibal Barca.
     
    Ruines du site archéologique de Carthage.
     
    Mosaïque découverte à Sousse représentant Virgile tenant L'Énéide et entouré de deux muses[12], Musée du Bardo.
     
    Arc de Dioclétien dédié aux empereurs de la première tétrarchie et situé sur le site archéologique de Sbeïtla.
     
    Ruines de la basilique de Damous El Karita à Carthage.

    L'entrée de la Tunisie dans l'histoire se fait par l'expansion d'une cité issue d'une colonisation proche-orientale[13]. La Tunisie accueille progressivement une série de comptoirs phéniciens comme bien d'autres régions méditerranéennes. Le premier comptoir selon la tradition est celui d'Utique[14], qui date de 1101 av. J.-C.[15]. En 814 av. J.-C., des colons phéniciens venus de Tyr[16] fondent la ville de Carthage[17]. D'après la légende, c'est la reine Élyssa (Didon pour les Romains), sœur du roi de Tyr Pygmalion, qui est à l'origine de la cité[18]. Ouverte sur la mer, Carthage est également ouverte structurellement sur l'extérieur. Un siècle et demi après la fondation de la ville, les Carthaginois ou Puniques étendent leur emprise sur le bassin occidental de la mer Méditerranée.

    Cette présence prend diverses formes, y compris celle de la colonisation[17], mais reste d'abord commerciale (comptoirs de commerce, signature de traités, etc.)[19]. La mutation vers un empire plus terrestre se heurte aux Grecs de Sicile puis à la puissance montante de Rome[17] et de ses alliés massaliotes, campaniens ou italiotes. Le cœur carthaginois qu'est la Tunisie, à la veille des guerres puniques, possède une capacité de production agricole supérieure à celle de Rome et de ses alliés réunis, et son exploitation fait l'admiration des Romains. La lutte entre Rome et Carthage prend de l'ampleur avec l'essor des deux cités : ce sont les trois guerres puniques, qui faillirent voir la prise de Rome mais se conclurent par la destruction de Carthage, en 146 av. J.-C., après un siège de trois ans[19]. À l'issue de la Troisième Guerre punique, Rome s'installe sur les décombres de la ville[17]. La fin des guerres puniques marque l'établissement de la province romaine d'Afrique dont Utique devient la première capitale, même si le site de Carthage s'impose à nouveau par ses avantages et redevient capitale en 14[17],[20].

    En 44 av. J.-C., Jules César décide d'y fonder une colonie romaine, la Colonia Julia Carthago[21], mais il faudra attendre quelques décennies pour qu'Auguste lance les travaux de la cité. La région connaît alors une période de prospérité où l'Afrique devient pour Rome un fournisseur essentiel de productions agricoles[9], comme le blé et l'huile d'olive, grâce aux plantations d'oliviers chères aux Carthaginois[17]. La province se couvre d'un réseau dense de cités romanisées dont les vestiges encore visibles à l'heure actuelle demeurent impressionnants : il suffit de mentionner les sites de Dougga (antique Thugga), Sbeïtla (Sufetula), Bulla Regia, El Jem (Thysdrus) ou Thuburbo Majus. Partie intégrante de la République puis de l'Empire avec la Numidie[17], la Tunisie devient pendant six siècles le siège d'une civilisation romano-africaine d'une exceptionnelle richesse, fidèle à sa vocation de « carrefour du monde antique ». La Tunisie est alors le creuset de l'art de la mosaïque, qui s'y distingue par son originalité et ses innovations.

    Concurrents des dieux romains, des dieux indigènes apparaissent sur des frises d'époque impériale, et le culte de certaines divinités, Saturne et Caelestis, s'inscrit dans la continuité du culte voué par les Puniques à Ba'al Hammon et à Tanit, sa parèdre[22]. Le « carrefour du monde antique » voit aussi l'installation précoce de communautés juives[21] et, dans le sillage de celles-ci, des premières communautés chrétiennes. L'apogée du IIe et du début du IIIe siècle ne va toutefois pas sans heurts[17], la province connaissant quelques crises au IIIe siècle av. J.-C. : elle est frappée par la répression de la révolte de Gordien Ier en 238[23] ; elle subit de même les affrontements entre usurpateurs au début du IVe siècle.

    La province est l'une des moins touchées par les difficultés que connaît l'Empire romain entre 235 et le début du IVe siècle. Avec la Tétrarchie, la province recouvre une prospérité que révèlent les vestiges archéologiques, provenant tant de constructions publiques que d'habitations privées. Cette époque est aussi le premier siècle du christianisme officiel, devenu religion licite en 313 et religion personnelle de l'empereur Constantin[17].

    Christianisation

    Dans un espace ouvert sur l'extérieur comme l'est alors la province d'Afrique, le christianisme se développe de façon précoce[24] grâce aux colons, commerçants et soldats, et la région devient l'un des foyers essentiels de la diffusion de la nouvelle foi, même si les affrontements religieux y sont violents avec les païens. Dès le IIe siècle, la province applique aussi les sanctions impériales, les premiers martyrs étant attestés dès le 17 juillet 180 : ceux qui refusent de se rallier au culte officiel peuvent être torturés, relégués sur des îles, décapités, livrés aux bêtes féroces, brûlés voire crucifiés.

    À la fin du IIe siècle, la nouvelle religion progresse dans la province car, malgré une situation difficile, la nouvelle foi s'implante plus vite qu'en Europe, notamment en raison du rôle social joué par l'Église d'Afrique qui apparaît dans la seconde moitié du IIIe siècle, aidé en cela par une très forte densité urbaine. De plus, une fois l'Édit de Thessalonique publié par l'empereur Théodose Ier en 381, la christianisation devient automatique, puisque aucun autre culte n'est permis dans l'Empire. Ainsi, au cours du Ve siècle et sous l'action dynamique d'Augustin d'Hippone et l'impulsion de quelques évêques, les grands propriétaires terriens et l'aristocratie citadine se rallient au christianisme, où ils voient leur intérêt, l'Église intégrant alors les diverses couches sociales. Rapidement, la province d'Afrique est considérée comme un phare du christianisme latin occidental.

     
    Cyprien de Carthage, évêque de Carthage.

    Cette expansion rencontre toutefois des obstacles, en particulier lors du schisme donatiste[17] qui est condamné de façon définitive au concile de Carthage. Ce dernier accuse les schismatiques d'avoir coupé les liens entre l'Église africaine et les Églises orientales originelles.

    En dépit de cette lutte religieuse, la conjoncture économique, sociale et culturelle est relativement favorable au moment du triomphe du christianisme[25], comme en témoignent les nombreux vestiges, notamment de basiliques à Carthage et de nombreuses églises aménagées dans d'anciens temples païens (comme à Sbeïtla) ou même certaines églises rurales découvertes récemment. Le 19 octobre 439, après s'être rendus maîtres d'Hippone[26], les Vandales et les Alains de Genséric entrent dans Carthage, où ils installent leur royaume pour près d'un siècle[27]. Les Vandales sont adeptes de l'arianisme[28], déclarée hérésie au concile de Nicée, ce qui ne facilite pas les relations entre eux et les notables locaux majoritairement chalcédoniens. Or les Vandales exigent de la population une totale allégeance à leur pouvoir et à leur foi. En conséquence, ceux qui tentent de s'opposer aux Vandales ou à l'arianisme sont persécutés : de nombreux hommes d'Église sont martyrisés, emprisonnés ou exilés[29] dans des camps au sud de Gafsa. Dans le domaine économique, les Vandales appliquent à l'Église la politique de confiscation dont doivent pâtir les grands propriétaires. Cependant, la culture latine reste largement préservée[30] et le christianisme prospère tant qu'il ne s'oppose pas au souverain en place.

     
    Baptistère de l'église de Vitalis située sur le site archéologique de Sbeïtla.
     
    Genséric, roi des Vandales de Carthage, s'emparant de la menorah lors du sac de Rome (455).

    Dans ce contexte, le territoire, enserré par des principautés berbères, est attaqué par les tribus de nomades chameliers : la défaite, en décembre 533 à la bataille de Tricaméron[31], confirme l'anéantissement de la puissance militaire vandale. Carthage est prise facilement par les Byzantins dirigés par le général Bélisaire[9], envoyé par Justinien[32], le roi vandale Gélimer se rendant en 534[32]. Malgré la résistance des Berbères, les Byzantins rétablissent l'esclavage et instituent de lourds impôts[33]. Par ailleurs, l'administration romaine est restaurée. L'Église d'Afrique est mise au pas et Justinien fait alors de Carthage le siège de son diocèse d'Afrique. À la fin du VIe siècle, la région est placée sous l'autorité d'un exarque cumulant les pouvoirs civil et militaire, et disposant d'une large autonomie vis-à-vis de l'empereur. Prétendant imposer le christianisme d'État, les Byzantins pourchassent le paganisme, le judaïsme et les hérésies chrétiennes[33]. Pourtant, à la suite de la crise monothéliste, les empereurs byzantins, opposés à l'Église locale, se détournent de la cité. Or, avec une Afrique byzantine entraînée dans le marasme, un état d'esprit insurrectionnel secoue des confédérations de tribus sédentarisées et constituées en principautés. Ces tribus berbères sont d'autant plus hostiles à l'Empire byzantin qu'elles ont conscience de leur propre force. Avant même sa prise par les Arabes en 698[34], la capitale et, dans une certaine mesure, la province d'Afrique se sont vidées de leurs habitants byzantins. Dès le début du VIIe siècle, l'archéologie témoigne en effet d'un repli, ceci étant particulièrement évident à Carthage[35].

    Ifriqiya dans le Moyen Âge arabo-musulman
     
    Ribat de Monastir.

    La première expédition arabe sur la Tunisie est lancée en 650[36], à l'époque du calife Othmân ibn Affân. Commandée par Abd Allâh ibn Saad, l'armée arabe écrase l'armée byzantine du patrice Grégoire près de Sbeïtla. En 666, une deuxième offensive menée par Mu'awiya ibn Hudayj à l'époque du calife omeyyade Muʿawiya Ier se termine par la prise de plusieurs villes dont Sousse et Bizerte[36]. L'île de Djerba est prise en 667[36]. La troisième expédition, menée en 670 par Oqba Ibn Nafi al-Fihri, est décisive : ce dernier fonde la ville de Kairouan au cours de la même année[33] et cette ville devient la base des expéditions contre le Nord et l'Ouest du Maghreb[9]. L'invasion complète manque d'échouer avec la mort d'Ibn Nafi en 683[37], à la suite d'une embuscade tendue par le chef berbère Koceïla au sud de l'Aurès[38]. Après la mort d'Ibn Nafi, les Arabes évacuent Kairouan, où s'installe Koceila qui devient le maître de l'Ifriqiya : les Byzantins ne sont plus, selon les historiens arabes, que ses simples auxiliaires[38]. Envoyé en 693 avec une puissante armée arabe, le général ghassanide Hassan Ibn Numan réussit à vaincre l'exarque et à prendre Carthage[39] en 695. Seuls résistent certains Berbères dirigés par la Kahena[39].

    Les Byzantins, profitant de leur supériorité navale, débarquent une armée qui s'empare de Carthage en 696 pendant que la Kahena remporte une bataille contre les Arabes en 697[39]. Ces derniers, au prix d'un nouvel effort, finissent cependant par reprendre définitivement Carthage en 698 et par vaincre et tuer la Kahena[37]. Contrairement aux Phéniciens, les Arabes ne se contentent pas d'occuper la côte et entreprennent de conquérir l'intérieur du pays. Après avoir résisté, les Berbères se convertissent à la religion de leurs vainqueurs[37], principalement à travers leur recrutement dans les rangs de l'armée victorieuse. Des centres de formation religieuse s'organisent alors, comme à Kairouan, au sein des nouveaux ribats. On ne saurait toutefois estimer l'ampleur de ce mouvement d'adhésion à l'islam. D'ailleurs, refusant l'assimilation, nombreux sont ceux qui rejettent la religion dominante et adhèrent au kharidjisme, courant religieux musulman né en Orient et proclamant notamment l'égalité de tous les musulmans sans distinction de race ni de classe[40]. La région reste une province omeyyade jusqu'en 750, quand la lutte entre Omeyyades et Abbassides voit ces derniers l'emporter[40]. De 767 à 776, les kharidjites berbères sous le commandement d'Abou Qurra s'emparent de tout le territoire, mais ils se retirent finalement dans le royaume de Tlemcen, après avoir tué Omar ibn Hafs, surnommé Hezarmerd, dirigeant de la Tunisie à cette époque[41].

     
    La Grande Mosquée de Kairouan, plus ancien lieu de culte musulman du Maghreb, est le principal monument religieux de la Tunisie.

    En 800, le calife abbasside Hâroun ar-Rachîd délègue son pouvoir en Ifriqiya à l'émir Ibrahim ibn al-Aghlab[42] et lui donne le droit de transmettre ses fonctions par voie héréditaire[43]. Al-Aghlab établit la dynastie des Aghlabides, qui règne durant un siècle sur le Maghreb central et oriental. Le territoire bénéficie d'une indépendance formelle tout en reconnaissant la souveraineté abbasside[43]. La Tunisie devient un foyer culturel important avec le rayonnement de Kairouan et de sa Grande Mosquée, un centre intellectuel de haute renommée[44]. À la fin du règne de Ziadet Allah Ier (817-838), Tunis devient la capitale de l'émirat jusqu'en 909[45]. Appuyée par les tribus Kutama qui forment une armée fanatisée, l'action du prosélyte ismaélien Abu Abd Allah ach-Chi'i entraîne la disparition de l'émirat en une quinzaine d'années (893-909). En décembre 909, Ubayd Allah al-Mahdi se proclame calife et fonde la dynastie des Fatimides, qui déclare usurpateurs les califes omeyyades et abbassides ralliés au sunnisme. L'État fatimide s'impose progressivement sur toute l'Afrique du Nord en contrôlant les routes caravanières et le commerce avec l'Afrique subsaharienne. En 945, Abu Yazid, de la grande tribu des Ifrenides, organise sans succès une grande révolte berbère pour chasser les Fatimides. Le troisième calife, Ismâ`îl al-Mansûr, transfère alors la capitale à Kairouan et s'empare de la Sicile[34] en 948. Lorsque la dynastie fatimide déplace sa base vers l'est en 972, trois ans après la conquête finale de la région, et sans abandonner pour autant sa suzeraineté sur l'Ifriqiya, le calife Al-Muʿizz li-Dīn Allāh confie à Bologhine ibn Ziri — fondateur de la dynastie des Zirides — le soin de gouverner la province en son nom. Les Zirides prennent peu à peu leur indépendance vis-à-vis du calife fatimide[34], ce qui culmine lors de la rupture avec ce suzerain devenu lointain et inaugure l'ère de l'émancipation berbère.

     
    Minaret de la mosquée Zitouna de style almohade.

    L'envoi depuis l'Égypte de tribus arabes nomades sur l'Ifriqiya marque la réplique des Fatimides à cette trahison. Les Hilaliens suivis des Banu Sulaym — dont le nombre total est estimé à 50 000 guerriers et 200 000 Bédouins — se mettent en route après que de véritables titres de propriété leur ont été distribués au nom du calife fatimide. Kairouan résiste pendant cinq ans avant d'être occupée et pillée. Le souverain se réfugie alors à Mahdia en 1057 tandis que les nomades continuent de se répandre en direction de l'Algérie, la vallée de la Medjerda restant la seule route fréquentée par les marchands. Ayant échoué dans sa tentative pour s'établir dans la Sicile reprise par les Normands, la dynastie ziride s'efforce sans succès pendant 90 ans de récupérer une partie de son territoire pour organiser des expéditions de piraterie et s'enrichir grâce au commerce maritime.

    À partir du premier tiers du XIIe siècle, la Tunisie est régulièrement attaquée par les Normands de Sicile et du Sud de l'Italie, basés dans le royaume normano-sicilien, qui finissent par conquérir l'ensemble du littoral tunisien et y fonde le Royaume d'Afrique. Celui-ci est une extension de la frontière siculo-normande dans l'ancienne province romaine d'Afrique (alors appelée Ifriqiya), qui correspond aujourd'hui à la Tunisie ainsi qu'à une partie de l'Algérie et de la Libye. Les sources primaires ayant trait au royaume sont en arabe[46] alors que les sources latines (chrétiennes) sont plus rares. Selon Hubert Houben, étant donné qu'« Afrique » n'a jamais été officiellement ajouté aux titres royaux des rois de Sicile « on ne devrait pas parler d'un ‘Royaume Norman d'Afrique' à proprement parler »[47]. L'« Afrique normande » est plutôt une constellation de villes gouvernées par les Normands sur la côte ifriqiyenne[48].

     
    Royaume d'Afrique (Regno d'Africa) entouré en rouge.

    La conquête sicilienne de l'Ifriqiya commence sous le règne de Roger II en 1146-1148. Le règne sicilien consiste en des garnisons militaires dans les principales villes, des exactions sur les populations musulmanes, la protection des chrétiens et le monnayage de pièces de monnaie. L'aristocratie locale est largement gardée en place et des princes musulmans se chargent des affaires civiles sous surveillance normande. Les relations économiques entre la Sicile et l'Ifriqiya, qui étaient déjà fortes avant la conquête, sont renforcées, tandis que les échanges entre l'Ifriqiya et le Nord de l'Italie sont étendus. Sous le règne de Guillaume Ier de Sicile, le Royaume d'Afrique tombe aux mains des Almohades (1158-1160). Son héritage le plus durable est le réalignement des puissances méditerranéennes provoqué par sa disparition et la paix siculo-almohade finalisée en 1180. L'ensemble du territoire de l'Ifriqiya finit par être occupé par l'armée du sultan almohade Abd al-Mumin lors de son expédition depuis le nord du Maroc en 1159[49]. L'économie devient florissante[50] et des relations commerciales s'établissent avec les principales villes du pourtour méditerranéen (Pise, Gênes, Marseille, Venise et certaines villes d'Espagne).

    L'essor touche également le domaine culturel[50] avec les œuvres du grand historien et père de la sociologie Ibn Khaldoun ; le siècle almohade est considéré comme l'« âge d'or » du Maghreb[50]. De grandes villes se développent et les plus belles mosquées sont érigées à cette époque[51]. Les Almohades confient la Tunisie à Abû Muhammad `Abd al-Wâhid ben Abî Hafs mais son fils Abû Zakariyâ Yahyâ se sépare d'eux en 1228 et fonde la nouvelle dynastie berbère[20] des Hafsides[52]. Elle acquiert son indépendance dès 1236[53] et dirige la Tunisie jusqu'en 1574[42], ce qui en fait la première dynastie tunisienne par sa durée[54]. Elle établit la capitale du pays à Tunis[42], et la ville se développe grâce au commerce avec les Vénitiens, les Génois, les Aragonais et les Siciliens[34].

    Tunisie ottomane
     
    Carte maritime ottomane du XVIe siècle représentant la côte sud-est de la Tunisie dont Djerba.
     
    Nouvelle armée beylicale vers 1840.
     
    Proclamation du Pacte fondamental en 1857, précurseur de la Constitution de 1861.

    Les Hafsides de Tunis s'essoufflent et perdent peu à peu, après la bataille de Kairouan en 1348, le contrôle de leurs territoires au profit des Mérinides d'Abu Inan Faris[53], alors que, frappée de plein fouet par la peste[55] de 1384, l'Ifriqiya continue de subir une désertification démographique amorcée par les invasions hilaliennes. C'est alors que commencent à arriver les Maures musulmans et juifs andalous[34] fuyant la déchéance du royaume de Grenade en 1492 et occasionnant des problèmes d'assimilation. En une dizaine d'années, les souverains espagnols Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille prennent les cités de Mers el-Kébir, Oran, Bougie, Tripoli et l'îlot situé en face d'Alger. Pour s'en libérer, les autorités de la cité sollicitent l'aide de deux corsaires renommés, d'origine grecque : les frères Arudj et Khayr ad-Din Barberousse[56].

    La Tunisie offrant un environnement favorable, les frères Barberousse s'y illustrent : Arudj reçoit en effet du souverain hafside aux abois l'autorisation d'utiliser le port de La Goulette puis l'île de Djerba comme base. Après la mort d'Arudj, son frère Khayr ad-Din se place dans la vassalité du sultan d'Istanbul. Nommé grand amiral de l'Empire ottoman, il s'empare de Tunis en 1534 mais doit se retirer après la prise de la ville par l'armada que Charles Quint mène en 1535[34],. En 1560, Dragut parvient à Djerba et, en 1574, Tunis est reprise par les Ottomans[42], qui font de la Tunisie une province de leur empire[28] en 1575. Pourtant, malgré leurs victoires, les Ottomans ne s'implantent guère en Tunisie.

     
    Première page du Pacte fondamental de 1857.

    Au cours du XVIIe siècle, leur rôle ne cesse de décroître au profit des dirigeants locaux qui s'émancipent progressivement de la tutelle du sultan d'Istanbul[57] alors que seuls 4 000 janissaires sont en poste à Tunis. Au bout de quelques années d'administration turque, plus précisément en 1590[20], ces janissaires s'insurgent, plaçant à la tête de l'État un dey et, sous ses ordres, un bey[58] chargé du contrôle du territoire et de la collecte des impôts. Ce dernier ne tarde pas à devenir le personnage essentiel de la régence[42] aux côtés du pacha, qui reste confiné dans le rôle honorifique de représentant du sultan ottoman, au point qu'une dynastie beylicale finit par être fondée par Mourad Bey en 1613[59].

    Le 15 juillet 1705, Hussein Ier Bey fonde la dynastie des Husseinites[54],[60]. Le 13 mai 1752, Ali Metzan prend les armes contre son père, le vieux dey qu'il oblige à lui confier la direction de l'État[61]. Des troubles éclatent dans la population et des scènes de pillages et de violences du quartier juif de Tunis ont lieu[62].

    Quoique toujours officiellement province de l'Empire ottoman, la Tunisie acquiert une grande autonomie au XIXe siècle[42], notamment avec Ahmed Ier Bey, régnant de 1837 à 1855, qui enclenche un processus de modernisation[63].

    Sous la pression franco-anglaise consécutive à l'affaire Sfez de 1857, des réformes ottomanes des Tanzimat interviennent sous la plume de Mohammed Bey qui promulgue le Pacte fondamental (Ahd El Aman) ou Pacte de sécurité le 10 septembre 1857, document qui s'inscrit dans l'héritage des idéaux de la Révolution française de 1789[64],[65].

    À cette époque, le pays vit de profondes réformes, comme l'abolition de l'esclavage et faisant suite au Pacte fondamental, l'adoption en 1861 d'une véritable Constitution, remise en 1860 par Sadok Bey à l'empereur Napoléon III[65],[63],[66], et manque même de devenir une république indépendante. Ces bouleversements s'inscrivent dans un contexte économique instable, et les musulmans s'en prennent physiquement à leurs voisins juifs accusés de profiter des réformes, à leurs biens et aux synagogues, jusqu'en 1869 où plusieurs sont tués[67].

    Influence architecturale
     
    Intérieur de la mosquée Sidi Mahrez.

    Il est difficile de mesurer l'importance des influences turques qui demeurent en Tunisie. Quelques monuments affichent leur filiation ottomane à l'instar de la mosquée Sidi Mahrez à Tunis, édifiée entre 1692 et 1697[68]. Dans un autre domaine, l'art des tapis, qui existait pour certains avant l'arrivée des Ottomans, voit les productions de Kairouan présenter au XVIIIe siècle des motifs purement anatoliens.

    Malgré ces influences perceptibles dans l'aspect des objets manufacturés, l'empreinte de l'Italie voisine se fait de plus en plus manifeste au cours du XVIIIe siècle, tant dans l'architecture que dans la décoration, marquant ainsi une ouverture du pays à l'Europe.

    Protectorat français et lutte nationaliste

    Le pays connaît toutefois peu à peu de graves difficultés financières[63], en raison de la politique ruineuse des beys, de la hausse des impôts[54] et d'interférences étrangères dans l'économie. Tous ces facteurs contraignent le gouvernement à déclarer la banqueroute en 1869 et à créer une commission financière internationale anglo-franco-italienne[69]. La régence apparaît vite comme un enjeu stratégique de première importance de par la situation géographique du pays, à la charnière des bassins occidental et oriental de la Méditerranée. La Tunisie fait donc l'objet des convoitises rivales de la France et de l'Italie. Les consuls français et italien tentent de profiter des difficultés financières du bey, la France comptant sur la neutralité de l'Angleterre (peu désireuse de voir l'Italie prendre le contrôle de la route du canal de Suez) et bénéficiant des calculs de Bismarck, qui souhaite la détourner de la question de l'Alsace-Lorraine.

     
    Signature du traité du Bardo au palais de Ksar Saïd le 12 mai 1881.

    Les combats entre tribus algériennes et tribus khroumirs en territoire algérien fournissent un prétexte à Jules Ferry pour souligner la nécessité de s'emparer de la Tunisie. En avril 1881, les troupes françaises y pénètrent sans résistance majeure et parviennent aux abords de Tunis[63] en trois semaines, sans combattre[70]. Le 12 mai 1881, le protectorat est officialisé lorsque Sadok Bey, menacé d'être destitué et remplacé par son frère Taïeb Bey[71],[72], signe le traité du Bardo[73] au palais de Ksar Saïd[74]. Ceci n'empêche pas les troupes françaises de faire face, quelques mois plus tard, à des révoltes rapidement étouffées dans les régions de Kairouan et Sfax. Le régime du protectorat est renforcé par les conventions de La Marsa du 8 juin 1883 qui accordent à la France le droit d'intervenir dans les affaires internes de la Tunisie[75],[76]. La France représente dès lors la Tunisie sur la scène internationale, et ne tarde pas à abuser de ses droits et prérogatives de protecteur pour exploiter le pays comme une colonie, en contraignant le bey à abandonner la quasi-totalité de ses pouvoirs au résident général[77]. Néanmoins, des progrès économiques ont lieu, notamment via les banques et les compagnies[75], ainsi que le développement de nombreuses infrastructures (routes, ports, chemins de fer, barrages, écoles, etc.).

     
    Procès de l'affaire du Djellaz en 1911.

    La colonisation permet l'expansion des cultures de céréales et de la production d'huile d'olive ainsi que l'exploitation des mines de phosphates[69] par la Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Gafsa, ainsi que de fer par la Société du Djebel Djerissa, première entreprise tunisienne et quinzième française[78]. Un important port militaire est aménagé à Bizerte. De plus, les Français établissent un système bilingue arabe et français qui permet à l'élite tunisienne de se former dans les deux langues[79]. La lutte contre l'occupation française commence dès le début du XXe siècle avec le mouvement réformiste et intellectuel des Jeunes Tunisiens fondé en 1907[80] par Béchir Sfar, Ali Bach Hamba et Abdeljelil Zaouche. Ce courant nationaliste se manifeste par l'affaire du Djellaz en 1911 et le boycott des tramways tunisois en 1912[77]. De 1914 à 1921, le pays vit en état d'urgence et la presse anticolonialiste est interdite[9]. Malgré tout, le mouvement national ne cesse pas d'exister[77]. Dès la fin de la Première Guerre mondiale, une nouvelle génération organisée autour d'Abdelaziz Thâalbi prépare la naissance du parti du Destour[77].

    Entré en conflit avec le régime du protectorat[81], le parti expose, dès la proclamation officielle de sa création le 4 juin 1920[76], un programme en huit points. Après avoir fustigé le régime du protectorat dans des journaux comme La Voix du Tunisien et L'Étendard tunisien[82], l'avocat Habib Bourguiba fonde en 1932, avec Tahar Sfar, Mahmoud El Materi et Bahri Guiga, le journal L'Action tunisienne[83], qui, outre l'indépendance, prône la laïcité[84]. Cette position originale conduit le 2 mars 1934[76], lors du congrès de Ksar Hellal[81], à la scission du parti en deux branches, l'une islamisante qui conserve le nom Destour, et l'autre moderniste et laïque, le Néo-Destour[69], une formation politique moderne, structurée sur les modèles des partis socialistes et communistes européens, et déterminée à conquérir le pouvoir pour transformer la société[83].

    Après l'échec des négociations engagées par le gouvernement Blum, des incidents sanglants éclatent en 1937[69] et les émeutes d'avril 1938 sont sévèrement réprimées[84]. Cette répression conduit à la clandestinité du Néo-Destour, qui incite les nouveaux dirigeants à ne pas exclure l'éventualité d'une lutte plus active[85],[86]. En 1942, le régime de Vichy livre Bourguiba à l'Italie, à la demande de Benito Mussolini, qui espère l'utiliser pour affaiblir la Résistance française en Afrique du Nord[84]. Cependant Bourguiba ne désire pas cautionner les régimes fascistes et lance le 8 août 1942 un appel pour le soutien aux troupes alliées[84]. Pendant ce temps, la Tunisie est le théâtre d'importantes opérations militaires[80] connues sous le nom de campagne de Tunisie[69] Après plusieurs mois de combats et une contre-offensive blindée allemande dans la région de Kasserine et Sidi Bouzid au début de l'année 1943, les troupes du Troisième Reich sont contraintes de capituler le 11 mai dans le cap Bon, quatre jours après l'arrivée des forces alliées à Tunis[87]. Après la Seconde Guerre mondiale, les dirigeants nationalistes inscrivent la résistance armée dans la stratégie de libération nationale[86]. Des pourparlers sont menés après la guerre avec le gouvernement français[85], si bien que Robert Schuman évoque en 1950 la possibilité de l'indépendance de la Tunisie en plusieurs étapes[76]. Mais le gouvernement français met fin aux négociations avec le gouvernement tunisien par la note du 15 décembre 1951 affirmant le « caractère définitif du lien qui unit la France à la Tunisie »[88].

     
    Habib Bourguiba à Bizerte en 1952.
     
    Ruines à la suite d'une attaque sur Tazarka.

    Bourguiba demande à Chenik de porter le différend franco-tunisien devant l'ONU afin d'internationaliser le problème[89]. La requête est signée le 11 janvier[90] et, le 13 janvier, Salah Ben Youssef et Hamadi Badra quittent Tunis pour Paris, où ils comptent enregistrer la plainte[91]. Cependant, le 17 janvier, le gouvernement français déclare qu'elle ne peut être examinée par le Conseil de sécurité puisque « la note est signée par des Tunisiens qui n'ont pas le droit de le faire sans l'accord du Bey, seul dépositaire de la souveraineté tunisienne. La France a la charge des Affaires étrangères de la Tunisie ; ce document aurait dû être remis au Résident qui est seul habilité à le transmettre ».

    Avec l'arrivée du nouveau résident général, Jean de Hauteclocque, le 13 janvier 1952, et l'arrestation, le 18 janvier, de 150 destouriens dont Bourguiba, débutent la révolte armée[69], la répression militaire française[76] et un durcissement des positions de chaque camp[92]. Le 26 mars, devant le refus catégorique de Lamine Bey de congédier le gouvernement qui avait porté cette plainte à l'ONU, de Hauteclocque fait arrêter Chenik, El Materi, Mohamed Salah Mzali et Mohamed Ben Salem, placés en résidence forcée à Kébili dans le Sud du pays[93] pendant que Bourguiba est transféré à Remada[94] ; c'est le coup de force du 26 mars.

    Le 5 décembre a lieu l'assassinat du syndicaliste Farhat Hached par l'organisation colonialiste extrémiste de la Main rouge[95],[96], qui déclenche grèves et manifestations, puis leur répression et des émeutes, grèves, tentatives de sabotage et jets de bombes artisanales[86].

    Le développement de la répression, accompagnée de l'apparition du contre-terrorisme, incite les nationalistes à prendre plus spécifiquement pour cibles les colons, les fermes, les entreprises françaises et les structures gouvernementales[86]. C'est pourquoi les années 1953 et 1954 sont marquées par la multiplication des attaques contre le système colonial.

    En réponse, près de 70 000 soldats français sont mobilisés pour arrêter les guérillas des groupes tunisiens dans les campagnes[97]. Cette situation difficile est apaisée par la reconnaissance de l'autonomie interne de la Tunisie, concédée par Pierre Mendès France dans son discours de Carthage le 31 juillet 1954[76],[98]. C'est finalement le 3 juin 1955[97] que les conventions franco-tunisiennes sont signées entre le Premier ministre tunisien Tahar Ben Ammar et son homologue français Edgar Faure[96]. En dépit de l'opposition de Salah Ben Youssef, qui sera exclu du parti[28], les conventions sont approuvées par le congrès du Néo-Destour tenu à Sfax le 15 novembre de la même année[92]. Après de nouvelles négociations, la France finit par reconnaître « solennellement l'indépendance de la Tunisie »[92] le 20 mars 1956, tout en conservant la base militaire de Bizerte.

    Tunisie indépendante
     
    Photo officielle de Habib Bourguiba.
     
    Lamine Bey, Habib Bourguiba et d'autres invités assistent à un défilé militaire le 20 mars 1957.

    Le 25 mars 1956[54], l'Assemblée constituante est élue : le Néo-Destour en remporte tous les sièges et Bourguiba est porté à sa tête le 8 avril[9],[80] de la même année. Le 11 avril 1956, il devient le Premier ministre de Lamine Bey[96]. Le Code du statut personnel, à tendance progressiste, est proclamé le 13 août[99].

    Finalement, le 25 juillet 1957, la monarchie est abolie ; la Tunisie devient une république[100] dont Bourguiba est élu président[101] le 8 novembre 1959[102].

    Le 8 février 1958, en pleine guerre d'Algérie, des avions de l'armée française franchissent la frontière algéro-tunisienne et bombardent le village tunisien de Sakiet Sidi Youssef[9]. En 1961, dans un contexte d'achèvement prévisible de la guerre, la Tunisie revendique la rétrocession de la base de Bizerte[76].

     
    Bourguiba entouré de ses ministres.
     
    Bourguiba et John Fitzgerald Kennedy en mai 1961.
     
    Ben Ali et George W. Bush le 18 février 2004.

    La crise qui suit fait près d'un millier de morts, essentiellement tunisiens[76], et, devant la crainte d'une flambée de violence contre leur communauté, pousse 4 500 Juifs à quitter le pays en 1962[103],[104].

    Politiquement, la France finit, le 15 octobre 1963, par rétrocéder la base à l'État tunisien[101]. Avec l'assassinat de Salah Ben Youssef, principal opposant de Bourguiba depuis 1955[101], à Francfort et l'interdiction du Parti communiste (PCT) le 8 janvier 1963, la République tunisienne devient un régime de parti unique dirigé par le Néo-Destour[101]. En mars 1963, Ahmed Ben Salah entame une politique « socialiste » d'étatisation pratiquement totale de l'économie.

    Lors de la guerre des Six Jours, en juin 1967, des milliers de manifestants détruisent les magasins juifs et incendient la Grande synagogue de Tunis et ses livres sacrés[105],[103], ce qui pousse près de 10 000 Juifs tunisiens à quitter le pays[106],[107].

    Des émeutes contre la collectivisation des terres dans le Sahel tunisien le 26 janvier 1969 poussent au limogeage de Ben Salah le 8 septembre avec la fin de l'expérience socialiste[101]. Le taux de croissance annuel du PIB passe cependant de 3,6 % pour les années 1950 à 5,7 % pour les années 1960, et la croissance par tête à 2,9 % contre 1,2 % pour les années 1950[108]. Avec une économie affaiblie par cet épisode et un panarabisme défendu par Mouammar Kadhafi, un projet politique qui unifierait la Tunisie et la République arabe libyenne sous le nom de République arabe islamique est lancé en 1974 mais échoue très rapidement en raison des tensions tant nationales qu'internationales.

    Après la condamnation à une lourde peine de prison de Ben Salah, rendu responsable de l'échec de la politique des coopératives, viennent l'épuration de l'aile libérale du PSD animée par Ahmed Mestiri puis la proclamation de Bourguiba comme président à vie en 1975[9]. C'est dans ces conditions, marquées par un léger desserrement de l'étau du PSD sous le gouvernement d'Hédi Nouira, que l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) gagne en autonomie tandis que naît en 1976 la Ligue tunisienne des droits de l'homme, première organisation nationale des droits de l'homme en Afrique et dans le monde arabe[109],[110]. Le coup de force du « Jeudi noir » contre l'UGTT en janvier 1978 puis l'attaque contre la ville minière de Gafsa, en janvier 1980, ne suffisent pas à museler la société civile émergente.

    Dès le début des années 1980, le pays traverse une crise politique et sociale[111] où se conjuguent le développement du clientélisme et de la corruption, la paralysie de l'État devant la dégradation de la santé de Bourguiba, les luttes de succession et le durcissement du régime. En 1981, la restauration partielle du pluralisme politique, avec la levée de l'interdiction frappant le Parti communiste, suscite des espoirs qui seront déçus par la falsification des résultats aux élections législatives de novembre. Par la suite, la répression sanglante des « émeutes du pain » de décembre 1983[111], la nouvelle déstabilisation de l'UGTT et l'arrestation de son dirigeant Habib Achour contribuent à accélérer la chute du président vieillissant[83]. La situation favorise la montée de l'islamisme[96] et le long règne de Bourguiba s'achève dans une lutte contre cette mouvance politique, lutte menée par Zine el-Abidine Ben Ali, nommé ministre de l'Intérieur puis Premier ministre en octobre 1987[101].

    Durant ces années 1980, plusieurs incidents visent la communauté juive ou ses synagogues comme durant le Yom Kippour 1982 dans plusieurs villes du pays[112], en octobre 1983 à Zarzis[112], en 1985 à la Ghriba[106], qui font prendre des mesures au gouvernement pour assurer sa protection[113],[114].

    Le 7 novembre 1987, Ben Ali dépose le président pour sénilité, un coup d'État médical accueilli favorablement par une large fraction du monde politique[111]. Élu le 2 avril 1989 avec 99,27 % des voix[115], le nouveau président réussit à relancer l'économie alors que, sur le plan de la sécurité, le régime s'enorgueillit d'avoir épargné au pays les convulsions islamistes qui ensanglantent l'Algérie voisine, grâce à la neutralisation du parti Ennahdha au prix de l'arrestation de dizaines de milliers de militants et de multiples procès au début des années 1990[83]. Les opposants laïcs signent quant à eux le Pacte national en 1988, plate-forme destinée à la démocratisation du régime. Pourtant, l'opposition et de nombreuses ONG de défense des droits de l'homme accusent peu à peu le régime d'attenter aux libertés publiques[69] en étendant la répression au-delà du mouvement islamiste. En 1994, le président Ben Ali est réélu avec 99,91 % des voix[116],[117].

    L'année suivante, un accord de libre-échange est signé avec l'Union européenne[76]. Les élections du 24 novembre 1999, bien qu'elles soient les premières présidentielles à être pluralistes avec trois candidats, voient le président Ben Ali réélu avec un score comparable aux scrutins précédents[115],[117]. La réforme de la Constitution approuvée par le référendum du 26 mai 2002 accroît encore les pouvoirs du président, repousse l'âge limite des candidats, supprime la limite des trois mandats réintroduite en 1988 et permet au président de briguer de nouveaux mandats au-delà de l'échéance de 2004 tout en bénéficiant d'une immunité judiciaire à vie[83].

    Le 11 avril 2002, un attentat au camion piégé vise à nouveau la synagogue de la Ghriba et provoque la mort de 19 personnes dont quatorze touristes allemands. Durant le premier semestre 2008, de graves troubles secouent la région minière de Gafsa durement frappée par le chômage et la pauvreté[118]. Le 25 octobre 2009, le président Ben Ali est réélu pour un cinquième mandat consécutif avec 89,62 % des voix, passant pour la première fois sous la barre des 90 %. La campagne est marquée par une visibilité accrue de son épouse Leïla[119]. L'un des gendres du couple, Mohamed Sakhr El Materi, est élu député à cette occasion[120].

    Tunisie post-révolution

    Le 17 décembre 2010, un climat insurrectionnel éclate à la suite de l'immolation d'un jeune vendeur de fruits et légumes ambulant, Mohamed Bouazizi, dans la région de Sidi Bouzid ; celle-ci devient le théâtre d'émeutes et d'affrontements meurtriers entre habitants et forces de l'ordre[121]. C'est le début du mouvement que l'on va appeler Printemps arabe.

    Manifestation du 14 janvier 2011 à Tunis.

    Ces événements, qui s'étendent ensuite à d'autres régions du pays, s'inscrivent dans un contexte où le taux de chômage des jeunes diplômés est particulièrement élevé alors que le poids démographique relatif des jeunes générations d'actifs atteint son maximum historique[122]. Les causes sont également politiques : le président Ben Ali et sa famille, notamment celle de sa seconde épouse Leïla, les Trabelsi, qualifiés selon les observateurs de « clan quasi-mafieux », sont directement mis en cause dans des affaires de corruption, de détournement ou de vol, fléaux qui ont particulièrement pris de l'ampleur sous sa présidence[123]. Le 13 janvier 2011, Ben Ali annonce la prise de mesures extraordinaires lors d'une intervention télévisée : la promesse d'une pleine liberté de la presse et d'expression politique ainsi que son refus de se représenter aux élections prévues en 2014. Cependant, cette allocution ne contribue pas à calmer la colère de la population, contraignant le président à céder finalement le pouvoir à son Premier ministre Mohamed Ghannouchi le lendemain et à quitter le pays le soir même[124]. Conformément à la Constitution de 1959, le président de la Chambre des députés, Fouad Mebazaa, est finalement proclamé président par intérim par le Conseil constitutionnel le 15 janvier.

     
    Sit-in à la kasbah de Tunis le 28 janvier 2011.

    Il est chargé d'organiser des élections présidentielles dans les soixante jours[125]. Le 17 janvier, un « gouvernement d'union nationale » de 24 membres incluant des opposants au régime déchu (dont trois chefs de l'opposition légale) est constitué[126]. Le jour même, la libération de tous les prisonniers d'opinion, la levée de l'interdiction d'activité de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, « la liberté totale de l'information » ainsi que la légalisation de tous les partis politiques et associations qui le demanderaient, est annoncée[127]. Cependant, la présence de membres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) à des postes clés provoque de nouveau, en moins de 24 heures, la colère de la population et la démission de plusieurs ministres d'opposition, fragilisant d'autant plus ce gouvernement[128]. Le départ ou la radiation du RCD de plusieurs personnalités éminentes[129] n'ont aucun effet sur la suspicion que l'opinion publique entretient à l'égard de l'ancien parti présidentiel, dont plusieurs manifestants réclament la dissolution[130]. Cependant, le 20 janvier, les ministres encore affiliés à cette formation annoncent l'avoir quitté eux aussi[131]. Face à la pression de la rue exigeant leur départ, un remaniement ministériel a lieu le 27 janvier, écartant définitivement (hormis Mohamed Ghannouchi) les anciens membres du RCD de toutes responsabilités gouvernementales. Le 6 février, le ministre de l'Intérieur Farhat Rajhi gèle les activités du RCD en attendant sa dissolution juridique, tandis que le Parlement confère au président par intérim des pouvoirs supplémentaires, comme celui de dissoudre le Parlement.

    Ghannouchi est cependant contraint de démissionner à son tour le 27 février à la suite de plusieurs jours de manifestations marquées par des violences ; il est remplacé le jour même par l'ancien ministre de Bourguiba, Béji Caïd Essebsi. L'état d'urgence, en vigueur à partir de janvier 2011, est maintenu.

    Le 15 septembre 2012, de violentes émeutes éclatent à Tunis à la suite de la diffusion du film L'Innocence des musulmans. Alors que les forces de l'ordre restent passives, certains groupes salafistes prennent d'assaut l'ambassade des États-Unis et l'incendient, détruisant plusieurs véhicules et bâtiments. Mis sous pression par les États-Unis, le gouvernement décide de réagir et envoie l'armée et la garde présidentielle pour repousser les manifestants. Les affrontements font deux morts et plusieurs blessés[132]. Dans les mois qui suivent, l'armée et la garde nationale prennent la relève pour combattre les groupuscules salafistes et djihadistes qui sont actifs sur le territoire. L'état d'urgence est prolongé de trois mois en novembre 2012[133], pour n'être finalement levé qu'en mars 2014.

    Après les élections législatives du 26 octobre 2014, qui voit le parti Nidaa Tounes arriver en tête, l'Assemblée des représentants du peuple remplace l'Assemblée constituante. Le premier tour de l'élection présidentielle a lieu le 23 novembre et voit s'affronter 27 candidats dont deux, en la personne de Béji Caïd Essebsi (Nidaa Tounes) avec 39,46 % des voix et Moncef Marzouki avec 33,43 % des voix[134], sont qualifiés pour le second tour organisé le 21 décembre et qui permet à Caïd Essebsi de remporter le scrutin avec 55,68 % des voix contre 44,32 % des voix pour Marzouki[135] et de devenir ainsi le premier président issu d'une élection démocratique et transparente. Le quartet du dialogue national, association de quatre organisations s'étant donné pour but d'organiser des négociations entre les partis politiques pour assurer la transition vers un régime démocratique permanent, obtient le prix Nobel de la paix 2015[136]. Ce prix est le premier Nobel attribué à un ressortissant ou organisation de la Tunisie[136] après son indépendance[137]. Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, exprime sa joie et félicite le quartet tout en affirmant que ce prix est dédié à tous les Tunisiens qui ont commencé le Printemps arabe[138]. François Hollande, président de la République française, affirme dans un communiqué que le prix prouve le succès de la transition démocratique en Tunisie, que ce pays est sur la bonne voie et qu'il est le seul parmi les pays du Printemps arabe à réussir son évolution transitoire vers la démocratie[139].

    En 2017 et 2018, le pays est touché par des vagues de contestation de la jeunesse tunisienne qui manifeste dans plusieurs villes du pays. En effet, à partir du début du mois, à Tunis, Gabès, Thala, Jilma, Kasserine, Sidi Bouzid, ou encore Gafsa, des Tunisiens expriment leur ras le bol face à la cherté de la vie, l'inflation (6,4 % en 2017[140]) et un chômage omniprésent (15 % de la population active et 30 % des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur[141]). Cette vague de contestation contre une politique d'austérité économique serait organisée par le Front populaire[142],[143]. Les heurts avec les policiers et forces de l'ordre font une victime et plusieurs blessés, et des centaines de manifestants sont arrêtés[144]. L'Observatoire social tunisien recense 5 000 mouvements de protestation en 2015, plus de 11 000 en 2017 et 4 500 pour les quatre premiers mois de 2018[145].

    Depuis 2011, les gouvernements successifs ont fait appel au Fonds monétaire international (FMI) pour tenter de redresser la situation économique du pays. Un prêt de 1,74 milliard de dollars est accordé en juin 2013, puis un second de 2,9 milliards de dollars en 2016. Le FMI n'accorde toutefois ces prêts qu'en contrepartie d'un plan de réformes libérales, telles que l'augmentation de certains impôts, la réduction de la masse salariale dans la fonction publique, la réduction des subventions sur les prix des carburants, ou encore de la modification du système de retraite. En avril 2016, le gouvernement accepte le principe de l'indépendance de la banque centrale, donnant la priorité au contrôle de l'inflation sur le soutien au développement économique. Depuis le printemps 2017, elle laisse filer le dinar, dont la valeur face à l'euro baisse de près de moitié. Face au poids de la dette, l'État doit consacrer plus de 20 % de son budget à rembourser ses créanciers, ce qui neutralise ses capacités d'investissement[145].

    Le président Béji Caïd Essebsi meurt le 25 juillet 2019, à 92 ans. Fin 2019, un double scrutin, législatif le 6 octobre, et présidentiel, avec un premier tour en septembre et le second tour le 13 octobre, se déroule sans heurts, montrant une certaine maturité de la démocratie électorale en Tunisie. Les élections législatives aboutissent cependant à une assemblée fragmentée entre diverses formations[146]. L'élection présidentielle propulse à la tête de l'État un nouveau venu dans le monde politique, un juriste et universitaire spécialiste du droit constitutionnel, âgé de 61 ans, Kaïs Saïed, élu avec une confortable avance face, au second tour, à l'homme d'affaires Nabil Karoui. Kaïs Saïed propose durant sa campagne une vision associant un certain conservatisme moral et religieux, un souverainisme, et un mode de fonctionnement démocratique à rebours de l'organisation centralisée bourguibienne[147]. Le 25 juillet 2021, invoquant l'article 80 de la Constitution, il limoge le gouvernement Mechichi avec effet immédiat, annonce la suspension de l'assemblée, la formation d'un nouveau gouvernement et sa décision de gouverner par décrets et de présider le parquet, provoquant ainsi une crise politique[148]. Le 22 septembre, il confirme par décret le prolongement des décisions ainsi que la dissolution de l'Instance provisoire chargée du contrôle de la constitutionnalité des projets de loi[149], et s'octroie le droit de gouverner par décret, récupérant de facto le pouvoir législatif[150],[151]. Le 13 décembre, il annonce la tenue d'un référendum constitutionnel[152] qui se solde par la large approbation d'une nouvelle Constitution mettant notamment en place un régime présidentiel, malgré un taux de participation d'un peu plus de 30 % des inscrits[153].

    Ahmed Moro et Bernard Kalaora (dir.), Le désert : de l'écologie du divin au développement durable, Paris, L'Harmattan, 2006, 266 p. (ISBN 978-2-747-59677-0), p. 110. Michel Gruet, « Le gisement d'El Guettar et sa flore », Libyca,‎ 1958, p. 79-126 (ISSN 0459-3030). « Hermaïon », sur inp.rnrt.tn (consulté le 18 janvier 2019). Marcel Otte, Denis Vialou et Patrick Plumet, La Préhistoire, Louvain-la-Neuve, De Boeck, 2003, 369 p. (ISBN 2-8041-4417-8), p. 176. Georges Larrouy, « La place de l'anthropobiologie dans l'étude du peuplement berbère. Affirmations, contradictions, conclusions », sur didac.ehu.es (consulté le 20 janvier 2019). Magdeleine Moureau et Gérald Brace, Dictionnaire des sciences de la Terre, Paris, Technip, 2000, 1096 p. (ISBN 978-2-710-80749-0), p. 76. Mohamed-Habib Daghari-Ounissi, Tunisie, habiter sa différence, Paris, L'Harmattan, coll. « Histoire et perspectives méditerranéennes », 2002, 212 p. (ISBN 978-2-747-52186-4), p. 32. (en) Lloyd Cabot Briggs, Tribes of the Sahara, Cambridge, Harvard University Press, 1960, 295 p. (ISBN 978-0-674-90870-3), p. 34-36. ↑ a b c d e f g et h « Tunisie »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur fr.encarta.msn.com. Michel Quitout, Les langues orales dans les pays méditerranéens : situation, enseignement et recherche, Paris, L'Harmattan, 2001, 178 p. (ISBN 978-2-747-50750-9), p. 43. En particulier entre les Puniques et les populations locales selon Hédi Dridi, Carthage et le monde punique, Paris, Les Belles Lettres, 2006, 288 p. (ISBN 978-2-251-41033-3), p. 28. Ce « Virgile écrivant l'Énéide » est découvert vers 1870 à Sousse par Gian Maria Massa [1816-1890] dans le jardin d'une maison qu'il rénovait, et a été offert au contrôleur civil de Sousse qui l'a remis au musée de Sousse, pour ensuite être transféré à Tunis. Yves Lacoste et Camille Lacoste-Dujardin (dir.), L'état du Maghreb, Paris, La Découverte, coll. « L'État du monde », 1991, 572 p. (ISBN 978-2-707-12014-4), p. 118. Lacoste et Lacoste-Dujardin 1991, p. 39. Véronique Krings, La civilisation phénicienne et punique : manuel de recherche, Leyde, Brill, 1995, 923 p. (ISBN 978-9-004-10068-8), p. 112. Attilio Gaudio, Les Îles Canaries, Paris, Karthala, 1995, 216 p. (ISBN 978-2-865-37558-5), p. 23. ↑ a b c d e f g h i et j Lacoste et Lacoste-Dujardin 1991, p. 38. Anne Zali et Annie Berthier (dir.), L'aventure des écritures, Paris, Bibliothèque nationale de France, 1997, 176 p. (ISBN 978-2-717-72023-5), p. 100. ↑ a et b Jacques Simon, Algérie : le passé, l'Algérie française, la révolution (1954-1958), Paris, L'Harmattan, 2007, 520 p. (ISBN 978-2-296-02858-6), p. 13. ↑ a b et c Philippe Lemarchand (dir.), L'Afrique et l'Europe : atlas du XXe siècle, Paris, Complexe, 1994, 252 p. (ISBN 978-2-870-27518-4), p. 238. ↑ a et b Dominique Arnauld, Histoire du christianisme en Afrique : les sept premiers siècles, Paris, Karthala, 2001, 380 p. (ISBN 978-2-845-86190-9), p. 58. Voir à ce sujet le travail de Marcel Le Glay, Saturne africain, Paris, De Boccard, 1966, 522 p.. Claude Lepelley, Rome et l'intégration de l'Empire, 44 av. J.-C.-260 apr. J.-C. : approches régionales du Haut-Empire romain, t. 2, Paris, Presses universitaires de France, 1998, 640 p. (ISBN 978-2-13-048711-1), p. 102. Fethi Bejaoui, « La Carthage de saint Augustin », Connaissance des arts, no 69 « Carthage (hors-série) »,‎ 1995, p. 55 (ISSN 2102-5371). Aïcha Ben Abed, « Carthage. Capitale de l'Africa », Connaissance des arts, no 69 « Carthage (hors-série) »,‎ 1995, p. 44 (ISSN 2102-5371). Hélène Ménard, Maintenir l'ordre à Rome : IIe – IVe siècles ap. J.-C., Seyssel, Champ Vallon, 2004, 286 p. (ISBN 978-2-876-73403-6), p. 251. Moncef Ben Moussa, La production de sigillées africaines : recherches d'histoire et d'archéologie en Tunisie septentrionale et centrale, Barcelone, Université de Barcelone, 2007, 119 p. (ISBN 8447531767, lire en ligne), p. 22. ↑ a b et c Encyclopédie 360, vol. 12, Paris, Rombaldi/Paris Match, 1970, p. 161. Guillaume Bernard, Introduction à l'histoire du droit et des institutions, Levallois-Perret, Studyrama, 2004, 461 p. (ISBN 978-2-844-72442-7), p. 70. Alban Gautier, 100 dates qui ont fait le monde : 3 000 ans de mondialisation, Paris, Studyrama, 2005, 270 p. (ISBN 978-2-844-72657-5), p. 105. Arnauld 2001, p. 274. ↑ a et b Ephrem-Isa Yousif, Les chroniqueurs syriaques, Paris, L'Harmattan, 2002, 468 p. (ISBN 978-2-747-52709-5), p. 75. ↑ a b et c Lacoste et Lacoste-Dujardin 1991, p. 42. ↑ a b c d e et f Collectif, L'encyclopédie nomade 2006, Paris, Larousse, 2005, 1388 p. (ISBN 978-2-035-20250-5), p. 107. Liliane Ennabli, « Carthage chrétienne », dans Encyclopædia Universalis, Paris, Encyclopædia Universalis, 2002 (ISBN 978-2-852-29550-6), p. 1041 et suiv.. ↑ a b et c (ar) Abdelaziz Thâalbi, Histoire de l'Afrique du Nord, Beyrouth, Maison de l'Occident islamique, 1987, p. 32-42. ↑ a b et c Michel Quitout, Parlons l'arabe tunisien : langue et culture, Paris, L'Harmattan, 2002, 206 p. (ISBN 978-2-747-52886-3), p. 11. ↑ a et b Hédi Slim, Histoire générale de la Tunisie, t. I : L'Antiquité, Paris, Maisonneuve et Larose, 2003, 549 p. (ISBN 978-2-706-81695-6), p. 421. ↑ a b et c Yousif 2002, p. 358. ↑ a et b Lacoste et Lacoste-Dujardin 1991, p. 43. Ibn Khaldoun (trad. William Mac Guckin de Slane), Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, Alger, Berti, 2003. ↑ a b c d e et f Quitout 2002, p. 12. ↑ a et b Jacques Thiry, Le Sahara libyen dans l'Afrique du nord médiévale, Louvain, Peeters Publishers, 1995, 604 p. (ISBN 978-9-068-31739-8), p. 166. Rafik Saïd, La Politique culturelle en Tunisie, Paris, Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, 1970, 56 p. (lire en ligne [PDF]), p. 14. Paul Sebag, Tunis : histoire d'une ville, Tunis, L'Harmattan, 2000, 688 p. (ISBN 978-2-738-46610-5), p. 87. Les sources arabes sont compillés par (it) Michele Amari, Biblioteca arabo-sicula, Rome/Turin, Ermanno Loesher, 1880, 570 p. (lire en ligne). (en) Hubert Houben, Roger II of Sicily : A Ruler Between East and West, Cambridge, Cambridge University Press, 2002, 231 p. (ISBN 978-0-521-65573-6), p. 83. (en) Charles Dalli, « Bridging Europe and Africa: Norman Sicily's Other Kingdom », dans Bridging the Gaps: Sources, Methodology, and Approaches to Religion in History, Pise, Pisa University Press, 2008 (ISBN 978-8-884-92554-1), p. 79. Claude Horrut, Ibn Khaldun, un islam des Lumières ?, Paris, Complexe, coll. « Théorie politique », 2006, 260 p. (ISBN 978-2-870-27998-4), p. 208. ↑ a b et c Lacoste et Lacoste-Dujardin 1991, p. 44. Lacoste et Lacoste-Dujardin 1991, p. 44-45. (en) Collectif (trad. Noemí García Millán), Ibn Khaldun : The Mediterranean in the 14th century: rise and fall of Empires, Séville, Fundación José Manuel Lara, 2006, 455 p. (ISBN 978-8-496-55634-8, lire en ligne), p. 86. ↑ a et b Pierre Bonte, Al-Ansâb, la quête des origines : anthropologie historique de la société tribale arabe, Paris, Maison des sciences de l'homme, 1991, 260 p. (ISBN 978-2-735-10426-0), p. 115. ↑ a b c et d Noura Borsali, « Tricentenaire de la dynastie husseinite (15 juillet 1705 - 25 juillet 1957) : les beys de Tunis à l'épreuve du temps et de l'Histoire », Réalités,‎ 27 mai 2008. Pierre Pinta, La Libye, Paris, Karthala, 2006, 342 p. (ISBN 978-2-845-86716-1), p. 15 résume ainsi cette situation : « Ces derniers [les Mérinides] firent leur entrée dans Tunis en même temps que la peste ». (en) William Spencer, Algiers in the Age of the Corsairs, Norman, University of Oklahoma Press, 1976, 184 p. (ISBN 978-0-806-11334-0), p. 18. Lacoste et Lacoste-Dujardin 1991, p. 51. Lacoste et Lacoste-Dujardin 1991, p. 46. « La dynastie mouradite »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur histoiredelafrique.fr. Nadia Sebaï, Mustafa Saheb Ettabaâ : un haut dignitaire beylical dans la Tunisie du XIXe siècle, Carthage, Cartaginoiseries, 2007, 94 p. (ISBN 978-9-973-70404-7, lire en ligne), p. 11. « Afrique. De Tunis, le 13 May », Gazette de Cologne,‎ 30 juin 1752, p. 1-2 (lire en ligne, consulté le 20 novembre 2020). Paul Sebag, Histoire des Juifs de Tunisie : des origines à nos jours, Paris, L'Harmattan, 1991, 335 p. (ISBN 978-2-296-24036-0), p. 94-95. ↑ a b c et d Lacoste et Lacoste-Dujardin 1991, p. 54. Sebag et 1991 118. ↑ a et b Hedia Khadhar, « La Révolution française, le Pacte fondamental et la première Constitution tunisienne de 1861 », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, vol. 52-53,‎ 1989, p. 132-137 (DOI 10.3406/remmm.1989.2294, lire en ligne, consulté le 14 février 2019). « Constitution du 26 avril 1861 » [PDF], sur e-justice.tn (consulté le 18 janvier 2019). Sebag 1991, p. 120-129. Hédi Slim, Ammar Mahjoubi, Khaled Belkhodja et Abdelmajid Ennabli, Histoire générale de la Tunisie, vol. III : Les temps modernes, Tunis, Sud Éditions, 2007, 454 p. (ISBN 978-9-973-84421-7), p. 153. ↑ a b c d e f et g Collectif 2005, p. 708. Jean-François Martin, Histoire de la Tunisie contemporaine : de Ferry à Bourguiba, 1881-1956, Paris, L'Harmattan, 2003, 276 p. (ISBN 978-2-747-54626-3), p. 41-43. Hachemi Karoui et Ali Mahjoubi, Quand le Soleil s'est levé à l'ouest, Tunis, Cérès Productions, 1983, 193 p. (ISBN 978-2-857-03010-2), p. 86. John P. Entelis (professeur à l'université Fordham) prétend — sans citer ses sources — que Sadok Bey a été menacé de mort selon Michel Camau et Vincent Geisser, Habib Bourguiba : la trace et l'héritage, Paris, Karthala, 2004, 664 p. (ISBN 978-2-845-86506-8), p. 227. « Traité du Bardo du 12 mai 1881 », sur axl.cefan.ulaval.ca (consulté le 18 janvier 2019). Hédi Saïdi et Janine Ponty, Mémoire de l'immigration et histoire coloniale, Paris, L'Harmattan, 2007, 194 p. (ISBN 978-2-296-02419-9), p. 117. ↑ a et b Lacoste et Lacoste-Dujardin 1991, p. 56. ↑ a b c d e f g h et i Quitout 2002, p. 13. ↑ a b c et d Frédéric Angleviel (dir.), Chants pour l'au-delà des mers : mélanges en l'honneur du professeur Jean Martin, Paris, L'Harmattan, 2008, 528 p. (ISBN 978-2-296-05408-0), p. 13. René Clozier, « Les sociétés milliardaires en France », L'Information géographique, vol. 14, nos 14-2,‎ 1950, p. 69 (ISSN 0020-0093, lire en ligne, consulté le 18 janvier 2019). Camau et Geisser 2004, p. 227-228. ↑ a b et c Lacoste et Lacoste-Dujardin 1991, p. 57. ↑ a et b Angleviel 2008, p. 14. Angleviel 2008, p. 15. ↑ a b c d et e Kamel Labidi, « La longue descente aux enfers de la Tunisie », Le Monde diplomatique, no 624,‎ mars 2006, p. 10-11 (ISSN 0026-9395, lire en ligne, consulté le 18 janvier 2019). ↑ a b c et d Sophie Chautard, Les dictateurs du XXe siècle, Levallois-Perret, Studyrama, 2006, 223 p. (ISBN 978-2-844-72785-5), p. 165. ↑ a et b Lacoste et Lacoste-Dujardin 1991, p. 60. ↑ a b c et d Khalifa Chater, « Le rappel d'une épopée spécifique du peuple tunisien »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur afkaronline.org, mars-avril 2006. « Mars-mai 43 : victoire alliée en Tunisie », sur ina.fr, 1er janvier 1943 (consulté le 18 janvier 2019). Saïd Mestiri, Le ministère Chenik à la poursuite de l'autonomie interne, Tunis, Arcs Éditions, 1991, 262 p. (ISBN 978-9-973-74004-5), p. 177. Mestiri 1991, p. 189. Mestiri 1991, p. 207. Mestiri 1991, p. 217. ↑ a b et c Lacoste et Lacoste-Dujardin 1991, p. 61. Mestiri 1991, p. 248. Charles-André Julien, Et la Tunisie devint indépendante… (1951-1957), Paris, Éditions Jeune Afrique, 1985, 215 p. (ISBN 978-2852583726), p. 63. Claude Liauzu, L'Europe et l'Afrique méditerranéenne : de Suez (1869) à nos jours, Paris, Complexe, 1994, 297 p. (ISBN 978-2-870-27514-6), p. 156. ↑ a b c et d Chautard 2006, p. 166. ↑ a et b Camau et Geisser 2004, p. 229. « Voyage du Président Mendès France en Tunisie », sur ina.fr, 5 août 1954 (consulté le 18 janvier 2019). « Décret du 13 août 1956 portant promulgation du Code du statut personnel », Journal officiel tunisien, no 104,‎ 28 décembre 1956, p. 1742 (ISSN 0330-7921, lire en ligne [PDF]). « Proclamation de la république en Tunisie », sur ina.fr, 31 juillet 1957 (consulté le 18 janvier 2019). ↑ a b c d e et f Lacoste et Lacoste-Dujardin 1991, p. 74. Chautard 2006, p. 167. ↑ a et b Sebag 1991, p. 297. Colette Zytnicki, « Gérer la rupture : les institutions sociales juives de France face aux migrations de juifs tunisiens (1950-1970) », dans Juifs et musulmans de Tunisie : fraternité et déchirements, Paris, Somogy, 2003 (ISBN 978-2-85056-632-5), p. 337. Frédéric Lasserre et Aline Lechaume (dir.), Le territoire pensé : géographie des représentations territoriales, Québec, Presses de l'Université du Québec, 2003, 346 p. (ISBN 978-2-7605-1224-5), p. 125. ↑ a et b (en) « Jews in Islamic Countries: Tunisia », sur jewishvirtuallibrary.org (consulté le 19 novembre 2017). Ridha Kéfi, « L'émigration des juifs tunisiens vers Israël (1948-1967) », Jeune Afrique,‎ 29 août 2005 (ISSN 1950-1285, lire en ligne, consulté le 1er octobre 2021). Jean-Pierre Séréni, « Économie tunisienne. Les leçons oubliées de l'expérience Ben Salah », sur orientxxi.info, 8 septembre 2019 (consulté le 29 septembre 2019). Examens de l'OCDE des politiques de l'investissement (Tunisie), Paris, OECD Publishing, 2012, 166 p. (ISBN 978-9-264-17943-1, lire en ligne), p. 83. Moncef Marzouki, Dictateurs en sursis : une voie démocratique pour le monde arabe, Ivry-sur-Seine, Éditions de l'Atelier, 2009, 191 p. (ISBN 978-2-708-24047-6, lire en ligne), p. 21. ↑ a b et c Chautard 2006, p. 169. ↑ a et b (en) Lois Gottesman, « Jews in the Middle East », dans American Jewish Year Book, New York, American Jewish Committee, 1985 (lire en ligne), p. 308. (en) Country Reports on Human Rights Practices for 1982, Washington, Département d'État des États-Unis, 1983, p. 1290-1291. (en) Country Reports on Human Rights Practices for 1985, Washington, Département d'État des États-Unis, 1986, p. 1321. ↑ a et b Samir Gharbi, « Radiographie d'une élection », Jeune Afrique,‎ 2 novembre 1999 (ISSN 1950-1285). « Zine el-Abidine Ben Ali »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur fr.encarta.msn.com avance le chiffre de 99,80 %. ↑ a et b Camau et Geisser 2004, p. 241. Myriam Catusse, Blandine Destremau et Éric Verdier, L'État face aux débordements du social au Maghreb : formation, travail et protection sociale, Paris, Karthala, 2010, 458 p. (ISBN 978-2-811-10319-4, lire en ligne), p. 173. Baudouin Loos, « L'irrésistible ascension de Leila », sur lesoir.be, 26 octobre 2009 (consulté le 18 janvier 2019). « Tunisie - Mohamed Sakher El Materi devient député », sur businessnews.com.tn, 26 octobre 2009 (consulté le 18 janvier 2019). (en) Benjamin MacQueen, An Introduction to Middle East Politics : Continuity, Change, Conflict and Co-operation, New York, Sage Publications, 2013, 448 p. (ISBN 978-1-446-27556-6), p. 365. Gérard-François Dumont, « Tunisie : si Ben Ali avait appris la géopolitique des populations », Population et Avenir, no 702,‎ mars-avril 2011, p. 3 (ISSN 0223-5706, lire en ligne, consulté le 19 janvier 2019). Julie Calleeuw, « Tunisie : les Trabelsi, une « quasi-mafia » », sur rtbf.be, 14 janvier 2011 (consulté le 18 janvier 2019). « Ben Ali en route vers Malte… avant Paris ? », sur lexpress.fr, 14 janvier 2011 (consulté le 18 janvier 2019). « Après le départ de Ben Ali, la Tunisie se tourne vers l'avenir », sur leparisien.fr, 15 janvier 2011 (consulté le 18 janvier 2019). « Les 24 membres du nouveau gouvernement tunisien », sur leparisien.fr, 17 janvier 2011 (consulté le 18 janvier 2019). « Tunisie : le gouverneur de la banque centrale limogé », sur leparisien.fr, 17 janvier 2011 (consulté le 18 janvier 2019). « Tunisie : le gouvernement d'union nationale explose déjà », sur tempsreel.nouvelobs.com, 18 janvier 2011 (consulté le 18 janvier 2019). « Tunisie : le président et le PM quittent le RCD », sur europe1.fr, 18 janvier 2011 (consulté le 18 janvier 2019). « Tunisie : manifestations pour exiger la dissolution du parti de Ben Ali », Le Monde,‎ 17 janvier 2011 (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le 18 janvier 2019). « Tunisie : les ministres quittent le parti de Ben Ali », sur leparisien.fr, 20 janvier 2011 (consulté le 18 janvier 2019). « Tunisie : deux morts dans l'attaque de l'ambassade américaine », sur rfi.fr, 15 septembre 2012 (consulté le 18 janvier 2019). « Tunisie : l'état d'urgence prolongé de 3 mois après des affrontements avec des salafistes », Le Monde,‎ 1er novembre 2012 (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le 18 janvier 2019). « Présidentielle en Tunisie : Essebsi récolte 39,46 % des suffrages », sur lefigaro.fr, 25 novembre 2014 (consulté le 18 janvier 2019). « Tunisie : le candidat laïque Béji Caïd Essebsi remporte la présidentielle avec 55,68 % des voix », sur francetvinfo.fr, 25 novembre 2014 (consulté le 18 janvier 2019). ↑ a et b (en) « The Nobel Peace Prize 2015 », sur nobelprize.org (consulté le 18 janvier 2019). Charles Nicolle reçoit le prix Nobel de physiologie ou médecine 1928 « pour ses travaux sur le typhus » à la tête de l'Institut Pasteur de Tunis. « L'ONU salue l'attribution du Prix Nobel de la paix au Quartet du dialogue national tunisien », sur un.org (consulté le 18 janvier 2019). « Le Prix Nobel qui vient d'être remis à la Tunisie consacre la réussite de la transition démocratique », sur elysee.fr (consulté le 8 octobre 2022). « L'inflation atteint 5,7% en août 2017, le taux le plus élevé depuis 2015 (INS) », sur huffpostmaghreb.com, 8 septembre 2017 (consulté le 18 janvier 2019). « Tunisie : la dette publique grimpe à 66,9 % du PIB », sur huffpostmaghreb.com, 7 septembre 2017 (consulté le 18 janvier 2019). « Manifestations, grèves, violences : comprendre la crise en Tunisie en quatre questions », sur lefigaro.fr, 11 janvier 2018 (consulté le 18 janvier 2019). « Tunisie : le point sur les mouvements sociaux qui grondent », sur francetvinfo.fr, 10 janvier 2018 (consulté le 18 janvier 2019). « Nuit d'émeutes en Tunisie », sur francetvinfo.fr, 10 janvier 2018 (consulté le 18 janvier 2019). ↑ a et b Thierry Brésillon, « Une Tunisie contre l'autre », Le Monde diplomatique, no 776,‎ novembre 2018, p. 11 (ISSN 0026-9395, lire en ligne, consulté le 13 novembre 2019). « Élections législatives en Tunisie : le parti d'inspiration islamiste Ennahda en tête mais loin de la majorité », Le Monde,‎ 10 octobre 2019 (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le 13 février 2020). Frédéric Bobin, Mohamed Haddad et Lilia Blaise, « Élection présidentielle en Tunisie : Kaïs Saïed, ou le nouveau paradigme tunisien », Le Monde,‎ 13 octobre 2019 (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le 13 février 2020). « Kais Saied prend tous les pouvoirs en main, suspend le parlement, limoge Mechichi et s'érige en chef de l'exécutif et du parquet », sur leaders.com.tn, 25 juillet 2021 (consulté le 25 juillet 2021). « Le président de la République publie des dispositions exceptionnelles », sur mosaiquefm.net, 22 septembre 2021 (consulté le 22 septembre 2021). « Tunisie : Kaïs Saïed renforce les pouvoirs de la présidence », sur lefigaro.fr, 22 septembre 2021 (consulté le 23 septembre 2021). « Kaïs Saïed, seul maître à bord en Tunisie », sur letemps.ch, 23 septembre 2021 (consulté le 23 septembre 2021). « En Tunisie, le président Saïed annonce un référendum constitutionnel pour l’été 2022 », Le Monde,‎ 14 décembre 2021 (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le 31 mai 2022). « Les résultats officiels du référendum », sur tunisienumerique.com, 26 juillet 2022 (consulté le 26 juillet 2022).
    Lire moins

Guide de conversation

Bonjour
مرحبًا
Monde
العالمية
Bonjour le monde
مرحبا بالعالم
Merci
شكرًا لك
Au revoir
مع السلامة
Oui
نعم
Non
رقم
Comment vas-tu?
كيف حالك؟
Bien, merci
بخير، شكرا لك
Combien ça coûte?
كم سعره؟
Zéro
صفر
Une
واحد

Où pouvez-vous dormir près de Tunisie ?

Booking.com
489.854 visites au total, 9.196 Points d'interêts, 404 Destinations, 19 visites aujourd'hui.