Sollières-Sardières ou Val-Cenis Sollières-Sardières est une ancienne commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Elle fusionne le avec les communes de Bramans, Lanslebourg-Mont-Cenis, Lanslevillard et Termignon pour former la commune nouvelle de Val-Cenis.
Commune du parc national de la Vanoise, en vallée de Haute-Maurienne, à proximité de l'Italie (6 km), elle s'étend à cheval entre les socles cristallins du massif de la Vanoise et du Mont-Cenis. Sollières-Sardières est composée de quatre villages, ou hameaux : au nord, les deux villages de Sollières l'Endroit (1 300 m d'altitude, en rive droite de l’Arc) et Sollières l'Envers environ 1 280 ...Lire la suite
Sollières-Sardières ou Val-Cenis Sollières-Sardières est une ancienne commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Elle fusionne le avec les communes de Bramans, Lanslebourg-Mont-Cenis, Lanslevillard et Termignon pour former la commune nouvelle de Val-Cenis.
Commune du parc national de la Vanoise, en vallée de Haute-Maurienne, à proximité de l'Italie (6 km), elle s'étend à cheval entre les socles cristallins du massif de la Vanoise et du Mont-Cenis. Sollières-Sardières est composée de quatre villages, ou hameaux : au nord, les deux villages de Sollières l'Endroit (1 300 m d'altitude, en rive droite de l’Arc) et Sollières l'Envers environ 1 280 m (rive gauche) ; au sud-ouest, Sardières est situé sur un plateau (1 500 m d'altitude, rive droite, à 5 km au nord-ouest) et le Châtel, au sud, au bord de l'Arc sur la rive gauche. Ce hameau en grande partie déserté à partir de 1860 connait un nouvel essor depuis les années 1960. Partiellement restauré aujourd’hui, certaines maisons, réhabilitées, sont principalement des résidences secondaires.
Des archéologues ont montré que la grotte des Balmes avait accueilli des campements de −4 000 avant J.-C. jusqu'à la fin de l'âge du fer[1],[2].
La bulle pontificale de Lucius III, de l'année 1184, confirme la juridiction épiscopale de Maurienne sur dix-sept paroisses dont Sollières[3].
Durant l'époque médiévale, la commune fait partie de la mestralie de Termignon[4].
De nombreux vestiges de sémaphores subsistent sur les hauteurs de la Maurienne. Le télégraphe de Sollières-Sardières a pour sa part été entièrement restauré en 2012 dans le cadre du bicentenaire de l'invention de ce réseau de communication[5]. Le relais est construit au Mollard-Fleury, sur l’ancienne commune de Sardières, à 2 004 m d’altitude[6].
En 1812, avant de partir pour sa désastreuse campagne de Russie, Napoléon fait transférer dans le plus grand secret le souverain pontife Pie VII à Fontainebleau. Celui-ci traversera la commune à plusieurs reprises lors de ces deux voyages en France.
En 1817, une puissante avalanche provenant du massif de la dent Parrachée détruit une grande partie de l'église du village[7] qui est reconstruite avec les éléments qui ont été épargnés par l'écoulement. On retrouve certaines pièces datant du XVIe siècle, dont le bénitier monolithique de granit placé à l'entrée, dont on peut deviner la date approximative de 1525 est gravée sur une face. Elle est un exemple de l'art baroque en Haute-Maurienne, notamment au travers de retables et d'un tabernacle exceptionnels.
Locomotive à crémaillère Fell, montant le col du Mont-Cenis, le long de la route des diligences.Le 5 mai 1859, les troupes du général Joseph Vinoy traversent en bon ordre la commune en direction du col du Mont-Cenis. Ses troupes se distinguent lors de la bataille de Magenta puis celle de Solférino.
À partir des années 1860 et la construction du tunnel ferroviaire du Fréjus, la population se retrouve encore plus isolée, de nombreux habitants ayant développé une activité économique dépendante de la fréquentation du Mont-Cenis.
En 1863, ce sont près de 40 000 voyageurs (20 000 dans chaque sens) qui traversaient annuellement la commune en direction du col, 32 000 par les Compagnies et 8 000 par leurs propres moyens.
Dans le même temps, la création du chemin de fer du Mont-Cenis ne fait qu'accélérer la détresse économique des habitants de la commune, la ligne ne faisant arrêt qu'à Bramans et Termignon. Un important exode commence alors, vidant les villages de leurs forces vives. Chaque village avait ses destinations et activités professionnelles propres, ainsi les Bessanais se spécialisaient dans la conduite de taxi parisiens, les habitants de Lanslebourg privilégiaient l'immigration vers l'Argentine, leurs voisins de Lanslevillard, eux, partaient vers le Canada. Quant aux habitants de Sollières, ils se tournaient vers des activités de services sur Genève[8].
Époque contemporaineÀ partir de 1860 et l'annexion de États de Savoie par la France du Second Empire, Sollières est devenue une commune frontalière perdant la jouissance pleine et entière de ses alpages sur le plateau du Mont-Cenis. Délimitation complexe du fait du relief particulier de la région, située à la fois sur les hauteurs du plateau du Mont-Cenis, mais également en aplomb de la haute vallée de l'Arc et du vallon d'Ambin, la nouvelle frontière avec l'Italie offrait une position stratégique sur les deux principaux cols de la région pour les deux pays. Les tensions grandissantes ont favorisé le développement de nombreux systèmes de fortifications, faisant de cette localité un des points clefs de défense entre la ligne Maginot et le Mur alpin autour du Signal du Petit Mont-Cenis et de la pointe de Bellecombe.
La dent Parrachée depuis le mont Froid, lieu de la bataille du même nom en 1945. Le traité de Paris (1947) voit le retour du plateau du Mont-Cenis en Haute-Maurienne.Durant la Seconde Guerre mondiale, la partie supérieure de la vallée est annexée selon les dispositions de l'armistice du 24 juin 1940, signé à la villa Incisa, située dans la région de Rome. La France et le royaume d'Italie sont représentés, respectivement, par Charles Huntziger et le maréchal Pietro Badoglio. Par cet accord, la Haute-Maurienne (canton de Lanslebourg-Mont-Cenis), dont Sollières-Sardières ainsi que les communes d'Aussois et Avrieux, sont annexées au royaume d'Italie et leur administration transférée à Turin ; on impose même aux habitants d'échanger leur carte d'identité française contre des passeports italiens[9]. Une ligne de démarcation, appelée « Ligne Verte », est instaurée et un laisser-passer est requis pour rejoindre le reste de la vallée en aval. À la suite de l'occupation allemande, conséquence de la capitulation italienne, le 8 septembre 1943[10], les villages de la haute vallée de l'Arc subissent de nombreuses représailles et destructions de la part des occupants voulant punir les mouvements de résistance. La région est le théâtre de massacres, et les villages dont Lanslebourg et Bessans sont pillés et brûlés, aucune localité ne fut totalement épargnée[11]. Un camp de concentration est même construit à Modane[10].
La frontière instaurée entre 1860 et 1947 suivant les crêtes dessinait une ligne de démarcation complexe offrant à l'Italie un belvédère sur la France, qui elle-même grâce à la pointe de Bellecombe, surplombait les troupes adverses.La commune est connue pour l'âpre bataille livrée sur le mont Froid, à 2 819 mètres d'altitude, dans le massif du Mont-Cenis, opposant les chasseurs alpins aux forces allemandes, durant le mois d'avril 1945[12]. Ces affrontements héroïques, livrés dans des conditions extrêmes, sont devenus l'un des symboles des combats pour la libération dans les Alpes[13].
Ainsi cette portion de la Maurienne est l'un des derniers territoires libérés de l'hexagone. La superficie de la commune s'agrandit grâce au traité de Paris de 1947[14] et le nouveau tracé frontalier, englobant désormais le col et la combe du lac du Mont-Cenis, franchit ainsi la ligne du partage des eaux[15]. La démarcation de 1947 est faite pour deux raisons. Dans un premier registre, en vertu des réparations de guerre de l'Italie envers la France, le rattachement de cette combe protège ainsi la vallée d'une éventuelle nouvelle invasion militaire[16]. Dans un second registre, c'est la restitution de ces territoires séculiers aux communes savoyardes de Haute Maurienne, dont Sollières-Sardières. Le traité d'annexion de la Savoie de 1860, ayant fait passer ces alpages mauriennais de l'autre côté de la frontière nouvellement créée, les alpages restant toutefois propriété des hauts-mauriennais.
Face sud du Signal du Petit Mont-Cenis, culminant à 3 162 mètres, réintégrée à la commune depuis 1947.Cette situation a été à l'origine de nombreuses difficultés au quotidien pour les villageois de la région. Les habitants étant tributaires des flux économiques découlant de la fréquentation des cols du Mont-Cenis et de l'accès aux pâturages du plateau pour leurs troupeaux. La survie économique des villageois était suspendue aux aléas des relations politiques tendues entre les deux pays, l'Italie étant à la veille des deux guerres mondiales un allié des puissances centrales. En fonction des tensions politiques, les douaniers contrôlaient ou bloquaient le passage. Grâce à la rectification frontalière, la Maurienne retrouve finalement ses frontières historiques[17] et s'affranchit d'une démarcation qu'elle n'avait jamais connue pour l'accès au plateau du Mont-Cenis.
Il en est de même dans la région, au mont Thabor, pour 47 km2 et au mont Chaberton, sur lequel l'armée italienne avait établi un complexe militaire, pour 17,1 km2 et, enfin, 3,22 km2 au col du Petit-Saint-Bernard, rectifiant ainsi une modification de frontière illégale effectuée par les Valdôtains à la suite d'une épidémie de peste.
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