Noravank (en arménien Նորավանք, « nouveau monastère ») ou Noravank d'Amagh(o)u est un monastère arménien situé dans une gorge de la communauté rurale d'Areni, non loin de la ville d'Eghegnazor, dans le marz de Vayots Dzor, au sud de l'Arménie. Bâti sur l'emplacement d'une église des IXe - Xe siècles, le complexe est refondé au XIIe siècle mais date essentiellement des XIIIe et XIVe siècles ; il devient le mausolée des Orbélian. Actif jusqu'au ...Lire la suite
Noravank (en arménien Նորավանք, « nouveau monastère ») ou Noravank d'Amagh(o)u est un monastère arménien situé dans une gorge de la communauté rurale d'Areni, non loin de la ville d'Eghegnazor, dans le marz de Vayots Dzor, au sud de l'Arménie. Bâti sur l'emplacement d'une église des IXe - Xe siècles, le complexe est refondé au XIIe siècle mais date essentiellement des XIIIe et XIVe siècles ; il devient le mausolée des Orbélian. Actif jusqu'au XIXe siècle et célèbre notamment pour son scriptorium, cet important centre religieux et culturel arménien est jusqu'alors une des résidences des évêques de Siounie.
L'église principale du monastère, Saint-Jean-le-Précurseur (Sourp Karapet), est précédée d'un gavit et est complétée par l'église Saint-Grégoire (Sourp Grigor). S'ajoutent à ce groupe l'église Sainte-Mère-de-Dieu (Sourp Astvatsatsin), les ruines de divers bâtiments, plusieurs khatchkars et les remparts des XVIIe et XVIIIe siècles.
Rénové à deux reprises au XXe siècle, Noravank est aujourd'hui l'une des cinq attractions touristiques majeures de l'Arménie. Le monastère et la haute vallée de l'Amaghou sont placés depuis 1996 sur la liste indicative arménienne du Patrimoine mondial de l'UNESCO.
La gorge au fond de laquelle est situé Noravank est occupée depuis le Néolithique, sur le site de la grotte de Magil, la plus grande d'Arménie[1], ainsi que dans d'autres grottes plus petites[2].
Selon l'historien et évêque arménien de la seconde moitié du XIIIe siècle Stépanos Orbélian, le monastère aurait été fondé en 1105 par Hovhannès, évêque de Vahanavank, qui y aurait fait ériger la première église Sourp Karapet ; Hovhannès aurait auparavant reçu du sultan seldjoukide Mahmud Ier un titre sur l'emplacement du futur établissement, qu'il aurait imposé à un émir local grâce à l'aide du sultan après avoir guéri le fils de ce dernier[3]. En réalité, il semble que la première église Sourp Karapet, aujourd'hui en ruines, date des IXe - Xe siècles[4]. Hovhannès serait par contre crédité de la refondation du monastère, avec l'installation sur place d'un noyau de moines[5].
La Siounie (ou Syunik') au sud-est de l'Arménie sous les Zakarian, vers 1203.Le monastère ne se développe cependant qu'à la période zakaride[6], aux XIIIe et XIVe siècles, sous les auspices des Orbélian, des féodaux géorgiens issus de la famille arménienne des Mamikonian[7] et devenus princes de Siounie en 1175[8]. Les princes de cette lignée sont les commanditaires des bâtiments actuels du monastère, qui abrite en outre leur mausolée[9]. Malgré les dommages causés par un séisme en 1340, le monastère devient alors un important centre religieux et culturel, proche notamment du monastère de Gladzor, et une résidence des évêques de Siounie[10]. Son scriptorium s'illustre ainsi au premier plan de l'école de Siounie en termes de production de miniatures au XIVe siècle, avec notamment Momik[11].
La présence religieuse se maintient globalement jusqu'au XIXe siècle (avec notamment l'érection de remparts aux XVIIe et XVIIIe siècles), lorsqu'en 1840, un autre séisme cause d'importants dégâts à l'établissement[4], suivi d'un troisième en 1931[10].
De premières réfections sont effectuées sous l'ère soviétique en 1948-1949 ; une deuxième phase de restauration débute en 1982[4] et, avec notamment l'aide financière de Dikran Hadjetian, membre de la diaspora arménienne du Canada[12], est achevée en 1999, date de la réouverture de Noravank au public[13]. Cette phase voit ainsi la reconstruction par anastylose du dôme de Sourp Astvatsatsin, notamment grâce au travail de la Commission arménienne pour la protection des monuments et à l'utilisation d'une matrice montrant les relations entre les différentes pierres le constituant[14].
Inscrit par l'Arménie sur la liste indicative du Patrimoine mondial de l'UNESCO le 25 août 1996 selon les critères i, iii, vi, vii et ix et sous l'intitulé « Monastère de Noravank et haute vallée de l'Amaghou »[15], Noravank est aujourd'hui l'un des cinq sites touristiques majeurs du pays, aux côtés de Garni, de Zvartnots, des quartiers historiques de Gyumri, et de Khor Virap[16]. Des panneaux d'information sur le monastère et la gorge dans laquelle il est situé (grotte de Magil, faune, flore…) ont notamment été installés sur le site à l'attention des touristes en 2008[1].
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