Mer de Glace

La Mer de Glace est un glacier de vallée des Alpes situé sur le versant septentrional du massif du Mont-Blanc, dans le département français de la Haute-Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes. Il est formé par la confluence du glacier du Tacul et du glacier de Leschaux et s'épanche dans la vallée de Chamonix, sur le territoire de la commune de Chamonix-Mont-Blanc, donnant naissance à l'Arveyron. Le glacier s'étend sur sept kilomètres de long, son bassin d'alimentation possède une longueur maximale de douze kilomètres et une superficie de 40 km2, alors que son épaisseur atteint 300 mètres.

Au XVIIe siècle, le glacier, qui descend jusque dans la vallée et menace des habitations sous l'effet d'une crue glaciaire, est craint par la population, si bien que seule sa langue terminale est connue, sou...Lire la suite

La Mer de Glace est un glacier de vallée des Alpes situé sur le versant septentrional du massif du Mont-Blanc, dans le département français de la Haute-Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes. Il est formé par la confluence du glacier du Tacul et du glacier de Leschaux et s'épanche dans la vallée de Chamonix, sur le territoire de la commune de Chamonix-Mont-Blanc, donnant naissance à l'Arveyron. Le glacier s'étend sur sept kilomètres de long, son bassin d'alimentation possède une longueur maximale de douze kilomètres et une superficie de 40 km2, alors que son épaisseur atteint 300 mètres.

Au XVIIe siècle, le glacier, qui descend jusque dans la vallée et menace des habitations sous l'effet d'une crue glaciaire, est craint par la population, si bien que seule sa langue terminale est connue, sous le nom de glacier des Bois. Alors terminé par une grotte naturelle, il fait l'objet de nombreuses peintures. Son nom actuel lui est attribué en 1741 par William Windham lors de l'exploration qu'il mène avec son compatriote britannique Richard Pococke. Deux décennies plus tard, Horace Bénédict de Saussure, futur instigateur de la première ascension du mont Blanc, réalise plusieurs observations du glacier et charge Marc-Théodore Bourrit de le promouvoir. Il contribue ainsi à l'essor du tourisme alpin et à la venue de nombreuses personnalités des lettres ainsi que de l'aristocratie ; des scientifiques y mènent des expériences au XIXe siècle. Pour les abriter, trois refuges, de plus en plus grands et confortables, sont successivement construits au Montenvers. Au début du XXe siècle, le chemin de fer du Montenvers, au départ de Chamonix, voit le jour. Au milieu du siècle, une grotte de glace est creusée pour la première fois dans la Mer de Glace. En raison du succès de l'attraction, un téléphérique est mis en service en 1961 pour y accéder, puis remplacé par une télécabine en 1988. Depuis 1973, une centrale hydroélectrique souterraine exploite les eaux de fonte du glacier.

Quasiment un million de visiteurs se rend chaque année au Montenvers pour contempler la Mer de Glace. En période de pointe, la moitié d'entre eux visitent la grotte de glace. Trois musées se situent également sur le site. La descente à ski est possible depuis l'aiguille du Midi en hiver. Le recul du glacier, mesuré depuis les années 1860, provoque une perte d'épaisseur de 120 mètres en un siècle dans sa partie terminale. Il entraîne des difficultés d'accès à la grotte de glace, où de plus en plus de marches sont nécessaires pour rejoindre la télécabine, ce qui entraîne son démantellement et la construction d'un nouvel appareil en amont ; il en va de même pour le captage de la centrale hydroélectrique en 2011.

Méconnaissance et crainte de la Mer de Glace Représentation artistique de deux personnages proches d'une grange, en fond, un glacier descend jusque dans la vallée. Représentation artistique du glacier des Bois et de la source de l'Arveyron par Jean-Antoine Linck.

Au XVIIe siècle, durant le petit âge glaciaire, des processions et exorcismes sont organisés afin de mettre fin à l'avancée du glacier des Bois qui menace les habitations de la vallée[1]. À cette époque, l'Arveyron sort du glacier des Bois au niveau d'une imposante grotte naturelle, située dans sa langue terminale. Elle est appelée « grotte d'Arveyron[2] » ou « caverne d'Arveyron »[3]. Le premier à la décrire est Pierre Martel, en 1742[3]. Elle est large de vingt à vingt-cinq mètres[4]. Elle est peinte par Louis Albert Guislain Bacler d'Albe en 1785[réf. à confirmer][5] puis en 1818 depuis l'intérieur de la grotte[réf. à confirmer][5],[6]. Cette dernière vue est une reproduction de la peinture de Samuel Grundmann réalisée avant 1803[7]. Entre-temps, en 1787, Carl Ludwig Hackert réalise une aquarelle sur le sujet[6]. En 1823 et 1826, Samuel Birmann produit un dessin et une gravure de la caverne[7]. La voûte laisse paraître un abaissement sur un dessin de Pierre Lory en 1840[6]. Elle s'écroule probablement en 1873[4],[8].

Jusqu'au début du XVIIIe siècle, le massif inspire de la crainte aux habitants de la vallée et le Montenvers est uniquement exploité pour ses alpages[9]. Quelques troupeaux de vaches, parfois équipées de chaussettes pour éviter les glissades, sont conduits à travers la Mer de Glace, alors très épaisse et facile à franchir, vers la rive droite et d'autres alpages en contrebas de l'aiguille Verte et des Drus via un passage escarpé appelé Mauvais Pas ou Maupas[10]. Les sommets ne sont parcourus que par quelques chasseurs de chamois et cristalliers. Toutefois, les glaciers de Savoie éveillent la curiosité de la bourgeoisie genevoise[9].

Âge de l'exploration et débuts du tourisme Représentation artistique d'une vingtaine d'hommes et femmes, en costume d'époque, traversant un glacier. Photographie colorisée représentant la traversée de la Mer de Glace au début du XXe siècle.

En 1760, presque vingt ans après William Windham et Richard Pococke, le naturaliste suisse Horace Bénédict de Saussure se rend une première fois à Chamonix pour observer le massif du Mont-Blanc. Depuis le Montenvers, il se dit saisi d'« admiration et de terreur ». De son point de vue, la Mer de Glace est figée « non pas dans le moment de la tempête, mais à l'instant où le vent s'est calmé et où les vagues, quoique très hautes, sont émoussées et arrondies ». Saussure entreprend une douzaine de voyages dans la vallée mais, focalisé par la conquête du mont Blanc, il demande à l'écrivain et artiste suisse Marc-Théodore Bourrit, chantre à la cathédrale Saint-Pierre de Genève, de faire connaître le glacier. Il contribue à développer le tourisme[11]. Ainsi, en 1775, une trentaine de personnes se rendent chaque jour aux abords du glacier ; elles sont 1 500 au cours de l'été 1783 selon Bourrit[1]. Parmi les plus célèbres figurent Johann Wolfgang von Goethe en 1779, André Chénier en 1784, Jean-Pierre Claris de Florian en 1788 et Germaine de Staël en 1794[12]. Les caravanes remplacent les guides comme Jacques Balmat et Jean-Michel Cachat dit « le Géant »[13],[14]. Quelques touristes descendent sur le glacier et admirent les crevasses ; certains, plus intrépides, le traversent en compagnie de leurs guides et redescendent par l'autre rive en passant par le sentier escarpé du Chapeau[14]. Toutefois, malgré les porteurs et l'aide des mulets dans le bas du sentier, il faut une journée complète pour effectuer l'aller-retour au Montenvers et le glacier des Bossons, plus proche, attire vers lui une partie des curieux[1]. En 1820, le guide Marie Couttet, dit « Moutelet », décide d'aménager seul le haut du sentier[12],[13],[14]. Après un an et demi de travaux, le Montenvers est rendu accessible à tous[13].

Représentation artistique de deux groupes de trois personnes à proximité d'un abri rudimentaire, dominant un glacier. Vue de la Mer de Glace et de l'Hôpital de Blair du Sommet Montan Vert, Carl Ludwig Hackert (1781).

À la fin des années 1770, l'Anglais Charles Blair fait construire, pour quatre guinées[15], une cabane rustique munie d'un toit et d'une cheminée, afin de remplacer l'abri de berger, simple anfractuosité dans un rocher granitique fermée par un mur de pierres sèches, surnommé le « château de Montenvers ». Au-dessus de la porte de la cabane est inscrit « Blair's Hospital - Utile Dulci », c'est-à-dire « Hôpital de Blair - Utile et agréable »[14],[16]. En 1793, Charles-Louis Huguet de Sémonville, ambassadeur à Constantinople, ayant souffert du manque de confort dans l'hospice lors de son séjour, charge Bourrit de la construction d'un refuge où l'on puisse dormir, manger et se soigner[15],[16]. Sémonville étant fait prisonnier par les Autrichiens, Bourrit obtient de Félix Desportes, Français résident à Genève[12],[15],[16], la somme de 2 000 francs[15] et un terrain gratuit de la part de la commune de Chamonix[15] le 29 avril 1798[12]. Les travaux mobilisent 57 personnes et sont terminés dans l'année[12]. Baptisé « Temple de la Nature », il doit son nom à sa forme octogonale[15] et à l'inscription sur son fronton : « À la nature par un ami de la liberté »[12],[16]. En plus de lits et d'une table, il comporte un miroir, une cheminée et un livre d'or[15]. Il est considéré comme l'ancêtre des refuges de montagne[12],[15]. Pillé et vandalisé, il doit être restauré dès 1803, grâce au don de Louis-Gustave Doulcet de Pontécoulant, préfet de la Dyle à Bruxelles. En 1805, le refuge abrite François-René de Chateaubriand[12],[17], qui écrit :

« Lorsqu'on est sur la Mer de Glace, la surface, qui vous en paraissoit unie du haut du Montanvert, offre une multitude de pointes et d'anfractuosités. Ces pointes imitent les formes et les déchirures de la haute enceinte de rocs qui surplombent de toutes parts : c'est comme le relief en marbre blanc des montagnes environnantes […]. Les neiges du bas du glacier des Bois, mêlées à la poussière de granit, m'ont paru semblables à de la cendre ; on pourrait prendre la Mer de Glace, dans plusieurs endroits, pour des carrières de chaux et de plâtre ; ses crevasses seules offrent quelques teintes du prisme, et quand les couches de glace sont appuyées sur le roc, elles ressemblent à de gros verres de bouteille. »

— François-René de Chateaubriand, Voyages en Amérique, en Italie, etc. « Voyage au Mont-Blanc »[18]

Photo en noir et blanc de touristes sur un glacier et, sur la crête en arrière-plan, trois bâtiments de taille inégale. Photographie de touristes sur la Mer de Glace vers 1900 avec, de gauche à droite en arrière-plan, le Temple de la Nature, l'hôtel du Montenvers et le Grand Hôtel.

Suivent Joséphine de Beauharnais en 1810, mobilisant 68 guides et 8 porteurs, seulement un an après son divorce de Napoléon Ier, Marie-Louise d'Autriche en 1814 lors de l'exil de l'empereur sur l'île d'Elbe, Lord Byron, Percy Bysshe Shelley et sa future épouse Mary Godwin en 1816, Charles Nodier en 1824 puis en 1825 avec Victor Hugo, qui dit devoir la vie à son guide Michel Devouassoux, Alexandre Dumas en 1832, qui est saisi du mal de mer, John Ruskin en 1835, ou encore George Sand, Franz Liszt et Marie d'Agoult en 1836[12],[17]. Devant l'afflux de touristes, la commune fait construire entre 1835 et 1840, à côté du Temple de la Nature, l'auberge du Montenvers[12],[16]. Ouvrage maçonné comportant quatre chambres, une cuisine, une salle à manger et une cave, il accueille Charles Dickens en 1858, Louis Pasteur en 1860[12],[17], qui mène des expériences pour démonter la théorie de la génération spontanée[17], Napoléon III et l'impératrice Eugénie[12],[17], la même année à l'occasion de l'annexion de la Savoie[17], ainsi qu'Alphonse Daudet en 1882[12]. Finalement, le Grand hôtel du Montenvers est bâti de 1877[12] à 1880[16], en pierre de taille. Il présente trois étages et une terrasse face aux Drus à l'est. L'intérieur est couvert de lambris en mélèze avec des salons de détente, le premier étage comporte une vingtaine de chambres pour la clientèle de luxe alors qu'au second se trouvent des chambres et dortoirs pour les alpinistes et les guides. Des soins peuvent leur être apportés en cas d'accident[16]. Le Temple de la Nature est de nouveau restauré en 1923 et classé Monument historique[12]. Le Grand hôtel est utilisé lors des tournages de Premier de cordée (1944), Les Étoiles de midi (1959), Les Tribulations d'un Chinois en Chine (1965) ou encore La Mort d'un guide (1975)[16].

Études scientifiques Schéma d'un glacier avec des coupes longitudinales. Schéma réalisé en 1876 par John Tyndall.

En 1840, Louis Rendu, alors chanoine, parvient grâce à son observation du glacier des Bois à émettre une théorie sur l'écoulement des glaciers[19],[20]. Il constate que la glace s'adapte à la largeur de la vallée, ce qui entre en contradiction avec les connaissances de l'époque sur ses propriétés mécaniques, et que le centre du glacier avance plus rapidement que ses bords[20]. En 1857, John Tyndall fait descendre une sonde à environ 50 mètres de profondeur dans un moulin dans l'espoir d'évaluer l'épaisseur du glacier[21]. Si Venance Payot effectue dès 1860 des mesures d'évolution de la longueur, Joseph Vallot peaufine en 1890 la méthode toujours actuelle de suivi consistant, à partir des profils transversaux et de pierres peintes, à évaluer les variations d'épaisseur et de vitesse[22],[23]. En 1897, Vallot descend dans un ancien moulin, suivi la même année d'Émile Fontaine, qui atteint 55 mètres de profondeur, record qu'il conserve jusqu'à ce que Janot Lamberton et Jean-Marc Boivin, en 1986, s'enfoncent jusqu'à 110 mètres de profondeur[24],[21].

Développement des infrastructures et du tourisme de masse Carte postale en tons sépia représentant une gare dominant un glacier. Vue de la gare amont du Montenvers et de la Mer de Glace vers 1910.

Dès 1877, Charles Henri Durier a l'idée de construire un chemin de fer à crémaillère jusqu'au Montenvers, à l'instar de celui né six ans auparavant au Rigi, en Suisse[25]. Toutefois, la commune de Chamonix est hostile au projet[25]. En effet, il soulève d'importantes protestations de la part des habitants qui y voient une entrave à l'économie locale des guides et accompagnateurs, ainsi qu'à l'image de pureté de la Mer de Glace[26]. En 1892, un consortium franco-suisse dépose finalement une demande de concession, avec l'idée de faire passer le tronçon inférieur de la ligne le long de la route départementale menant au Fayet, la décision relevant ainsi du conseil général de la Haute-Savoie[25]. L'avis favorable est rendu l'année suivante[25] et la convention est obtenue le 6 mars 1897[25],[26]. Le début des travaux est retardé jusqu'en 1906[25],[26] en raison du décès de plusieurs associés mais l'acheminement d'une partie des matériaux est ainsi facilité par l'arrivée dans la vallée de la ligne de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée[25]. Les ouvriers, en grande majorité italiens, travaillent durant trois ans[26]. La ligne, inaugurée le 29 mai 1909[25], mesure un peu plus de cinq kilomètres pour un dénivelé de 871 mètres et une pente maximale de 22 %[25],[26], comporte deux tunnels et deux viaducs[26], celui des Bois et celui du Montenvers, d'une longueur de 152 mètres avec onze arches[25]. C'est une voie métrique à système Strub avec un rayon de courbe minimal de 80 mètres disposant de deux évitements, aux Planards et à Caillet[25]. Le trajet nécessite cinquante minutes[25],[26] à la vitesse moyenne de 7-8 km/h[26] de la locomotive à vapeur[25]. L'ouvrage reçoit la visite du président de la République française Armand Fallières[26] le 7 septembre 1910[27]. L'affluence est de 32 000 personnes la première saison, 50 000 avant la Première Guerre mondiale[25] et passe à 192 000 personnes en 1949[26]. En 1954, après l'électrification de la ligne[25],[26], elle bondit à 500 000 personnes par an[25], alors que le temps de parcours est réduit à vingt minutes[25],[26]. Des travaux de sécurisation successifs permettent, à partir de 1992, d'exploiter la ligne toute l'année[26].

Un engin de forage jaune dans un tunnel de glace bleutée. Vue d'un engin de forage dans la grotte de glace.

L'idée de créer une grotte de glace ouverte aux touristes, sous le Montenvers, revient à Georges Claret[28], en 1946[25],[28], alors qu'il travaille au captage de la centrale électrique des Bois[28]. Il est inspiré par celle qui existe depuis 1865 au glacier des Bossons (et qui est abandonnée en 1994)[25]. Avec Charles Simond, ils creusent à la pioche une galerie de cinquante mètres de longueur environ. Avec l'avancée du glacier, ils ramifient la grotte au fur et à mesure et créent des salles[28]. Rejoints par Roger Charles, ils établissent une version définitive en 1953, présentant des sculptures et un mobilier de glace à vingt mètres sous la surface[28]. L'attraction a un tel succès que le sentier d'accès à la grotte depuis la gare est rapidement engorgé[25]. En 1960, un téléphérique de 350 mètres de long est construit par Câbles et Monorails Ets Mancini pour déposer les touristes au plus près de la grotte ; il est ouvert l'année suivante[25]. Il dispose d'une cabine en forme de funiculaire d'une capacité de 45 places permettant un débit de 450 personnes par heure[25]. Elle est réaménagée en 1972 afin d'augmenter sa capacité à 70 places[25]. En 1977[25],[29], Jean-Marie Claret succède à son père et mécanise le percement de la grotte[28],[29]. Dans les années 1980, le niveau du glacier remonte brièvement et menace la gare aval du téléphérique. En 1987, une passerelle s'effondre et trois des trente personnes entraînées dans la chute meurent. Le remplacement par une télécabine est décidé ; elle ouvre en juillet de l'année suivante. Elle est dotée de huit cabines CWA de treize places chacune permettant un débit de 1 200 personnes par heure dans chaque sens, capacité réduite de moitié en période hivernale[25].

Une première évaluation visant à produire de l'électricité par le biais d'une conduite captant les eaux de la Mer de Glace, du glacier d'Argentière et du glacier du Tour est menée avant la Seconde Guerre mondiale[30]. Une seconde, qui aurait concerné le glacier d'Argentière, la Mer de Glace, le glacier des Bossons et le glacier de Taconnaz, est menée dans les années 1950. Elles sont abandonnées en raison des contraintes techniques liées à l'épaisseur de glace, jusque-là sous-estimée[31]. Après le lancement du projet d'Émosson[30], un ouvrage hydroélectrique indépendant voit le jour à la Mer de Glace en 1973, après trois ans de travaux : un captage sous-glaciaire est effectué à 1 490 mètres d'altitude puis l'eau est conduite par une galerie d'amenée souterraine jusqu'à la turbine hydraulique de la centrale des Bois, également enterrée pour des raisons environnementales, à 1 075 mètres d'altitude. Toutefois, en 2009, le captage se retrouve libre de glace puis obstrué par les moraines en raison du recul du glacier. Un captage provisoire est installé près de sa langue terminale. Finalement, au printemps 2011, après un an et demi de recherches pour trouver le torrent sous-glaciaire, un nouveau captage est installé sous cent mètres de glace, à 1 560 mètres d'altitude, par le biais d'une galerie de dérivation d'un kilomètre de longueur[30],[32],[33].

↑ a b et c Hélène Zumstein, « Société. Histoire : L'invention de la Mer de glace », sur lecourrier.ch, Le Courrier, 23 juin 2009 (consulté le 28 septembre 2016). Maurice Zimmermann, « Oscillations des glaciers de la vallée de Chamonix depuis le XVIe siècle », Annales de géographie, Paris, Armand Colin, no 135,‎ 1916, p. 234 (ISSN 1777-5884, lire en ligne, consulté le 28 septembre 2016). ↑ a et b Nathalie Cayla, Patrick De Wever (rapporteur), Emmanuel Reynard (rapporteur), Michel Marthaler (examinateur), Dominique Sellier (examinateur), Christian Nicollet (examinateur), Dominique Gasquet (dir. de thèse) et Fabien Hoblea (dir. de thèse), Université Savoie-Mont-Blanc, Le patrimoine géologique de l'arc alpin : De la médiation scientifique à la valorisation géotouristique (thèse de Doctorat de sciences de la terre, de l’univers et de l’environnement), HAL, CCSD, 6 novembre 2009, 306 p. 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Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Reynaud9 « Recul du glacier de la Mer de Glace (Chamonix) : Déplacement du captage sous-glaciaire de l'aménagement hydroélectrique des Bois », Dossier de présentation [PDF], sur energie.edf.com, Électricité de France, mai 2010 (consulté le 29 septembre 2016). Richard Bellet, « Sous la glace, la lumière… », sur lejdd.fr, Le Journal du dimanche, 22 février 2014 (consulté le 29 septembre 2016).
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