Annecy

Annecy (prononcé /an.si/  ; arpitan : Èneci or Ènneci) est une ville du nord des Alpes française, chef-lieu et préfecture du département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

La « Perle des Alpes » de la monographie urbaine de Raoul Blanchard fait partie du sillon alpin, en alignement avec Genève, Chambéry, Grenoble et Valence. L'étau entre lac et Préalpes contraint sa population sur la plaine des Fins jusqu'en 2017, date de l'absorption des terri...Lire la suite

Annecy (prononcé /an.si/  ; arpitan : Èneci or Ènneci) est une ville du nord des Alpes française, chef-lieu et préfecture du département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

La « Perle des Alpes » de la monographie urbaine de Raoul Blanchard fait partie du sillon alpin, en alignement avec Genève, Chambéry, Grenoble et Valence. L'étau entre lac et Préalpes contraint sa population sur la plaine des Fins jusqu'en 2017, date de l'absorption des territoires d'Annecy-le-Vieux, de Cran-Gevrier, Meythet, Pringy et Seynod qui hisse la ville en 28e position des villes françaises avec 131 715 habitants.

Résidence historique des comtes de Genève au XIIIe siècle, puis des comtes de Savoie au XVe siècle, la bourgade devient capitale de Savoie en 1434 grâce à l'apanage de Savoie-Nemours. En 1536, la Réforme calviniste de Genève déclenche une Contre-Réforme, transformant Annecy en bastion catholique, qui accueille l'évêque de Genève aux côtés de François de Sales. En 1665, la « Rome des Alpes » lègue son rôle de capitale à Turin lors du rattachement au duché de Savoie et, en 1860, le traité de Turin annexe la cité à la France. Les canaux du Vassé, de Saint-Dominique et du Thiou qui protégèrent la Venise des Alpes jusqu'alors, apportent au XIXe siècle la force hydraulique à l'artisanat textile, laissant progressivement place à l'industrialisation du XXe siècle, subsistant de nos jours à travers la présence de sièges sociaux tels que Fusalp, SNR, Salomon, Mavic ou Entremont.

La pureté réputée de l'air alpin et des sports d'hiver environnants donnent naissance à une ère touristique qui prend son essor en 1960, lors de la mise en place d'un programme de conservation des espaces verts et de restauration du patrimoine culturel. Parallèlement, la ville organise son festival international du film d'animation et sa fête du lac, attirant chacun environ 100 000 visiteurs chaque année. En 1973, ouvre l'Institut universitaire de technologie d'Annecy, qui fusionne en 1979 avec le centre universitaire de Savoie pour, en 2015, former l'université Savoie-Mont-Blanc, avec le campus de Savoie Technolac et Jacob-Bellecombette. En 2021, Annecy est élue ville de France où l'on vit le mieux, classement établi par l'association Villes et villages à partir de 183 critères, mais se fait détrôner en 2022 par Angers à cause du critère associé à l'accession au logement.

Originellement connue comme bourgade gallo-romaine de Boutae au Ier siècle, son implantation s'est poursuivie sur la colline d'Annecy-le-Vieux au VIIIe siècle, puis au pied du Semnoz au XIe siècle en tant qu'Annecy-le-Neuf. Son rôle dans la Réforme catholique, dite Contre-Réforme, aux XVIe et XVIIe siècles, fait d'elle la « Rome des Alpes »

Résidence des comtes de Genève au XIIe siècle ; capitale du comté de Genevois, puis de l'apanage de Genevois, Faucigny et Beaufort, ensuite de Genevois-Nemours dans les États de Savoie ; capitale de la province de Genevois, puis siège de l'une des deux intendances de Savoie dans les États sardes, la ville devient brièvement française de 1792 à 1815 à la suite d'une invasion militaire, puis définitivement le 24 mars 1860, date de l’Annexion de la Savoie à la France.

Préhistoire Lac d'Annecy depuis les quais Napoléon-III Vue de l'île des Cygnes, depuis le quai Napoléon-III

Les traces d'un village lacustre du IIIe millénaire av. J.-C. ont été trouvées à Annecy-le-Vieux[1] et il semble également que la station du Port, située à l'est de l'île des Cygnes, ait accueilli un village sur pilotis d'après des découvertes réalisées en 1884[2],[Mairie 1].

Protohistoire Carte montrant le territoire des Allobroges et mentionnant Boutae Territoire des Allobroges, avec mention de Boutae

Plus tardivement, au début du IVe siècle av. J.-C., des tribus gauloises allobroges s'installent dans l'avant-pays plat, entre le Rhône et les Alpes[Mairie 1],[3]. Les historiens pensent qu'un village allobroge se développe dans la plaine des Fins au cours du Ier siècle av. J.-C.[4],[5]. Selon une hypothèse non confirmée par l'archéologie[5], ce village aurait succédé à un oppidum juché sur le roc du Semnoz.

Antiquité

Les Romains interviennent dans les environs à partir du IIe siècle av. J.-C. et vainquent les Allobroges une première fois en 121 av. J.-C., puis définitivement en -62. Une fois le territoire pacifié, les Romains construisent des routes et des mansions (du mansio, « auberge », « gîte d'étape ») afin de commercer, notamment la route secondaire reliant Turin (Italie) à Genève.

Un vicus gallo-romain est mentionnée sous la forme Ad Bautas — Boutae — sur l'Itinéraire d'Antonin[6],[7]. Le nom de Boutae — « uicani Bo[utarum] » — est retrouvé sur un fragment de texte sur le quartier de Meythet[7],[8]. Selon les auteurs du début du XXe siècle, Charles Marteaux (1861-1956) de l'Académie florimontane, et Marc Le Roux (1854-1933), archéologue, le toponyme pouvait provenir d'un anthroponyme d'origine celtique Boutus[9] dont un faubourg porte ce nom jusqu'au XIVe siècle avant d'être altéré en bœuf au siècle suivant[4],[10], forme francisée d'après le patois boa. c'est pourquoi les « antiquaires de la Renaissance » ont latinisé en Civitas Bovis, forme qui a inspiré les héraldistes qui ont placé deux taureaux de part et d'autre de l'écu d'Annecy[11].

L'agglomération se développe durant la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C., à l'emplacement de l'ancien village allobroge, sur la voie romaine majeure via Casuaria (Faverges), et d'où part également une voie secondaire vers Aquae (Aix-les-Bains)[4],[6]. La bourgade, d'une superficie de 26 ha, est mentionnée sous la forme Ad Bautas (de Bautae) sur l'Itinéraire d'Antonin[6]. Le vicus connaît une certaine prospérité au cours du Ier siècle jusqu'à la première moitié du IIIe où la petite agglomération dispose d'une place publique « assimilable à un forum » mais aussi d'édifices typiques de la romanisation comme une basilique, des temples, des thermes ou encore un théâtre[6],[12]. C'est un véritable petit centre économique où l'on trouve les traces de produits en provenance de tout l'empire : céramiques ou amphores de Bétique, d'Espagne ou encore de Mauritanie[13],[14].

Boutae connaît les ravages des incursions barbares des Alamans en 259 et 278, ou des Bagaudes, et la ville est incendiée à plusieurs reprises au IIIe siècle[13]. Le site semble encore occupé jusqu'au Ve siècle comme le démontrent les dernières découvertes[13] puis disparaît progressivement avec le déplacement urbain du site des Fins vers le site actuel[10], sur l’extrémité du Semnoz.

Moyen Âge Vue du château d'Annecy en 1910 Château début XXe siècle

Vers 443, le général romain Aetius concède la Sapaudia à un peuple germain, les Burgondes, d'après une courte notice du Ve siècle : « La Sapaudia est donnée aux débris du peuple burgonde pour être partagée avec les indigènes »[15]. L'insécurité grandissante contraint les habitants à abandonner la plaine pour les collines voisines, comme l'atteste le domaine agricole de la villa gallo-romaine et centre d'une exploitation agricole, d'un fundus, sur le coteau d'Annecy-le-Vieux, vers les VIIe – VIIIe siècles[16]. Ce domaine entre dans le domaine royal au siècle suivant et est mentionné sous le nom Anesciacum au IXe siècle[17] ou Aniciacus ou villa Aniciaca, peut-être du gentilice d'un propriétaire issu de la grande famille des Anicii, connue dans le Bas-Empire[18].

Il faut attendre le XIe siècle pour voir la ville renaître au pied d'une tour de défense édifiée sur le dernier contrefort du Semnoz. Un texte de 1107 confirme la naissance d'Annecy-le-Neuf sur les rives du Thiou et fait une première mention d'une église Saint-Maurice sous le château. Ce dernier et la bourgade d'Annecy-le-Neuf se développent sous le comte Amédée Ier de Genève sous l'apparence d'un gros village avec de nombreuses étables. En 1132, une maison forte est édifiée sur l'île au milieu du Thiou. En lutte permanente avec les évêques de Genève, les comtes de Genève finissent, à la fin du XIIe siècle, par se réfugier à Annecy où ils occupent le manoir de Novel au fond de la plaine des Fins[19], puis le château qu'ils agrandissent au XIIIe siècle. La ville devient donc capitale du comté. Le XIVe siècle est marqué par le long règne du comte Amédée III de Genève de 1320 à 1367, date à laquelle les franchises d'Annecy sont confirmées. La comtesse Mahaut de Boulogne, épouse du comte, donne naissance au dernier des comtes de Genève, Robert, au château d'Annecy. Celui-ci provoque le Grand Schisme d'Occident en devenant le pape Clément VII, en résidence à Avignon[20]. En 1394, Robert de Genève fait ériger l'église Notre-Dame-de-Liesse, nécropole des comtes de Genève, en une collégiale qui, devenant un centre populaire de pèlerinage.

Annecy, ville savoyarde  Annecy fin XVIe siècle par Chastillon Plan de la ville fin XVIIe siècle

Après le décès de Clément VII en 1394, le comté de Genève est acquis en 1401 par le comte de Savoie Amédée VIII. Le comté de Genève se trouve démembré en un comté de Genève proprement dit (avec la ville et ses environs qui conservent une grande autonomie) et un comté de Genevois avec Annecy pour capitale[Mairie 1]. Pour rallier les habitants, qui ne voient pas d'un bon œil leur rattachement à la maison de Savoie, le duc crée en 1434 l'apanage de Genevois et Faucigny qu'il confie à son fils cadet, Philippe de Savoie[21]. Cet apanage disparaît à la mort sans postérité de ce dernier en 1444, mais il est reconstitué de 1460 à 1491 au profit de Janus de Savoie, fils de Louis Ier de Savoie, qui fait d'Annecy sa résidence officielle alors qu'il est comte de Genevois, baron de Faucigny, seigneur de Beaufort-Ugines-Faverges-Gourdans[19]. De nouveau capitale d'apanage, Annecy bénéficie de la sage administration de Janus de Savoie et des fastes de sa cour. C'est à ce moment-là que sont établis les principaux organes du gouvernement du comté : conseil comtal, chambre des comptes, procureur fiscal, juge mage[19].

En 1491, à la mort de Janus, Annecy est de nouveau rattaché à la Savoie de 1491 à 1514[21]. En 1514, Charles II de Savoie inféode le Genevois et les baronnies de Faucigny et de Beaufort à son frère Philippe. Annecy est alors de nouveau le centre d'un apanage allant du Genevois à Ugine. Philippe (duc de Nemours en France en 1528) est le premier prince de la dynastie des Genevois-Nemours qui se prolonge jusqu'en 1659 (à la mort d'Henri II, dernier duc de Genevois-Nemours, le 14 janvier). En fait, c'est Jacques de Savoie-Nemours qui devient le premier duc de Genevois, le comté ayant été érigé en duché en 1564 par Emmanuel-Philibert qui entend s'attacher et surveiller ce prince trop français à son gré qu'est Jacques de Nemours, fleur de toute la chevalerie selon Brantôme. L'administration du bourg d'Annecy est alors de la responsabilité d'un conseil général, assemblée des bourgeois de la ville, qui élisent des syndics pour trois ans. À partir de 1491, un conseil étroit dit des Douze, comprenant les quatre, puis deux syndics et des conseillers, prend en charge les affaires de la ville[Mairie 1].

Annecy « Rome des Alpes »  François de Sales

À partir de 1536, lors du triomphe de la réforme calviniste à Genève, les chanoines de la cathédrale Saint-Pierre s'installent à Annecy ainsi que des ordres religieux catholiques comme les clarisses[Mairie 1]. L'évêque y séjourne habituellement à partir de 1568. À cette époque, de beaux monuments sont construits comme le logis de Nemours au château, la cathédrale Saint-Pierre, la maison Lambert et le clocher de la collégiale Notre-Dame-de-Liesse.

À partir de 1560, la Savoie du Nord et Annecy, placés en un point stratégique sur la ligne de partage des confessions, deviennent une citadelle avancée de la Contre-Réforme. Si le premier évêque de Genève à résider de façon permanente à Annecy est Ange Giustiniani (1568-1578), les débuts de la Réforme catholique datent effectivement de son successeur, Claude de Granier (1578-1602). Cependant, c'est François de Sales[22] - enfant du pays (son père l'envoie à l’âge de six ans au collège de La Roche[23], puis au collège d'Annecy, fondé par Eustache Chappuis en 1549, où il est un bon élève[24]) - évêque de Genève en résidence à Annecy de 1602 à 1622, qui, après avoir lui-même prêché, jette les bases d'une solide réforme du clergé et d'une transformation des mœurs et des mentalités dans son diocèse. Il marque de façon durable la ville et toute la région grâce à son prestige intellectuel et spirituel. Bien plus, son rayonnement s'étend à toute l'Europe catholique avec l'immense succès de l'un de ses deux plus célèbres ouvrages, L'introduction à la vie dévote. Ainsi Annecy devient la « Rome des Alpes »[21].

Le 5 octobre 1600, à la fin de la guerre franco-savoyarde, Henri IV, après avoir envahi et conquis la Savoie, entre à Annecy, accompagné d'Henri Ier de Savoie-Nemours, qui s'est rallié à lui en 1594. Il reste trois jours dans la ville.

Dès 1606, 28 ans avant la fondation de l'Académie française, François de Sales (canonisé en 1666) et le président du Sénat de Savoie, Antoine Favre, créent, à la mode italienne, l'Académie florimontane (fleurs et montagnes). En 1610, François de Sales et Jeanne de Chantal fondent l'ordre de la Visitation. Dans le cadre d'un vaste mouvement des ordres nouveaux, nés de la Réforme catholique, Annecy accueille les capucins en 1592, les visitandines en 1610, les barnabites en 1614, les annonciades de Saint Claude en 1638, les bernardines réformées en 1639, les lazaristes en 1641, les cisterciennes de Bonlieu en 1648. La présence religieuse est donc importante à Annecy qui compte 13 maisons religieuses pour 5 000 habitants. La moitié de la ville appartient à différents ordres religieux qui possèdent non seulement les églises et les couvents, mais aussi des ateliers, des moulins et de vastes terres et forêts[21]. Ces ordres religieux prennent en charge l'éducation, les hôpitaux et font travailler les artisans et les commerçants locaux.

Révolution française  Première rencontre à Annecy de Jean-Jaques Rousseau avec Madame de Warens par Steuben,1830

Les idées de la Révolution gagnent la bourgeoisie annécienne par les Savoyards parisiens, l'Encyclopédie, les écrits de Voltaire et du genevois Jean-Jacques Rousseau que l'on trouve dans les bibliothèques privées des notables annéciens[19].

Dans la nuit du 21 au 22 septembre 1792, les troupes françaises du général Montesquiou envahissent par surprise le duché de Savoie, obligeant l'armée sarde du vieux général Lazary ainsi que les fonctionnaires et membres du clergé à se réfugier au Piémont à Turin, capitale des États de Savoie depuis 1562. Fin octobre, l'Assemblée des Allobroges, réunie dans la cathédrale de Chambéry, déclare la fin du despotisme, la suppression des droits souverains de la maison de Savoie, de la noblesse, des redevances et droits seigneuriaux, de la milice et la création du département du Mont-Blanc où Annecy n'est que chef-lieu de district.

Une municipalité républicaine, avec à sa tête l'avocat Jean-François Favre, est élue, mais le véritable pouvoir demeure entre les mains de la société jacobine des Amis de la liberté et de l'égalité qui compte 110 membres, toute la bourgeoisie de la ville. L'accueil fait aux troupes françaises a été de prime abord plutôt enthousiaste, car les hauts fonctionnaires ont pris la fuite et les habitants ont le réel sentiment d'être libérés. Cependant, la mobilisation en masse des hommes, les réquisitions militaires payées en assignats dévalorisés, l'augmentation des impôts, la crise économique consécutive à l'exil des nobles et des prêtres réfractaires, la politique d'expropriation anti-religieuse par les représentants de la Révolution, la répression d'Albitte (emprisonnement des suspects, déchristianisation : interdiction du culte catholique, fermeture et saccage des églises, destruction des insignes et des objets du culte, clochers, cloches, croix…) finissent par exaspérer la population qui se révolte en émeutes à Faverges, Thorens, et Thônes où il y eut 86 morts.

En 1797, sous le Directoire, les colonnes mobiles du général Pouget pourchassent les déserteurs et les prêtres insermentés dont 70 sont déportés en Guyane. En revanche, les marchés de France sont accessibles, les capitaux genevois disponibles et ainsi des fabriques s'installent au bord du Thiou, notamment en contrebas de la colline de Gevrier, afin profiter de la force hydraulique et du savoir-faire industriel annéciens[19]. En effet, dès la fin du XVe siècle, à l'intérieur d'un enclos fortifié d'une douzaine d'hectares, la ville, compte près de deux mille habitants, affirme son importance administrative, commerciale et artisanale dans le textile et la métallurgie grâce à la manne hydrauliques apportée par le Thiou. À partir de 1795, l'industrie textile se développe fortement grâce à des Genevois comme Jean-Samuel Farzy qui charge son compatriote Poncet d'établir une fabrique d'indiennes à Annecy si bien qu'en 1811, la manufacture de coton emploie un millier d'ouvriers[réf. nécessaire].

Restauration sarde  Le Thiou avant la construction des quais de 1854, de Paul Cabaud

En 1815, une grande fête célèbre la réintégration d'Annecy au sein du royaume de Piémont-Sardaigne (les ducs de Savoie étant devenus rois de Sardaigne vers 1720). En 1822, la ville, capitale de la province du Genevois, recouvre son siège épiscopal avec un diocèse en son nom propre et non plus Genève-Annecy.

En 1842, Annecy accueille l'une des deux intendances générales du duché de Savoie et en 1860, juste avant l'Annexion, la ville compte environ 10 000 habitants. La période sarde de 1815 à 1860 est marquée par de grands travaux d'urbanisme : assainissement, percement et pavage de rues, de places, construction de ponts, de quais et d'immeubles, notamment l'hôtel de ville en 1848, aménagement de la rive du lac, création du Jardin public, de l'île des Cygnes, du pont des Amours, de l'avenue d'Albigny et du Champ de mars, modernisation des réseaux d'eau potable, éclairage au gaz et un essor économique porté en 1850 par l'institution de la Banque de Savoie et en 1858, par la manufacture de coton emploie 2 000 personnes et devient un des centres manufacturiers du royaume.

Époque contemporaine  Plan de la ville en 1914 Libération de la ville en 1944

En 1866, le train à vapeur arrive pour la première fois à Annecy. Ce progrès dans les transports permet au tourisme de se développer. Un syndicat d'initiative destiné à l'organisation d'événements est créé en 1895. Durant la première moitié du XXe siècle, la ville se développe progressivement grâce à sa situation géographique, ses voies de communication et son rôle administratif qui contribuent au développement de nouveaux quartiers des Balmettes, de la Prairie et de Vovray.

Grâce à la centrale hydroélectrique des Forces du Fier[25], Annecy est éclairé à l'électricité dès 1906 et l'essor touristique de la commune s'accompagne en même temps d'un essor industriel. Parmi les figures emblématiques de l'industrie locale émergente, on peut citer Crolard, Dunant, Aussedat, Léon Laydernier[26] et Jules Barut. En 1917, à cause de la guerre, on établit une usine de roulements à billes qui deviendra SNR.

Après 1936, l'apparition des congés payés permet aux classes populaires de découvrir Annecy, son lac et ses montagnes. Durant la Deuxième Guerre mondiale, Annecy est bombardé à trois reprises par les Alliés qui visent l'usine de roulements, siège d'une centaine d'hommes de la Milice française et de prisonniers de guerre, mais aussi un centre actif de la Résistance avec le Maquis des Glières qui la libère le 19 août 1944. La croix de guerre avec étoile est épinglée sur le blason municipal.

En 1949, Annecy accueille le second tour de l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), un cycle de négociation commerciale sur la libéralisation des échanges : 23 délégations viennent à Annecy. Les 4 premiers (Genève en 1947, Annecy en 1949, Torquay en 1951 et Genève en 1956) ont permis de réduire de 40 % à 20 % les droits de douane des pays occidentaux sur les produits importés.

En 1953, commence la restauration du château et des quartiers historiques. Moins de dix ans plus tard est installé le collecteur du tour du lac qui retrouve sa pureté. Un peu plus de dix ans après, est créée la zone piétonne et, encore dix ans plus tard, Annecy est relié à Paris par le TGV. Le 7 octobre 1986, le pape Jean-Paul II vient faire un pèlerinage sur les tombeaux de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantal situé dans la basilique de la Visitation.

Après les Trente Glorieuses, la crise économique ralentit un rapide développement urbain pour occuper aujourd'hui le centre d'une communauté d'agglomération dépassant les 150 000 habitants avec une politique de développement et d'équipements commune avec son agglomération[27].

Le 20 juin 2016, les conseils municipaux d'Annecy et de cinq autres communes (Annecy-le-Vieux, Cran-Gevrier, Meythet, Pringy et Seynod) votent favorablement à la création d'une commune nouvelle au 1er janvier 2017[28] de 128 422 habitants pour une superficie de 70 km2, nommée Annecy[29].

Guichonnet 2007, p. 63. A. Marguet « Villages lacustres du lac d'Annecy », Annesci, numéro 26, 1985, p. 269-282. Henri Ménabréa, Histoire de la Savoie, Bernard Grasset, 1933 (réimpr. 1960, 1976, 2009), p. 10. ↑ a b et c Guichonnet 2007, p. 66. ↑ a et b Guichonnet 1987, p. 43. ↑ a b c et d Gabayet 2005, p. 131. ↑ a et b Jean Prieur, Aimé Bocquet, Michelle Colardelle, Jean-Pierre Leguay, Jean Loup, Jean Fontanelle, Histoire de Savoie - La Savoie des origines à l'an mil - Histoire et archéologie, Rennes, Ouest France Université, 1983, 442 p. (ISBN 2-85882-495-9, lire en ligne), p. 207. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article . François Bertrandy, « La Savoie à l'époque romaine - Résumé historique (p. 1) », sur le site des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - Sabaudia.org, www.sabaudia.org (consulté le 11 mai 2015). Charles Marteaux et Marc Le Roux, Bovtae (Les Fins d'Annecy): Vicus gallo-romaine de la cité de Vienne du Ier au Ve siècle sur la voie impériale de Darentasia (Moutiers) a Genava (Genève), J. Abry, 1913, 517 p., p. 354-355. ↑ a et b Hubert Bessat et Claudette Germi, Les noms du patrimoine alpin : Atlas toponymique II, Savoie, Vallée d'Aoste, Dauphiné, Provence, vol. 2, Ellug, 2004, 464 p. (ISBN 978-2-8431-0052-9), p. 182, note de bas de page n°9. Guichonnet 1987, p. 61. Guichonnet 1987, p. 44-46. ↑ a b et c Gabayet 2005, p. 132. Guichonnet 1987, p. 50-51. Justin Favrod, Les Burgondes. Un royaume oublié au cœur de l'Europe, vol. 4, Collection le savoir suisse, 2002, 142 p. (ISBN 978-2-88074-596-7), p. 44. Guichonnet 1987, p. 64. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, 1979 (ISBN 2-85023-076-6), p. 20b. Paul Guichonnet (dir.), Histoire d'Annecy, Privat, 1987. ↑ a b c d et e Paul Guichonnet, L'Histoire d'Annecy, éd. Privat, 1987. La Savoie de l'an mil à la Réforme, Brondy, Demotz, Leguay (Ouest France Université, 1984), page 170. ↑ a b c et d Pierre Duparc, La formation d'une ville, Annecy jusqu'au début du XVIe siècle, Annecy, Société des Amis du Vieil Annecy, 1973. R.P Dom Jean de Saint-François, La vie du bienheureux Mre François de Sales, p. 225. Hamon (révisée par Gonthier et Létourneau), Vie de Saint François de Sales (2 volumes), Lecoffre, 1909, p. 23. Histoire du Bienheureux François de Sales, par son neveu Charles-Auguste de Sales (réédité en 1879, Vivès, 2 vol.) Chapitre I, p. 7. Faits historiques de la ville d'Annecy - centrale hydroélectrique du Fier. [PDF] Le groupe bancaire Crédit du Nord - Histoire de la banque Laydernier. Communauté de l'agglomération d'Annecy - Développement et composition. Ludovic Favre, « Fusion de six communes pour faire d’Annecy une grande ville », Le Dauphiné libéré, 21 juin 2016. Michel Deprost, « Annecy et le Grand Annecy sont nés », sur enviscope.com, 2 août 2016 (consulté le 11 novembre 2016).


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