ប្រាសាទតាព្រហ្ម

( Ta Prohm )

Ta Prohm (khmer : ប្រាសាទតាព្រហ្ម, "grand-père Brahmā"), originellement appelé Rājavihara (រាជវិហារ, "monastère royal"), est un temple du site d'Angkor au Cambodge, construit entre la fin du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle. Le Ta Prohm, tout comme le Bayon, fut construit sous le règne du dernier grand roi de l'empire khmer Jayavarman VII adepte du bouddhisme mahāyāna.

L'architecture du Ta Prohm est de type "complexe monastique" ; temple à un seul niveau par opposition aux temples-montagne comme sont le Baphûon ou le Bayon. Ta Prohm est dédié à Prajnaparamita, nom bouddhique de la mère du souverain Jayavarman VII.
Ta Prohm est doté de gopuras à chaque point cardinal, cependant, un seul accès est possible d'Est ...Lire la suite

Ta Prohm (khmer : ប្រាសាទតាព្រហ្ម, "grand-père Brahmā"), originellement appelé Rājavihara (រាជវិហារ, "monastère royal"), est un temple du site d'Angkor au Cambodge, construit entre la fin du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle. Le Ta Prohm, tout comme le Bayon, fut construit sous le règne du dernier grand roi de l'empire khmer Jayavarman VII adepte du bouddhisme mahāyāna.

L'architecture du Ta Prohm est de type "complexe monastique" ; temple à un seul niveau par opposition aux temples-montagne comme sont le Baphûon ou le Bayon. Ta Prohm est dédié à Prajnaparamita, nom bouddhique de la mère du souverain Jayavarman VII.
Ta Prohm est doté de gopuras à chaque point cardinal, cependant, un seul accès est possible d'Est en Ouest.
A partir du XIIIe siècle tout comme le Bayon, dans le même style comporte des tours en pierres symbolisant des visages monumentaux du Bodhisattva Avalokiteśvara, bouddha de la compassion, tout comme les temples Banteay Kdei ou Neak Pean, également de type complexe monastique, ainsi que le réservoir de Srah Srang.

Selon George Cœdes, la stèle du Ta Prohm fut redécouverte par la mission Etienne Aymonier en 1882 dans une des salles du sanctuaire Ta Prohm. Les archéologues de l'École française d'Extrême-Orient ont décidé de laisser Ta Prohm dans un état proche de sa re-découverte au début du XXe siècle.

Ta Prohm, tout comme l'ensemble d'Angkor, fait partie du patrimoine de l'UNESCO depuis 1992 ,. Le monastère est placé sous l'Autorité pour la protection du site et l'aménagement d'Angkor (APSARA), rattachée au gouvernement cambodgien. La restauration du Ta Prohm est réalisé en partenariat entre APSARA et l'Archeological Survey of India.

(Homonyme : Temple de Ta Prohm, à proximité du lac Tonlé Bati, province de Takeo.)

Édification  Une des tours du temple Ta Prohm

Le Ta Prohm a été construit sous le règne de Jayavarman VII comme monastère et université bouddhique Mahāyāna sous le nom Rājavihara (le monastère du roi). Dans un premier temps, une des statues ayant été découvertes dans le temple fut attribuée au roi Ta Prohm d'où l'origine du nom du temple.En 1904, Etienne Aymonier suggère qu'il s'agit plutôt du roi Jayavarman VII ; son hypothèse fût confirmée par l'EFEO en 1922[1].

En 1181, Jayavarman VII inaugure un règne qui voit la cité d'Angkor atteindre son apogée. En effet, on estime à près de 250.000 personnes vivant dans la cité, ce qui est considérable si compare Paris, à la même époque avec à peine 80 000 habitants.

Pendant ses 30 ans de règne, Jayavarman VII se lance dans de la construction de grands temples, c'est le roi bâtisseur. Il élève les fortifications qui entourent la ville mais aussi les temples de Ta Prohm, Preah Khan, le Banteay Kdei et bien d'autres[2] .

Avec la cité d'Angkor Thom et son Bayon, il donne un écrin unique au Mahâyâna, Bodhisattva Avalokiteśvara Bouddha valorisant la compassion ultime.

 La mère çri Rajayarajacudamani nom bouddhique Prajnāpāramitā et le père Dharanindravarman II de Jayavarman VI (Archives EFEO), Etude de la stèle Ta Prohm de Georges Coedes en 1906

Ta Prohm fut consacré en 1186 (soit 5 ans après l'accession au trône de Jayvarman VII) et dédié à la famille du roi avec une triade composée de l'idole principale qui a pris pour modèle sa mère Sri Rajayarajacudamani (ou cri Rajayarajacudamani) déifiée avec son nom bouddhique Prajnāpāramitā (la personnification de la sagesse), tandis que les deux temples satellites de la troisième enceinte étaient consacrés l'un à son guru royal Yajnavarâha (nord) et l'autre à son frère aîné Yasovarman II (sud)[3],[4],[5],[6] .

Jayavarman VII édifiera ensuite le Preah Khan en l'honneur de son père Dharanindravarman II, identifié à Lokeśvara. Grand bâtisseur, il dote également Angkor de nombreux édifices de moindre taille dont le Banteay Kdei et construit dans tout l'empire khmer de l'époque.

En 1906, une étude des stèles a été entreprise par George Cœdes de l'Ecole française d'Extrême-Orient[7].Cette stèle atteste bien que le temple est dédié à Prajnāpāramitā, de son nom terrestre çri Rajayarajacudamani[8] donc la mère de Jayavarman VII. Parmi les éléments de généalogie maternelle relevés sur la stèle, Georges Coedes, note que la mère de Jayavarman avait pour ancêtre le roi Bavavarman[9] roi des Bhavapura[10], il note aussi que la généalogie maternelle arrive en premier sur la stèle.

Selon la stèle de Ta Prohm décrypté par l'épigraphe G. Coedes, 102 hôpitaux furent érigés par Jayavarman VII et repartis sur l'ensemble de son royaume dont Ta Prohm pourrait être le centre administratif..

Redécouverte à partir du début du XXe Siècle et depuis

À la différence de la plupart des autres monuments d'Angkor, Ta Prohm a été laissé dans un état proche de sa re-découverte au début du XXe siècle[11].

 Entrée du Temple Ta Prohm - Rājavihara

Mais ce choix de l'EFEO a été fait en guise de concession pour "nourrir l'imaginaire touristique" nourri des récits des premiers visiteurs du début du Siècle. Comme l'indique un des conservateur d'Angkor de 1937 à 1946, Maurice Glaize "une concession au goût général pour le pittoresque". Mais comme l'indique Sebastien Preuil dans son étude, "cette concession n'a pas été synonyme d'inaction de la part de l'EFEO." il a bien fallu réaliser quelques travaux, afin de permettre au visiteur d'accéder en toute sécurité[12]. "L'association ruines/végétal devient une accroche marketing d'Angkor", cela s'applique aussi bien pour le Ta Prohm que pour le Preah Khan

 Représentation d'un personnage en prière et méditation intense et Bas-relief à l'entrée de Ta Prohm

Néanmoins beaucoup de travail a été nécessaire pour stabiliser les ruines et en permettre l'accès, afin de maintenir « cet état de négligence apparente » selon Michaël Freeman et Claude Jacques[13] de l'EFEO dans leur ouvrage intitulé "le stégosaure de Ta Prohm" [14]. En effet, un "stégosaure" serait représenté dans un cartouche gravé sur un pilastre de la tour ouest de l’entrée de la troisième enceinte du temple Ta Prohm ce qui suscite bon nombre d'interrogations. Cependant, les stégosaures à l'instar de tous les dinosaures, se sont éteints il y a 65 millions d'années bien avant l'apparition des humains sur terre suite une longue évolution des Homo Sapiens[15]. Selon, l'article de Jean-Louis Fischer, 2010, Le dinosaure d’Angkor. Pour la Science, n° 394, Août 2010, pp. 86-87, il s'agirait d'un buffle (plus ou moins réussi) paré de feuilles de lotus ; fleur sacrée du sud-est asiatique qui sert souvent de décor de fond sur les monuments khmers .

En fait, la restauration d'Angkor est placée sous l'Autorité d'un organisme cambodgien l'APSARA [16],[17],[18],[19]créé par Kret royal (décret Royal) en 1995 placée sous le contrôle du gouvernement cambodgien.

 Une stèle comportant une prétendue représentation d'un stégosaure gravé dans un cartouche sur un pilastre de la tour ouest de l’entrée de la troisième enceinte du temple Ta Prohm Les Gopuras de Ta Prohm

L'APSARA établit des partenariats avec divers organismes dans le monde. Les actions de l'APSARA ont été validées par l'UNESCO[20],[21] . La conservation et la restauration de Ta Prohm est un projet dans le cadre du partenariat avec Archaeological Survey of India (ASI) déjà intervenu dans la restauration d'Angkor Wat auparavant de 1986 à 1993, en des temps difficiles avec la présence des khmers rouges[22],[23],[24].

Une inscription sur le Ta Prohm indique que 12 640 personnes servaient dans ce seul temple. Elle rapporte aussi que plus de 66 000 fermiers produisaient plus de 2 500 tonnes de riz par an pour nourrir la multitude de prêtres, de danseuses et d'ouvriers du temple.

Selon Maurice Glaize, le troisième conservateur d'Angkor, la stèle de Ta Prohm indique que 615 danseuses vivaient dans l'enceinte du temple Ta Prohm. Les Apsaras, danseuses célestes, sont très présentes dans les bas-reliefs des temples d'Angkor. C'est à partir de ces représentations anciennes que les costumes et les positions des danseuses d'aujourd'hui ont été établis.

Si l'on ajoute trois grands temples (le Preah Khan et les deux ensembles encore plus vastes d'Angkor Vat et du Bayon), on atteint vite 300 000 cultivateurs, soit à peu près la moitié de la population estimée du Grand Angkor.

Christophe Pottier, « Le Roi dans le temple : le cas de Jayavarman VII, de Phimai à Angkor », Bulletin d'études indiennes (BEI),‎ 2005, pp. 419-461 (lire en ligne, consulté le 23 mai 2021) « Angkor - Le sourire des dieux - Herodote.net », sur www.herodote.net (consulté le 29 avril 2021) Rethy Kieth Chhem, « La médecine angkorienne sous Jayavarman VII (1181-1220 de n.è.) », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 150, no 4,‎ 2006, p. 1977–1998 (DOI 10.3406/crai.2006.88142, lire en ligne, consulté le 28 avril 2021) George Cœdès, « VII. Études cambodgiennes XXXIX. L'épigraphie des monuments de Jayavarman VII », Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, vol. 44, no 1,‎ 1951, p. 97–120 (DOI 10.3406/befeo.1951.5040, lire en ligne, consulté le 1er mai 2021) « La légende de Jayavarman VII, mystérieux roi d’Angkor », sur Bouddha News, 10 juillet 2020 (consulté le 1er mai 2021) Christine Hawixbrock, « Jayavarman VII ou le renouveau d'Angkor, entre tradition et modernité », Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, vol. 85, no 1,‎ 1998, p. 63–85 (DOI 10.3406/befeo.1998.2544, lire en ligne, consulté le 1er mai 2021) George Cœdès, « La stèle de Ta-Prohm », Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, vol. 6, no 1,‎ 1906, p. 44–86 (DOI 10.3406/befeo.1906.4251, lire en ligne, consulté le 28 avril 2021) Hedwige Multzer o'Naghten, « Prajñāpāramitā dans le bouddhisme du Cambodge ancien », Arts Asiatiques, vol. 71,‎ 2016, p. 31–54 (ISSN 0004-3958, lire en ligne, consulté le 1er mai 2021) (en) Muriel Paskin Carrison, Cambodian Folk Stories from the Gatiloke, Tuttle Publishing, 20 décembre 2011 (ISBN 978-1-4629-0227-9, lire en ligne) Encyclopædia Universalis, « BHAVAPURA », sur Encyclopædia Universalis (consulté le 12 juin 2021) « Cambodge : l'atmosphère unique du temple de Ta Prohm » (consulté le 28 avril 2021) Sébastien Preuil, « La ruine angkorienne et le fromager : une mise en cloche d’un paysage fantasmé synonyme d’inaction ? », Projets de paysage. Revue scientifique sur la conception et l’aménagement de l’espace, no 21,‎ 30 décembre 2019 (ISSN 1969-6124, DOI 10.4000/paysage.2717, lire en ligne, consulté le 29 avril 2021) « Claude Jacques », sur www.efeo.fr (consulté le 1er mai 2021) Pascal, « Tourisme : Le stégosaure du Ta Prohm », sur Khmerologie, 23 janvier 2013 (consulté le 1er mai 2021) Jean-Louis Fischer, « Le dinosaure d'Angkor », sur Pourlascience.fr (consulté le 4 juin 2021) (en-US) « APSARA National Authority », sur Angkor (consulté le 30 avril 2021) APSARA, « Autorité pour la Protection du Site et l'Aménagement de la Région d'Angkor / Siem Reap », sur Autorité pour la Protection du Site et l'Aménagement de la Région d'Angkor / Siem Reap, 1995 (consulté le 30 avril 2021) « Autorité pour la protection du site et l'aménagement de la région d'Angkor », sur data.bnf.fr (consulté le 30 avril 2021) « Authority for the Protection and Management of Angkor and the Region of Siem Reap (APSARA ), Cambodia | Institution outputs | Nature Index », sur www.natureindex.com (consulté le 30 avril 2021) UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Centre du patrimone mondial - État de conservation (SOC 1995) Angkor (Cambodge) », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le 30 avril 2021) (en) John H. Stubbs et Robert G. Thomson, Architectural Conservation in Asia: National Experiences and Practice, Taylor & Francis, 10 novembre 2016 (ISBN 978-1-317-40619-8, lire en ligne) « Thule Archaeology Conservation Project 1975 », dans Archaeological Survey of Canada: Annual Review 1975 and 1976, Canadian Museum of History (ISBN 978-1-77282-064-5, lire en ligne), p. 71–71 (en-GB) « After 'Angkor Wat' Archeological Survey of India gets restoration work of 'Ta Prohm' temple in Cambodia », sur SEAArch - Southeast Asian Archaeology, 18 juillet 2006 (consulté le 1er mai 2021) « Welcome to Embassy of India, Phnom Penh, Cambodia », sur embindpp.gov.in (consulté le 1er mai 2021)
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