ប្រាសាទបន្ទាយស្រី

( Banteay Srei )

Le temple de Banteay Srei (la citadelle des femmes, ou de la fortune ou de Lakshmi les deux mots sanskrits strī et śrī devenant homonymes en khmer) est situé sur le site de l'ancienne ville d'Iśvarapura (la cité du seigneur, c'est-à-dire la cité de Shiva) à 20 km au nord-est d'Angkor au Cambodge. Banteay Srei est situé à 20 km au nord-est de Bayon, dans le site de l’ancienne ville d’Isvarapura, près de la montagne de Phnom Dei qui possède également un temple en son sommet édifié un peu antérieurement.

 Fronton. Porche ouest du gopura III. Est de Banteay Srei, province de Siem Reap, Cambodge. Style de Banteay Srei, vers 967. Grès, H. 195, L. 269, P. 64 cm, musée Guimet, Paris.

Ce temple a été construit au Xe siècle dans du grès rose, et probablement consacré en 967, sous le règne de Jayavarman V. Il fut dédié à Tribhuvanamaheśvara (Shiva Seigneur des Trois Mondes).

Affaire de pillage d'André Malraux

En 1923, pour combler de grosses pertes d'argent sur des actions mexicaines, André Malraux qui ne souhaite pas travailler, grand amateur du musée Guimet, a appris l'existence d'un temple quelque peu oublié, ce qui lui donne une idée, « en vendant quelques statues, cela leur permettrait de vivre deux à trois ans » comme il l'écrit dans La Voie royale, son premier livre. Il obtient une autorisation du gouvernement français pour réaliser une étude.

Cherchant à dérober des bas-reliefs et autres éléments du site encore peu connu, André Malraux, sa femme Clara et son ami Louis Chevasson furent pris en flagrant délit de pillage archéologique quand ils sont repassés par Phnom Penh[1] grâce à l'intervention énergique de Georges Groslier.

Georges Groslier (1887-1945), et l'École Française d'Extrême Orient (EFEO) avaient été prévenus par un des guides khmers de Malraux, Clara et Chevasson.

En effet, en 1918, Georges Groslier ; le père de Bernard-Philippe Groslier (1926-1986) un des conservateurs d'Angkor, avait organisé l’École des Arts cambodgiens, véritable lieu de transmission du savoir-faire des anciens « maîtres » vers les apprentis artisans du pays. Sa loyauté vis-à-vis du patrimoine du Cambodge était sans faille, Georges Groslier joua un rôle décisif dans l'arrestation de Malraux et de ses complices.

Malraux et ses deux acolytes avaient découpé, transporté et donc volé soit une tonne de pierres sculptées et trois grands morceaux de bas-reliefs de Banteay Srei. La police découvrit notamment la chevelure de deux Apsaras dans le sac de Clara Goldschmidt-Malraux[2],[3].

Restauration de Banteay Srei par Henri Marchal

Les sculptures découpées par Malraux furent déposées au musée national de Phnom Penh avant d'être intégrées dans la restauration du monument conduite par Henri Marchal, le deuxième conservateur d'Angkor, dès 1924 afin de mettre un terme à de telles exactions.

C'est au cours de cette restauration exemplaire qu'il fut décidé de protéger deux frontons dans des musées. Le premier a été envoyé au musée national de Phnom Penh, le second, a été offert à la France en témoignage de la restauration et est conservé, depuis 1936, au musée Guimet, à Paris[4].

C'est sur ce site qu'à partir de 1931, l'équipe de l'EFEO dirigée par Henri Marchal mit au point la restauration par anastylose qui a permis de redonner tout leur lustre à plusieurs autres monuments d'Angkor (Baphuon, terrasse du Roi lépreux notamment). En effet, Henri Marchal avait observé les principes de l'anastylose appliqués sur le temple de Borobudur à Java en Indonésie avec les travaux menés entre 1907 en 1911 par Theodoor van Erp (1874-1958), officier ingénieur de l’armée royale néerlandaise. Cette méthode de restauration consiste à démonter méticuleusement le monument pierre par pierre pour en faire une inventaire précis, à les numéroter puis à les nettoyer. Pendant ce temps, les fondations sont consolidées. On reconstruit ensuite le monument sur base des dessins, plans et clichés préalablement réalisés et en remplaçant discrètement les pièces manquantes.

Restauration Suisse de 2001 à 2006

Fortement dégradé par le ruissellement, le pillage et le vandalisme, le temple a été à nouveau restauré de 2001 à 2006 par une équipe suisse de l’Université de Genève et de l’École polytechnique fédérale de Lausanne, financée par la Direction du développement et de la coopération (DDC), ainsi que par le gouvernement cambodgien.

Les trois sanctuaires dans la lumière matinale. 
Les trois sanctuaires dans la lumière matinale.
Au centre, gardiens du mandapa, accès au sanctuaire central. À dr. sanctuaire nord, à g. « bibliothèque » nord. 
Au centre, gardiens du mandapa, accès au sanctuaire central.
À dr. sanctuaire nord, à g. « bibliothèque » nord.
Bruno Philip, « André Malraux au Cambodge : le pilleur de Banteay Srei », sur lemonde.fr, 12 août 2013 (consulté le 2018). Olivia Pelletier, « André Malraux aux Archives nationales d'outre-mer », Présence d'André Malraux, no 13,‎ 2016, p. 124–133 (ISSN 1626-8717, lire en ligne, consulté le 4 avril 2021) Institut National de l’Audiovisuel- Ina.fr, « Clara et André Malraux, pilleurs d'un temple Khmer ? - Archives vidéo et radio Ina.fr », sur Ina.fr (consulté le 4 avril 2021) Musée national des arts asiatiques-Guimet, « Fronton : Epoque angkorienne, Style de Banteay Srei, vers 967 », sur guimet.fr (consulté le 2018).
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