Sainte-Sophie (du grec Ἁγία Σοφία, Hagía Sophía, litt. « sagesse de Dieu », « sagesse divine », nom repris en turc sous la forme Ayasofya) est une ancienne église devenue mosquée, située à Istanbul, dans l'ancienne Constantinople sur le côté ouest du Bosphore.

À l'origine basilique chrétienne, elle est construite au IVe siècle, puis reconstruite bien plus grande au VIe siècle sous l'empereur byzantin Justinien, où elle acquiert sa forme actuelle. Souvent surnommée « la Grande Église », elle est le plus important monument de l'architecture byzantine et demeure l'une des plus prestigieuses églises de la chrétienté jusqu'au ...Lire la suite

Sainte-Sophie (du grec Ἁγία Σοφία, Hagía Sophía, litt. « sagesse de Dieu », « sagesse divine », nom repris en turc sous la forme Ayasofya) est une ancienne église devenue mosquée, située à Istanbul, dans l'ancienne Constantinople sur le côté ouest du Bosphore.

À l'origine basilique chrétienne, elle est construite au IVe siècle, puis reconstruite bien plus grande au VIe siècle sous l'empereur byzantin Justinien, où elle acquiert sa forme actuelle. Souvent surnommée « la Grande Église », elle est le plus important monument de l'architecture byzantine et demeure l'une des plus prestigieuses églises de la chrétienté jusqu'au XVe siècle.

Après la prise de Constantinople par les armées ottomanes en 1453, elle est convertie en mosquée sous le sultan Mehmet II, statut qu'elle conserve jusqu'à la fin de l'empire ottoman. En 1934, elle perd son statut de lieu de culte pour devenir un musée, sur décision de Mustafa Kemal Atatürk, devenant l'un des musées les plus visités de la république de Turquie. Puis le , un décret du Conseil d'État turc décide sa réouverture au culte musulman comme mosquée, provoquant une vague de critiques internationales.

Sainte-Sophie est située sur une esplanade à la mesure de la gloire de l'ancienne Byzance, qui fait partie des zones historiques d'Istanbul inscrites en 1985 au Patrimoine mondial de l'UNESCO.

Le calligraphe Kazasker İzzed Effendi (en)[1] les a composés en 1859[2], et agrandis en utilisant une méthode de grille proposée par Mustafa Râkim (en)[3].

 Intérieur de la mosquée par Prosper Marilhat avec les premiers panneaux rectangulaires.

Avant 1859, des panneaux similaires existaient déjà dans l'édifice, installés lors de sa restauration en 1847-1849 par le sultan Abdülmecid, sous la direction des frères Gaspare et Giuseppe Fossati. Mais ces panneaux originaux étaient rectangulaires, plus petits, et n'étaient qu'au nombre de six, Hassan et Hussein n'étant pas encore inclus[4]. Le choix de ces huit noms, que l'on retrouve à cette époque dans un grand nombre de commandes ottomanes, en particulier architecturales, est le signe des ambitions panislamiques de cet empire sunnite, les deux derniers noms (Hassan et Hussein) étant destinés à faire écho dans le monde chiite[4]. C'est ainsi qu'on trouve dès 1851 des panneaux semblables à ceux installés à Sainte-Sophie en 1859, portant les mêmes huit noms, en plus petits, dans la mosquée Hırka-i Şerif (en) à Istanbul ; ils y sont calligraphiés par le sultan Abdülmecid en personne, qui a fait construire cette mosquée pour abriter un manteau du prophète[4],[5]. On retrouve le motif de ces panneaux jusqu'au début du XXe siècle dans le wagon-mosquée du chemin de fer du Hedjaz, où la calligraphie est presque identique à ceux de Sainte-Sophie[4].

Lors de la conversion de Sainte-Sophie en musée en 1935, ces panneaux auraient dû être retirés mais n'ont pu l'être car ils ne passaient pas les portes[6]. Ils ont donc été simplement décrochés et exposés dans le musée. Ils ont été à nouveau accrochés en 1953, pour le 500e anniversaire de la prise de Constantinople par les Ottomans et la conversion de la basilique en mosquée.

Selon Talip Mert de l'université de Marmara, « en termes de taille, les panneaux de Sainte-Sophie sont uniques, et en termes de valeur artistique, ils sont parmi les plus importants de l'histoire de la calligraphie »[7].

Panneaux calligraphiés
Allah (الله, à g.) Abu Bakr (أبو بكر, à d.) 
Allah (الله, à g.)
Abu Bakr (أبو بكر, à d.)
Mahomet (محمّد, à d.) Omar (عمر, à g.) 
Mahomet (محمّد, à d.)
Omar (عمر, à g.)
Othman (عثمان, à g.) Hassan (حسن, à d.) 
Othman (عثمان, à g.)
Hassan (حسن, à d.)
Ali (علي, à d.) Hussein (حسين, à g.) 
Ali (علي, à d.)
Hussein (حسين, à g.)
(en) Neil Wilson, Discover Turkey, Berlitz Pub, 1995, p. 90. (en) Sheila S. Blair, Islamic Calligraphy, Edinburgh, Edinburgh University Press, 2006, 681 p. (ISBN 978-0-7486-1212-3, JSTOR 10.3366/j.ctvxcrjn5.17, lire en ligne), p. 503-504. (en) J.R. Osborn, Letters of Light : Arabic Script in Calligraphy, Print, and Digital Design, Harvard University Press, 2017, 268 p. (ISBN 978-0-674-97112-7). ↑ a b c et d (en) David Simonowitz, « The Mobile Matrix : The Hijaz Railway as Ritual Space and Generator of Space », International Journal of Islamic Architecture, vol. 3, no 2,‎ juillet 2014, p. 303–340 (DOI 10.1386/IJIA.3.2.303_1), repris dans (en) Christiane Gruber (dir.), Islamic Architecture on the Move : Motion and Modernity, Bristol, Intellect Books (distrib. University of Chicago Press), coll. « Critical Studies in Architecture of the Middle East », 2016, 264 p. (ISBN 978-1-78320-638-4), chap. 3, p. 66–99. Mert 2013, § « The inscriptions of the Mosque of the Holy Mantle and Kılıç Ali Paşa », p. 238–239. (en) « Saint Sophia: conversion into a museum : New discoveries – a Christian mosaic of 1,000 years ago », The Guardian,‎ 12 juin 1935, repris dans « Hagia Sophia's conversion into a museum - archive, 1935 », sur theguardian.com, 29 juillet 2020. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Mert
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