Situé à Boukhara, le mausolée des Samanides, ou tombeau d'Ismaïl, est réputé être le tombeau d'Ismaïl Ier.
Construit vers 900, c'est l'un des chefs-d'œuvre de l'architecture funéraire islamique dont il est l'un des plus anciens exemples et le premier exemple connu de mausolée-koubba.
De plan carré et surmonté d'une coupole, il est entièrement construit en brique. Son décor a pour particularité d'imiter le tressage d'une vannerie. C'est un cube dont les quatre faces sont identiques et symbolisent la terre et la stabilité.
Le monument, qui a survécu jusqu'à ce jour, faisait partie, à l'origine, d'une plus grande nécropole, dont il ne subsiste plus rien (un petit cimetière a toutefois subsisté jusque les années 1930). Il est ainsi le se...Lire la suite
Situé à Boukhara, le mausolée des Samanides, ou tombeau d'Ismaïl, est réputé être le tombeau d'Ismaïl Ier.
Construit vers 900, c'est l'un des chefs-d'œuvre de l'architecture funéraire islamique dont il est l'un des plus anciens exemples et le premier exemple connu de mausolée-koubba.
De plan carré et surmonté d'une coupole, il est entièrement construit en brique. Son décor a pour particularité d'imiter le tressage d'une vannerie. C'est un cube dont les quatre faces sont identiques et symbolisent la terre et la stabilité.
Le monument, qui a survécu jusqu'à ce jour, faisait partie, à l'origine, d'une plus grande nécropole, dont il ne subsiste plus rien (un petit cimetière a toutefois subsisté jusque les années 1930). Il est ainsi le seul témoignage bâti de l'ère des Samanides sur le territoire de l'oasis de Boukhara (ru),. C'est aussi l'une des premières structures encore existantes entièrement construites en briques d'argile cuites.
Il est situé au centre du parc de la culture et des loisirs autrefois parc Sergueï Kirov à l'époque des soviétiques.
En 2016, l'UNESCO décide d'élargir le périmètre du bien "centre historique de Boukhara" afin de l'intégrer à celui-ci.
C'est une des principales attractions touristiques de la ville.
Dans les limites des murs de la ville de Boukhara et dans les environs du centre historique de la ville, sont conservés des monuments architecturaux de plus de mille ans d'âge dont le plus ancien est le mausolée des Samanides[1].
La construction de monuments à l'emplacement de sépultures est, dans un premier temps, tout à fait contraire aux normes de l'islam. Mais cette interdiction a été violée lors de l'autorisation de construire le mausolée Kubba as-Soulabia (ru) sur la tombe du calife arabe Al-Mutazz (847-869), sur laquelle furent aussi enterrés plus tard deux califes : Al-Mutazz (847-869) et Al-Muhtadi (825-870)[2], après quoi la construction de mausolées a commencé dans toutes les régions islamisées du Moyen-Orient et du Proche-Orient, faisant partie du califat arabe[3].
Le mausolée des Samanides, souverains de Transoxiane, ne fait pas exception[3]. La construction du caveau, selon les écrits du waqf de 1568-1569, date de 868, à l'époque du règne d'Ismaïl Ier (Samanides) sur la tombe de son père Ahmad Ier (Samanides), mort en 819 [4],[5].
Le mausolée vu de faceAu Moyen Âge, ce mausolée et d'autres qui n'ont pas survécu jusqu'à nos jours, se trouvaient sur le territoire de la grande nécropole de la dynastie des Samanides [6]. Après la chute de la dynastie, en 999, la zone de la nécropole a été progressivement réduite, des mausolées ont été détruits, et au XVIe siècle-XVIIIe siècle, ce sont des quartiers résidentiels qui ont été bâtis à leur emplacement. Au début du Moyen Âge, l'emplacement de la nécropole s'appelait Naoukanda, puis plus tard Tchakhar-Goumbazan (signifiant quatre dômes)[7], puis à la fin de cette période Bakhadour-Biy, tandis que le mausolée des Samanides s'appelait mazar Ismaïl Samani[8]. Après la célébration du nouvel an dans le cimetière du mazar Ismaïl Samani, ainsi que près du mausolée Tchachma i Ayyub se tenaient trois jours de saïl mazar, un genre de repas funèbre qui réunissait surtout les femmes.[9].
Au début du XXe siècle, seul un petit cimetière entouré d'un haut mur subsistait autour du mausolée, avec une seule entrée et d'un seul côté. De nombreuses sépultures à plusieurs niveaux cachaient le mausolée survivant, qui n'a été préservé que parce qu'il était partiellement recouvert de terre et l'est resté pendant plusieurs siècles [10],[11],[12].
Le mausolée a été sondé pour la première fois en 1924, lors de l'expédition de Moïsseï Ginzbourg. Le dessin du plan du bâtiment a été tracé. En 1925, le secrétaire de la commission pour la préservation des monuments de Boukhara Moussa Saïdjanov (ru) a organisé la restauration de l'aspect de la coupole du bâtiment [13],[14]. Lors de recherches archéologiques ultérieures de Vassili Viatkine (ru), menées dans les années 1926-1928, il est apparu que plusieurs sépultures étaient conservées à l'intérieur de la nécropole, parmi lesquelles celle d'Ismaïl Samani[15]. C'est alors qu'a été découvert le fait que la nécropole se trouvait sur les ruines d'une nécropole encore plus ancienne, peut-être liée au mythe solaire[16],[17]. En 1928-1930, la restauration partielle du mausolée a été menée par P. S. Kasstkine et N. M. Batchinski[18].
En 1937-1939, la mausolée a été soigneusement étudié et restauré sous la direction de Boris Zasipkine (ru), et en même temps ont été détruites les voûtes en brique qui enfermaient le bâtiment sur un tiers de sa hauteur. Les ajouts tardifs ont été supprimes, à l'exception du revêtement extérieur du dôme en briques ainsi que la lanterne extérieure apparue en 1925 au-dessus de l'ouverture circulaire, au zénith du dôme[19][20].
Après la dislocation de l'URSS et l'indépendance de l'Ouzbékistan, les terrains situés autour du mausolée ont été réaménagés et un bassin d'eau artificiel de type howz a été créé du côté sud-est [21]. En 1993, le mausolée a été inclus dans la Liste du patrimoine mondial en Ouzbékistan de l' UNESCO[22].
En plus de mille ans, le mausolée n'a pas subi de grands changements, mais ont toutefois souffert d'inévitables dégradations la partie supérieure, le revêtement en briques dans la partie inférieure et les trois quarts des colonnes des entrées[20].
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