ประเทศไทย

Thaïlande
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Contexte de Thaïlande

La Thaïlande, en forme longue le royaume de Thaïlande (en thaï : ประเทศไทย, Prathet Thai et ราชอาณาจักรไทย, Ratcha Anachak Thai), est un pays d’Asie du Sud-Est. Avant 1939, il s’appelait le royaume de Siam. Il est bordé au sud-ouest et au nord-ouest par la Birmanie, au sud par la Malaisie, au sud-est par le Cambodge et au nord-est par le Laos. La langue officielle est le thaï et la monnaie le baht. Sa capitale est Bangkok – elle a officiellement changé de nom en 2022.

Le Siam n'a jamais été colonisé par les puissances occidentales qui au XIXe et XXe siècles étaient installées dans tous les pays alentour. C’est une monarchie constitutionnelle depuis 1932 dans laquelle le roi est officiellement le chef de l'É...Lire la suite

La Thaïlande, en forme longue le royaume de Thaïlande (en thaï : ประเทศไทย, Prathet Thai et ราชอาณาจักรไทย, Ratcha Anachak Thai), est un pays d’Asie du Sud-Est. Avant 1939, il s’appelait le royaume de Siam. Il est bordé au sud-ouest et au nord-ouest par la Birmanie, au sud par la Malaisie, au sud-est par le Cambodge et au nord-est par le Laos. La langue officielle est le thaï et la monnaie le baht. Sa capitale est Bangkok – elle a officiellement changé de nom en 2022.

Le Siam n'a jamais été colonisé par les puissances occidentales qui au XIXe et XXe siècles étaient installées dans tous les pays alentour. C’est une monarchie constitutionnelle depuis 1932 dans laquelle le roi est officiellement le chef de l'État, chef des Forces armées, partisan de la religion bouddhiste et défenseur de toutes les confessions. Sur un plan politique, la Thaïlande a connu dix-neuf coups d'État dont douze réussis par l'armée depuis 1932, le dernier en date ayant eu lieu le 22 mai 2014. À partir de 1946, plusieurs générations de Thaïlandais ne connurent qu'un souverain, Bhumibol Adulyadej (Rama IX), dont le règne a duré 70 ans, jusqu'à sa mort le . Son fils Vajiralongkorn (Rama X) lui a succédé le . Il est le 10e souverain de la dynastie Chakri qui règne depuis 1782.

Le pays est classé 51e pays par ordre de superficie (514 000 km2) et 21e pays le plus peuplé du monde avec 68 299 099 habitants en , une superficie et une population très proches de celles de la France métropolitaine. Il est constitué d'une large partie continentale prolongée au sud sur près de mille kilomètres par la péninsule Malaise qu'il partage côté ouest avec la Birmanie et dans son sud avec la Malaisie. Environ 75 % de la population sont d'ethnie thaïe, 14 % sont des Chinois, et 3 % sont Malais, le reste étant composé de groupes minoritaires : les Môns, les Khmers et les diverses tribus des collines. La religion principale est le bouddhisme, pratiquée par environ 95 % des Thaïlandais.

La Thaïlande a connu une croissance économique rapide entre 1985 et 1995. C'est un des nouveaux pays industrialisés, comptant parmi les Tigres asiatiques. Son économie repose notamment sur le tourisme, avec des destinations touristiques bien connues comme la région de Chiang Mai, le parc d'Ayutthaya, la station balnéaire de Pattaya, la capitale Bangkok, les provinces méridionales de Phuket, de Phang Nga, de Krabi et de nombreuses îles dans le golfe de Thaïlande et dans la mer d'Andaman, comme celles de Ko Samui et de Koh Phi Phi. Les exportations contribuent aussi de manière significative à l'économie. Le pays compte environ 2,8 millions d'immigrés légaux et illégaux en Thaïlande, dont un certain nombre d'expatriés des pays occidentaux.

Plus à propos Thaïlande

Informations de base
  • Devise Baht
  • Nom natif ประเทศไทย
  • Indicatif d'appel +66
  • Domaine Internet .th
  • Mains voltage 220V/50Hz
  • Democracy index 6.04
Population, Area & Driving side
  • Population 66188503
  • Zone 513119
  • Côté conduite left
Historique
  • Le premier royaume connu des historiens sur le territoire thaïlandais est le royaume de Funan. En effet, celui-ci remonte à peu près au premier siècle de notre ère. Ce dernier couvrait une grande partie de l’Asie du Sud-Est, il s’étendait ainsi sur le Cambodge, le sud du Vietnam, certaines parties du Laos, la Birmanie, des péninsules malaisienne et enfin la Thaïlande. Il était le plus puissant de la région à cette époque et dura presque cinq siècles[1].

    À partir du VIe siècle, les différents peuples qui composaient le royaume du Funan établissent la principauté de Dvâravatî. On parle même de civilisation du Dvâravatî. Cela s’étendait principalement en Thaïlande et dans le sud de la Birmanie. Cette période s’étend jusqu’au Xe siècle. L’ère du Dvâravatî est un point charnière puisque c’est à cette période que les historiens attribuent l’arrivée du bouddhisme dans la région[1].

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    Le premier royaume connu des historiens sur le territoire thaïlandais est le royaume de Funan. En effet, celui-ci remonte à peu près au premier siècle de notre ère. Ce dernier couvrait une grande partie de l’Asie du Sud-Est, il s’étendait ainsi sur le Cambodge, le sud du Vietnam, certaines parties du Laos, la Birmanie, des péninsules malaisienne et enfin la Thaïlande. Il était le plus puissant de la région à cette époque et dura presque cinq siècles[1].

    À partir du VIe siècle, les différents peuples qui composaient le royaume du Funan établissent la principauté de Dvâravatî. On parle même de civilisation du Dvâravatî. Cela s’étendait principalement en Thaïlande et dans le sud de la Birmanie. Cette période s’étend jusqu’au Xe siècle. L’ère du Dvâravatî est un point charnière puisque c’est à cette période que les historiens attribuent l’arrivée du bouddhisme dans la région[1].

    Dès le Xe siècle, la principauté de Dvâravatî tombe sous l’allégeance du royaume des Khmers établi au siècle précédent. Techniquement, le Dvâravatî était vassal du royaume khmer pendant un peu plus de deux siècles. Les historiens estiment qu’au début du XIIIe siècle, plusieurs chefs de différents clans et tribus thaï s’affranchissent progressivement de leur statut auprès du royaume khmer.

    De nombreux royaumes, principautés ou empires se partagent le pays dans une histoire imbriquée, les invasions et dominations étrangères se perpétuant jusqu’à la fin du XVIIe siècle.

    Résumé chronologique :

    Ier au VIe siècle, le royaume connu par son nom chinois de Fou-nan domine la région IIIe au Ve siècle, royaume connu sous le nom chinois de Dun-sun (sud) VIe au XIe siècle, royaume môn de Dvâravatî (centre) VIIe siècle, relation avec le royaume de Sriwijaya (sud) VIIe au XIVe siècle, royaume de Lavo (sud) VIIIe au XIIIe siècle, royaume môn de Hariphunchai (nord) XIe et XIIe siècles, invasions khmères XIIIe siècle, royaume thaï de Sukhothaï (centre) jusqu'en 1438. XIIIe au XVIIe siècle, royaume thaï du Lanna (nord) XIVe au XVIIIe siècle, royaume d'Ayutthaya (centre) XVIIIe siècle à nos jours, dynastie Chakri à Bangkok (ou krungthep en thaï) 24 juin 1939 : le pays prend le nom de Thaïlande[2]Royaume de Sukhothaï et Lannathai
     
    Image de Bouddha au Wat Mahathat - Parc historique de Sukhothai.

    Selon les historiens modernes, la sécession de Sukhothaï d'avec l'Empire khmer commença dès 1180, sous le règne de Po Khun Sri Naw Namthom, souverain de Sukhothaï et de la cité voisine de Sri Satchanalai (actuel Amphoe Si Satchanalai, dans la province de Sukhothaï). Sukhothaï bénéficiait à cette époque d'une large autonomie, mais elle fut reprise vers 1180 par les Môns de Lavo sous leur roi Khomsabad Khlonlampong.

    Deux frères, Po Khun Bangklanghao et Po Khun Phameung (Po Khun était un titre de noblesse) arrachèrent Sukhothai aux Môns en 1239. Bangklanghao gouverna Sukhothai sous le nom de Sri Indrathit et fut le premier souverain de la dynastie Phra Ruang. Il agrandit son royaume aux cités voisines. À la fin de son règne en 1257, le royaume de Sukhothaï couvrait toute la haute vallée de la Chao Phraya.

     
    Inscription du roi Ramkhamhaeng.

    Po Khun Banmeaung et son frère Ramkhamhaeng (r. 1239-1317) agrandirent le royaume aux dépens des civilisations voisines. Pour la première fois, un état Thaï devenait un pouvoir dominant en Asie du Sud-Est. La tradition historique décrit l'expansion de Sukhothaï avec force détails, mais l'exactitude de ceux-ci est discutée. Dans le sud, Ramkamhaeng soumit le royaume de Supannabhum et Sri Thamnakorn (Tambralinga, dans la péninsule Malaise) et, par son intermédiaire, adopta le bouddhisme theravada comme religion d'État. Dans le nord, Ramkamhaeng fit payer tribut à Phrae et Luang Prabang.

    Ramkhamhaeng demanda aux moines de Sri Thamnakorn de propager le bouddhisme theravada à Sukhothaï. En 1283, il inventa l'alphabet thaï, figuré sur la fameuse « stèle de Ramkamhaeng » découverte par le roi Mongkut (Rama IV) 600 ans plus tard. Cette stèle représente un témoignage capital sur Sukhothaï à l'époque.

    Le gouvernement de Ramkhamhaeng est caractéristique de celui du royaume de Sukhothaï, un type monarchique patrocratique, où le roi est considéré comme le père et les sujets comme ses enfants. Ramkhamhaeng encouragea le commerce en déclarant : « Qui souhaite vendre des éléphants, qu'il le fasse. Qui souhaite vendre des chevaux, qu'il le fasse. »

    C'est aussi de cette époque que datent les premières relations avec la nouvelle dynastie Yuan et que Sukhothaï commença à envoyer des missions commerciales en Chine. Sukhothaï exportait des Sangkalok (littéralement, des poteries de la dynastie Song !). Ce fut la seule période où le Siam produisit des céramiques de style chinois.

    La puissance de Sukhothaï fut de courte durée. Après la mort de Ramkhamhaeng, les royaumes vassaux s'émancipèrent sous le règne de son fils Phaya Loethai (1298-1323). Ce furent d'abord la province d'Uttaradit dans le nord, puis les royaumes laotiens de Luang Prabang et Vientiane. En 1319, les Môns rompirent leur allégeance dans l'ouest et en 1321 le Lanna (fondé en 1259) s'empara de Tak, une des plus anciennes villes contrôlées par Sukhothaï. Dans le sud, la puissante cité de Suphanburi prit également son indépendance sous le règne de Loethai. Ainsi le royaume fut-il rapidement réduit à son ancienne puissance locale. Puis à partir de 1350, le nouveau royaume d'Ayutthaya ne cessa de gagner de la puissance. En 1378 ses armées envahirent Sukhothai et le roi Thammaracha II fut obligé de devenir son vassal.

    Royaume de Ayutthaya

    U Thong pour échapper à la menace d'une épidémie, déplace sa cour au sud dans la riche plaine inondable du fleuve Chao Phraya. Il fonde une nouvelle capitale sur une île du fleuve, Ayutthaya (Phra Nakhon Si Ayutthaya, พระนครศรีอยุธยา), du nom de la ville d’Ayodhya, en Inde du nord, ville de Rāma, héros de l'épopée du Ramayana. U Thong prend le nom royal de Ramathibodi (1350-1369).

     
    Ayutthaya (Siam), c. 1686 CE.

    Durant son règne, Ramathibodi tente d'unifier le royaume. En 1360, il déclare le Bouddhisme theravāda religion officielle d'Ayutthaya et invite des membres d'un sangha (communauté monastique bouddhiste) de Ceylan à établir un nouvel ordre religieux et à propager la foi parmi ses sujets. Il promulgue également un nouveau code légal, fondé sur le Dharmaśāstra (un texte légal hindou) et la coutume thaïe, fondement ensuite de la législation royale. Composée en pâli, langue indo-aryenne des textes du Theravada, elle avait force d’injonction divine. Complété par des arrêtés royaux, le code légal de Ramathibodi est demeuré en vigueur jusqu’à la fin du XIXe siècle.

    À la fin du XIVe siècle, Ayutthaya est considérée comme l'entité politique la plus puissante de l'Asie du Sud-Est. Dans les dernières années de son règne, Ramathibodi parvient à s'emparer d'Angkor. Son objectif était de sécuriser la frontière orientale du royaume en devançant les ambitions viêt sur les territoires khmers.

    Durant une bonne partie du XVe siècle, Ayutthaya va consacrer son énergie à la péninsule Malaise, où se trouvait Malacca, le port le plus important de l'Asie du Sud-Est. Malacca et les autres États malais au sud de l'ancien royaume de Tambralinga s'étaient progressivement convertis à l'islam au cours du XVe siècle. Les Thaïs échouèrent à soumettre Malacca, qui s'était mise sous la protection de la Chine.

    Ayutthaya réussit néanmoins à contrôler l'isthme de Kra, où venaient les marchands chinois en quête de produits de luxe très prisés en Chine.

     
    Ruines du temple Wat Chaiwatthanaram à Ayutthaya. Construit au XVIIe siècle, il a été incendié et pillé en 1767 par les troupes birmanes.

    À partir du XVIe siècle, le royaume d'Ayutthaya fut presque constamment en guerre contre la Birmanie (dynastie Taungû puis dynastie Konbaung) avec des fortunes diverses. Le roi birman Bayinnaung prit la ville en 1569, mais Ayutthaya reprit son indépendance dès 1584 et Naresuan lui redonna toute sa puissance : sous son règne (1590-1605), le royaume atteignit son expansion maximale. Il ne fut abattu que deux siècles plus tard par le roi birman Hsinbyushin (1767).

    Royaume de Thonburi

    Après plus de 400 ans de puissance, en 1767, le royaume d'Ayutthaya est conquis par les armées birmanes, sa capitale incendiée et son territoire démembré. Le général Taksin parvient à réunifier le Siam à partir de sa nouvelle capitale de Thonburi et se fait proclamer roi en 1769.

    Cependant, le roi Taksin est déclaré fou, dépossédé de son titre, emprisonné et exécuté en 1782. Le général Chakri lui succède en 1782, premier roi de la nouvelle dynastie Chakri. La même année, il fonde une nouvelle capitale, Bangkok, sur la rive de la Chao Phraya, en face de Thonburi.

    Royaume de Rattanakosin
     
    Wat Phra Kaew, architecture de la période Rattanakosin

    Après la victoire des Anglais sur le royaume birman d'Ava en 1826, les héritiers de Rama I s'inquiètent de la menace du colonialisme européen. La première reconnaissance thaïe d’une puissance coloniale dans la région est formalisée par la signature d'un traité d'amitié et de commerce avec le Royaume-Uni en 1826, le traité Burney.

    En 1833, les États-Unis inaugurent des échanges diplomatiques avec le Siam. Cependant, c’est pendant les règnes de Mongkut (Rama IV) et de son fils le roi Chulalongkorn (Rama V) que la Thaïlande se rapproche fermement des puissances occidentales. Les Thaï attribuent aux qualités diplomatiques de ces monarques et aux réformes modernistes de leurs gouvernements le fait que le Siam est le seul pays d'Asie du Sud-Est à avoir échappé à la colonisation.

    Progressivement, au XIXe siècle, le Siam recule face à deux puissances européennes : le Royaume-Uni et la France. Ces deux puissances grignotent le pays, à la fois territorialement sur ses marges, et dans sa souveraineté.

    La France, en 1873 et 1883, intervient deux fois pour mettre fin à la piraterie des Pavillons noirs dans le Tonkin, théoriquement sous protectorat siamois. En réaction, le Siam occupe Luang Prabang en 1883, mais ne peut empêcher l’installation d’un vice-consulat français dans cette ville en 1886 (Auguste Pavie), ni l’annexion en 1888 de 72 cantons par la France.

     
    «Le loup français et l'agneau siamois», le loup français affamé regardant menaçant le doux agneau siamois (thaï) de l'autre côté du Mékong.

    En 1893, plusieurs incidents opposent le Siam et la France : soit celle-ci les provoque, soit elle en exagère l'importance, faisant ainsi monter la pression, jusqu’à l’envoi illégal de deux canonnières à l’embouchure de la Chao Phraya, que leurs capitaines annoncent leur intention de remonter jusqu’à Bangkok. Le Siam se met en tort en ouvrant le feu : le casus belli est saisi par Pavie, résident français à Bangkok ce qui déclenche la guerre franco-siamoise de 1893. Il exige l’abandon de la rive orientale du Mékong ; un blocus est mis en place à l’embouchure du Chao Phraya. Le Siam cède et la France ajoute à ses exigences une zone démilitarisée large de 25 km le long de la rive occidentale du Mékong, plus les provinces de Battambang et de Siem Reap. La ville de Chanthaburi est occupée par une garnison française (traité signé le 3 octobre 1893).

    Le 13 février 1904, la France annexe Luang Prabang et Champassak.

    Du côté anglais, des provinces sont réunies à la Birmanie. Le chemin de fer vers Singapour est concédé en exclusivité à une société britannique. Le Royaume-Uni obtient de plus l’assurance qu’aucun canal ne sera percé dans l'isthme de Kra.

    Le traité anglo-siamois de 1909 établit la frontière moderne entre le Siam et la Malaisie britannique. Le Siam doit céder à l’Angleterre les états malais de Kedah, Kelantan, Perlis et Terengganu, jusque-là ses vassaux et qui deviennent protectorats britanniques. La suzeraineté thaïe est maintenue sur le royaume de Patani (divisé depuis pour donner les provinces de Pattani, Yala, Narathiwat) et le district de Setul, détaché du Kedah (et devenu depuis la province de Satun).

    Une série de traités avec la France a fixé la frontière orientale présente du pays avec le Laos et le Cambodge, le Siam plus tôt avait fait des réclamations et dans une certaine mesure contrôlé ces deux territoires.

    Au total, le Siam a perdu 456 000 km² durant le règne de Chulalongkorn.

    Monarchie parlementaire

    Le 24 juin 1932, une révolution de palais, qui dura 3 heures, met fin à la monarchie absolue. La « révolution de 1932 », comme elle est nommée, a été menée par un groupe d’une centaine de personnes, le « Parti du Peuple (en) », composé à parts égales d’officiers commandés par Plaek Phibunsongkhram et de civils dirigés par Pridi Phonmayong[3].

    En décembre 1938, le maréchal Pibul Songgram devient Premier ministre. Le pays prend le nom de Thaïlande. Son régime militariste et ultranationaliste est aligné sur le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale[4]. Pibul Songgram se retire du gouvernement à l'approche de la capitulation du Japon, mais il reprend le pouvoir en 1947 et le conserve jusqu'en 1957[5].

    Depuis lors, l'équilibre entre le pouvoir royal, l'armée et le camp démocratique reste précaire, et ce sont ainsi pas moins de 20 coups d'État qui ont été tentés ou réussis par les forces armées jusqu'à la première décennie du XXIe siècle[6]. Ces coups d'État ont également permis à la royauté de reprendre une grande part de son pouvoir perdu. La mesure la plus significative a été la restauration du « crime de lèse-majesté », lequel permet au pouvoir de condamner un opposant politique, un journaliste, ou quiconque, sur la simple accusation d'atteinte à l'image du roi ou de son entourage.

    Histoire contemporaine Crises politiques et coups d’État

    En 1972, des centaines de paysans, peut-être plus de 3 000, soupçonnés de soutenir la rébellion communiste, sont massacrés par les forces armées dans la province du Phattalung, dans le Sud de la Thaïlande. Jusqu'alors, les suspects communistes arrêtés par l'armée étaient habituellement abattus et leurs corps laissés sur place. Cette fois-ci, la méthode des « barils rouges » a été introduite pour éliminer toute preuve possible. Les suspects ont été frappés jusqu'à être rendu semi-conscients, avant d'être jetés dans des barils contenant de l'essence et brûlés vifs[7].

    En 1973, des manifestations essentiellement menées par des étudiants et soutenues par des centaines de milliers de citoyens à Bangkok aboutissent au départ du dictateur militaire Thanom Kittikhachon, au prix de quelque 70 manifestants tués[8] (peut-être près de 300 tués[9]), et la Thaïlande s'ouvre à l'une des rares périodes démocratiques de son histoire[10]. Celle-ci prend fin trois ans plus tard : le 6 octobre 1976, à Bangkok, des militants d’extrême droite ultraroyalistes, appuyés par la police et par l’armée, ouvrent le feu sur une manifestation d'étudiants de gauche. Les manifestants qui tentent de s’enfuir à la nage, par le fleuve Chao Phraya, sont abattus. Ceux qui se rendent sont battus, certains à mort, et d’autres brûlés vifs. Plusieurs jeunes filles sont violées puis tuées. Les autorités font état de 46 morts, mais le bilan réel pourrait être d'une centaine de tués. Le même jour, l'armée conduit un putsch, avec l’assentiment du roi[10].

    Années 1990

    En 1997 est adoptée la première constitution thaïlandaise.

    Comme les autres pays asiatiques, la Thaïlande bénéficie au début des années 1990 d'un afflux massif de capitaux étrangers[11] qui se retirent ensuite, déstabilisant la monnaie puis l'économie de la Thaïlande et de ces pays[12].

    XXIe siècle
     
    Manifestation à Bangkok en Thaïlande le 18 juillet 2020 contre le premier ministre Prayut Chan-o-cha et les réformes de la monarchie.

    Les provinces touristiques du sud du pays sont ravagées par le tsunami du 26 décembre 2004.

    Chemises jaunes contre chemises rouges
     
    Chemises rouges, protestation en 2010

    Au cours des années 2000 et 2010, un camp dénommé les « chemises jaunes » (la couleur du jour du roi[13]) s'oppose aux « chemises rouges ». Les premières rassemblent surtout une élite urbaine, conservatrice, hostile à la démocratie dite « à l’occidentale » et fervente partisane de la monarchie. Elles soutiennent le Parti démocrate et l'armée. Les secondes représentent essentiellement les classes les moins aisées, séduites par les mesures de lutte contre la pauvreté. Favorables au maintien de la démocratie et de moins en moins favorables à la monarchie, elles soutiennent le parti Thai rak Thai devenu en 2008 le Pheu Thai dominé par la famille Shinawatra et qui remporte toutes les élections depuis 2001[6].

    Un coup d'État a eu lieu le 19 septembre 2006, alors que le Premier ministre Thaksin Shinawatra était à New York, à l’occasion de l'Assemblée générale des Nations unies. L'armée a pris le pouvoir. Moins d'une semaine après la prise de pouvoir, l'armée déclare l'« état d’urgence généralisé ». Dès lors, celui-ci se retrouve appliqué à l'ensemble du pays et non plus seulement aux trois provinces musulmanes du sud.

     
    Le président Poutine avec le Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra avant le début du sommet de l'APEC 2003

    Des blindés ont entouré les bureaux du gouvernement à Bangkok et les militaires ont pris le contrôle des chaînes de télévision, avant d'annoncer l'instauration d'une autorité provisoire fidèle au roi de Thaïlande. Le premier ministre Thaksin Shinawatra déchu s'est réfugié à Londres où il possède une résidence secondaire. Surayut Chulanon, ancien commandant en chef de l'armée, a été investi en qualité de premier ministre par le roi de Thaïlande. Si son gouvernement ne comporte que deux anciens militaires, sur vingt-six ministres, il est sous le contrôle absolu des généraux de l'état-major. Le gouvernement provisoire a soumis au référendum un projet de Constitution anti-démocratique visant à limiter le pouvoir des élus au profit de l’armée. Approuvé à hauteur de 56,69 %, il a mené à la tenue d’élections législatives pour le 23 décembre 2007 à la suite desquelles le Parti du pouvoir du peuple (PPP), issu du Thai rak Thai de Thaksin a obtenu 232 sièges sur 480, à la déception des putschistes. Samak Sunthorawet, chef du PPP, a été élu Premier ministre par les députés (contre Aphisit Wetchachiwa, le leader du Parti démocrate soutenu par les généraux), a formé un gouvernement. Le 18 décembre 2008, un gouvernement dominé par le Parti démocrate et soutenu par les généraux a été désigné par le Parlement avec Abhisit Vejjajiva comme Premier ministre.

    Les luttes entre les « jaunes » et les « rouges » (partis politiques majeurs) bloquent le pays et en particulier la capitale de 15 millions d'habitants, Bangkok pendant des mois en 2010 et entre 2013 et 2015, avec de très fortes manifestations de rue et des violences[14].

     
    Yingluck Shinawatra, Elle est la première femme à être devenue premier ministre en Thaïlande.

    En juillet 2011, la sœur cadette de Thaksin, Yingluck Shinawatra, a été élue avec une majorité écrasante. Elle est la première femme qui est devenue premier ministre en Thaïlande. Elle a été destituée le 7 mai 2014 par la Cour constitutionnelle de Thaïlande, sous la pression de la junte militaire dirigée par le général Prayut Chan-o-cha.

    Le 23 janvier 2015, le gouvernement formé par la junte militaire a condamné Yingluck Shinawatra à 5 ans d'inéligibilité prétextant son plan de subvention coûteux aux riziculteurs. Le 20 mai 2014, l'armée instaure la loi martiale et la censure sur le territoire thaïlandais. Le coup d'État intervient le 22 mai par la voix du général Prayuth Chan-ocha, lorsqu'il annonce que les forces armées prennent le pouvoir « Pour que le pays revienne à la normale » et afin de « restaurer l'ordre et lancer des réformes »[15]. Plusieurs dizaines d’intellectuels, journalistes et militants sont détenus dans des camps militaires pour avoir enfreint la loi martiale dans les semaines qui suivent son adoption[16]. Toute critique à l'égard du Chef du gouvernement autoproclamé Prayut Chan-o-cha, de sa politique ou de ses proches est considérée, par ricochet, comme une atteinte au roi, et est punissable de 3 à 15 ans de prison comme tout autre crime de lèse-majesté[réf. nécessaire]. Cette mesure avait permis l'emprisonnement de nombreux opposants durant la période trouble des cinq années qui avaient suivi l'éviction du Premier ministre Thaksin Shinawatra par le coup d'État de septembre 2006. La dictature au pouvoir organise aujourd'hui une lutte acharnée et féroce à toute forme d'opposition, et a déjà bloqué des milliers de sites internet sur son territoire.

    En octobre 2016, Rama X devient le nouveau roi de Thaïlande.

    Actuellement, la société thaïlandaise est clivée entre les partisans de Yingluck Shinawatra, principalement des riziculteurs et les pauvres, et les élites de Bangkok, dont les généraux au pouvoir, qui les exècrent comme de « dangereux populistes »[17] Héritiers de la mouvance communiste, les membres du mouvement républicain thaïlandais ont pour la plupart rejoint les Chemises rouges dans les années 2000 pour s’opposer au régime militaire. Le républicanisme est considéré comme un crime de lèse-majesté et est passible de quinze ans de prison. Des militants républicains réfugiés au Laos sont assassinés par les autorités thaïlandaises[18].

    Conflits dans le sud de la Thaïlande

    Les provinces du sud, l’ancien royaume de Patani, sont majoritairement musulmanes et secouées par des violences interreligieuses et séparatistes depuis les années 1970. Entre janvier 2004 et juin 2009, ces tensions ont fait 3 700 morts[19]. 87 musulmans sont morts le 25 octobre 2004 après une manifestation dans la province de Narathiwat (« massacre de Tak Bai »). Six mois plus tôt, au cours de la tuerie de la mosquée de Krue Se (en) 32 « rebelles » avaient été tués par les forces de l’ordre.

    Le 19 juillet 2005, le gouvernement thaïlandais impose l’état d’urgence dans le sud du pays pour rétablir la sécurité : des « rebelles » lancent des cocktails Molotov sur les bâtiments publics et des bonzes sont assassinés. Le 18 février 2007, une série d’attentats et d’incendies fait quatre morts et 49 blessés dans les provinces méridionales[20].

    Le 25 octobre 2011, une série d’attentats fait trois morts et plusieurs dizaines de blessés dans la ville de Yala[21].

    Le conflit a fait plus de 7 000 morts entre 2004 et 2009. Des milliers de personnes suspectées d’être en rapport avec l’insurrection musulmane ont été emprisonnées, souvent en vertu de lois d’exception imposées à la région. Plusieurs ONG ont accusé les forces de sécurité de monter de toutes pièces des accusations contre des musulmans[22].

    ↑ a et b (en) Chris Baker et Pasuk Phongpaichit, A History of Thailand, Cambridge, Cambridge University Press, 2005, 301 p. (ISBN 978-0-521-01647-6 et 0-521-01647-9, lire en ligne) Hugues Tertrais, L'Asie pacifique au XXe siècle, Armand Colin, 25 mars 2015 (ISBN 978-2-200-60105-8, lire en ligne), chap. 4, ch. 1.2 « 1932 : de la monarchie absolue à la dictature », sur thailande-fr.com, 27 juillet 2009. https://www.monde-diplomatique.fr/mav/134/PIRONET/51227 https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Luang_Pibul_Songgram/183303 ↑ a et b Loi martiale en Thaïlande : l’armée déployée à Bangkok, les médias censurés, Nouvel Observateur, mis en ligne et consulté le 20 mai 2014 Matthew Zipple. Thailand's Red Drum Murders Through an Analysis of Declassified Documents, 2014 Adrien Le Gal, « Le coup d’État, une spécialité thaïlandaise (1971 : l'armée tente de reprendre le contrôle) », sur lemonde.fr, 03 juin 2014 (mis à jour le 18 mars 2019) Sylvia Cattori et Jean Cattori, Asie du Sud-Est : l'enjeu thaïlandais (Préface de Jean Ziegler), Paris, L'Harmattan, 1979, 256 p. (ISBN 2-85802-116-3, lire en ligne), Première partie : une société déséquilibrée ; Chapitre 1 : les dix jours qui ébranlèrent la Thaïlande pages 20 à 24 ↑ a et b « Thaïlande : Thammasat, le massacre oublié », Le Monde,‎ 6 octobre 2016 (lire en ligne) Pieter Van Dijk, « Flux financiers et marchés émergents en Asie », Revue d'économie financière, no 44 « Les systèmes financiers asiatiques »,‎ 1997, p. 159-178 (lire en ligne). « Globalisation in Question », Paul Hirst et Grahame Thompson, seconde édition, Cambridge, Polity Press (1999), p. 134-162. Dans la tradition culturelle thaïe, chaque jour de la semaine a une couleur déterminée : lundi, jaune ; mardi, rose ; mercredi, vert ; jeudi, orange ; vendredi, bleu ; samedi, violet ; dimanche, rouge. (en) Tourists warned as Thailand protests escalate into violent clashes with police, dailymail.co.uk, 2 décembre 2013 Coup d'État en Thaïlande: les leaders des manifestants arrêtés le figaro.fr, en ligne et consulté le 22 mai 2014 « Jaran Ditapichai «La Thaïlande est aujourd'hui une vraie dictature» », sur Libération.fr, 27 octobre 2014 (consulté le 8 juin 2019) « Thaïlande: le frère de l'ex-Première ministre exilée dénonce une "tyrannie" », sur L'Orient-Le Jour, 30 août 2017 « Thaïlande : le crime de lèse-majesté pourchassé jusqu’au Laos », sur Libération.fr, 14 février 2019 « Thaïlande. Tuerie dans une mosquée », sur Courrier international, 9 juin 2009 (consulté le 7 août 2019) « Thaïlande : quatre morts et 49 blessés dans une série d’attentats dans le sud », sur lemonde.fr, 18 février 2007. (en) Edward Mickolus, Terrorism, 2008-2012 : A Worldwide Chronology, McFarland, 26 février 2014, 344 p. (ISBN 978-0-7864-7763-0, lire en ligne) « Thaïlande : un juge critique le système judiciaire et se tire dessus en plein tribunal », La Presse,‎ 5 octobre 2019 (lire en ligne)
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