Saint-Malo

Saint-Malo est une commune française située en Bretagne, dans le département d'Ille-et-Vilaine, et le principal port de la côte nord de Bretagne. Le secteur touristique y est également très développé.

Préhistoire et Antiquité

L'histoire de Saint-Malo remonte à l'époque gauloise : les Coriosolites occupent en premier les lieux. Sous l'influence romaine, la ville de Corseul (dans les terres) se développe aux dépens de la cité d'Alet mais Alet demeure un port important au point qu'à la fin du IIIe siècle les Romains choisissent de le fortifier. À cette époque, face à Alet, l'île de la future Saint-Malo est encore inhabitée.

Lors du retrait de l'armée romaine (le 16 janvier 423), Alet subit de nombreuses attaques venues du Nord. C'est ensuite que saint Malo, venant de l'actuel Pays de Galles, s'installe sur le rocher qui prendra le nom de rocher de Saint-Malo en 541[1].

Moyen Âge

Alet continue de se développer jusqu'à la fin du premier millénaire où, après plusieurs attaques des Normands, la ville est durablement affaiblie. Au milieu de XIIe siècle, le siège épiscopal d'Alet est déplacé sur le rocher de Saint-Malo, mais on ne sait si l'arrivée de l'évêque précède ou suit la première urbanisation de Saint-Malo. Cet événement marque néanmoins la fin de la grandeur d'Alet. Désormais, la position stratégique du port est l'objet de conflits entre les ducs de Bretagne et les rois de France.[réf. souhaitée] Saint-Malo sera ainsi rattachée provisoirement au domaine royal de 1395 à 1415, reprise par le duc de Bretagne en 1415 au retour de l'armée ducale de la bataille d'Azincourt, puis à nouveau intégrée au domaine royal en 1488[2].

Époque moderne

Le 11 mars 1590, Saint-Malo proclame son indépendance au royaume de France et devient la République de Saint-Malo. L’épisode de quatre ans s’achèvera le 5 décembre 1594 avec la conversion au catholicisme du roi Henri IV, la ville revenant à l'issue de cette période dans le giron des rois de France[3].

C'est avec la découverte des Amériques et le développement des échanges commerciaux avec les Indes (premier navire négrier armé à Saint-Malo en 1669) que Saint-Malo prend son envol économique et s'enhardit considérablement. Les armateurs deviennent plus nombreux. on peut citer l'exemple de la Famille Robert. Des personnages de cette époque font la renommée de la ville, renommée dont le pic coincide avec le commerce de la Mer du Sud qui permet de ramener en Europe l'argent des mines péruviennes. Jacques Cartier découvre et explore le Canada, les corsaires harcèlent les marines marchandes et militaires ennemies, tels Duguay-Trouin, puis un peu plus tard Surcouf.

C’est la ville natale de Guy Le Gentil de la Barbinais, premier navigateur Français présumé à avoir fait un tour du monde de 1714 à 1717, et à avoir raconté ses aventures dans son Nouveau voyage autour du monde[4], publiée en 1728.

 Alfred Caravanniez, Monument à Surcouf (1902).

D'autres s'illustrent dans les sciences, tel Maupertuis, ou dans les lettres et la politique comme Chateaubriand. Modification du style de vie, les armateurs se font construire de belles demeures particulières appelées malouinières[5].

 Tombeau de Chateaubriand face à la mer sur le rocher du Grand Bé.

L'essor de Saint-Malo est affecté par la Révolution française qui ne l'épargne pas. L'épisode le plus dramatique fut la fusillade dans les dunes du Talard de 60 « contre-révolutionnaires » de l'armée vendéenne en décembre 1793. Le plus jeune avait 16 ans, le plus âgé 19.[réf. souhaitée]

 Saint-Malo, retour de Terre-Neuve

La pêche errante, la Grande Pêche, sur les bancs de Terre-Neuve se développe[6]. Le tourisme balnéaire commence très tôt (1er établissement de bains en 1838) ainsi que le tourisme littéraire et artistique avec la mise en place du tombeau de Chateaubriand sur l’îlot du Grand Bé.

Avec le départ d'environ 250 expéditions jusqu'en 1824, Saint-Malo fut le cinquième port négrier français, derrière Nantes, Le Havre, Bordeaux et La Rochelle. On estime à 80 000 le nombre d'esclaves transportés par les navires armés à Saint-Malo. Un des derniers armateurs à pratiquer le commerce triangulaire fut Robert Surcouf, alors même que cette activité était interdite depuis 1815[7],[8].

Époque contemporaine

Saint-Malo était alors une ville de garnison (le 47e régiment d'infanterie y était basé).

En 1925, la ville de Saint-Malo se dote de l'éclairage électrique[9].

 Piscine d'eau de mer de Bon-Secours à Saint-Malo

En 1936, la piscine d'eau de mer de la plage de Bon-Secours à Saint-Malo est construite sur les plans de Yves Hémar, l'architecte de la ville[10],[11],[Note 1].

Durant la Seconde Guerre mondiale, Saint-Malo et ses alentours sont fortifiés par les Allemands comme plusieurs ports de la façade Atlantique. La Festung (forteresse) Saint-Malo devient même comme toute la zone côtière d'accès restreint. Lors de la libération de la ville en août 1944, les points de résistance allemands sont bombardés par les Américains dont la cité intra-muros où, malgré des renseignements communiqués par des officiers de la Marine nationale française encore présents à Saint-Malo, ils pensent à tort que se trouve une importante garnison. Cette garnison allemande se trouve en réalité sur la cité d'Aleth. Ces bombardements et les incendies qu'ils déclenchent détruisent 80 % de la vieille ville. Les Allemands sur l'île de Cézembre résisteront encore pendant près d'un mois, ne se rendant qu'après un pilonnage terrestre, maritime et aérien intensif dont l'utilisation de bombes au napalm[12].

La reconstruction de la vieille ville se fait dans un style « historicisant » mais non « à l'identique » : les remparts n’ayant pas été détruits, la ville est reconstruite au sein de cet espace. Volonté étant de conserver autant que possible à la cité historique sa silhouette traditionnelle, les nouveaux édifices doivent adopter le style ancien. Quelques constructions en nombre limité, mais indispensables, font l’objet d’une reconstruction « à l’identique » grâce aux vieilles pierres récupérées, numérotées et réemployées (par le chanoine Julien Descottes notamment), ainsi qu'aux dessins de l'artiste lithographe Daniel Derveaux, réalisés avant 1944, qui furent mis à la disposition des architectes[13].

Saint-Malo est aujourd'hui un important centre touristique estival, également port de commerce, de pêche et de plaisance[14].

Des soldats américains tirant avec un canon M1 sur un blockhaus de l'île du Grand Bé tenu par la Wehrmacht, 1944. 
Des soldats américains tirant avec un canon M1 sur un blockhaus de l'île du Grand Bé tenu par la Wehrmacht, 1944.
Locomotive déraillée près de Saint-Malo. 
Locomotive déraillée près de Saint-Malo.
Cloche blindée avec les impacts d'obus à la cité d'Aleth. 
Cloche blindée avec les impacts d'obus à la cité d'Aleth.
Batterie côtière allemande de défense de la baie de Saint-Malo en 1944 
Batterie côtière allemande de défense de la baie de Saint-Malo en 1944
Bombardement du Grand-Bé par des Consolidated B-24 Liberator de la 8e Air Force. 
Bombardement du Grand-Bé par des Consolidated B-24 Liberator de la 8e Air Force.
Monument aux morts de la Seconde Guerre mondiale. 
Monument aux morts de la Seconde Guerre mondiale.
 La chaussée du Sillon par une marée de coefficient 106.
S. et J. Beaulieu, Saint-Malo et l'histoire, Éd. Marc-Aurèle, 1993, p. 3 à 9. Philippe Valode, L'histoire de France en 2 000 dates, 2011, p 232,. S. et J. Beaulieu, op. cit., p. 10 à 32. Voyage autour du Monde, par le Sieur Le Gentil de La Barbinais, publié en 1728, tome 1. S. et J. Beaulieu, op. cit., p. 32 à 73. Josse 2010, p. 141. « Trans-Atlantic Slave Trade - Database », sur slavevoyages.org (consulté le 5 février 2021). Saint-Malo au temps des négriers, KARTHALA Editions, 1er janvier 2001 (ISBN 978-2-8111-3489-1, lire en ligne). « Plages d'émeraude : Journal d'information balnéaires, touristiques et mondaines, "puis" journal balnéaire et mondain, "puis" gazette balnéaire, touristique et mondaine, a sea-side resort journal for tourists and people of fashion. Hebdomadaire en saison », sur Gallica, 16 août 1925 (consulté le 6 novembre 2019). Maÿlis Dudouet, « Saint-Malo. La Piscine d’eau de mer de Bon-Secours : 86 ans d’histoire », sur ouest-france.fr, 15 juillet 2022 (consulté le 16 juillet 2022). « Plage de Bon-Secours », sur saint-malo-tourisme.com (consulté le 16 juillet 2022). Gilles Foucqueron, Saint-Malo occupée, Saint-Malo libérée, Combourg, ATMCO, 1984, 174 p. (ISBN 2-9500304-0-8). Yves Duboys Fresney, « Interview de Daniel Derveaux sur Saint Malo pendant la guerre 39-45 », sur duboysfresney.fr, fin juillet 2001 (consulté le 26 août 2021). S. et J. Beaulieu, op. cit., p. 73 à 108.


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