Neuf-Brisach ([nœfbʁizak] ou [nøbʁiz...Lire la suite

Neuf-Brisach ([nœfbʁizak] ou [nøbʁizak]) est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

Le 7 juillet 2008, Neuf-Brisach, membre du réseau des sites majeurs de Vauban, est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO :

« Neuf-Brisach, ville créée ex nihilo en 1697 dans la plaine d’Alsace, après la perte de Vieux-Brisach au-delà du Rhin, est la seule et magnifique illustration du « troisième système » de Vauban. C’est Louis XIV lui-même qui, parmi les trois projets soumis par Vauban, choisit le plan octogonal qui est parvenu jusqu’à nous… »

— Réseau Vauban

Saint-Louis de Brisach

Entre 1671 et 1682, la Ville Neuve de Brisach ou ville Neuve Saint-Louis, plus connue sous le nom de ville de paille, est construite sur une île du Rhin, au niveau de Vieux-Brisach.

Les défenses sur le Rhin sont révisées ; le fort Saint-Jacques (sur l'île) ainsi que la demi-lune du bout des ponts (en rive gauche), sont profondément remaniés en 1675. Cette dernière prend le nom de fort Mortier. Sur l'île, une enceinte fortifiée (8 fronts bastionnés dotés de 8 bastions plats et 3 demi-lunes, plus 2 cavaliers) et 500 maisons ont été construites pour 1500 habitants. L'existence de la ville est éphémère (1682-1697), du fait de la défaite française à l'issue de la guerre de la Ligue d'Augsbourg. Le traité de Ryswick (1697), stipule en effet, la destruction de l’enceinte et des maisons qui commence l’année suivante pour s’achever en 1699. Au cours de cette démolition, les décombres sont transportés, via un canal creusé spécialement, jusqu'à Neuf-Brisach, autre ville nouvelle, qui est construite entre 1698 et 1702[1].

Seconde ville nouvelle

En 1697, les traités de Ryswick signés à Rijswijk, ville hollandaise des faubourgs de La Haye, mettent fin à la guerre de la Ligue d'Augsbourg entre Louis XIV et la Grande Alliance. La France perd la place forte de Brisach sur la rive allemande du Rhin. Afin de combler la perte de l'ancienne place forte, qui laisse un vide défensif entre Strasbourg et Mulhouse, Louis XIV décide de la construction d'une nouvelle ville fortifiée face à Brisach, située à une demi-lieue du Rhin, pour prévenir toute invasion d'outre-Rhin. Il en confie l'étude à ses architectes Vauban[2] et Jacques Tarade[3].

 Plan de la ville par Vauban. Bastions Vieux-Brisach et Neuf-Brisach 1700.

Louis XIV choisit, entre trois projets, une place forte au plan octogonal, avec huit tours bastionnées, couvertes d'autant de contre-gardes, outre les tenaillons, les grandes et petites demi-lunes et autres ouvrages.

 Document relatant la création de Neubrisac en 1699, extrait de « Médailles sur les principaux évènements du règne entier de Louis le Grand, avec des explications historiques » par « Académie des inscriptions et belles-lettres », 1723.

La construction débute le 18 octobre 1698 avec la pose de la première pierre, les fortifications de la nouvelle citadelle sont achevées en 1702. Un canal est spécialement creusé jusqu’aux Vosges pour acheminer le grès rose nécessaire à la construction. ; le 11 octobre 1731 a lieu la pose de la première pierre de l'église Royale Saint-Louis, achevée en 1736. La mairie est achevée en 1758.

 Plan-relief de la ville.

En dehors d'une alerte, en 1743[pourquoi ?], elle n'a pas joué de rôle majeur dans l'histoire, notamment si on compare son sort à celui de Huningue : après avoir été l'objet d'un blocus de 106 jours par les Autrichiens en 1814-1815, Neuf-Brisach est, du 1er septembre au 10 novembre 1870, assiégée pour la première fois. Sa garnison de 5 500 hommes et 108 canons enfermée dans des fortifications surannées s'oppose durant 33 jours aux troupes allemandes avant d'être obligée de capituler.
Si la ville est partiellement détruite par les bombardements, elle sera reconstruite. Devenue une place forte allemande, la ville verra ses fortifications largement modifiées à partir des années 1875 pour s'adapter aux nouvelles conditions de la guerre et réaliser le cœur de l'importante tête de pont allemande de Neuf-Brisach (Brückenkopf Neubreisach). Cette tête de pont équipée des matériels les plus modernes est un ensemble majeur des fortifications du Rhin supérieur.

Une ligne de chemin de fer est construite sur une partie des dehors murs.
Du fait de son enclavement dans les fortifications, la ville n'a pas de possibilité d'extension.
Sa garnison est dissoute en 1992.

Neuf-Brisach, dernière fortification construite ex nihilo par Vauban, est considérée comme l’aboutissement de son œuvre en matière d'architecture militaire. La ville sévèrement touchée par les bombardements américains de 1945 est aujourd’hui restaurée et, depuis juillet 2008, fait partie des douze fortifications majeures de Vauban qui sont classées au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Quelques dates :

En 1792, le général Favart d'Herbigny commandait la défense de Neuf-Brisach. En 1793, Jean-Antoine Louis fit libérer des officiers municipaux du village accusés d'avoir refusé d'obéir aux réquisitions militaires des deux pro-consuls d'Alsace, Saint-Just et Lebas. Le 4 octobre 1793, le général de division François-Joseph Offenstein (1760-1837) fut nommé commandant de la place de Neuf-Brisach en remplacement du général Gromard, suspendu. Entre 1815 et 1821, succédant au maréchal de camp, comte de Sabran (placé là en décembre 1814), le général de brigade Dermoncourt, acteur de l'échec du blocus de 1814-1815, commande la place La commune a été décorée le 11 novembre 1948 de la croix de guerre 1939-1945[4] avec étoile d'argent. 7 juillet 2008, inscription officielle au Patrimoine Mondial de l'UNESCO La commune a accueilli du 16 mars 1962 au 19 juin 1992 le 9e régiment du Génie au casernement Abbatucci.
« Saint-Louis-de-Brisach - Réseau des sites majeurs Vauban », sur sites-vauban.org (consulté le 17 avril 2023). Élisabeth Bonnefoi, Alsace, coups de cœur : Sites et monuments remarquables, spécialités, curiosités insolites, Rennes, Éditions Ouest France, 2015, 112 p. (ISBN 978-2-7373-6785-4), p. 14. La plate-forte de Neuf-Brisach : Cicatrices de guerre Communes décorées de la Croix de guerre 1939 - 1945
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