Morlaix

Morlaix (prononcé : /mɔʁlɛ/, est une commune française de Bretagne, située dans le nord-est du département du Finistère.

Elle est une sous-préfecture et par conséquent chef-lieu de l'arrondissement de Morlaix, dont elle est la commune la plus peuplée avec 14 845 habitants en 2019 (14 559 en 2017, alors chiffre le plus bas depuis 1936), ce qui la place au 6e rang départemental (derrière Guipavas), au 21e rang régional et au 657e rang na...Lire la suite

Morlaix (prononcé : /mɔʁlɛ/, est une commune française de Bretagne, située dans le nord-est du département du Finistère.

Elle est une sous-préfecture et par conséquent chef-lieu de l'arrondissement de Morlaix, dont elle est la commune la plus peuplée avec 14 845 habitants en 2019 (14 559 en 2017, alors chiffre le plus bas depuis 1936), ce qui la place au 6e rang départemental (derrière Guipavas), au 21e rang régional et au 657e rang national (hors Mayotte, ce dernier chiffre étant valable pour l'année 2017). Elle est au centre d'une aire d'attraction rassemblant 61 629 habitants (2019) et de la communauté d'agglomération Morlaix Communauté.

Située en retrait de la côte nord du Finistère, en fond de ria, cette ville-pont est souvent victime d'inondations (les dernières graves inondations sont survenues en 1974, 1995, 2013 et 2018) car elle est au confluent de deux rivières, le Queffleut et le Jarlot, qui forment le Dosenn (ou rivière de Morlaix) qui se jette dans la Manche, en baie de Morlaix. Elle fait partie du Trégor et du Léon, deux pays historiques délimités par le Dosenn. Ils sont séparés même en ville, comme en témoigne l'existence du quai de Tréguier et du quai du Léon. La ville est notamment connue pour son viaduc : construit au XIXe siècle en plein centre-ville, il lui vaut le surnom de « Cité du Viaduc ».[réf. nécessaire]

Ses habitants sont appelés les Morlaisiens et les Morlaisiennes.

Protohistoire

Entre le IVe et le IIIe millénaire av. J.-C., les hommes construisirent des cairns comme celui de Barnenez, non loin de Morlaix.

Antiquité

Morlaix fut à l'origine un oppidum gaulois, transformé ensuite en castrum romain, situé sur la colline du "Parc-au-Duc", qui domine la ria du Dossen et est située au sud-ouest du centre de la ville actuelle, dans la partie ouest de la presqu'île de confluence formée par le Jarlot et le Queffleuth. La ville, à l'époque un village fortifié sous le Bas-Empire romain, s'est développée initialement au pied de cet oppidum, au niveau du premier gué permettant de traverser le Queffleuth en remontant depuis la ria, dans un site doc de fond d'estuaire, un passage obligé comme l'atteste le croisement en ce point ds six voies romaines venant de Landerneau, Vorganium (Kerilien en Plounéventer), Saint-Pol-de-Léon, Lannion, Fanum Martis (Corseul) et Vorgium (Carhaix-Plouguer).

Moyen Âge

C'est vers l'an 1000 qu'un seigneur du Léon vient construire un château sur le site actuel de Morlaix, entre les rivières du Queffleuth et du Jarlot. Là, dans la presqu'île de confluence, naît un village à l'abri de la forteresse vivant principalement des activités liées à la pêche. Dès le XIe siècle, des moines venus de trois abbayes, celles de Saint-Mathieu de Fine-Terre, de Saint-Melaine de Rennes et de l'Abbaye de Marmoutier[1], fondent les premiers établissements religieux de la ville, des prieurés, qui ont donné naissance aux trois faubourgs respectifs de Saint-Mathieu (au sud-est, alors sur le territoire de Plourin), de Saint-Melaine (au nord-est, alors sur le territoire de Ploujean) et de Saint-Martin (à l'ouest, alors sur le territoire de Pleyber-Christ)[2],[3].

 Plan de Morlaix en 1636 (mais c'est aussi le plan de la ville médiévale) par François-Nicolas Baudot Dubuisson-Aubenay.

La ville devient très convoitée entre les seigneurs du Léon et les ducs de Bretagne. En 1179, le duc de Bretagne Geoffroy prononce le rattachement de Morlaix au domaine ducal. Le vicomte du Léon Guyomarch provoque un soulèvement dans la ville et la récupère en 1186. L'année suivante, Henri II Plantagenêt met le siège devant la ville et s'en empare. Le duc Jean Ier le Roux met fin à ces querelles en attribuant une rente de 80 livres par an à Hervé IV de Léon. La ville connaît un premier essor économique au XIIIe siècle, marqué notamment par la construction du couvent des Dominicains en 1236[4] et la fondation par le duc Jean II de la collégiale Notre-Dame du Mur le 12 août 1295 pour servir de chapelle au château. Le duc Jean Ier le Roux a racheté la ville à Hervé IV de Léon en 1275 contre une rente de 80 livres[3].

 Ex-voto de Notre-Dame-du-Mur (ce tableau anonyme du XVIe siècle montre une partie de la ville intra-muros).

La ville, alors fortifiée (mais les murailles étaient d'importance modeste, la défense de la ville reposant essentiellement sur les deux cours d'eau qui l'enserraient et servaient de douves naturelles), possède cinq portes d'accès : les portes de Notre-Dame (au nord), de l'Hospital (au nord-est), de la Prison (au sud-est), de Saint-Mathieu (au sud) et de Bourret (à l'ouest). Intra-muros, la rue principale est un axe orienté du nord-ouest au sud-est allant de la porte Notre-Dame à la porte Saint-Mathieu, dite alors rue des Nobles (actuelle rue du Mur), la seconde rue importante lui étant perpendiculaire, allant de la porte de l'Hospital à la porte du Bourret (rue du Pavé, actuelle rue Carnot). Une chute d'eau aménagée à la jonction des deux cours d'eau alimentait les moulins du Duc[2].

Morlaix est déjà une ville toilière au XIIe siècle : la confrérie de la Sainte-Trinité, qui regroupe les tisserands et marchands toiliers de la ville, est fondée en 1110 dans l'église Saint-Matthieu ; elle est transférée en 1295 dans l'église Notre-Dame-du-Mur[5], construite cette année-là, et jouissait de droits de préséance indiquant la place prépondérante qu'elle détenait dans la ville[6]. La Vierge ouvrante de Notre-Dame-du-Mur[7] fut commandée par cette puissante et riche confrérie au tout début du XVe siècle, qui disposait aussi dans cette église de la chapelle de la Trinité ornée d'un vitrail comportant leurs marques et insignes[8].

Pendant la guerre de Succession de Bretagne, en 1342, s'y déroule la bataille de Morlaix entre troupes françaises et anglaises.

Renaissance  Ouvroir du 8, Grand Rue (maison construite vers 1530)

Alors que la duchesse Anne vient d'accéder à la couronne ducale, elle se voit isolée dans sa propre cour, qui en sa grande majorité ne lui accorde pas confiance. Contrairement aux dispositions du traité du Verger signé en août 1488 par son père Louis XI et le duc de Bretagne François II (le père d'Anne, † dès septembre 1488), le roi de France Charles VIII envahit la Bretagne en janvier 1489. Des aides du roi Henri VII d'Angleterre débarquent donc à Morlaix pour aider la duchesse Anne en 1489, et elle se marie par procuration avec Maximilien d'Autriche en décembre 1490 à Rennes (formation d'un axe Angleterre-Habsbourg-Aragon-Castille contre la France). Mais finalement, Anne sera deux fois reine de France en épousant Charles VIII en décembre 1491 puis Louis XII en janvier 1499.

Lors d'un tour de Bretagne (qui différerait du Tro Breiz, pèlerinage traditionnel), la duchesse-reine de France Anne s'arrête à Morlaix et descend au couvent des Jacobins à l'été 1505 (sûrement le 4 septembre). Elle loge au couvent car le château doit être en réparation. Alors que la reine Anne fait son tour de Bretagne et remonte par le sud depuis Brest, la municipalité de Morlaix prépare l'entrée solennelle de la jeune reine. Cette entrée doit être l'occasion de somptueuses festivités. La ville organise alors l'édification d'un gigantesque arbre généalogique "vivant"[9]. Des figures représentaient la généalogie ancestrale et parfois mythique de la duchesse et reine. Au point culminant de cet arbre de Jessé, une femme incarnant la souveraine trônait. Cet arbre proclamait l'union entre le duché millénaire et le royaume de France, arborant des lys et des hermines, ce qui, d'après certains contemporains, ne manqua pas d'émouvoir la jeune femme[10]. Elle y aurait fait célébrer le mariage (ou les fiançailles) de Jean de Laval et de Françoise de Foix-Lautrec, une parente (la mère d'Anne était Marguerite de Foix-Navarre). À l'occasion, on offre à la duchesse une hermine avec un collier de perles. Un mouvement brusque de l'animal effraie la reine. Pierre de Rohan s'adresse à la reine en ses mots : "Que craignez-vous, Madame ? Ce sont vos armes !"[10].

Le roi François Ier, gendre de la duchesse-reine Anne, rendra également visite à la ville le 15 septembre 1518. En 1520, à la suite de l'échec de la rencontre du Camp du Drap d'Or, les relations entre les royaumes de France et d'Angleterre se dégradent et débouchent sur un rapprochement de cette dernière avec l'Espagne de Charles Quint. Ainsi, en 1522, une flotte anglaise attaque Cherbourg puis se dirige vers Morlaix où elle arrive début juillet. Le jour de l'attaque est choisi en fonction de la foire de Guingamp. Ainsi, tous les notables et surtout les soldats sont absents, laissant la ville sans défense. Une flotte de 60 navires, prévenue par un certain Latricle (lieutenant du capitaine de Morlaix), s'approche de la côte et débarque plusieurs centaines d'hommes déguisés en marchands pour ne pas éveiller la curiosité. La nuit venue, ils se dirigent vers la ville où ils ne rencontrent aucune résistance : une partie se dirige vers le château, une autre dans les faubourgs et une troisième reste cachée dans la forêt du Stivel. Dans le même temps, les navires remontent la rivière afin de débarquer directement des hommes dans la ville. Toutefois, ils sont bloqués par des arbres abattus dans le lit de la rivière. Ayant pris la ville, les Anglais se livrent au pillage, incendient les maisons et massacrent les habitants qui n'ont pu fuir. Le lendemain, prévenus par les habitants en fuite, les soldats de Guy XVI de Laval arrivent sur les lieux afin d'en chasser l'ennemi. Ce dernier, ayant découvert des victuailles et de nombreux fûts de vins, avait fêté la victoire toute la nuit et dormait, la plupart des soldats enivrés. Les Français massacrent tous les Anglais qu'ils trouvent, ces derniers offrant peu de résistance du fait des libations de la nuit précédente. À la suite de cet événement, il est décidé la construction du château du Taureau en baie de Morlaix[11] en 1544. La résistance des habitants de Morlaix est rapidement colportée en un héroïque fait d'armes, probablement exagéré par rapport à une réalité vraisemblablement moins sanglante que ce qu'en dit un chroniqueur affirmant que « le sang des envahisseurs jaillissait des fontaines ».

 La maison à pondalez du 9, Grand-Rue La maison dite de la duchesse Anne

Au début du XVIe siècle, autour de Morlaix, aussi bien en Léon qu'en Trégor, l'essor de la fabrication et de la vente des "crées", toiles de lin fort appréciées, notamment des Anglais, permit aux marchands morlaisiens de bâtir des fortunes colossales et facilita l'essor de la construction d'églises de style Beaumanoir, surtout défini par une façade à tour à court clocher ouvert, accolé d'une tourelle, et par un pignon à chevets multiples. De nombreux édifices religieux sont alors construits : la première pierre de l'église Saint-Melaine est posée en 1489, l'église Saint-Martin[12] est achevée en 1514, la reconstruction de l'église Saint-Mathieu, commencée en 1498, s'achève en 1593 ; l'église du couvent des Cordeliers à Cuburien est achevée en 1530.

Les grands marchands morlaisiens construisirent, dans la Grand Rue, des maisons à pans de bois à façade étroite en raison d'un parcellaire lanièré dû au plan de lotissement établi pour la reconstruction après l'incendie de 1522, « de hautes maisons à pignon sur rue avec une entrée et couloir latéral, une boutique et une arrière-salle en enfilade, puis une cour et, dans l'étroite parcelle, un second logis. Pour faire communiquer le tout, un jeu de passages latéraux dans la cour et un escalier à vis qui les commande dans un angle (…). L'escalier a un noyau central fait d'une seule pièce (10 à 12 mètres) que rythme à chaque niveau des statues de la Vierge ou des saints d'excellente facture (…) ». Une dizaine de maisons à pans de bois possédant ou ayant possédé un escalier à pondalez sont encore recensées de nos jours à Morlaix (elles étaient plus nombreuses à l'époque, beaucoup ayant été détruites par la suite) dont la maison du 9, Grand-Rue (qui sert de musée) et celle dite de la Duchesse-Anne, bâtie vers 1530, sont de beaux exemples de ces maisons dites « à pondalez »[13].

« Du XVe siècle au XVIIe siècle, Morlaix écrit (…) l'une des pages les plus originales de l'histoire patrimoniale européenne en inventant un nouveau concept d'habitat, la maison à pondalez, véritable manoir urbain destiné à accueillir les marchands étrangers venant acheter les toiles locales dénommées "crées". (…) [Ces] maisons (…) [sont] remarquables par leur escalier en bois sculpté, leurs galeries donnant sur un vaste volume ouvert du rez-de-chaussée à la toiture, chauffé par une cheminée monumentale. (…) D'autres constructions originales, comme celles du quartier des Lances [sont] composées d'un alignement de maisons à porches[14]. »

La plupart des marchands de Morlaix constructeurs de ces maisons appartiennent à la noblesse dormante[15], ce qui explique la présence d'écussons vierges, en attente d'être gravés, dans de nombreuses maisons à pondalez. Parmi eux, souvent issus de familles nobles de petite et moyenne extraction, Bernard Le Bihan, Hervé de Portzmoguer, François et Jean du Quélennec[16], Nicolas Coetanlem, Pierre L'Honoré, Jean de Kergus, etc. Ces maisons servent surtout à recevoir les marchands étrangers, leurs propriétaires préférant habiter dans des manoirs situés dans la campagne proche comme ceux de Kervézec en Garlan (François Rolland), de Coatserho[17] et de Suscinio en Ploujean, de Penanvern en Plourin, de Kervern en Guimaëc, etc.

L'escalier de la maison à pondalez dite de la Duchesse Anne 
L'escalier de la maison à pondalez dite de la Duchesse Anne
Détail de l'escalier de la maison à pondalez dite de la Duchesse Anne 
Détail de l'escalier de la maison à pondalez dite de la Duchesse Anne
Maison à pondalez dite de la Duchesse Anne, vue intérieure 
Maison à pondalez dite de la Duchesse Anne, vue intérieure
Statue de sainte Barbe (maison à pondalez du 9, Grand Rue) 
Statue de sainte Barbe (maison à pondalez du 9, Grand Rue)
Statue de saint Nicolas (maison à pondalez du 9, Grand Rue) 
Statue de saint Nicolas (maison à pondalez du 9, Grand Rue)

Le 12 mars 1534, pendant la messe à l'église Saint-Melaine, Alain Guézennec, un protestant, « arracha le corps de Jésus-Christ [une hostie] des mains du prêtre, le jeta par terre et le foula aux pieds, pour lequel crime il fut brûlé vif »[18].

Par lettres patentes du roi Charles IX, Morlaix est autorisée à élire un corps de ville avec un maire en 1561. Après avoir débarqué à Roscoff, Marie Stuart fait une entrée triomphale à Morlaix en 1548. Après avoir assisté à un Te Deum en la collégiale Notre-Dame du Mur, Marie Stuart se rend au couvent où elle loge. Le pont-levis qu'elle emprunte s'écroule sous le poids du carrosse et des chevaliers écossais.

Le duc de Mercœur vient en 1583 à Morlaix pour recevoir des bourgeois l'hommage au roi. Après l'assassinat du second duc de Guise, Mercœur se sépare du roi Henri IV, proclame la Sainte Union et s'allie avec le gouverneur de la ville : Alexandre de Kergariou, qui avait été nommé à ce poste par le roi Henri III le 18 juillet 1586[19]. Les ligueurs y règnent en maîtres. Mais la ville ne soutient pas les ligueurs qui se retrouvent obligés de prendre le château à la vue du renfort militaire français. Le maréchal d'Aumont vient alors en 1594 et assiège le château. Il fera porter sur la tour Saint-Matthieu des canons pour attaquer le château. Un membre de la communauté des orfèvres de Morlaix ouvre alors les portes pour faire entrer les soldats, évitant la destruction de la ville[20]. C'est sous Pierre de Boiséon[21], gouverneur de Morlaix au début du XVIIe siècle, que commence la démolition du château ; les remparts, laissés à l'abandon au cours de ce même siècle, disparaissent progressivement et la démolition des portes de la ville est décidée le 14 mars 1687[22].

Morlaix au Moyen Âge a fait l'objet d'un article de l'historien Jean-Pierre Leguay[23].

Du XVIIe siècle au XVIIIe siècle  Timbre du bureau des toiles de Morlaix (fin du XVIIe siècle) Dessin en perspective de la ville de Morlaix au milieu du XVIIIe siècle par Christophe-Paul de Robien

Après les guerres de religion, Morlaix profite pleinement de l'apogée du commerce de la toile de lin (les crées du Léon notamment, au XVIIe siècle[24], l'apogée se situant vers 1680 avec une production annuelle d'environ 66 000 pièces, avant de diminuer ensuite[25]. La ville est le principal port d'exportation des toiles de lin de Basse-Bretagne vers l'Angleterre et de nombreux marchands britanniques s'installent sur ses quais[26]. Il exporte aussi du papier produit également dans son arrière-pays et importe principalement du vin ; Charles Colbert de Croissy écrit en 1665 : « Le commerce de lad[ite] ville est assez considérable, et se fait tant des vins qu'ils tirent de Gascogne et autres lieux pour l'usage et la consommation du pays (…), plus le commerce des cuirs qui s'apprestent et se débitent dans le pais, comme aussi le commerce des chevaux, et enfin celluy des toiles qui est le plus considérable »[27]. Mais, en raison des difficultés de navigation sur le Dossen, le trafic a déjà tendance à migrer en direction de ses avant-ports, Saint-Pol-de-Léon et surtout Roscoff[28].

 La maison Pénanault L'hôtel particulier de François du Parc

À partir de 1620 environ, les nobles marchands de Morlaix ne construisent plus de maisons à pondalez, mais des maisons en pierre à façade-rideau (une vingtaine subsistent, notamment rue Longue-de-Bourret et place des Otages), ainsi que des hôtels particuliers totalement en pierre comme la maison Pénanault[29] et l'hôtel de François du Parc[30] construit en schiste bleu et granite[2],[3].

Les bourgeois de la ville ne manquaient pas une occasion de s'amuser, comme à l'arrivée le lundi 10 novembre 1624 du duc de Vendôme, fils de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées.

En 1675, les bourgeois de Morlaix ont craint d'être attaqués par les paysans de la région de Carhaix pendant la Révolte des Bonnets rouges ou Révolte du Papier timbré. La fabrication et commercialisation des toiles de lin atteint un pic vers 1687[31], avant que cette industrie ne décline, notamment du fait que les clients Anglais désertent les quais de la ville lors des guerres de Louis XIV[32].

Morlaix est une ville d'orfèvres ; en 1754, il s'agit de la plus importante communauté d'orfèvres de Bretagne[20]. Jehan Grahant, François Lapous (père puis fils), Guillaume Desboys, Guillaume Floch, Thomas Maillard, Claude Barbe Guillou (veuve) ou Jean-Pierre Le Goff ont été identifiés comme ayant fabriqué des pièces présentes dans le trésor de Saint-Jean-du-Doigt[33],[34] ou du trésor de Locarn[35].

Pendant la première moitié du XVIIIe siècle, Morlaix vit sa prospérité renaître après la guerre de Succession d'Espagne. La longue paix que donna le ministère du cardinal Fleury permit à Morlaix de tisser des liens avec des pays étrangers. Pourtant la misère reste grande pour le peuple. Après la guerre de Sept Ans, le commerce et le travail régnaient à nouveau. Mais le port de Morlaix entre progressivement en décadence : les navires, dont le tonnage augmente, ne peuvent plus remonter la rivière de Morlaic et son arrière-pays est durement touché par la crise de l'industrie des toiles en raison des mesures de rétorsion anglaises à la politique mercantiliste menée alors par la France, inspirée du colbertisme ; de 46 000 pièces en 1742, le nombre d'arrivées de « créées » à Morlaix, destinées à être exportées, passe à 20 500 pièces en 1788, la crise touchant principalement les paroisses toilières les plus éloignées de Morlaix, comme Sizun[36].

En mars 1772, le subdélégué de Morlaix écrit : « Quoique l'expérience ait assez prouvé que dans la maladie qui règne [il s'agit, semble-t-il, de la fièvre typhoïde] l'usage du vin et de l'eau-de-vie donné la mort, ou éloigné la guérison, il n'est presque pas possible d'engager les paysans à s'en abstenir »[37].

Selon Jacques Cambry « sur 50 moulins à papier établis dans le Finistère, il y en avait 45 près de Morlaix ; leurs produits se vendaient avant 1790 (…) en grande partie dans la Hollande et dans le Portugal ; il n'y a pas à présent plus de 25 moulins dans le district ».

Révolution française

Au début de la Révolution française, des Sociétés des amis de la Constitution ou populaires se créent partout. Armand Joseph Dubernad, ancien député du Tiers à Rennes et maire de Morlaix, est le cofondateur du premier club jacobin de Bretagne en 1790 avec Jean-Jacques Bouestard de la Touche. Morlaix devient chef-lieu de district.

En avril 1791 la fermeture de la Manufacture des tabacs de Morlaix en raison de la politique de libéralisme économique alors décidée entre des révoltes des ouvriers licenciés, énergiquement réprimées par la Garde nationale.

Entre juin et décembre 1792, la municipalité dirigée par Jean-Nicolas Baudier est favorable aux Montagnards ; 76 suspects sont arrêtés, souvent des personnalités patriotes pourtant reconnues comme l'ancien député de Morlaix aux États généraux Mazurier de Pennanec'h[38].

Le XIXe siècle La destruction d'une partie du patrimoine

« Naguère on citait l'église Notre-Dame-du-Mur, à Morlaix, comme l'une des merveilles de la Bretagne. Son clocher avec sa flèche de pierre rivalisant avec celui du Creizker. (…) », a écrit Prosper Mérimée[39]. La nef et le chevet de l'église Notre-Dame-du-Mur, laquelle avait été transformée en temple de la Raison pendant la Révolution française, furent vendus en 1805 afin de servir de carrière de pierres. Les travaux de démolition entraînèrent l'effondrement de la tour du clocher l'année suivante. Les halles en bois, qui dataient initialement du Moyen Âge, même si elles avaient été reconstruites sous le règne de Charles IX, furent démolies en 1865, remplacées par des halles métalliques, elles-mêmes démolies en 1971 et remplacées par un parking (actuelle place Allende)[2].

Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, la plupart des maisons à pans de bois de Morlaix sont détruites ; certains éléments de leur patrimoine sont victimes de l'elginisme comme l'escalier à pondalez du 14, Grand-Rue, remonté d'abord dans une boutique de Dinard avant d'être racheté par le Musée d'Art de Saint-Louis, ou celui du 15, Grand-Rue, racheté par un marchand d'art anglais qui en fit don au Victoria and Albert Museum ; la démolition de certaines maisons du patrimoine morlaisien se poursuit pendant la première moitié du XXe siècle, provoquant un véritable « désastre patrimonial »[2],[3].

Dessins représentant Morlaix vers le milieu du XIXe siècle
Auguste Mayer : La Porte Bourrette [en fait la Porte Bourret] (dessin de 1845-1846) 
Auguste Mayer : La Porte Bourrette [en fait la Porte Bourret] (dessin de 1845-1846)
Auguste Mayer : L'ancien hôtel de ville de Morlaix (dessin de 1845-1846) 
Auguste Mayer : L'ancien hôtel de ville de Morlaix (dessin de 1845-1846)
Auguste Mayer : La rue Noble (dessin de 1845-1846) 
Auguste Mayer : La rue Noble (dessin de 1845-1846)
Auguste Mayer : Le pavé à Morlaix (dessin de 1845-1846) 
Auguste Mayer : Le pavé à Morlaix (dessin de 1845-1846)
Eugène Cicéri : Une rue (dessin de 1845-1846) 
Eugène Cicéri : Une rue (dessin de 1845-1846)
Eugène Cicéri : Morlaix (dessin de 1845-1846) 1 
Eugène Cicéri : Morlaix (dessin de 1845-1846) 1
Eugène Cicéri : Morlaix (dessin de 1845-1846) 2 
Eugène Cicéri : Morlaix (dessin de 1845-1846) 2
Félix Benoist : Le viaduc du chemin de fer et le fond du port (dessin de 1865) 
Félix Benoist : Le viaduc du chemin de fer et le fond du port (dessin de 1865)

Le viaduc de Morlaix voit sa première pierre posée le 21 juillet 1861. Sa construction se finit en 1864. La libération des maisons nécessaires à sa construction entraîne la démolition de la plupart des maisons à pondalez et à porche (maisons sur pilotis et hautes de trois ou quatre étages situées le long du port) du quartier des Lances, les maisons subsistantes étant démolies entre 1880 et 1907, la dernière en 1969[40].

Maisons du quartier des Lances à Morlaix avant leur destruction 
Maisons du quartier des Lances à Morlaix avant leur destruction
Intérieur d'une maison du quartier des Lances à Morlaix (dessin d'Alfred Guesdon datant de 1833) 
Intérieur d'une maison du quartier des Lances à Morlaix (dessin d'Alfred Guesdon datant de 1833)
Morlaix et son viaduc (photo J. Duclos) en 1873… 
Morlaix et son viaduc (photo J. Duclos) en 1873…
… et dans les années 1910 
… et dans les années 1910
Vue vers le quartier Sainte Melaine, à la même époque. 
Vue vers le quartier Sainte Melaine, à la même époque.
Léon Lhermitte : Sortie de l'Église Sainte-Melaine à Morlaix (1875) 
Léon Lhermitte : Sortie de l'Église Sainte-Melaine à Morlaix (1875)
Les autres faits du XIXe siècle  Façade septentrionale de la cour d'honneur de la Manufacture des tabacs de Morlaix.

La Manufacture des tabacs de Morlaix est l'une des plus anciennes de France. Elle existait déjà en 1689.

La Manufacture des tabacs de Morlaix : gravure datant du XVIIIe siècle. 
La Manufacture des tabacs de Morlaix : gravure datant du XVIIIe siècle.
La sortie des cigarières de la Manufacture des tabacs de Morlaix (carte postale, vers 1900). 
La sortie des cigarières de la Manufacture des tabacs de Morlaix (carte postale, vers 1900).

L'épidémie de choléra de 1832 fit de nombreuses victimes à Morlaix, dont le maire Gustave Rivoallan ; la ville fut la plus touchée du Finistère avec 70 cas pour 1 000 habitants ; 65 % des victimes furent des femmes[41].

La « Compagnie des paquebots à vapeur du Finistère » est créée en 1839 par Édouard Corbière et quelques amis. Le voyage inaugural du Le Morlaisien, un bateau en bois muni d'une roue à aubes, eut lieu le 10 juillet 1839[42]. Assurant la liaison entre Le Havre et Morlaix et exportant des produits alimentaires, cette compagnie achemina aussi vers Le Havre, Rouen et l'agglomération parisienne de nombreux émigrés Léonards et Trégorrois, à bord du Le Morlaisien, puis du Finistère, et, à partir de 1867 du Morlaix. Édouard Corbière en fut l'un des administrateurs, puis le directeur, jusqu'à sa mort. Cette ligne maritime Morlaix-Le Havre subsista jusqu'en 1907, année de sa fermeture en raison de la concurrence du rail. Charles Le Goffic a décrit la vie difficile des émigrés bretons du Havre sans son roman La Payse[43].

Le pourcentage de conscrits illettrés à Morlaix entre 1858 et 1867 est de 32 %[44].

La troisième compagnie (Morlaix) du 4e bataillon de mobiles du Finistère participa le 29 novembre 1870 au combat de l'Haÿ lors du Siège de Paris pendant la Guerre franco-allemande de 1870[45].

Yan Combot, qui avait assassiné le 21 mai 1892 Françoise Jaffré et sa fille Jeannie Tanguy, condamné à mort, sa grâce refusée, est guillotiné à Morlaix, place Saint-Nicolas, en 1893 ; ce fut la dernière exécution qui eût lieu à Morlaix. Une gwerz fut composée en cette circonstance[46].

Le XXe siècle La Belle Époque

En 1883, Ferdinand Foch achète le manoir de Traon Feunteniou, qui restera propriété de la famille Foch jusqu'en 1981[47].

 Le port de Morlaix au début du XXe siècle vu du viaduc ferroviaire : le bassin à flot et la place Thiers.

Plusieurs lithographies d'Albert Robida, publiées dans La vieille France, Bretagne[48] illustrent Morlaix vers 1900 :

Morlaix : l'église Saint-Melaine et le viaduc. 
Morlaix : l'église Saint-Melaine et le viaduc.
Morlaix : l'ancienne Porte des vignes. 
Morlaix : l'ancienne Porte des vignes.
Morlaix : la maison de la duchesse Anne. 
Morlaix : la maison de la duchesse Anne.
Morlaix : la Venelle au son. 
Morlaix : la Venelle au son.
Morlaix : intérieur de maison (maison à pondalez). 
Morlaix : intérieur de maison (maison à pondalez).
La Première Guerre mondiale

602 Morlaisiens sont morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Leur liste peut être consultée sur un site Internet[49]. Un tableau commémoratif placé dans l'église Saint-Mélaine[50] indique 79 morts pour la France pour cette paroisse de Morlaix.

L'Entre-deux-guerres Les foires de Morlaix

« Le samedi avait lieu la foire de Morlaix (…) Les porcs se rassemblant dans le quartier du Marc'hallach, à flanc de colline. Les "cagées" de porcelets s'alignent, surveillées par des vendeuses dont les origines étaient indiquées par la coiffe qu'elles portaient. (…) Sur l'autre versant de la colline avait lieu la foire aux chevaux, une des plus importantes de Bretagne. Des milliers de bêtes se retrouvaient à la "Foire Haute" (Foar an eac'h), ainsi appelée à cause de sa situation dominant la ville. À cette foire d'octobre on venait de tout le département. Les chevaux s'y vendaient par milliers »[51].

La Seconde Guerre mondiale Les bombardements

Morlaix a été bombardée à de nombreuses reprises pendant la Seconde Guerre mondiale par les Britanniques et les Américains, l'objectif principal était le viaduc ferroviaire, dans le but de couper les communications ferroviaires avec Brest.

29 janvier 1943 : raid meurtrier sur Morlaix, l’objectif étant le viaduc ferroviaire (67 morts, dont 39 enfants de 4 à 7 ans de l'école maternelle Notre-Dame-des-Anges ainsi que leur enseignante, Sœur Saint Cyr Laurent, 30 ans[52],[53], 34 blessés, 7 disparus). Nuit du 20 au 21 mars 1943 : Trois alertes aériennes sur Morlaix. Nombreuses bombes dont quatre retrouvées non explosées près du viaduc et deux autres sur une place de la ville. Pas de victimes. Un train de marchandises est aussi mitraillé par la Royal Air Force entre Morlaix et Plouigneau. La même nuit, trois bombes sont lancées sur le viaduc ferroviaire du Ponthou. Des avions de la Royal Air Force bombardent à nouveau Morlaix le 25 mars 1943[54]. 7 juin 1943 : Plusieurs mitraillages de trains dans la région de Morlaix : un train de marchandises se dirigeant sur Roscoff et un autre sur Brest ; un autre train est mitraillé à Plouigneau et une locomotive haut-le-pied en gare de Landivisiau[54]. 24 juin 1943 : une bombe tombe sur le château de Keranroux en Ploujean. 28 juin 1943 : vers 18 h 30, le terrain d'aviation de Morlaix est bombardé ; des bombes tombent aux alentours dont deux dans le village de Pen-Creach en Ploujean (deux morts : une petite fille de 6 ans et une demoiselle de 79 ans) et d'autres près du château de Keranroux. 6 août 1943 : un train de permissionnaires allemands est mitraillé entre Morlaix et Plouigneau par un avion anglais, mais l'appareil s'écrase après avoir heurté un poteau télégraphique ; le pilote est tué[54]. 28 septembre 1943 : un appareil allemand est abattu en flammes au-dessus de Morlaix et s'écrase au lieu-dit Ker-Joie (trois morts). 9 octobre 1943 : bombardement du terrain d'aviation de Ploujean (cinq français tués et cinq blessés). 12 novembre 1943 : mitraillage d'un train de marchandises se dirigeant vers Brest en gare de Pleyber-Christ. 24 décembre 1943 : bombardement du terrain d'aviation de Ploujean, une bombe tombe sur le village de Kervézélec. 15 janvier 1944 : trois avions anglais tombent sur Morlaix lors d'une opération de bombardement. 15 février 1944 : trois avions alliés sont détruits dans les environs de Morlaix alors qu'ils survolaient la ville à basse altitude : l'un s'écrase à Pipi-Baul en Ploujean, détruisant une maison ; un autre tombe à Coat-Menguy en Ploujean sans faire de dégâts ; le troisième à Kerguz en Plourin-les-Morlaix (pas de victimes civiles). 19 mai 1944 : Bombardement de Lanmeur ; une ferme située à Saint-Fiacre, tout près de Morlaix, est également touchée. 1er juin 1944 : mitraillage à Morlaix du train Morlaix-Roscoff par quatre appareils britanniques. La locomotive est hors d'usage, le mécanicien et le chauffeur sont blessés.La résistance et les otages à Morlaix et dans sa région

En décembre 1940, 16 jeunes du pays de Morlaix partent du Dourduff dans l'intention de rejoindre Londres, mais la tempête provoque l'échouage de leur bateau à Guernesey, alors occupé par les Allemands ; ils sont arrêtés : l'un d'entre eux (François Scornet de Penn an Traon en Ploujean) est fusillé, les autres déportés (sept meurent en déportation). En novembre 1941, treize résistants qui attendent à Ploujean, sur les rives de la rivière de Morlaix, un bateau pour se rendre en Angleterre, sont arrêtés et déportés (cinq d'entre eux meurent)[55].

À Morlaix la Gestapo, et notamment le lieutenant Schmidt, commit de nombreuses atrocités dans ses locaux situés Quai du Léon[56].

En septembre et octobre 1943, l'imprimeur Louis Boclé, de Morlaix, imprime clandestinement les deux premiers numéros du journal "La France combattante des Côtes-du-Nord"[57], dirigé par l'instituteur Jean Devienne, dit François[58], publié par le principal mouvement de résistance des Côtes-du-Nord, le Front national, créé par le Parti communiste français alors clandestin en mai 1941.

Le livre de Danielle Ropars : 1939-1945 : ils l'ont vécu. De l'action clandestine au combat des trente de Morlaix à Lorient[59] présente la résistance à Morlaix et dans sa région pendant la Seconde guerre mondiale. Le maquis FTP de Saint-Laurent en Plouégat-Guérand, organisé par Pierre Lagadou[60], dit Jules et André Le Men, dit Victor, se développe à partir du printemps 1943 dans un site boisé et encaissé de la vallée du Douron, autour initialement de la ferme de Coat Chanus[61]. Les résistants recrutent des réfractaires du STO et organisent des parachutages. Un autre maquis FTP nommé War Zao s'est développé à Plestin-les-Grèves, plastiquant notamment deux cafés fréquentés par les troupes allemandes le 1er mai 1944 dans le bourg de Plestin-les-Grèves (en représailles, les allemands bombardèrent l'église de Plestin-les-Grèves). Un autre réseau de maquisards FFI, dirigé par le docteur Léon Le Janne, alias Commandant Noël, coopérant avec François Tanguy-Prigent, alias Jacques Le Ru, maire révoqué de Saint-Jean-du-Doigt, a sa base à Kerabars, en Plouégat-Guérand[62]. Jeanne Bohec, originaire de Plestin-les-Grèves, est surnommée "La plastiqueuse à bicyclette". Le réseau "Var" à Guimaëc, formé d'agents britanniques du SOE (Special Operations Executive), des frères et sœurs Alice, Germaine, Raymonde et Yvonne Jacob, qui tenaient un café à Guimaëc et d'Aristide Sicot, originaire de Saint-Cast où ce dernier avait initialement organisé une filière d'évasion pour les aviateurs alliés, se replie sur Beg-An-Fri en Guimaëc à partir de janvier 1944. Avec la complicité d'un forgeron de Plouigneau, Thomas (qui accueille les aviateurs depuis la gare locale) et d'un négociant en vins, Barazer (qui les transporte), le réseau "Var" parvint à recevoir 27 agents alliés et à faire embarquer 55 personnes, principalement des aviateurs alliés, depuis Beg-an-Fri[63]. À Carantec, le réseau Sibiril, membre du réseau de renseignements militaires "Alliance" permit l'évasion vers l'Angleterre de 152 personnes à bord de 15 bateaux. Parmi ses membres, le docteur Jean Le Duc, qui fut par la suite maire de Morlaix jusqu'en 1971 et député, ainsi que son épouse[64].

Sept lycéens du lycée de Morlaix, âgés de 17 ou 18 ans, formèrent un groupe de résistants au printemps 1943, organisé par Émile Guéguen et Gildas Lebeurier[65] dit "Gil" ; parmi ses membres Louis Gourvil, Marcel Le Jeune, fils de l'adjudant Le Jeune, mort en déportation, Jo Despretz, et Michel Le Bars [66]. Ce "groupe Gil" participa à diverses actions de résistance au Cloître-Saint-Thégonnec et à Plourin-les-Morlaix. Ses membres rejoignirent le maquis FFI de Saint-Laurent en Plouégat-Guérand, incorporant le "bataillon d'Ornano", dirigé par Édouard Lebeurier (1892-1986)[67], et participèrent à la libération de Morlaix le 8 août 1944.

Le 23 décembre 1943, Jean Thépaut, membre de l'Organisation spéciale, qui dépend du Parti communiste alors clandestin, lance une grenade depuis la rue Gambetta sur le Soldatenheim (« Foyer du soldat allemand ») de Morlaix, faisant 17 blessés (des soldats allemands et quelques Bretonnes qui leur tiennent compagnie). Le 26 décembre 1943, en représailles, les Allemands arrêtent lors d'une rafle 400 Morlaisiens rassemblés sur la place Thiers et en retiennent 60 (le plus âgé Louis Noël a 34 ans et le plus jeune Georges Caën même pas 16 ans) qui sont d'abord parqués au camp d'aviation de Ploujean, puis, via Compiègne, déportés à Buchenwald, certains menés ensuite à Flossenbürg, à Dora-Mittelbau ou d'autres camps de concentration ; 34 d'entre eux meurent dans les camps et deux peu après leur retour[68]. Une « Place des Otages » à Morlaix commémore leur souvenir[69]. Un des survivants, Louis Le Gros (né en 1916, décédé en 1994) a dessiné sur place quelques croquis, qu'il a peints beaucoup plus tard, et qui ont été déposés par son fils au musée des Beaux-Arts de Morlaix[70].

Le "groupe Justice", un maquis FTP dirigé à l'été 1944 par Eugène Le Luc[71], actif dans les Monts d'Arrée, principalement entre Brennilis et Sizun, et le sud du pays de Morlaix, récupérant des armes, attaquant des convois allemands, aidant des réfractaires du STO, cacha une famille juive à Saint-Sauveur pendant la Seconde Guerre mondiale[55].

La libération de Morlaix

Morlaix est libéré le 8 août 1944 par les troupes américaines venues des Côtes-du-Nord en passant par Le Ponthou où des maquisards avaient mitraillé des troupes allemandes les 4 et 5 août 1944 sur la RN 12 afin de faciliter l'avancée de l'armée alliée. La Task Force A, composée notamment du 17e Cavalry et du 1st Engineer Company attaqua la garnison allemande de la ville (environ 3 500 hommes de la 266e division d'infanterie allemande) vers 16h45 ; la résistance allemande cessa vers 0h30 et 550 soldats allemands furent faits prisonniers. Les ponts de Morlaix étaient restés intacts[72].

Neuf cheminots morlaisiens ont été tués à la suite de faits de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale[73].

Des tirailleurs coloniaux parqués à Morlaix

À la fin d'octobre 1944 2 000 soldats africains, principalement des tirailleurs sénégalais, qui ont participé à la guerre dans les rangs de l'armée française et avaient été faits prisonniers par les Allemands au début de la Seconde Guerre mondiale, sont transférés à Morlaix dans le but de les rapatrier ; ils sont logés dans un cantonnement de la rue de Callac, ainsi qu'à la corderie de la Madeleine ; beaucoup sont d'anciens prisonniers malades ou sous-aliments. Au moment d'embarquer pour le Sénégal sur le navire anglais Circassia le 4 novembre 1944, 300 d'entre eux refusent d'embarquer en raison d'arrièrés de soldes impayés. Ils sont alors violemment expulsés de la corderie et transférés de force à Trévé. Ceux qui sont partis sur le Circassia furent internés dans le camp de Thiatore près de Dakar où une partie se rebella : 35 furent tués et une trentaine emprisonnés avant d'être amnistiés en 1946[74].

L'après-Seconde Guerre mondiale Les manifestations d'agriculteurs

À la tête du CDJA (Centre départemental des jeunes agriculteurs) du Finistère, Alexis Gourvennec, aussi président de la SICA de Saint-Pol-de-Léon, organise, en raison des difficultés que rencontrent les agriculteurs de la Ceinture dorée, avec Marcel Léon, l'occupation de la sous-préfecture de Morlaix par 2 000 agriculteurs le 8 juin 1961 ; les deux leaders sont arrêtés et incarcérés, ce qui provoque une manifestation monstre à Morlaix de 6 000 agriculteurs le jour de leur procès (22 juin 1961) devant le tribunal de Morlaix ; les juges prononcent leur relaxe, ce qui entraîne leur libération et, à la sortie du palais de justice, ils sont portés en triomphe par la foule[75].

Le 19 décembre 1966, une manifestation des aviculteurs bretons dégénère et des actes de violence ravagent le centre de la ville de Morlaix ; le journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest titre ce jour-là : « Scènes de violence à Morlaix » :

« La manifestation organisée par les aviculteurs bretons à Morlaix a débuté par un rassemblement imposant, un embouteillage monstre au centre de la ville, et s'est terminé, après un meeting aux halles, par des actes de violence autour de l'hôtel de ville où des bureaux ont été saccagés, des vitres brisées. Une voiture de police fut incendiée près du commissariat devant la porte duquel des manifestants stationnent[76]. »

L'incendie de la « Manu » en 1995

Le 19 octobre 1995, la « Manu » est ravagée par le feu :

« Un violent incendie s'est déclaré, vers 18 h 30, hier soir, à la Manufacture des tabacs de Morlaix. En deux heures, la « Manu » a été en partie détruite par le feu, et deux pompiers, un de Morlaix et un autre de Landivisiau, ont été blessés. Il semble que le feu ait pris sous le toit, dans un endroit où des ouvriers effectuaient des travaux : très rapidement, les hautes flammes ont alors dévasté le bâtiment arrière, dont la toiture s'est effondrée, ainsi qu'une des ailes. Dix casernes de pompiers ont dû être appelées sur les lieux et c'est vers 20 h 30 que l'incendie a été maîtrisé[77]. »

Le XXIe siècle Les incendies des bâtiments de la MSA et des impôts en 2014

Au cours d'une action d'envergure liée à la crise de la production légumière, les bâtiments de la MSA et des impôts sont incendiés dans la nuit du 19 au 20 septembre 2014[78].

Le legs d'Angèle Mariage en 2017

Angèle Mariage a légué lors de son décès survenu à Caen en 2017 un million d'euros à la ville de Morlaix ; comme elle souhaitait que cet argent serve un projet culturel, la ville a réhabilité un emplacement tombé en désuétude pour en faire un tiers-lieu culturel, "La Virgule", ouvert à tous[79].

La paroisse de Saint-Martin a été fondée en 1128 par Hervé II de Léon, qui la donna à l'abbaye de Marmoutier « pour y construire un monastère, un cimetière et un bourg », voir A. Marteville et P. Varin, "Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne", tome 2, 1845, consultable https://books.google.fr/books?id=9o8DAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=bibliogroup:%22Dictionnaire+historique+et+g%C3%A9ographique+de+la+province+de+Bretagne%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiC2pWx4cTXAhWHtRoKHUUuCBMQ6AEIJjAA#v=onepage&q=Saint-Martin-des-Champs&f=false. ↑ a b c d et e Leloup 2015. ↑ a b c et d http://www.infobretagne.com/morlaix.htm. Le père de l'hagiographie bretonne Albert Le Grand (présent dans ce couvent en 1627), a modifié, arrangé les matériaux qu'il a reçu de première main, pour forger la tradition hagiographique de l'arrivée des premiers dominicains dans cette ville le 29 juin 1235. Cf Marie-Dominique Chapotin, Histoire des Dominicains de la Province de France. Le siècle des fondations, Impr. Cagniard, 1898, p. 258. http://www.infobretagne.com/morlaix-eglise-notredamedumur.htm. Albert Le Grand, "La vie, gestes, mort et miracles des saincts de la Bretagne Armorique", Nantes, 1637. Elle se trouve de nos jours dans l'église Saint-Mathieu de Morlaix, voir http://www.infobretagne.com/morlaix-eglise-mathieu.htm jean-yves cordier, « La Vierge ouvrante de Notre-Dame-des-Murs à Morlaix. », sur Aile.com, Le blog de jean-yves cordier, 7 juin 2013 (consulté le 29 juin 2020). Cornette 2021, p. 28. ↑ a et b Cornette 2021, p. 36. Daniel et Marie-Claude Appriou - Le château du Taureau, bastion et prison p. 10-12 (ISBN 2-9503519-5-6). http://www.infobretagne.com/morlaix-saint-martin.htm. Mussat 1995. Leloup, 2015 Nobles dérogeant temporairement pour exercer une activité commerciale ou financière ; sur simple déclaration de leur part affirmant qu'ils cessent leur activité commerciale ou financière, ils peuvent retrouver l'intégralité de leurs droits ; par exemple Nicolas Coëtanlem fait lire sa déclaration de renoncement à pratiquer le commerce dans l'église paroissiale de Plouézoc'h le 12 avril 1499. Jean du Quélennec, capitaine de Morlaix en 1470. https://ploujeanpatrimoine.files.wordpress.com/2014/07/le-vieux-manoir-de-coatserho.pdf Jean Rohou, "Catholiques et Bretons toujours ? (essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne)", éditions Dialogues, Brest, 2012, [ (ISBN 978-2-918135-37-1)]. Dom Morice, "Mémoires pour servir de preuves à l'histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, tome 3, 1746, consultable https://books.google.fr/books?id=99lOAAAAcAAJ&pg=PA1481&lpg=PA1481&dq=Alexandre+de+Kergariou&source=bl&ots=fc94eFdxxL&sig=aUqn3GSfCCNAUT2JR16F3o0oYJ8&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiXwdj1oq7XAhWI5aQKHdMpCoAQ6AEIQDAF#v=onepage&q=Alexandre%20de%20Kergariou&f=false. ↑ a et b Yves-Pascal Castel, Denise Dufief-Moirez, Jean-Jacques Rioult et al., Les orfèvres de Basse Bretagne, Rennes, Association pour l'Inventaire de Bretagne, coll. « Inventaire générale des monuments et richesses artistiques de la France, Région de Bretagne », 1994, 440 p. (ISBN 2-905064-20-X), p. 48-50. Pierre de Boiséon, prisonnier des Ligueurs en 1590 alors qu'il défendait son château de Kerouzéré, décédé en 1627 Délibération du 14 mars 1687, archives municipales de Morlaix. 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Danielle Ropars, 1939-1945 : ils l'ont vécu, Liv'éditions, 2003 [ (ISBN 2-913555-54-3)] Pierre Lagadou est originaire de Plestin-les-Grèves http://fr.topic-topos.com/stele-des-maquis-de-saint-laurent-plouegat-guerrand. "Été 1944 : Résistances et Libération en Trégor", Skol Vreizh no 56. Ce fut la deuxième plus importante filière clandestine d'évasion d'aviateurs alliés vers l'Angleterre en Bretagne, après le réseau Shelburn depuis la plage Bonaparte en Plouha. « Obsèques de Jean Le Duc ancien maire de Morlaix ce matin »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Letelegramme.fr, 3 janvier 2000 (consulté le 29 juin 2020). Gildas Lebeurier, né le 22 mars 1925, élevé à la dignité de Grand officier de la Légion d'honneur le 26 avril 2005, voir http://www.france-phaleristique.com/lh_promo_25-04-05.htm. « Marcel Le Jeune. À 17 ans, il a pris le maquis », sur Letelegramme.fr, Le Télégramme, 8 août 2014 (consulté le 29 juin 2020). 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Anne Cousin, Retour tragique des troupes coloniales : Morlaix-Dakar, 1944 ()., Éditions L'Harmattan, 2011, 96 p. (ISBN 978-2-296-55001-8, lire en ligne) Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest no 5093 du 23 juin 1961. Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest no 6772 du 20 décembre 1966. Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest no 15665 du 20 octobre 1995. Le Télégramme, 20 septembre 2014, Morlaix. Les impôts et la MSA incendiés Valérie Cudennec-Riou, « Ces legs aux communes qui ont changé la vie de leurs habitants », Journal Le Télégramme,‎ 25 février 2024 (lire en ligne, consulté le 6 mars 2024).
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