鹿苑寺

( Kinkaku-ji )

Le Kinkaku-ji (金閣寺, litt. « temple du Pavillon d'or ») est le nom usuel du Rokuon-ji (鹿苑寺, litt. « temple impérial du jardin des cerfs ») situé à Kyōto au Japon.

 Le pavillon incendié (1950).

Dans les années 1220, le site abrite la villa Kitayamadai de Saionji Kintsune (1171-1244, chef du clan Saionji qui fait partie d'une branche des Fujiwara) ainsi que le temple Saionji, inauguré en 1224[1]. Après le déclin des Saionji, la villa et le temple ne sont plus entretenus ; seule une mare demeure de cette époque[2].

Yoshimitsu (1358-1408), le 3e des shoguns Ashikaga, abdique en 1394 pour laisser la place à son fils Yoshimochi. Trois ans plus tard, en 1397, il achète le site au clan Saionji et commence à y construire une nouvelle villa, Kitayamaden, en faisant de son mieux pour en faire un lieu exceptionnel, destiné à accueillir plusieurs reliques bouddhistes. Il y réside jusqu'à sa mort. Ensuite, conformément à ses volontés, son fils Yoshimochi en fait un temple zen de l'école Rinzai qu'il baptise Rokuon-ji[3],[4].

Le temple a été incendié plusieurs fois pendant la guerre d'Ōnin (1467-1477) et seul le Pavillon d'or a survécu. Le jardin a cependant gardé son aspect de l'époque[3].

Le 10 juin 1897, l'État japonais promulgue une loi portant sur la protection des sanctuaires et temples anciens[5]. Le Kinkaku-ji devient la même année l'un des premiers trésors nationaux[6].

Le 2 juillet 1950, le Pavillon d'or a été entièrement incendié par un moine mentalement déficient ; cet événement est au centre du roman de Yukio Mishima : Le Pavillon d'or[7]. Le bâtiment actuel, reconstruit à l'identique, date de 1955[3]. L'inauthenticité de ses matériaux ne le qualifiant plus comme patrimoine national exceptionnel, il a été retiré de la liste des trésors nationaux[6],[8]. Cependant, le parc du temple, classé depuis 1925, est reclassé en 1956 site historique spécial du Japon et lieu spécial de beauté pittoresque[9].

En 1987, il est rénové et reçoit une nouvelle couche, cinq fois plus épaisse, de feuilles d'or[1]. Il semblerait[réf. nécessaire] que la nouvelle couche de feuilles d'or ait été enduite d'un vernis-laque à base d'urushiol (l'huile produite par le sumac vénéneux) pour ainsi préserver la couche d'or contre les intempéries. Cette laque était utilisée autrefois pour protéger différents ustensiles, comme les armes, les œuvres d'art, les objets ménagers et les meubles.

En 1994, le Pavillon d'or est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, parmi les monuments historiques de l'ancienne Kyoto[10].

 Sous la neige en février 2020
↑ a et b (en) Kyoto Prefectural Government Tourism Division, « Kinkaku-ji Temple (Rokuon-ji Temple) » [« Le temple Kinkaku (Rokuon-ji) »](Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur pref.kyoto.jp, 31 mars 2009 (consulté le 15 octobre 2016). (en) « Kinkakuji (Golden Pavilion): Temple building covered in gold », sur japan-guide.com (consulté le 22 novembre 2019). ↑ a b et c (en) Louis Frédéric et Käthe Roth, Japan Encyclopedia [« Encyclopédie du Japon »], Cambridge, Harvard University Press, coll. « Harvard University Press reference library », 2002, 1102 p. (ISBN 978-0-674-01753-5 et 0674017536, OCLC 48943301, lire en ligne), p. 522. (en) Siegfried R. C. T. Enders (dir.), Niels Gutschow (dir.) et Christoph Henrichsen, Hozon : architectural and urban conservation in Japan [« Conservation architecturale et urbaine au Japon »], Stuttgart, Édition Axel Menges, 1998, 207 p. (ISBN 978-3-930698-98-1 et 3930698986, OCLC 40840501, lire en ligne), p. 68. (ja) Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie, « 古社寺保存法(明治三十年六月十日法律第四十九号) » [« Loi sur la protection des anciens sanctuaires et temples (no 49, 10 juin 1897) »], sur mext.go.jp,‎ 22 février 2016 (consulté le 22 novembre 2019). ↑ a et b (en) Katharina Weiler et Niels Gutschow, Authenticity in Architectural Heritage Conservation : Discourses, Opinions, Experiences in Europe, South and East Asia [« Authenticité dans la conservation du patrimoine architectural : discours, opinions et expériences en Europe et en Asie du Sud et de l'Est »], Springer International Publishing, juillet 2016, 345 p. (ISBN 978-3-319-30523-3 et 3-319-30523-9, OCLC 953233325, lire en ligne), p. 8. (en) Reiko Tachibana, Narrative as Counter-Memory : A Half-Century of Postwar Writing in Germany and Japan, New York, State University of New York Press, coll. « EBSCO eBook Collection », juillet 1998, 345 p. (ISBN 978-0-7914-3664-6 et 0791436640, OCLC 36857597, lire en ligne), p. 122. (ja) Agence pour les Affaires culturelles, « 鹿苑寺(通称:金閣寺) » [« Le Rokuon-ji, aussi nommé Kinkaku-ji »], sur Cultural Heritage Online (consulté le 22 novembre 2019). (ja) Agence pour les Affaires culturelles, « 鹿苑寺(金閣寺)庭園 » [« Parc du Rokuon-ji (Kinkaku-ji) »], sur kunishitei.bunka.go.jp (consulté le 22 novembre 2019). UNESCO (centre du patrimoine mondial), « Monuments historiques de l'ancienne Kyoto (villes de Kyoto, Uji et Otsu) », sur whc.unesco.org, 2014 (consulté le 20 février 2019).
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