Gordes

Gordes (prononcé [gɔʁd]) est une commune française située dans le département de Vaucluse en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Le bourg est l'un des villages les plus visités du Parc naturel régional du Luberon. Il se situe aux confins du Parc et précisément dans les Monts de Vaucluse, qui font face au versant nord de la montagne du Luberon.

Perchée sur un rocher, la commune cotise à l'association Les Plus Beaux Villages de France pour son patrimoine riche et varié : deux abbayes, un château, de très nombreux hameaux anciens, et plusieurs centaines de cabanes en pierre sèche ou bories, plusieurs moulins à eau et à vent, des fontaines, des lavoirs et des aiguiers.

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Gordes (prononcé [gɔʁd]) est une commune française située dans le département de Vaucluse en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Le bourg est l'un des villages les plus visités du Parc naturel régional du Luberon. Il se situe aux confins du Parc et précisément dans les Monts de Vaucluse, qui font face au versant nord de la montagne du Luberon.

Perchée sur un rocher, la commune cotise à l'association Les Plus Beaux Villages de France pour son patrimoine riche et varié : deux abbayes, un château, de très nombreux hameaux anciens, et plusieurs centaines de cabanes en pierre sèche ou bories, plusieurs moulins à eau et à vent, des fontaines, des lavoirs et des aiguiers.

Selon le classement des plus beaux villages du monde publié le 12 février 2023 sur le site du magazine de voyages américain Travel + Leisure, Gordes est considéré comme le « plus beau village du monde, », devançant le village japonais de Shirakawa-go et Giethoorn aux Pays-Bas.

Gordes, située entre la réserve de biosphère du Parc naturel régional du Luberon et celle du mont Ventoux, possède un patrimoine naturel riche, encadré par des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.

Après avoir connu un certain niveau d'artisanat jusqu'au XIXe siècle, la commune fut vidée d'une partie de ses habitants, pour renaître, tout d'abord à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale sous l'impulsion de personnalités artistiques, puis dans les années 1980 avec le développement de l'immobilier et des transports ferroviaires.

Préhistoire et antiquité

Les abris de Baume Brune, dans une falaise sur Joucas et Gordes[1], sont un ensemble de 43 abris préhistoriques dont seulement 8 sont ornés. Apparemment rien ne justifie la sélection de ces 8 abris - sauf l'écholocation. Des études d'archéoacoustique ont montré que les seuls abris décorés sont ceux émettant des sons réfléchis ; et l'abri no 12, le plus décoré et le seul décoré avec de la peinture noire, est aussi celui pour lequel les sons réfléchis sont les plus forts[2],[3],[4].

L'origine de Gordes est liée au peuple celte des Vordenses qui érigent un oppidum défensif pour Cavaillon au sommet du roc où se trouve actuellement le village. Le lieu est ensuite occupé par les Romains. Le nom de Gordes viendrait de Vordense qui se transforma en Gordenses puis Gordae et enfin Gordes[5].

Il reste encore plusieurs traces de l'importante occupation romaine[6] comme le passage de la voie romaine de Carpentras à la vallée d'Apt au quartier des Cousins, les vestiges gallo-romains du quartier des Bouisses (squelettes, amphores, colonnes) ou les substructions gallo-romaines au hameau des Gros.

Moyen Âge

Au VIIIe siècle, l’abbaye bénédictine de Saint-Chaffret est fondée par des moines de l'abbaye de Saint-Chaffre de Monastier-en-Velay sur les restes d'une ancienne cella détruite lors des invasions arabes[7].

 La vue du château par le nord permet de voir qu'il ne subsiste pas que la partie Renaissance.

Depuis le XIe siècle, la masse impressionnante de son château couronne le village de Gordes. Guillaume d'Agoult, l'un des premiers ancêtres de cette puissante famille féodale qui couvrit de fortifications tous les villages environnants, le mentionne dans une charte datée du 30 novembre 1031 (texte original contenu dans le cartulaire de Saint-Victor de Marseille). Ses successeurs le renforcent jusqu'à en faire en 1123 un nobile castrum, le seul ainsi dénommé parmi les très nombreux châteaux avoisinants. Assiégé en vain par le baron des Adrets durant les guerres de religion, il est le fief des marquis de Simiane puis des ducs de Soubise et au XVIIIe siècle des princes de Condé[8].

Au XIIIe siècle, Gordes rallie la maison de Savoie en se mettant sous la protection de Béatrix de Savoie à la suite d'une brouille avec le royaume de France. Celle-ci y établira une garnison (citée en 1258)[9].

Au milieu du XIVe siècle, tout comme dans les villages environnants, les premiers remparts se dressent au pied des maisons. C'est l'une des répercussions de la peur engendrée par la guerre de Cent Ans[10]. François Joseph de Rémerville de Saint-Quentin décrit en 1690 le village en ces termes : « Gordes, gros bourg fermé de murailles », mais également des guerres locales comme celles de Raymond de Turenne (célèbre sous le nom de « Fléau de Provence ») contre le pouvoir papal d'Avignon, à la fin du XIVe siècle ou celui-ci pilla Gordes et la région.

À la suite de la mort du roi René, le comté de Provence est incorporé au royaume de France sous l'appellation de « province royale française » en 1481. Une insurrection éclate dans les anciens états des d'Agoult-Simiane et l'ancien comté de Forcalquier. Gordes se distingue par une forte opposition au centralisme français, mais paie lourdement ses prétentions d'indépendance. Un an plus tard, pour le mariage de son fils, Jacques Raybaud de Simiane prend le titre de « baron de Gordes ». Par la suite, l'ensemble de sa descendance garde ce titre sans qu'aucun texte connu ne parle d'une transformation de la seigneurie en baronnie.

Temps modernes

En 1544, des Vaudois incendient le monastère de Sénanque, abbaye cistercienne fondée en 1148 lors du mouvement de renaissance spirituelle et religieuse qui touche la région aux XIIe et XIIIe siècles[11].

Gordes est l'un des premiers villages à accepter la réforme protestante, choix très osé à l'époque vu la proximité d'Avignon[12]. En 1615, Gordes est érigé en marquisat par Louis XIII en faveur de Guillaume de Gordes Simiane. Au XVIIIe siècle le marquisat passe aux Rohan-Soubisse, puis aux Condé.

En 1709, plusieurs documents attestent d'un hiver très rude qui a fortement pénalisé la population en détruisant récoltes (dont les oliviers), pots de stockage, cuves en pierre, etc.[13]. En 1720, la peste arrive à Marseille, l'année suivante, elle frappe déjà toute la Provence et arrive en Comtat Venaissin[14].

Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, l'entretien des remparts qui entourent le bourg est peu à peu abandonné. L'un des cimetières est transféré en dehors de l'enceinte en 1755 à son emplacement actuel, mais il n'est solennellement béni que le 27 mai 1855.

XIXe siècle

À la suite du décret du 25 juin 1793, le département de Vaucluse est créé le 12 août 1793. Il est alors constitué des districts d'Avignon et de Carpentras mais aussi de ceux d'Apt (dont Gordes fait partie) et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.

De la fin du XVIIIe siècle à la deuxième moitié du XIXe siècle, l'activité économique autour de Gordes est forte et la commune est alors bien peuplée[15].

Au début du XIXe siècle, la transformation du grain en farine est réalisé dans cinq moulins, tous à eau. Le plus important est le moulin des Roberts[16], situé sur l'Imergue, en bordure de la commune de Goult.

Dans le domaine de la production agricole, on note la culture de la garance, l'oléiculture ou encore la culture des figues et des amandes. Il y a aussi l'élevage de vers à soie servant à l'artisanat.

Du côté de la production artisanale, mentionnons le travail du cuir par des tanneurs et de très nombreux cordonniers. À l'époque, l'on portait un modèle unique de chaussure aux deux pieds et l'idée (trouvée et exploitée ailleurs) de différencier les chaussures droite et gauche fit perdre au village le marché militaire, entraînant la chute de cette activité. On note aussi le tissage de la soie, dont Gordes était un centre important, avec deux filatures. Ajoutons enfin plusieurs carderies de laine ainsi que la confection de « cadis » (lainages et draps grossiers).

Concernant la production de matières premières, Gordes est connu avant tout pour ses pierres. Deux variétés ont fait sa renommée : la molasse, qui fut utilisée dans la construction, et la pierre de Gordes, résistante au feu et utilisée pour les fours et les cheminées. Il y eut aussi des mines de fer, une mine de charbon sur la colline de Roques et même une mine de soufre, au bas du village.

En décembre 1851, 50 à 60 républicains de la commune de Gordes participent à l'insurrection contre le coup d'État du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte[17]. Dirigés par le médecin Appy, qui avait pris le relais de Germain dit Saint-Martin comme meneur local du parti républicain, les « rouges » de Gordes se joignent à la colonne insurrectionnelle, partie d'Apt le matin du lundi 8 décembre, à Coustellet. À ce moment de l'insurrection, les forces républicaines sont évaluées à près de 1600 hommes[18].

Le mardi gras de 1886, un incendie détruit la filature de Fontaine basse. Cette catastrophe économique oblige les fileuses à faire plus de trois heures de marche pour aller travailler à Fontaine-de-Vaucluse. Depuis, le chemin qu'elles empruntaient est appelé le Chemin des fileuses.

De la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle, le Luberon subit plusieurs tremblements de terre. Celui du 14 novembre 1887 ébranle le clocher et détruit plusieurs maisons, ainsi que tout un secteur de l'activité gordienne, puisque la Véroncle devient souterraine une partie de l'année, privant ainsi d'énergie les cinq moulins. En 1909, un nouveau séisme détruit d'autres maisons encore. En les froids rigoureux de 1890 et 1892 endommagent profondément les productions agricoles.

En 1914, on recense dans la commune 18 moulins à vent, qui ont petit à petit remplacé les moulins à eau.

XXe siècle

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Gordes est un important lieu de Résistance, ce qui vaudra au village de recevoir la Croix de guerre avec étoile d'argent.

Le 21 août 1944, une semaine après le débarquement sur les côtes de Provence, une patrouille allemande ayant été durement accrochée par le maquis, le village, dès le lendemain, est victime de violentes représailles.

Le 22 août, les Allemands font rentrer dans les maisons les rares habitants qui n'ont pu se mettre à l'abri, tirant sur ceux qui s'attardent ; puis, ayant installé des canons en face sur le rocher de Bel Air, ils bombardent le village, y détruisant une douzaine de maisons, tandis que plusieurs autres sont dynamitées puis incendiées, principalement aux entrées de la cité pour obstruer les carrefours et ralentir ainsi d'éventuels poursuivants. Au total, vingt immeubles ont été détruits par représailles ou par faits de guerre.

La milice avait aussi été active à Gordes et de nombreux immeubles furent, en invoquant cette raison, pillés et incendiés à la Libération, dont la maison du notaire Villevieille qui contenait les archives notariales du village. Toutes ces destructions valurent à la commune le triste privilège de figurer parmi les trois « villes sinistrées » du département de Vaucluse.

Au total, treize personnes sont tuées ou exécutées pendant la Seconde Guerre mondiale et c'est l'intervention d'un moine de l'abbaye de Sénanque auprès de la Kommandantur qui permet d'éviter des sévices encore plus graves. Vingt habitants sont tombés sous les balles ennemies et cinq d'entre eux ont été emmenés en terre étrangère.

À la suite de ces heures tragiques, la ville est citée à l'ordre de la division, le 11 novembre 1948[19]. La Croix de guerre avec étoile d'argent lui est attribuée avec la citation suivante : « Ville martyre qui fut sous l'Occupation un des centres les plus actifs de la Résistance ».

Depuis l'après-guerre et la nécessaire période de reconstruction, le village attire de plus en plus d'artistes dont Marc Chagall ou encore Jean Deyrolle qui découvre le village en 1947 et y entraîne nombre de ses amis (Serge Poliakoff, Vasarely, Dewasne, etc.).

Plus récemment, les principales activités sont liées au tourisme (dont l'hôtellerie, les santons, les tissus, l'art, etc.) et à l'immobilier (vente, construction, décoration, etc.).

Plusieurs galeries d'expositions sont également installées dans le village.

Philippe Hameau, « Falaise de Baume Brune », Rapport de fouilles archéologiques, sur patrimages.culture.gouv.fr, 1997 (consulté le 8 juillet 2019). [Mattioli et al. 2017] (en) Tommaso Mattioli, Margarita Díaz-Andreu, Angelo Farina, Enrico Armelloni et Philippe Hameau, « Echoing landscapes: echolocation and the placement of rock art in the Central Mediterranean », Journal of Archaeological Science, no 83,‎ 2017, p. 12-25 (lire en ligne [sur academia.edu], consulté le 8 juillet 2019), p. 12-18. [Díaz-Andreu et al. 2019] Margarita Díaz-Andreu, Philippe Hameau et Tommaso Mattioli, « Des sites à voir et à entendre : les abris à motifs schématiques de la falaise de Baume Brune (Vaucluse) », L'Anthropologie, no 123,‎ 2019, p. 66-99 (lire en ligne [sur academia.edu], consulté le 8 juillet 2019). [Hameau 2006] Philippe Hameau, « Animal et expression schématique néolithique dans le sud de la France : entre réel et idéel », Anthropozoologica, vol. 41, no 2,‎ 2006, p. 103-124 (lire en ligne [sur sciencepress.mnhn.fr], consulté le 8 juillet 2019). GORDES notes d'histoire par Jean-Louis Morand page 9. GORDES notes d'histoire par Jean-Louis Morand page 17 à 24 / "L'époque romaine". GORDES notes d'histoire par Jean-Louis Morand page 39 à 53 "Histoire de Saint Chaffret" GORDES notes d'histoire par Jean-Louis Morand page 249 à 253 "Le château de Gordes" puis page 205 à 216 / "Généalogie des familles". GORDES notes d'histoire par Jean-Louis Morand. GORDES notes d'histoire par Jean-Louis Morand page 261 à 264 / "Les remparts" Pour plus de détails :GORDES notes d'histoire par Jean-Louis Morand page 57 à 69 "Les Vaudois". La présence de l'église réformée est affirmée sur le site avant mars 1560. Voir [1] [PDF]. GORDES notes d'histoire par Jean-Louis Morand page 89 "L'hiver de 1709". GORDES notes d'histoire par Jean-Louis Morand page 91 et 92 "La peste de 1920". GORDES notes d'histoire par Jean-Louis Morand page 161 à 166. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées lebouchet28 Voir le chapitre relatif à Gordes dans Romain GARDI, Pour une relecture de Décembre 1851 en Vaucluse : le cas de l'arrondissement d'Apt, mémoire de Master 1, sous la direction de Natalie Petiteau, Université d'Avignon, 2008, p. 132-140. Romain Gardi, Pour une relecture de Décembre 1851 en Vaucluse : le cas de l'arrondissement d'Apt, mémoire de Master 1, sous la direction de Natalie Petiteau, Université d'Avignon, 2008, p. 140. Communes décorées de la Croix de guerre 1939 - 1945
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