Contexte de Madrid

Madrid [ma.dʁid] (en espagnol : [maˈðLire la suite

Madrid [ma.dʁid] (en espagnol : [maˈðɾið]) est la capitale et la plus grande ville d'Espagne. Située dans la partie centrale du royaume, elle est également la capitale et la ville la plus peuplée de la Communauté de Madrid. En tant que capitale d'État, elle abrite la plupart des institutions politiques du pays, dont la résidence royale, le siège du gouvernement et le Parlement.

Elle compte une population d'environ 3,3 millions d'habitants intra-muros sur une superficie totale de 604,3 km2, au sein d'une aire urbaine d'environ 6,5 millions d'habitants en 2014. En comptant sa population intra-muros, Madrid est la deuxième ville de l'Union européenne, derrière Berlin.

Ville mondiale, elle abrite le siège de nombreuses institutions, dont l'Organisation mondiale du tourisme, l'Organisation des États ibéro-américains, l'Académie royale espagnole et l'Institut Cervantes. Considérée comme l'une des principales places financières de l'Europe du Sud, elle partage le statut de cœur économique de l'Espagne avec Barcelone. Elle accueille le siège social des plus grandes entreprises du pays, comme Telefónica, Repsol ou Iberia.

Les bâtiments d'architecture récente côtoient des constructions de style néo-classique, telles que la porte d'Alcalá, la place de Cybèle ou la Cathédrale de l'Almudena. Ville d'art, ses trois principaux musées, le musée du Prado, le musée Reina Sofía et le musée Thyssen-Bornemisza, comptent parmi les plus visités au monde. En outre, Madrid abrite deux des plus grands clubs de football au monde, le Real Madrid et l'Atlético de Madrid.

Plus à propos Madrid

Population, Area & Driving side
  • Population 3332035
  • Zone 604
Historique
  • Moyen Âge
     
    muraille musulmane de Madrid, vestige de la forteresse musulmane et de l'enceinte du noyau urbain primitif.

    Fondée par l'émir arabe Muhammad Ier vers la fin du IXe siècle, fait construire une forteresse pour protéger Tolède, l'antique capitale wisigothe autour de laquelle se développe la ville. En 1047, le roi Ferdinand Ier de Castille entre dans Madrid, mais jugeant le lieu peu intéressant, il l'échange contre un tribut au roi de Tolède.

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    Moyen Âge
     
    muraille musulmane de Madrid, vestige de la forteresse musulmane et de l'enceinte du noyau urbain primitif.

    Fondée par l'émir arabe Muhammad Ier vers la fin du IXe siècle, fait construire une forteresse pour protéger Tolède, l'antique capitale wisigothe autour de laquelle se développe la ville. En 1047, le roi Ferdinand Ier de Castille entre dans Madrid, mais jugeant le lieu peu intéressant, il l'échange contre un tribut au roi de Tolède.

    Madrid appartient définitivement au royaume de Castille quand Alphonse VI prend la ville de Tolède en 1085. Mais en 1109, La ville est détruite par les Almoravides qui ne sont expulsés définitivement de la région qu'en 1132, après la victoire d'Alphonse VII à Villarrubia de los Ojos. Madrid étend progressivement sa domination sur d'autres villes comme Ségovie.

    Au cours des siècles suivants, le développement de la ville se poursuit, avec notamment la construction d'édifices religieux.

    Les Cortes de Castille se tiennent pour la première fois à Madrid en 1309 sous le règne de Ferdinand IV. Elles ont de nouveau lieu en 1329, 1339, 1391, 1393, 1419 et deux fois en 1435. Après l'unification des royaumes d'Espagne sous une couronne commune, les Cortes sont convoquées à Madrid avec une plus grande fréquence.

    Au XVe siècle, sous les règnes de Jean II et d'Isabelle la Catholique, de nouvelles règles d'urbanisme sont édictées et obligent, entre autres, Madrid à se doter de rues pavées.

    La maison de Habsbourg
     
    Fête à la Plaza Mayor, par Juan de la Corte (XVIIe siècle).

    Lors de la guerre des Communautés de Castille, menée par Juan de Zapata, Madrid rejoint le soulèvement contre Charles Quint et les révoltés prennent la forteresse de la ville le 31 août 1520. Cependant, après la défaite des comuneros à Villalar, la ville est assiégée et occupée par les troupes royales à la mi-mai 1521.

    En 1525, le roi de France François Ier est fait prisonnier lors de la bataille de Pavie par l'armée de Charles Quint. Il est emprisonné à Madrid durant un an dans la tour des Lujanes. Un traité de paix est signé entre les deux puissances et François Ier peut rentrer en France, laissant à Madrid ses deux fils comme garantie jusqu'à l'accomplissement des clauses dudit traité.

    En 1547, le prince héritier Philippe crée la Puerta del Sol et dix ans plus tard, la princesse Jeanne, sa sœur, fonde le couvent de religieuses franciscaines des Déchaussées royales.

    En juin 1561, alors que la ville compte déjà 30 000 habitants, Philippe II transporte la cour de Tolède à Madrid, l'installant dans l'antique alcazar. Il fait ainsi de la ville la capitale du royaume d'Espagne[1].

    Madrid perd provisoirement son titre de siège du pouvoir royal quand Philippe III décide le 11 janvier 1601 d'installer la cour à Valladolid. Cependant, face au mécontentement populaire, la ville retrouve son statut de capitale de l'Espagne le 4 mars 1606[2].

    Le XVIIe siècle est marqué par de grands travaux d'aménagement comme la création de la Plaza Mayor et du palais du Buen Retiro.

    Avec l'installation définitive de la Cour à Madrid, sa population commence à augmenter de manière significative. En 1625, Philippe IV fait abattre les murailles de la ville, déjà dépassées par l'urbanisation, et fait édifier une nouvelle enceinte exclusivement pour des raisons fiscales. Les fonctions du gouvernement sont centralisées dans l'Alcázar royal, un ensemble de bâtiments situés sur le terrain occupé plus tard par le palais royal et la place d'Orient.

    Dans le même temps, le palais du Buen Retiro fait l'objet d'une extension connue sous le nom de Casón del Buen Retiro.

    La maison de Bourbon
     
    Vue de Madrid, par Francisco Goya, 1788, musée du Prado.

    En 1700, Madrid voit arriver Philippe V, le premier roi de la dynastie des Bourbons,

    Le changement de dynastie donne une nouvelle impulsion à la capitale. Au goût des Bourbons, celle-ci est sombre, parcourue de rues étroites et encombrées, sans système d'égout. Il s'agit pour eux d'élever la ville au rang d'autres capitales européennes.

    Le 24 décembre 1734, un incendie détruit l'Alcázar, symbole de la dynastie des Habsbourg en Espagne (événement malheureux à l'origine de la disparition d'un tiers de la collection royale de peintures). Philippe V décide de la construction d'un nouveau palais royal dont la première pierre est posée dès le 7 avril 1738.

    En outre, le monarque soutient l'édification de diverses infrastructures (ponts, hôpitaux, parcs, fontaines, bâtiments à usage scientifique) et promeut des ordonnances relatives à l'assainissement.

    La Casa de Correos (« maison de la Poste »), actuel siège du gouvernement de la communauté autonome de Madrid, est édifiée à partir de 1766 sous l'impulsion de Charles III. Le parc du Buen Retiro est ouvert au public l'année suivante.

    L'aménagement du quartier du Prado dans le dernier tiers du XVIIIe siècle laisse un héritage architectural remarquable, notamment composé des fontaines de Neptune, de Cybèle et d'Apollon, du Jardin botanique royal et de l'Observatoire royal. Le cours des Récollets bénéficie également de ces travaux.

    La guerre d'indépendance

    Le 2 mai 1808, le peuple de Madrid se soulève contre les troupes françaises stationnées sur place, ce qui marque le début de la campagne d'Espagne de Napoléon Ier, qui installe son frère Joseph sur le trône espagnol. Ladite révolte est immortalisée par Francisco de Goya dans un célèbre tableau, tout comme l'est la répression effectuée par les Français le 3 mai.

    Le roi Joseph lance des projets visant à réaménager et aérer le centre de la ville. Il projette en effet plusieurs places majeures comme celle d'Orient ou Sainte-Anne. Il fait également transférer les cimetières à l'extérieur de la ville[3]. En 1812, il doit cependant fuir Madrid après la bataille de Majadahonda et les troupes françaises sont expulsées d'Espagne un an plus tard. Le 13 mai 1814, Ferdinand VII fait une entrée triomphale dans les rues de Madrid.

    Restauration des Bourbons
     
    Épisode de la révolution de 1854 dans le Puerta del Sol, par Eugenio Lucas Velázquez.

    Les processus successifs de désamortissement modifient radicalement le système de propriété immobilière. Ils favorisent également la concentration des collections artistiques en un seul lieu (musée de la Trinité, futur musée du Prado, ouvert en 1819) ainsi que le rapprochement de l'université d'Alcalá de Henares, qui devient par la suite l'Université complutense.

    Le 7 juillet 1822, un soulèvement de la Garde royale est étouffé après des affrontements au Prado et sur la Plaza Mayor. Le 7 novembre 1823, le général Riego est pendu, puis décapité[4].

    En 1831, la ville ouvre une des premières bourses de valeurs d'Europe[5], cinq ans après l'inauguration du palais Brongniart à Paris. Cette période correspond en effet à un accroissement démographique et économique qui fait disparaître la ville pré-industrielle.

    Le règne d'Isabelle II est marqué par l'entrée de la ville dans l'ère technologique moderne, avec notamment l'ouverture des premières lignes de chemin de fer en Espagne, qui s'organisent peu à peu en étoile autour de la capitale. Cette dernière se dote logiquement de gares permettant d'accueillir les voyageurs — Atocha, Delicias et du Nord (aujourd'hui Príncipe Pío). Le premier trajet ferroviaire depuis Madrid ouvre le 9 février 1851 et mène jusqu'à Aranjuez. Les travaux du canal Isabelle-II, vaste réseau d'adduction et d'épuration des eaux, commencent la même année.

    Un semblable mouvement de modernisation peut également être observé dans le domaine artistique avec l'inauguration du Théâtre royal le 19 novembre 1850. En matière littéraire, les bouleversements de l'époque stimulent la créativité d'auteurs comme Ramón de Mesonero Romanos. Ce dernier est célèbre pour ses tableaux de genre de la vie à Madrid typiques du costumbrismo. Par ailleurs, un travail de conservation du patrimoine littéraire est engagé avec la création de la Bibliothèque nationale en 1866.

    En 1868, la muraille de Philippe IV est complètement abattue, ce qui permet aux plans d'urbanisme modernes de voir le jour. C'est notamment le cas du projet de Carlos María de Castro dès 1860 et surtout de celui de José de Salamanca. De telles planifications s'inscrivent de façon générale dans le mouvement des ensanches, ces extensions urbaines rationnelles et ordonnées, à l'image de l'Eixample à Barcelone[6].

    De la révolution de 1868 à la guerre civile

    Après la révolution de 1868, la volonté de modernisation des autorités ne faiblit pas, comme en témoignent la création de la Caisse d'épargne et Mont de piété en 1870, ou encore l'apparition l'année suivante des premiers tramways hippomobiles qui sont électrifiés en 1898.

    Les grands travaux se poursuivent. L'édification de la cathédrale de l'Almudena commence le 4 avril 1883. De son côté, l'architecte Carlos Velasco Peinado présente son projet de Gran Via qui reproduit, avec son quartier des affaires, le goût autrichien pour l'architecture grandiose. Comme toutes les grandes capitales européennes, Madrid se dote d'un métro dont la première ligne ouvre en 1919.

     
    Les autorités visitant les travaux du métro de Madrid (janvier 1919).

    Le tournant entre le XIXe et le XXe siècle se caractérise à Madrid par contestation des autorités en place qui va jusqu'à l'organisation d'attentats. Ainsi le 31 mai 1906 le couple royal (Alphonse XIII et Victoire Eugénie) sort-il indemne d'une attaque dans la Calle Mayor. Le 12 novembre 1912, c'est au tour du président du Conseil, José Canalejas, d'être assassiné sur la Puerta del Sol par l'anarchiste Manuel Pardiñas. Enfin, le 8 mars 1921, l'un de ses successeurs, Eduardo Dato, est tué place de l'Indépendance.

    Cela n'empêche pas la pensée scientifique de se développer dans la ville et de rayonner à l'international. À titre d'exemple, le 2 mars 1923, Madrid reçoit la visite d'Albert Einstein, qui participe à plusieurs conférences à l'université, à l'Athénée et à l'Académie royale. À cette occasion, il est reçu par la famille royale[7].

    La fin des années 1920 et le début des années 1930 voient de plus l'inauguration de lieux emblématiques de la capitale tels que les arènes de Las Ventas et l'aéroport de Barajas.

    Toutefois, l'époque est surtout restée dans les livres d'histoire par la proclamation de la Seconde République espagnole à Madrid le 14 avril 1931. Cet événement fait suite à la victoire des républicains aux élections municipales deux jours plus tôt.

    Guerre civile

    Le début de la guerre civile qui entraîne le renversement de la République ne permet pas aux nationalistes, dont les premiers mouvements sont écrasés par les forces armées loyalistes, de conquérir Madrid. Les autorités locales décident alors de réprimer les opposants au régime républicain par le biais d'exécutions sommaires de prisonniers qui suivent les sacas de presos. Elles tentent d'obtenir des informations sur le camp franquiste en ayant recours aux arrestations et à la torture, notamment dans le cadre de checas (lieux illégaux d'interrogatoire). Une des plus célèbres d'entre elles se trouve dans les sous-sol du Cercle des Beaux-Arts.

    De fait, dans la capitale, des tensions précèdent déjà le déclenchement du conflit. Ainsi le lieutenant de la Guardia de Asalto (corps de police républicain) José Castillo est-il assassiné le 12 juillet, puis, quelques heures plus tard, le député monarchiste José Calvo Sotelo. De même, le 17 juillet, des manifestants exigent la distribution d'armes devant les rumeurs de renversement de la République.

    Le 27 août, Madrid est bombardée par les troupes rebelles. Pour faire face aux combats, la première junte de défense de la ville est créée le 8 octobre, puis le gouvernement décide de quitter Madrid le 6 novembre pour établir la capitale de la République à Valence. Le lendemain commence la bataille de Madrid.

    En tant que bastion républicain, la capitale se défend contre les attaques rebelles pendant plus de deux ans, ce qui pousse les troupes franquistes à la contourner. Toutefois, après la chute du gouvernement, qui s'est réfugié en Catalogne en octobre 1937, Madrid dépose les armes au début de 1939. La chute de la ville marque la victoire finale des nationalistes.

    Régime de Franco

    De 1948 à 1954, la commune de Madrid va intégrer dans ses limites les communes de Fuencarral, Aravaca, El Pardo, Chamartín de la Rosa, Hortaleza, Canillas, Canillejas, Barajas, Vicálvaro, Vallecas, Villaverde, Carabanchel Bajo et Carabanchel Alto.

    Le 23 juin 1972, le zoo de Madrid est inauguré à la Casa de Campo.

    Le 20 décembre 1973, l'organisation séparatiste basque ETA assassine le président du Gouvernement, Luis Carrero Blanco, dans la rue Claudio Coello.

    Troisième restauration des Bourbons
     
    Monument édifié face à la gare d'Atocha en mémoire des victimes des attentats du 11 mars 2004.

    Deux ans plus tard, Francisco Franco meurt le 20 novembre 1975 des suites d'une grave maladie. Juan Carlos est proclamé roi d'Espagne, et le 27 décembre 1978 il signe la nouvelle Constitution faisant de l'Espagne une monarchie constitutionnelle. La Constitution entre en application deux jours plus tard.

    En 1981, le colonel Antonio Tejero Molina prend d'assaut le Congrès des députés, mais le roi, soutenu par la population espagnole, s'oppose fermement au coup d'État.

    En 1992, Madrid porte le titre de capitale européenne de la culture.

    Le 11 mars 2004, la ville est frappée par des attentats islamistes qui causent la mort de 191 personnes.

    Depuis la fin du XXe siècle, Madrid s'est affirmée comme l'une des grandes capitales européennes tant sur le plan économique que culturel, avec un très grand dynamisme et une forte croissance.

    Jean Lucas Dubreton, Madrid : villes et pays, Fayard, 1962, p. 26. (en) Jules Stewart, Madrid : The History, I.B.Tauris, 2013, p. 57. (es) « Los 'regalos' de Bonaparte para la capital », sur 20 minutos, 20 octobre 2008 « En días como hoy - La ejecución del general Rafael del Riego », sur RTVE « Histoire de la Bourse » Site de la bourse suisse Luis Díaz Simón, Los barrios bajos de Madrid, 1880-1936, Los Libros de la Catarata, 2016, p. 83-84. (es) « Einstein en Madrid », sur Secretos de Madrid, 5 mars 2014
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