Copán

Copán est une ancienne ville maya qui a donné son nom à l'actuelle ville de Copán Ruinas, ainsi qu'à la capitale (Santa Rosa de Copán) du département de Copán, situé à l'extrémité ouest du Honduras. Son ancien nom semble avoir été Xukpi (prononcer [ˈʃukpi]), une combinaison des mots xuk, « coin », et pi, « paquet ».

Cette ville, qui a connu son apogée au VIIe siècle ap. J.-C., a été abandonnée aux environs du X...Lire la suite

Copán est une ancienne ville maya qui a donné son nom à l'actuelle ville de Copán Ruinas, ainsi qu'à la capitale (Santa Rosa de Copán) du département de Copán, situé à l'extrémité ouest du Honduras. Son ancien nom semble avoir été Xukpi (prononcer [ˈʃukpi]), une combinaison des mots xuk, « coin », et pi, « paquet ».

Cette ville, qui a connu son apogée au VIIe siècle ap. J.-C., a été abandonnée aux environs du Xe siècle. Elle a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial culturel de l'Humanité de l'UNESCO en 1980.

Le site archéologique de Copán est situé en pleine jungle, dans la petite vallée d'un sous-affluent du fleuve Motagua, la rivière Copán, à une altitude de 600 m et à seulement 12 km de la frontière guatémaltèque.

Origines  Localisation de Copán.

Les traces de peuplement les plus anciennes semblent indiquer que l'occupation de la vallée de Copán a commencé dès le XIIe siècle av. J.-C. Pour des raisons qui restent inexpliquées, elle a été en grande partie abandonnée de -300 jusqu'aux environs de 150[1].

Des débuts de l'histoire de Copán n'émergent que quelques dates en compte long correspondant aux années 159 et 376 de notre ère, qui ont été retrouvées sur des monuments largement postérieurs. Elles sont associées à des événements qui demeurent obscurs. On a même trouvé une référence à une date qui correspond à 321 avant notre ère, mais dont on peut se demander si elle n'est pas mythique.

Grâce aux travaux d'interprétation de l'Autel Q, de l'Escalier hiéroglyphique et de plusieurs tombes royales, l'histoire de Copán peut être établie avec plus de certitude à partir de l'arrivée au pouvoir en 426 de K’inich Yax K’uk’ Mo’, fondateur d'une longue dynastie. Les liens entre le fondateur de la dynastie ainsi que son premier successeur et Teotihuacán, la grande métropole du Mexique central, ne font aucun doute : les indices archéologiques ne manquent pas, qu'il s'agisse des représentations de K'inich Yax K'uk Mo' avec des «yeux cerclés» et un bouclier rectangulaire à la manière de Teotihuacán, ou encore de la découverte d'un récipient tripode bien connu des archéologues sous le nom de «Dazzler» figurant un temple teotihuacán au talud-tablero caractéristique. Le phénomène n'est pas unique au Ve siècle : il est bien attesté à Tikal par exemple. La nature de ces liens reste cependant sujette à débat.

Conformément à l'idéologie qui se propage dans les cités mayas dès la fin de l'Époque préclassique, autorité politique et religieuse se confondent à l'Époque classique. Les rois de Copán étaient des k'uhul ajaw (« divins seigneurs »), médiateurs entre le monde humain et les puissances surnaturelles.

De grands monuments n'ont cessé d'être construits à partir du règne de K'inich Yax K'uk Mo' jusqu'à la fin des k'uhul ajaw de Copán, de 435 à 822.

Période classique  Détail de la stèle H, représentant le Roi Waxaklajuun Ub'aah K'awiil.

C'est seulement au VIIe siècle que Copán devient un centre majeur, l'une des plus puissantes cités mayas. Cette période, l'âge d'or de la cité, correspond au règne de Jaguar de Fumée et de son fils Waxaklajuun Ub'aah K'awiil (« Dix-huit images de K'awiil », mieux connu sous le sobriquet de « 18-Lapin » qui lui a été affublé à une époque où le déchiffrement de l'écriture maya était encore rudimentaire). Le commerce se développe et les temples prolifèrent ; une importante population vient se regrouper autour de la ville, attirée par sa prospérité et ses grandes fêtes rituelles organisées par le roi autour d'auto-sacrifices et de sacrifices humains.

L'âge d'or de Copan prit fin lorsque Waxaklajuun Ub'aah K'awiil fut capturé et sacrifié par K'ak' Tiliw Chan Yopaat, roi de Quirigua, en 738. La mise à mort d'un « divin seigneur » a dû profondément ébranler la société copanèque. Le successeur de Waxaklajuun Ub'aah K'awiil semble avoir tenté de redresser la situation en renonçant au monopole du pouvoir et en y associant les lignages aristocratiques[2]. En témoigne la structure 22A de l'Acropole[3], un bâtiment dont la façade est décorée d'un motif en forme de natte. Or, en Mésoamérique, la natte est le symbole du gouvernement. Les archéologues pensent que les huit statues accompagnées de noms de lieux qui ornent également cette façade représentent les chefs de ces lignages[4].

Décadence

Il semblerait que ce soit un problème environnemental qui ait provoqué la chute de Copán. En effet, à cause de la déforestation - on estime qu'à la fin du VIIIe siècle, il n'y avait plus un seul arbre dans les 30 km à la ronde - liée à la densité croissante de la population, celle-ci fut obligée de cultiver les versants abrupts de la vallée et, à cause de l'érosion du sol, de défricher toujours plus. Cette spirale infernale de déboisement-érosion aurait entraîné un appauvrissement des terres et des inondations. La population aurait ainsi souffert de plus en plus du problème de la culture des terres : en examinant les restes de squelettes datant du VIIIe ou IXe siècle, les archéologues ont relevé des signes de malnutrition et constaté un accroissement de la mortalité infantile.

La réponse des souverains copanèques à cette situation a été totalement inadéquate. Enfermés dans l'idéologie de la royauté divine, ils ont continué à pratiquer sacrifices et autosacrifices, ainsi qu'à édifier des temples toujours plus grands[5]. Sous Yax Pasaj, le seizième souverain de la dynastie, le système montre des signes d’essoufflement : la plupart des monuments qu'il a commandités datent de la première moitié de son règne. Son monument le plus célèbre, l'autel Q, était destiné à afficher sa légitimité. Cette insistance pourrait indiquer à contrario qu'il n'en était plus assuré. Après sa mort, à une date incertaine au début du IXe siècle, un certain Ukit Took' semble avoir tenté de perpétuer la royauté sacrée à Copan. Il en reste un témoignage pathétique: l'autel L, daté de 822, une pâle copie de l'autel Q. Ukit Took' s'y est fait représenter assis face à Yax Pasaj, qui lui transmet les insignes du pouvoir, de la même manière que K'inich Yax K'uk' Mo' le fait pour Yax Pasaj sur l'autel Q. Une deuxième face est ébauchée; le reste du monument n'a jamais été sculpté. Les archéologues y voient la fin de la royauté à Copan[6]. Le temps des « divins seigneurs » était révolu : ils avaient perdu la capacité de convaincre leur peuple qu'ils assuraient l'équilibre du monde.

La fin de la royauté ne marque cependant pas un effondrement brutal de la société dans la vallée de Copan, contrairement à ce qui a été constaté dans d'autres cités mayas classiques. De près de 28 000 personnes à son apogée au début du IXe siècle, la population décroit lentement : on l'estime encore à quelque 12 000 personnes à la fin du Xe siècle. Au XIIIe siècle, la vallée est pratiquement abandonnée.

Liste des rois de Copan  Stèle N représentant le Roi K'ac Yipyaj Chan K'awiil (Coquille de Fumée, roi de 749 à 763). Dessin de Frederick Catherwood, 1839K’inich Yax K’uk’ Mo’ - 426-437 K’inich Popol Hol - vers 437 Roi 3 (nom inconnu) - vers 455 Ku Ix : vers 465 Roi 5 : vers 475 Roi 6 : vers 485 « Jaguar-Nénuphar » : 504-544 Roi 8 : vers 551 Roi 9 : mort en 553 « Jaguar de Lune » : 553-578 Butz' Chan : 578-628 Imix K'awiil (« Jaguar de fumée ») : 628-695 Waxaklajuun Ub'aah K'awiil (« 18-Lapin ») : 695-738 K'ak' Joplaj Chan K'awiil (« Singe de fumée ») : 738-749 K'ak' Yipyaj Chan K'awiil (« Coquille de fumée » ou « Écureuil de fumée ») : 749-763 Yax-Pasaj Chan Yoaat : 763-810 Ukit-Took' : 822
Période moderne  Village moderne de CopánLorsque le conquistador espagnol Diego García de Palacio découvre la ville en 1570, il n'y trouve que les vestiges de la splendeur passée de Copán envahis par une jungle dense (pourtant encore exploitée par quelques paysans). L'archéologue Sylvanus Morley à CopanÀ partir de 1839, les fouilles commenceront sous l'impulsion de l'explorateur américain John Lloyd Stephens et de son dessinateur Frederick Catherwood. Lorsque les Espagnols conquirent le Honduras, le site avait depuis longtemps été recouvert par la forêt vierge. Même si cette grande cité en ruine fut très vite découverte par les colons locaux, elle resta longtemps inconnue du monde extérieur. Une série d'explorateurs commença à s'y intéresser au début du XIXe siècle. Juan Galindo écrivit une description des ruines en 1834 ; celle-ci fut publiée l'année suivante. Cette publication attira l'attention de l'explorateur et écrivain nord-américain, John Lloyd Stephens et de l'architecte et dessinateur anglais Frederick Catherwood, dont les livres illustrés éveillèrent un grand élan d'intérêt pour l'Antiquité mésoaméricaine parmi les étudiants américains et européens. Ses publications ont servi de fondement à l'étude moderne des Mayas. Le site constitue l'une des premières fouilles archéologiques modernes de l'aire maya, conduite par le muséum d'histoire naturelle Peabody et l'université Harvard de 1891 à 1894. De nouvelles fouilles et restaurations furent réalisées par la Carnegie Institution of Washington dans les années 1930, puis par le muséum Peabody dans les années 1970, suivi par le « projet Copán » du gouvernement du Honduras qui débuta à la fin des années 1970 et continue actuellement.
Linda Schele & David Freidel, A Forest of Kings, p. 308 Arthur Demarest, Les Mayas, p. 230 Copan's Popolnah or House of the Council buildings at Copan, Copan buildings William Fash, Scribes, Warriors and Kings, p. 131; Robert J. Sharer, The Ancient Maya, p. 329 Arthur Demarest, Les Mayas, p. 242 Simon Martin & Nikolai Grube, Chronicle of the Maya Kings and Queens, p. 213
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