Chêne d'Allouville

Le chêne d'Allouville est un chêne pédonculé situé au centre du village d'Allouville-Bellefosse, juste face au clocher-porche de l'église Saint-Quentin, dans le pays de Caux, en Seine-Maritime. Son âge exact n'est pas connu : estimé au XIXe siècle âgé de 800 ans, une estimation ultérieure lui en attribue 1 200. Il est réputé comme étant le plus vieux chêne en France.

Sa hauteur est de 18 m et sa circonférence atteint les 15 m à 1 m du sol. Localisé à proximité immédiate du clocher de l'église du village, il abrite en son sein deux minuscules chapelles et draine chaque année quelque 30 000[source insuffisante] à 60 000 visiteurs.

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Le chêne d'Allouville est un chêne pédonculé situé au centre du village d'Allouville-Bellefosse, juste face au clocher-porche de l'église Saint-Quentin, dans le pays de Caux, en Seine-Maritime. Son âge exact n'est pas connu : estimé au XIXe siècle âgé de 800 ans, une estimation ultérieure lui en attribue 1 200. Il est réputé comme étant le plus vieux chêne en France.

Sa hauteur est de 18 m et sa circonférence atteint les 15 m à 1 m du sol. Localisé à proximité immédiate du clocher de l'église du village, il abrite en son sein deux minuscules chapelles et draine chaque année quelque 30 000[source insuffisante] à 60 000 visiteurs.

Le chêne d'Allouville est inscrit à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France depuis 2009.

Selon la légende, le chêne a été planté en 911 pour la naissance de la Normandie mais les scientifiques pensent de nos jours que le chêne serait daté du IXe siècle. Probablement contemporain de Charlemagne, le chêne d'Allouville a pu voir défiler les troupes de Guillaume le Conquérant en marche vers l'Angleterre qui, selon la tradition, a fait halte à son pied[1],[2].


En vieillissant, l'arbre s'est creusé de l'intérieur, offrant en ses entrailles le petit mètre carré nécessaire pour une vie d'ascète.

Les premières mentions écrites datent de 1696. Cette année-là, l'abbé Jacques Delalande du Détroit, fief de l'île de Ré, le curé de la paroisse, glisse une image de la vierge dans la fissure de l'arbre, dans le contexte de la guerre qui touche le pays de Caux, dédie alors cet arbre à Notre-Dame de la Paix. L'arbre se creuse de plus en plus, et la largeur de la fissure est alors de 22 centimètres. Le père Du Cerceau écrit en 1710 une ode dans laquelle « il se souvient qu'il aurait pu être ermite et se voyait apporter chapon et champagne par les braves paroissiens. »

Jadis entouré d'autres arbres, le chêne a échappé à plusieurs reprises à la destruction, notamment en 1793, pendant la Terreur. Selon un récit local transmis oralement jusqu'à son recueil en 1914 par l'abbé Fontaine[3], une foule révolutionnaire en liesse voulut incendier ce symbole d'un pouvoir clérical honni[4],[1]. L'arbre fut sauvé par le maître d'école du village, Jean-Baptiste Bonheure, qui y apposa l'écriteau « temple de la Raison » à la place de l'ancien qui le condamnait[1],[5],[6],[7].

Après ces événements, il suffira au chêne d'une cinquantaine d'années pour redorer son blason aux yeux des plus hautes instances du pouvoir laïc en place. Une statue de la Vierge en bois doré est notamment offerte au chêne par l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, et se trouve aujourd'hui dans la sacristie de l'église Saint-Quentin [1]. La chapelle, ainsi que la chambre qui la surmonte et l'escalier qui y conduit, vieillissent sous l'action du temps. En 1853, l'abbé Cholet profite d'une visite du préfet de la Seine-Inférieure pour lui demander de classer le chêne comme monument historique et restaurer le lambris de la chapelle[2]. Le baron Le Roy offre 1 200 francs pour la restauration du chêne. L'abbé Robert, alors directeur au séminaire d'Yvetot, se charge de conduire le travail de restauration, qu'il fait exécuter par M. Martin, sculpteur de Caudebec. L'œuvre est accomplie dans le style du XVIIe siècle. Une fois achevé, Mgr Blanquart de Bailleul, archevêque de Rouen, bénit l'autel neuf et y célèbre une messe le 3 octobre 1854[8],[2],[N 1].

 

Au XIXe siècle, le chêne d'Allouville-Bellefosse devient officiellement une curiosité et il fait l'objet de soins attentifs de la part des villageois. Ils tapissent l'intérieur des chapelles de lambris, recouvrent son tronc d'un manteau d'écailles de bois et aménagent un véritable escalier doté d'une balustrade pour en faciliter l'accès.

En 1912, il est frappé par la foudre qui l'ampute de moitié ; il est depuis sans cesse ausculté, soigné et consolidé. Grâce à Henri Gadeau de Kerville, le site naturel est classé par un arrêté du 23 août 1932[9][source insuffisante].

En 1988, une structure métallique est installée pour soutenir l'arbre qui menace de s'abattre[10]. Deux ans plus tard, le chêne est restauré à cause de son état de santé et des dégradations dues au tourisme. « Dans les années 1988-1993, un homme assez extraordinaire, Robert Bourdu, eut un coup de cœur pour ce végétal, qui avec ses 1 200 ans, présentait des signes de faiblesse de structure et de vigueur. La relation qu’il a eue avec cet arbre lui a permis de fédérer autour de lui une commission d’élus, de professionnels et d’habitants qui ont mis tout en œuvre pour assurer à ce sujet historique une durée de vie supplémentaire. Il fallait trouver un financement important, obtenir l'acceptation d’investissement et de techniques nouvelles pour cet arbre vénérable ; il réussit à mettre en œuvre les travaux de sauvegarde. Les travaux furent longs et les directives strictes, afin d’éviter au mieux toute atteinte au végétal : protéger les racines, limiter le tassement du sol, éviter toutes blessures et protéger le reste de bois encore sain des actions des pathogènes. »[11]

En 2007, une reprise des escaliers, le réaménagement des abords pour éviter le piétinement et améliorer les conditions de sécurité ont été effectués. En 2008, les planches de bois et les graviers qui entourent le chêne ont été changés et un espace a été spécialement aménagé aux alentours pour faciliter la visite des touristes[12].

↑ a b c et d « Allouville-Bellefosse : Le chêne millénaire » [archive du 23 février 2011], sur allouvillebellefosse.free.fr. ↑ a b et c Gustave Gouellain, Jean Benoît Désiré Cochet, Revue de la Normandie, Impr. E. Cagniard, 1867, p. 564. Leborgne 2009, p. 8. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées univ-lehavre Confédération nationale des Groupes folkloriques français, Folklore de France (no 251-262), 1997 (lire en ligne), p. 44. Mythologie française : Bulletin de la Société de mythologie française (no 222-225), 2006 (lire en ligne), p. 6. Leborgne 2009, p. 8-9. Les Églises du l'arrondissement d'Yvetot, 2e édition, T. n, p. 382. http://krapoarboricole.unblog.fr . Jacques Ragot, Guide de la nature en pays de Caux : flore, faune, géologie, Éditions des Falaises, novembre 2005, (ISBN 978-2-84811-035-6), p. 167. Source : La Feuille d'A.R.B.R.E.S., bulletin trimestriel de l'association A.R.B.R.E.S., no 93, décembre 2018. Paris Normandie, 1er novembre 2008.


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