Αθήνα

( Athènes )

Athènes (en grec : Αθήνα / Athína, /a.ˈθi.na/ ; en grec ancien : Ἀθῆναι / Athễnai — le nom est toujours pluriel) est la plus grande ville et la capitale de la Grèce. En 2011, elle compte 664...Lire la suite

Athènes (en grec : Αθήνα / Athína, /a.ˈθi.na/ ; en grec ancien : Ἀθῆναι / Athễnai — le nom est toujours pluriel) est la plus grande ville et la capitale de la Grèce. En 2011, elle compte 664 046 habitants intra-muros sur une superficie de 39 km2. Son aire urbaine, le Grand Athènes, qui comprend notamment le port du Pirée, en compte plus de 4 millions. Berceau de la civilisation occidentale et dotée d'un riche passé, la ville est aujourd'hui le cœur politique, économique et culturel de la République hellénique, dont elle accueille la plupart des institutions, comme le Parlement, la Cour de cassation et le siège du Gouvernement.

Athènes est l'une des plus anciennes villes au monde, avec une présence humaine attestée dès le Néolithique. Fondée vers 800 av. J.-C. autour de la colline de l'Acropole — par le héros Thésée, selon la légende —, la cité domine la Grèce au cours du Ier millénaire av. J.-C. Elle connaît son âge d'or au Ve siècle av. J.-C., sous la domination du stratège Périclès : principale puissance militaire de Grèce, à la tête d'une vaste alliance de cités, elle est également le cœur culturel de la Méditerranée. La démocratie athénienne connaît une vie intellectuelle importante, rassemblant des philosophes antiques (Socrate, Platon, Aristote), des auteurs de théâtre (Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane) et l'historien Thucydide. De nombreux témoignages de cette période faste ont été conservés, comme le Parthénon, l'Agora (qui comprend notamment le temple d'Héphaïstos), l'Olympéion, le théâtre de Dionysos ou encore le Stade panathénaïque.

Intégrée au royaume de Macédoine, puis à l'Empire romain, devenu par la suite l'Empire byzantin — période durant laquelle fut bâti le monastère de Daphni —, Athènes est conquise par l'Empire ottoman en 1456 et reste sous sa domination jusqu'en 1833, année de l'évacuation définitive de l'Acropole. Elle devient la capitale du royaume de Grèce nouvellement indépendant en 1834 et connaît une importante croissance urbaine. Occupée lors des deux guerres mondiales, la ville est ravagée par les destructions de la guerre civile grecque (1946–1949). Durant la seconde moitié du XXe siècle, Athènes devient le cœur économique et universitaire d'une Grèce en plein développement, dont les symboles sont les grandes avenues commerçantes telles que l'avenue Kifissías ou l'avenue Vasilíssis Sofías. Frappée de plein fouet par la crise grecque depuis 2009, la ville a perdu plusieurs dizaines de milliers d'habitants et fait face à d'importantes difficultés économiques.

La ville s'étend sur la plaine d'Attique, sur les rives de la mer Égée. Elle est le chef-lieu du district régional d'Athènes-Centre et la capitale de la périphérie d'Attique, mais aussi celle du diocèse décentralisé du même nom. Le quartier le plus ancien, Pláka, est situé en contrebas de l'Acropole et comprend notamment la place Monastiráki. Kolonáki est le quartier huppé, à proximité de la place Sýntagma. Enfin, Exárcheia est le quartier alternatif et branché de la ville, foyer de l'anarchisme en Grèce et de la contestation populaire depuis la crise. Grâce à son climat méditerranéen et ses nombreux musées, comme le musée de l'Acropole ou le musée national archéologique, Athènes est l'une des principales destinations touristiques d'Europe. En 1985, elle a été désignée comme capitale européenne de la culture, et en 2018, comme capitale européenne de l'innovation. Elle a également accueilli les Jeux olympiques d'été en 1896 et en 2004.

Antiquité  Le Parthénon sur la colline de l'Acropole à Athènes

Des traces d'occupation humaine sont attestées dès le Néolithique sur le site de l'Acropole (voir Pélasges). Mais ce n'est qu'à la suite des invasions ioniennes que l'Attique fut organisée en cités, parmi lesquelles Cécropia, la future Athènes.

Athènes fut fondée formellement vers 800 avant Jésus-Christ par le synœcisme de plusieurs villages, partiellement préservés de l'invasion des Doriens. Ce faisant, en tirant parti de la forteresse naturelle de l'Acropole, ils purent résister aux hordes de pillards qui terrorisaient la région. Le pluriel du mot Athènes, d'après Thucydide, est une trace des anciens villages qui fusionnèrent pour fonder la cité. Selon la légende, c'est le héros Thésée, vainqueur du Minotaure, qui dirigea cette unification de l'Attique (Thucydide, II, 15, 2).

Athènes était l'une des cités dominantes en Grèce au cours du Ier millénaire av. J.-C. Son âge d'or fut atteint sous Périclès, au Ve siècle av. J.-C., où sa domination était à la fois politique, financière (grâce aux mines d'argent du Laurion et au tribut), militaire et culturelle. C'est à cette époque qu'Athènes fut qualifiée de « capitale (ἄστυ [astu]) de la Grèce » (Isocrate). Rapidement, Athènes transforma la ligue de Délos en un véritable empire qui fut dissous à la fin de la guerre du Péloponnèse qui l'opposa à Sparte.

Le philosophe Aristote né en 384 av. J.-C. participa beaucoup à la vie intellectuelle d'Athènes, notamment en rédigeant son traité intitulé Politiques, où il critiqua la démocratie athénienne.

La bataille de Chéronée, remportée en 338 av. J.-C. par Philippe II de Macédoine, fit entrer Athènes dans le nouvel Empire macédonien. La cité, qui demeura le grand foyer de la civilisation grecque, bénéficia jusqu'au IIe siècle av. J.-C. de nouveaux aménagements et de travaux d'embellissement menés sous la houlette de Lycurgue. Après la mort d'Alexandre le Grand en 323 av. J.-C. et le découpage de l'Empire macédonien, la ville, encore sous domination des rois de Macédoine, sombra dans l'oubli.

  L'Acropole d'Athènes.

Conquise par le Romain Sylla, en 86 av. J.-C., Athènes perdit ses remparts et son rôle politique mais resta néanmoins un véritable phare intellectuel grâce à la Pax Romana qui s'instaura. Séduits par la culture et l'art de vivre athéniens, les Romains en copièrent les œuvres d'art et les mœurs et ne cessèrent d'embellir la ville : la tour des Vents, le temple de Rome et d'Auguste sur l'Acropole, l'agora romaine, le théâtre de l'Odéon dans l'ancienne agora sont parmi les monuments édifiés à cette époque. Aux alentours de l'an 1, la ville comptait ainsi environ 300 000 habitants.

À partir de 53, les prêches de saint Paul devant l'Aréopage ne donnèrent qu'un faible écho au christianisme à Athènes ; Paul réussit cependant à convertir un membre du vénérable tribunal, Denys l'Aréopagite ou Dyonisius, et une femme, Damaris (Ac 17,33-34).

Plus tard, l'empereur Hadrien (117 – 138), particulièrement attaché à la Grèce, continua les travaux d'urbanisme de ses prédécesseurs : la bibliothèque qui porte son nom, l'Olympion (temple de Zeus), de nouvelles routes et des aqueducs furent construits sous son règne. Sous le règne d'Antonin le Pieux, un richissime Athénien, Hérode Atticus, fit bâtir, entre 140 et 144, un gigantesque stade en marbre situé au-delà de l'Ilissos[1] ; il édifia plus tard, en mémoire de sa défunte épouse, l'Odéon qui porte son nom, construit en l'an 161.

Liste des dirigeants d'Athènes

Jusqu'en 752 av. J.-C., Athènes était une monarchie. Après la chute de la royauté, le trône est remplacé par un gouvernement oligarchique : l'archontat.

632 av. J.-C. : Cylon († 632 av. J.-C.). Aristocrate athénien, il organisa un coup d'État pour tenter d'imposer sa tyrannie à Athènes. Mégaclès, archonte d'Athènes cette année-là, le fit mettre à mort avec ses partisans, alors qu'ils s'étaient réfugiés sur l'Acropole, auprès des autels des dieux. Un an plus tard, à la fin de l'archontat de Mégaclès, celui-ci et sa famille, les Alcméonides, furent bannis d'Athènes pour ce sacrilège. Ils ne furent autorisés à rentrer à Athènes que sous l'archontat de Solon, en 594 av. J.-C. Ils seront de nouveau exilés sous la tyrannie de Pisistrate. 561 – 560 av. J.-C. : Pisistrate (600 – 527 av. J.-C.) (1er règne). 556 – 552 av. J.-C. : Pisistrate (restauration, 2e règne). 546 – 527 av. J.-C. : Pisistrate (seconde restauration, 3e règne). 527 – 514 av. J.-C. : Hipparque († 514 av. J.-C.), fils du précédent. Il règne conjointement avec son frère Hippias. 527 – 510 av. J.-C. : Hippias († 490 av. J.-C.), frère du précédent. Il règne conjointement avec son frère Hipparque, puis seul après la mort de celui-ci.

Après la chute d'Hippias, la famille des Alcméonides fut de nouveau autorisée à s'installer à Athènes. La démocratie athénienne se met en place entre 508 et 507 av. J.-C.

404 – 403 av. J.-C. : Théramène († 404 av. J.-C.), Critias (450 – 403 av. J.-C.), etc.Moyen Âge

Durant la période byzantine, Athènes perdit beaucoup de sa gloire pour ne devenir qu'une petite ville de province.

Théodose II, par ses édits de 426 et 439, ordonna la destruction de tous les temples païens. Il fit cependant une exception pour Athènes : ils seraient désaffectés et convertis en églises. Cependant, les Panathénées continuèrent à être célébrées. Justinien fit appliquer les décisions de Théodose II à partir de 529 : fermeture des écoles philosophiques (principalement néo-platoniciennes), transformées en écoles chrétiennes privées et conversion des temples en églises : le Parthénon devint la cathédrale de la ville. En effet, le culte de la Vierge (en grec Parthénos) Athéna fut remplacé par celui de la Vierge Marie Mère de Dieu, qualifiée d'Athénienne comme patronne de la cité. L'Érechthéion devint église de la Théotokos (« mère de Dieu »). En 857, l'évêché d'Athènes devint archevêché et le Parthénon devint église métropolitaine. Les temples furent dépouillés de leurs trésors au profit de Sainte-Sophie. Entre le VIe et le VIIe siècle, l'Asclépiéion fut consacré aux saints Anargyres Côme et Damien. L'Héphaïstéion fut consacré à saint Georges. Au XIIe siècle, les Propylées devinrent palais épiscopal. De nombreuses églises byzantines furent érigées, bien souvent sur d'anciens sanctuaires païens, telles l'église de la Sainte-Trinité, l'église Saints-Théodore, l'église des Saints-Asomates, l'église des Saints-Apôtres et celle de la Panagía Kapnikaréa.

 Vue de l'église des Saints-Apôtres depuis l'Aréopage.

En 1146, la ville fut prise par Roger de Sicile. Après l'établissement de l'Empire latin de Constantinople en 1204, les Français mirent en place un duché d'Athènes, d'abord gouverné par les sires de la Roche puis ceux de la maison de Brienne. Il fut conquis par la compagnie catalane, avant d'être repris par des Florentins, les Acciaiuoli (1385). Ces derniers rendirent à la ville une partie de son éclat. L'Acropole fut transformée en manoir. Les Florentins se logèrent dans le palais métropolitain des Propylées. Eux ou leurs prédécesseurs firent construire une tour de guet, détruite par Heinrich Schliemann en 1875.

L'occupation ottomane  Le bazar d'Athènes, peinture d'Edward Dodwell, musée Benaki.

En 1456, trois ans après la chute de Constantinople, Athènes fut conquise à son tour par les Ottomans sujets de Mehmed II, sauf l'Acropole qui résista et ne tomba qu'en 1458. Les Turcs entourèrent l'Acropole de nouvelles fortifications (le mur de Serpentzé), appuyées sur le portique d'Eumène et l'odéon d'Hérode Atticus. Le Parthénon devint une mosquée. Il fut doté d'un minaret peu après 1466. L'Érechtéion devint le harem du disdar. Le 26 septembre 1687, alors qu'Athènes était assiégée par les troupes de Venise commandées par Morosini, une bombe tomba sur le Parthénon que les Turcs avaient transformé en poudrière. Le temple fut presque totalement détruit. La dégradation se poursuivit au début du XIXe siècle et fut l'œuvre de l'ambassadeur britannique à Constantinople, Thomas Bruce (7e comte d'Elgin), et de ses agents.

XIXe et XXe siècles

Dès 1821 et le déclenchement de la guerre d'Indépendance, Athènes fut libérée de l'occupation turque, mais les Grecs ne s'emparèrent de la forteresse de l'Acropole qu'en juin 1822 après un long siège. En 1826 et 1827, les Turcs assiégèrent l'Acropole, défendue d'abord par le klephte Gouras et Makriyánnis, puis, après la mort de Gouras, par le général français Fabvier. Toutes les tentatives de dégager la ville, menées par Karaïskákis puis, après son décès par l'amiral Cochrane et le général Church, échouèrent. Les troupes de Rachid Pacha prirent l'Acropole le 27 mai 1827 et y restèrent jusqu'au 12 avril 1833. La ville était quasiment inhabitée lorsqu'elle fut proclamée capitale du royaume de Grèce le 1er décembre 1834, mais elle fut rebâtie dans les décennies qui suivirent.

Le gouvernement s'installa dans une ville en ruines. Les églises furent reconverties pour accueillir les ministères. L'Héphaïstéion devint un musée. Les architectes bavarois du roi Othon proposèrent un schéma directeur en triangle, dirigé vers l'Acropole ainsi mise en valeur, et un plan perpendiculaire. La reconstruction/construction de la ville fut laissée à l'initiative privée. La rue Ermoú (Hermès) marquait alors la frontière entre ville ancienne, médiévale et ville contemporaine.

Un palais royal (devenu depuis siège du Parlement), que certains architectes auraient souhaité installer sur l'Acropole, fut achevé en 1838 sur la place Syntagma. La reine Amélie créa l'année suivante un jardin botanique (devenu depuis les jardins nationaux) à côté du palais.

En 1845, la ville était encore soit un champ de ruines soit un chantier de construction. De grandes maisons néo-classiques émergeaient de terrains vagues à peine déblayés, telles la maison Proveléggios et la maison Lapathiótis. Les rues n'étaient pas encore pavées, ni éclairées, ni réellement aménagées.

Pendant la Première Guerre mondiale, la ville fut occupée par des troupes franco-britanniques à partir du 16 octobre 1916[2].

Après la guerre gréco-turque et la « Grande Catastrophe » de septembre 1922, l'afflux de plus d'un million de réfugiés en provenance d'Asie Mineure entraîna dans les années 1920 la construction de quartiers entiers.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville fut prise par l'Allemagne nazie, le 27 avril 1941, et occupée jusqu'en octobre 1944. Les Allemands organisèrent une famine systématique qui fit de très nombreux morts. Le 3 décembre 1944, le soulèvement communiste commença dans le quartier autour de l'Héphaïstéion, après que les forces de police eurent tiré sur une manifestation le matin même sur la place Syntagma, faisant une vingtaine de morts et plus d'une centaine de blessés[3]. Les Britanniques restaurèrent l'ordre après d'intenses combats de rue et grâce à des renforts venus de Phalère.

La croissance d'Athènes fut très faible pendant les premières années qui suivirent les destructions et les ravages de la guerre civile grecque. Puis la cité recommença à croître.

L'entrée de la Grèce dans l'Union européenne en 1981 apporta de nouveaux investissements à la ville. Enfin, l'accueil des Jeux olympiques d'été de 2004 a été le moteur de nombreux travaux d'infrastructure.

En 1985, Athènes a été déclarée capitale culturelle de l'Europe.

  Vue panoramique d'Athènes depuis la colline de Pnyx.
R. Étienne, Athènes, espaces urbains et histoire. Des origines à la fin du IIIe siècle ap. J.-C., Paris, Hachette, 2004, p. 212. Maurice Larcher, La grande guerre dans les Balkans, direction de la guerre, Payot, 1929. Joëlle Fontaine, « Churchill contre la Grèce », sur monde-diplomatique.fr, Le Monde diplomatique, 1er juillet 2012 (consulté le 13 décembre 2021).
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