Транссибирская магистраль

( Transsibérien )

Le Chemin de fer transsibérien,, ou le Transsibérien, (en russe : Транссибирская магистраль, Transsibirskaïa maguistral ou Транссиб, Transsib), est un réseau de voies ferrées de Russie qui relie Moscou à Vladivostok sur plus de neuf mille kilomètres (la longueur du trajet dépendant de l'itinéraire). Il est souvent confondu avec les trains qui y circulent, qui portent pourtant des noms différents selon les destinations qu'ils desservent (aucun train ne s'appelle « Transsibérien »). L'itinéraire emprunté par le train « Rossiya » traverse plus de 990 gares. De Moscou à Vladivostok, la durée du voyage est d’une semaine par le train le plus rapide (« Rossiya »). La majorité de la population de la Sibérie se concentre le long du Transsi...Lire la suite

Le Chemin de fer transsibérien,, ou le Transsibérien, (en russe : Транссибирская магистраль, Transsibirskaïa maguistral ou Транссиб, Transsib), est un réseau de voies ferrées de Russie qui relie Moscou à Vladivostok sur plus de neuf mille kilomètres (la longueur du trajet dépendant de l'itinéraire). Il est souvent confondu avec les trains qui y circulent, qui portent pourtant des noms différents selon les destinations qu'ils desservent (aucun train ne s'appelle « Transsibérien »). L'itinéraire emprunté par le train « Rossiya » traverse plus de 990 gares. De Moscou à Vladivostok, la durée du voyage est d’une semaine par le train le plus rapide (« Rossiya »). La majorité de la population de la Sibérie se concentre le long du Transsibérien où se trouvent quelques bassins industriels importants, dont le Kouzbass. Le train est parfois le seul moyen pour rallier les villages isolés de Sibérie. Il est surtout le plus économique et le plus fiable.

L'itinéraire principal est celui sur lequel est basé le kilométrage officiel. Il passe par Iaroslavl, Danilov, Bouï, Kotelnitch, Kirov, Perm, et Iekaterinbourg avant de rejoindre Omsk via Tioumen. Ce n'est plus celui emprunté aujourd'hui, la majorité des trains reliant Iaroslavl à Kotelnitch via Kostroma. Le « Rossiya » circule depuis 2001 via Vladimir et Nijni Novgorod avant de retrouver l'itinéraire précédent à Kirov, lui faisant économiser 40 km sur le trajet total.

Le Transsibérien a été voulu dès 1891 par les tsars pour relier les confins de leur empire, l'Ouest à l'Est. Sa construction s'achève le , avec l'ouverture du pont sur l’Amour à Khabarovsk.

Le « Rossiya » n'est pas le seul à pousser jusqu'au terminus de la voie transsibérienne, Vladivostok. D'autres trains effectuent aussi ce parcours comme l'indique le site des chemins de fer russes RJD. Il ne s'arrête pas à chacune des plus de 990 gares, mais dessert une cinquantaine d'entre elles, parmi les principales. Les habitants de Vladivostok préfèrent souvent voyager sur Aeroflot, dont chaque heure de vol évite une journée de train.

Chantée par les aventuriers et les poètes, cette voie mythique de chemin de fer fait partie de la vie quotidienne des Russes.

 Construction française des wagons du Transibérien (1900, puis mise sur rail place du Trocadéro).Transsibérien, ligne d'origine  Tracé actuel du Transsibérien et de ses grandes liaisons connexes.
carte interactive La ligne transsibérienne en 1904.

À la fin du XIXe siècle, le gouvernement impérial russe souhaitait développer l’économie de la Sibérie, appuyer la flotte russe du Pacifique et augmenter l'influence commerciale, politique et militaire de la Russie en Chine. Evgueni Bogdanovitch, parti enquêter en 1866 dans la région de Perm et de Viatka pour connaître les moyens de lutter contre les problèmes de famine, est l'un des premiers à lancer l'idée d'une liaison ferroviaire entre la Russie d'Europe et les régions d'Ekaterinbourg et de Tioumen. Son opiniâtreté lui permettra de faire avancer le projet initial même si ce n'est pas par les mêmes voies que celles qu'il avait prévues situées plus au nord que le tracé terminal plus au sud[1]. Un premier tronçon du Transsibérien avait déjà été achevé en 1888, de Samara à Oufa. Mais c’est le 17 mars 1891 que le prolongement d'Oufa jusqu’à Vladivostok fut décrété par oukase du tsar Alexandre III. Par la suite, l'aide sensible des emprunts français et de la compagnie internationale des wagons-lits jouent un rôle de premier plan pour le financement des projets. Les travaux du tronçon démarrant à Vladivostok sont inaugurés en mai 1891 par le tzarévitch Nicolas.

Le point de départ à Moscou se situe à la gare de Kazan et à la gare de Iaroslavl. Le tronçon Samara, Oufa, Zlatooust, Tcheliabinsk est inauguré le 26 octobre 1891.

En 1904, les travaux n'étaient pas tout à fait achevés : il manquait une portion de la ligne aux alentours du lac Baïkal, posant d'énormes problèmes logistiques pendant la guerre russo-japonaise de 1904-1905[2]. À la voie trop légère fut substituée une voie plus lourde, de façon à pouvoir augmenter la vitesse. Jusqu’au lac Baïkal la traction se faisait par des machines de type articulé Mallet, avec quatre essieux couplés et un essieu porteur à l’avant pour les trains de voyageurs et avec six essieux couplés pour les trains de marchandise. Au-delà, circulaient des locomotives compound à deux cylindres extérieurs et à cinq essieux, dont quatre couplés. Avant la construction de la voie ferrée qui contourne le lac Baïkal par sa côte sud (terminée en 1904), la traversée du lac se faisait en bac et il fallait l'aide d'un brise-glace en hiver.

 Le chemin de fer transsibérien, illustration de Frédéric de Haenen, 1913.

Le Transsibérien traverse alors la Mandchourie en empruntant le chemin de fer de l’Est chinois qui le relie à la base navale russe de Port-Arthur. Mais la défaite russe de 1905 entraîne la perte de Port-Arthur et du chemin de fer de Mandchourie du Sud, cédés au Japon. Le gouvernement décide alors de construire une voie qui passe plus au nord en restant en territoire russe. Le chemin de fer de l'Amour, long de 2 000 km, est mis en chantier à partir de 1910. Il relie Tchita à Khabarovsk : pour ne pas faire double emploi avec le transport fluvial, la ligne est parallèle au fleuve à une distance de 75 à 80 km. Cette région, boisée, marécageuse et très faiblement peuplée, ne compte alors que 250 000 habitants ; les entrepreneurs privés n'étant pas intéressés, l'État doit recourir à la main-d'œuvre forcée de la Katorga, le bagne russe de l'époque impériale[3]. La construction est terminée le 5 octobre 1916 avec l'ouverture du pont de Khabarovsk sur l’Amour[4],[5],[6].

La ligne du Transsibérien contribue au ravitaillement de la Russie dans la Première Guerre mondiale. Elle est surtout un axe majeur de la guerre civile russe : théâtre de la révolte de la Légion tchécoslovaque contre les Bolcheviks, elle est disputée et saccagée par les Armées blanches de l'amiral Koltchak et de l'ataman Grigori Semenov, les forces expéditionnaires occidentales et japonaises, et enfin l'Armée rouge soviétique qui reste maîtresse du terrain après le retrait des Japonais en 1922.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Transsibérien contribue, de façon marginale, aux échanges entre les États-Unis et l'URSS. Il sert surtout au déploiement de l'Armée rouge pendant la première guerre soviéto-japonaise en 1939 puis pendant l'offensive soviétique en Mandchourie en 1945. 594 000 prisonniers de guerre japonais sont envoyés travailler en Sibérie : beaucoup périssent de froid et d'épuisement dans la construction de la Magistrale Baïkal-Amour[7].

Magistrale Baïkal-Amour, « l'autre Transsibérien »

La Magistrale Baïkal-Amour ou BAM est une ligne ferroviaire en Russie, construite (en grande partie) dans la deuxième moitié du XXe siècle, qui traverse la Sibérie et l'Extrême-Orient russe, reliant le lac Baïkal au fleuve Amour et à l'océan Pacifique. La BAM a une longueur de 4 234 kilomètres et est située à environ 500 km au nord-est par rapport aux chemins de fer du Transsibérien.

Prolongation de la ligne

Le rétablissement de la liaison ferroviaire entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, en projet, permettrait de moderniser et de prolonger le Transsibérien.

Eric Hoesli, L'épopée sibérienne, La Russie à la conquête de la Sibérie et du Grand Nord, Genève, éditions des Syrtes et Paulsen, 2018, 826 p. (ISBN 978-2-940523-70-2), p. 404-405 Richard Pipes, La Révolution russe, p. 13, P.U.F., collection « connaissance de l'Est », Paris, 1993. Maurice Zimmermann, Chemins de fer asiatiques. Le chemin de fer de l'Amour. In: Annales de Géographie, t. 22, n°124, 1913. p. 377. « Le Transsibérien a cent ans », sur liberation.fr, 5 octobre 2016 (consulté le 9 juillet 2017). « Transsibérien : un jeune homme centenaire », sur lepoint.fr, 5 octobre 2016 (consulté le 9 juillet 2017). Geoffroy Lang, « Transsibérien : la plus longue ligne de train du monde est centenaire », sur rtl.fr, 5 octobre 2016 (consulté le 9 juillet 2017). "Mandchourie, campagne de" in Pierre Montagnon, Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale, Pygmalion, 2011 [1]
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