Bryce Canyon National Park

( Parc national de Bryce Canyon )

Le parc national de Bryce Canyon (en anglais : Bryce Canyon National Park) est un parc national américain situé dans le Sud de l'Utah.

D'une superficie de 145 km2, le parc est renommé pour ses formations géologiques composées de roches colorées aux formes coniques et âgées de dizaines de millions d'années. Le parc est constitué de zones élevées et semi-arides, et présente un ensemble d'immenses amphithéâtres naturels parsemés de nombreux hoodoos (cheminées de fée) produits par l'érosion du plateau de Paunsaugunt.

L'occupation humaine de la région remonte à une dizaine de milliers d'années mais aucune preuve archéologique n'indique pourtant que l'Homme y vit en permanence. Les régions environnantes du parc sont habitées par des peuplades précolombiennes entre le IIe siècle et le ...Lire la suite

Le parc national de Bryce Canyon (en anglais : Bryce Canyon National Park) est un parc national américain situé dans le Sud de l'Utah.

D'une superficie de 145 km2, le parc est renommé pour ses formations géologiques composées de roches colorées aux formes coniques et âgées de dizaines de millions d'années. Le parc est constitué de zones élevées et semi-arides, et présente un ensemble d'immenses amphithéâtres naturels parsemés de nombreux hoodoos (cheminées de fée) produits par l'érosion du plateau de Paunsaugunt.

L'occupation humaine de la région remonte à une dizaine de milliers d'années mais aucune preuve archéologique n'indique pourtant que l'Homme y vit en permanence. Les régions environnantes du parc sont habitées par des peuplades précolombiennes entre le IIe siècle et le XIIe siècle, puis par des autochtones Païutes qui y limitent leurs activités à la chasse et la cueillette.

Les premiers explorateurs européens parviennent au sud de l'Utah à la fin du XVIIIe siècle et les premiers colons, des mormons, s'y installent à la fin du XIXe siècle. À la suite du travail que le charpentier Ebenezer Bryce effectue dans la région, cette petite communauté nomme le lieu Bryce Canyon. Il s'agit cependant d'un amphithéâtre naturel et non d'un canyon. En 1928, Bryce Canyon et sa région environnante deviennent un parc national. Les membres du personnel du National Park Service ont depuis pour mission de protéger les richesses du parc tout en accueillant et en sensibilisant le million de touristes qui visitent le parc chaque année.

 Les pétroglyphes et d'autres vestiges découverts indiquent que l'homme est présent dans la région depuis des milliers d'années.

Les recherches archéologiques sur le territoire du parc et les environs indiquent que l'arrivée des premiers hommes dans la région remonte à près de 12 000 ans. Ces premières populations ne font probablement que le traverser, sans l'occuper en permanence[1]. Le parc présentant des conditions climatiques très rudes en hiver, il est difficile d'y vivre tout au long de l'année.

Au Paléolithique, à la fin de la dernière glaciation, le territoire sert de zone de chasse aux tribus Autochtones. Plus tard, des peuplades précolombiennes viennent chasser dans les zones forestières. Au moment de l'arrivée des premiers Européens, la tribu des Païutes se rend sur les hauts plateaux pour récolter les pignons des cônes des pins et pour y chasser le gibier[1].

Les mormons arrivent dans la région au cours du XIXe siècle, et détournent les cours d’eau des hauteurs pour irriguer les cultures des plaines en contrebas. Cette maîtrise de l’eau leur permet de transformer les terres jusque-là arides en champs fertiles[1].

En 1924, le parc obtient le statut de Monument national et en 1928 le statut de parc national, ce qui fait mieux connaître la région au public. Grâce à la compagnie de chemins de fer Union Pacific Railroad et aux travaux du Civilian Conservation Corps, le canyon devient alors plus facilement accessible. Le parc accueille au début du XXIe siècle plus d'un million de visiteurs chaque année[1].

Autochtones  Autochtone de la tribu des Païutes.

Les premiers Autochtones occupent le proche plateau du Colorado il y a environ 12 000 ans, mais aucun vestige n'a pour le moment été découvert sur le plateau de Paunsaugunt[2].

De culture précolombienne, les Fremonts et les Anasazis s'installent dans la région voisine du plateau du Colorado à partir du IIe siècle, et jusqu'aux environs du XIIe siècle. Les premiers occupent le nord et l'ouest de la région, tandis que les seconds s'installent au sud et à l'est du plateau. Une expédition de l'université Harvard étudie entre 1928 et 1929 les Fremonts et les Anasazis dans l'Utah sur différents sites archéologiques. Noel Morss, un membre de l'expédition, découvre des indices établissant un lien possible entre ces deux cultures. De telles découvertes sont ainsi faites au niveau du plateau de Kaiparowits tout proche du parc. Des vestiges de poteries et de mocassins indiquent bien que ces deux cultures sont différentes même si de nombreux objets se ressemblent par ailleurs. Par exemple, les mocassins des Anasazis sont réalisés avec des feuilles tissées de Yuccas tandis que ceux des Fremonts sont réalisés avec des jarrets de cerfs[2],[3],[4].

Les autochtones païutes occupent la région du parc à partir du XIIe siècle. Le plateau de Paunsaugunt leur sert alors de lieu de chasse et de cueillette, mais aucun élément n'indique d'établissement permanent.

En 1936, un Païute vivant dans la réserve indienne de Kaibab (en) rapporte une des légendes de sa tribu concernant le canyon[2]. Selon ce récit, les Païutes racontaient qu'avant l'arrivée des autochtones, un peuple légendaire habitait les lieux. Appelés To-when-an-ung-wa, ces êtres étaient des animaux de forme humaine. Ayant commis de mauvaises actions[N 1], ils sont punis par les coyotes qui les transforment tous en rochers. C'est une des interprétations légendaire véhiculée par la culture païute, présentant une explication à la présence sur le pourtour du canyon de rochers de formes et couleurs particulières. Les tribus autochtones nes riveraines ont donné le nom de Angka-ku-wass-a-wits à ce lieu, ce qui signifie « Figures peintes en rouge[2],[3] ».

Explorateurs et communauté mormone  Maison habitée par E. Bryce et sa famille dans la région de Bryce Canyon.

En 1776, une exploration espagnole menée par des Franciscains passe au sud du parc au niveau de la frontière actuelle entre les États de l'Utah et de l'Arizona. Il est probable qu'ils aperçoivent les collines colorées du parc à distance[5]. Quatre décennies plus tard, Jedediah Smith suit le cours de la rivière Sevier lors de son voyage qui l'emmène en 1826 vers la Californie espagnole[5].

Joseph Smith fonde la religion mormone en 1830, et ses premiers disciples envisagent de gagner l'Ouest du continent dès 1837. Les premiers mormons à parvenir dans la région du parc en 1844 sont à la recherche de zones favorables à l'agriculture[6]. L'explorateur John Wesley Powell, qui a donné son nom au lac Powell tout proche, passe également dans la région en 1869 dans le but de la cartographier. En 1874, un groupe de familles mormones s’établit à la confluence de la rivière Paria et du ruisseau Henrieville Creek, pour fonder le village de Clifton[5]. En 1875, le charpentier mormon Ebenezer Bryce et sa famille s'installent dans la localité avant de déménager rapidement plus en amont de la vallée. Il y construit un système d'irrigation et une route à travers les collines afin d'avoir plus facilement accès aux arbres de la forêt, et les habitants de la région prennent l'habitude d'appeler l'endroit le « Canyon de Bryce ». On attribue à Bryce le commentaire « Fichu endroit pour perdre une vache[N 2] ! », cependant il est peut-être apocryphe. Ebenezer Bryce migre avec sa famille en Arizona en 1880, mais l'appellation est demeurée[5],[7]. Le village de Clifton est abandonné en 1877, et les localités de Cannonville et d'Henrieville le remplacent. L’autre localité de la région, baptisée « Tropic », est fondée en 1891[5],[8],[9].

Histoire du parc  Entrée du parc national de Bryce Canyon, géré par le National Park Service. Cabanon de l'Old National Park Service Housing Historic District.

Au début du XXe siècle, l'un des plus fervents partisans du classement de la région en parc national est J. W. Humphrey, un employé du Service des forêts des États-Unis[10]. Il est transféré dans l'Utah en 1915, et se voit invité à visiter un lieu portant le nom de Sunset Point. Émerveillé par le paysage exceptionnel, il lance des projets pour rendre le lieu accessible au public. Il envoie une série de photographies et de films au bureau du Service des Forêts, ainsi qu'à des décideurs de la compagnie de chemin de fer Union Pacific Railroad. Des articles sont publiés dans des journaux pour mettre en avant la magie du lieu[10],[8].

 Parc national du Bryce Canyon, Utah, mai 2019, crédit – Magalie Brochu

En 1916, Humphrey fait réaliser des travaux pour un montant de 50 dollars[10] pour rendre accessible une partie du parc au trafic automobile. En 1919, les premiers touristes en provenance de Salt Lake City visitent la région du canyon, et passent leurs nuits sous tentes. En 1920, un premier cabanon de plusieurs chambres est construit. Cette zone est rachetée par la compagnie ferroviaire. La même année, le complexe hôtelier Rubys' Inn est construit juste à l'extérieur des limites actuelles du parc. L'Union Pacific construit en 1925 un nouveau cabanon à proximité de Sunset Point[3]. Il est régulièrement agrandi jusqu'en 1927. Le 8 juin 1923, le président des États-Unis Warren G. Harding déclare le lieu « Monument national[3] ». La zone entourant le monument national est achetée par le gouvernement fédéral à l’Utah, et le 25 février 1928, le lieu devint officiellement parc national[10],[8].

En 1930, des travaux permettent de relier le parc avec ceux de Zion, de Capitol Reef et du Grand Canyon. Les touristes peuvent ainsi visiter plus facilement les quatre parcs. En 1931, des sentiers pédestres et équestres sont ajoutés par les équipes du parc et une route est prolongée jusqu'au Rainbow Point en 1934. De nombreux travaux sont effectués dans les années 1930 par le Civilian Conservation Corps. Ils ajoutent des campements, des parkings, des clôtures et un musée[10]. Parmi les travaux d'infrastructures, le parc favorise la construction de logements comme le Rainbow Point Comfort Station and Overlook Shelter et le complexe de Bryce Inn, qui sont par la suite classés en tant que National Historic Landmark[11].

En 1931 et 1942, le parc est agrandi pour atteindre sa taille actuelle de 145 km2. De sa création jusqu'en 1956, le parc est géré par la même direction que celle du parc national de Zion[3]. Fondée depuis 1961, l'association à but non lucratif Bryce Canyon Natural History Association (BCNHA) participe à la gestion du parc en aidant les employés fédéraux dans différentes tâches comme l'information des visiteurs[12]. Finalement, des travaux de rénovation des infrastructures ont eu lieu au début du XXIe siècle.

Dans l'optique d'une protection du site, le développement du tourisme et du parc se sont faits au détriment de l'élevage du bétail, présent dans le canyon depuis les années 1870[3]. La zone dispose en effet de quelques zones herbacées ainsi que des sources d'eau potable. Entre 1903 et 1929, le Service des Forêts met en application un système de permis en vue de mieux contrôler et réguler l'élevage local. Les éleveurs ont l'obligation d'obtenir une autorisation pour faire paître leur bétail dans le canyon. L'accès au nord du parc est interdit au bétail en 1936. En 1940, on y dénombre encore 2 300 moutons, 800 chevaux et de nombreuses vaches. Les moutons sont interdits dès 1946 dans tout le parc ; il ne reste plus que 800 vaches en 1953, et le reste du bétail est banni à partir de 1964. Des clôtures sont également ajoutées autour du parc afin d'empêcher le bétail d'entrer. Des conduites drainent une partie de l'eau du parc pour abreuver le bétail déplacé à l'extérieur[13].

↑ a b c et d (en) « Historique des humains », National Park Service, 2009 (consulté le 1er mars 2009). ↑ a b c et d (en) « Historique des Amérindiens », National Park Service, 2009 (consulté le 1er mars 2009). ↑ a b c d e et f (en) Lorraine Salem Tufts, Secrets in The Grand Canyon, Zion and Bryce Canyon National Parks, National Photographic Collections, 3rd ed., North Palm Beach, Florida, 1998 (ISBN 0-9620255-3-4), p. 73. (en) O. Ned Eddins, « Amérindiens Fremont », National Park Service, 2009 (consulté le 26 mars 2009). ↑ a b c d et e (en) « Historique des Amérindiens », National Park Service, 2009 (consulté le 1er mars 2009) Bernard Henry et Christian Heeb, USA : Les États de l'Ouest, Bruxelles, Éditions Artis-Historia, 1996 (ISBN 2-87391-116-6), p. 26. Jean-Yves Montagu (texte), Alain Thomas (photographies), L'Ouest américain, Éditions du chêne-Hachette Livre, 1996 (ISBN 2842770056), p. 61. ↑ a b et c Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Kiver1999 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Harris1997 ↑ a b c d et e (en) « Historique du Parc », National Park Service, 2009 (consulté le 1er mars 2009). (en) National Register of Historic Places, « National Register Information System », National Park Service, 15 avril 2008. (en) « À propos de Bryce Canyon », Bryce Canyon Natural History Association (consulté le 1er mars 2009). (en) « Historique de l’utilisation des sols », National Park Service, 2009 (consulté le 1er mars 2009).


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