Palau de la Música Catalana

( Palais de la musique catalane )

Le palais de la musique catalane (en catalan : Palau de la Música Catalana) est une salle de concert située dans le quartier Saint-Pierre de Barcelone. C'est l'œuvre de Lluís Domènech i Montaner, l'un des principaux représentants du modernisme catalan. Les travaux se déroulent de 1905 à 1908 et font appel à des structures avancées telles que l'utilisation de nouveaux profils laminaires : il s'agit d'une structure métallique centrale stabilisée par des contreforts et des voûtes d'inspiration gothique. L'architecte innove par l'utilisation de murs-rideaux et fait appel à une grande variété de techniques artistiques : sculptures, mosaïques, vitraux et ferronneries.

L'édifice est une commande de l'association « l'Orféo Català » (Orphéon Catalan) qui désire en faire son siège social. Comme pour la construction du Liceu soixante ans auparavant, les fonds proviennent du mécénat : industriels, financiers, notables et ...Lire la suite

Le palais de la musique catalane (en catalan : Palau de la Música Catalana) est une salle de concert située dans le quartier Saint-Pierre de Barcelone. C'est l'œuvre de Lluís Domènech i Montaner, l'un des principaux représentants du modernisme catalan. Les travaux se déroulent de 1905 à 1908 et font appel à des structures avancées telles que l'utilisation de nouveaux profils laminaires : il s'agit d'une structure métallique centrale stabilisée par des contreforts et des voûtes d'inspiration gothique. L'architecte innove par l'utilisation de murs-rideaux et fait appel à une grande variété de techniques artistiques : sculptures, mosaïques, vitraux et ferronneries.

L'édifice est une commande de l'association « l'Orféo Català » (Orphéon Catalan) qui désire en faire son siège social. Comme pour la construction du Liceu soixante ans auparavant, les fonds proviennent du mécénat : industriels, financiers, notables et amateurs de musique financent la construction.

La vocation première de la salle est de recevoir des concerts de chorale, de la musique symphonique et des récitals. Elle est utilisée aujourd'hui pour tous les types de musiques, du classique à la musique moderne.

Le Palais de la musique catalane, ainsi que l'Hôpital de Sant Pau de Barcelone, ont été conjointement inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1997.

Le projet  Buste de Pablo Casals, salle Félix Millet

Le projet est lancé en octobre 1904, lorsque l'Orféo catalan charge l'architecte Lluís Domènech i Montaner de la construction d'un édifice destiné à accueillir son siège social[1]. Ce projet avait précédemment été validé par l'assemblée du 31 mai 1904 et par son président Joaquim Cabot. L'association acquiert la même année les 1 350,75 m2 du cloître du couvent Saint-François pour 240 332,60 pesetas et les destine à son projet[Garcia 1].

Les travaux commencent par la pose de la première pierre le 23 avril 1905. Ils sont financés par un prêt de 600 000 pesetas sous forme d'obligations au porteur, en deux séries de 500 et 1 000 pesetas d'un rapport annuel de 4 %[2].

Le choix de l'architecte n'est pas le fruit du hasard. À cette époque Domènech i Montaner était déjà un personnage important de Catalogne, en raison tant de ses activités politiques que culturelles. En tant qu'architecte il avait déjà réalisé l'éditorial Montaner i Simon[3] qui abrite aujourd'hui la fondation Tapies, l'édifice surnommé château des trois dragons et plusieurs autres bâtiments de moindre importance[3]. Il était également président des jeux floraux et de l'académie des lettres. Mais surtout, par ses prises de positions au sein de la Lliga de Catalunya[3] et son rôle de premier président de l'Unió Catalanista[3], c'était une figure politique clef du catalanisme de la fin du XIXe siècle[3].

Inauguration

Après trois années de travaux, le palais est inauguré le 9 février 1908[3]. L'édifice est primé lors d'un concours annuel artistique organisé par la mairie. Il est promu « meilleur édifice de l'année » avec la mention suivante :

« La tâche confiée aux jurés a été relativement simple, car, de tous les édifices qui ont été terminés en 1908, l'un a supplanté, naturellement, et sans hésitation, tous les autres. Le superbe édifice de l'Orféo catalan satisfait pleinement à la première condition du concours, puisqu'on peut dire que, par lui-même, il embellit non seulement son environnement immédiat, mais qu'il irradie, dans l'ensemble du quartier où il est implanté, l'atmosphère d'art, d'animation et de beauté [...] »

L'auditorium est conçu pour les concerts de musique instrumentale et les récitals de musique vocale[3]. Cependant, de nombreux événements culturels ont été accueillis dans ses murs : des œuvres de théâtres, des débats politiques, ainsi que, naturellement, des concerts de musiques de tous les répertoires : musique écrite, jazz, musique populaire.

L'acoustique de l'auditorium est particulièrement remarquable pour la musique chorale et les orchestres de chambre. Pour les ensembles symphoniques de grande dimension, la salle présente quelques défauts dans les zones hautes. Les plus grands interprètes et chefs d'orchestre du XXe siècle ont joué dans cette salle de concert, ce qui en fait un authentique sanctuaire de la musique en Catalogne et une référence dans le panorama artistique international.

Dictatures  La salle de concerts depuis la scène

Tout au long de son histoire, le Palais est le lieu ou la cause d’événements sans relation avec la musique. La vie politique catalane fait de l'édifice un symbole qui perdure encore aujourd'hui. On compte parmi ces événements les assemblées de Solidarité Catalane, la fermeture du palais sur ordre de Primo de Rivera du 24 juin 1925 au 13 octobre 1925 suivi de l'hispanisation du nom et de la suppression du terme « catalan »[3]. Afin d'éviter d'avoir à écrire le nom complet «  Orféo Català », le 2 avril 1940 la phalange organise un festival avec la participation de l'« Orfeón que dirige le maestro Millet ». Le festival commence avec l'hymne fasciste Cara al sol que le chef d'orchestre dirige les bras immobiles serrés contre son corps[3].

Malgré des concerts à l'Espagne fasciste[3], des représentations de militaires russes tsaristes[3] ou un chœur des jeunesses hitlériennes en 1943[3], le Palais retrouve peu à peu un semblant de normalité, et la vie musicale s'y développe. Le 9 novembre 1940, Joaquín Rodrigo donne son concerto d'Aranjuez et le 31 mars 1944[3] Eduard Toldrà joue pour la première fois avec l'orchestre municipal de Barcelone[3], l'actuel orchestre symphonique et national de Catalogne. Jusqu'à l'ouverture de l’auditori en 1999, le Palais reste la principale salle de spectacle de l'orchestre.

Le 19 mai 1944 la soprano Victoria de los Ángeles[3] fait ses débuts dans cette salle de spectacle. L'Orféo Català ne renait qu'en 1946 sous la direction de Lluís Maria Millet, le fils du fondateur. Il interprète le Requiem de Mozart[3].

Événements du Palais

Les « événements du Palais[4] » est le nom donné aux incidents et arrestations qui suivent la visite de Francisco Franco en Catalogne. Le 19 mai 1960, pour le centenaire de la naissance de Joan Maragall, des concerts et célébrations sont organisés au Palais de la Musique en présence de ministres de Franco. L'interdiction par la dictature franquiste de chanter le cant de la senyera est transgressée en présence de quatre ministres. Une partie du public se lève, se met à chanter et lance des tracts imprimés avec les paroles aux représentants de l'État espagnol[4].

De nombreuses arrestations et détentions suivent cet incident. Bien qu'il n'ait pas été présent sur les lieux, le futur président de la generalitat de Catalogne, Jordi Pujol est détenu et soumis à un conseil de guerre. Condamné à sept ans de prison, il n'en purgera que trente mois[4],[5]. Jusqu'en 1967, l'interprétation du cant de la senyera reste illégale. Miquel Sellarès i Perelló fait partie des événéments[6].

Chemin vers la normalité

Le palais retrouve peu à peu un fonctionnement proche de la normale malgré des problèmes politiques toujours présents. Bien que la phalange y commémore sa fondation, cette période voit également la représentation de diverses pièces de théâtre en catalan, la signature de nouveaux partenariats avec des producteurs de musique classique, de jazz et de la nouvelle chanson[3].

À la fin des années 1960 la programmation artistique devient un peu plus libre. Le cant de la senyera est joué pour le centenaire de Lluis Millet le 18 avril 1967[3]. Le palais de la musique catalane est déclaré Monument National espagnol en 1971[3], ce qui permit de procéder à des agrandissements et à des restaurations[3]. Celles-ci sont conduites sous la direction de Joan Bassegoda et Jordi Vilardaga. Les grands interprètes reviennent peu à peu sur cette scène qui retrouve une vie artistique complète à la chute du franquisme.

Période contemporaine  La scène

Durant les années 1980, plusieurs changements interviennent. D'un point de vue juridique le consortium du palais de la musique catalane est créé. Il associe l'association d'origine à d'autres acteurs tels que la mairie de Barcelone, la generalitat de Catalogne et le ministère de la culture espagnol. L'Orféo catalan est majoritaire dans cette structure et conserve la propriété des locaux.

Du point de vue architectural, le palais est modifié selon les plans d'Òscar Tusquets, titulaire du prix FAD en 1989. Les travaux durent sept ans. Luis Domènech i Girbau, petit-fils du premier architecte du palais et lui-même architecte, écrit à propos de ces transformations : « La réhabilitation de la salle et de ses accès, l'édification d'un bâtiment de service [...] ont donné un résultat cohérent et créatif, parfaitement à jour du point de vue de la sécurité, du confort et de l'acoustique, le tout dans un esprit radicalement novateur et soucieux du détail que Domènech i Montaner aurait apprécié[7] »

La Fondation Orféo catalan-Palais de la Musique Catalane est créée pour le centenaire de l'Orféo catalan, en 1990[8], pour permettre un financement par le privé d'une partie des activités du Palais. Récemment, cette institution est mise en cause pour des détournements de bien sociaux par la voie de son directeur. Entre 25 et 31 millions d'euros destinés à l’Orféo catalan et à la fondation auraient disparu[9].

En 2002, l'institution reçoit la Médaille d'or du mérite des beaux-arts par le Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports espagnol[10].

(es) Josep L. Roig, Historia de Barcelona, Ediciones Primera Plana, 1995 (ISBN 84-8130-039-X), p. 155 Orfeó Català, Memòria Orfeó Català, 1904, p. 9 ↑ a b c d e f g h i j k l m n o p q r s et t (ca) Joan Anton Cararach et Rafael Vargas Ortiz, El Palau de la Música Catalana, Sinfonia d'un segle, Barcelone, Edicions 62, 2007 (ISBN 978-84-297-6037-8) ↑ a b et c (ca) Joan Crexell, Els fets del Palau i el Consell de Guerra a Jordi Pujol, Barcelone, la Magrana, 1982 (ISBN 84-7410-093-3) (ca) « Els Fets del Palau, cinquanta anys després », sur blogs.sapiens.cat (ca) Redacció, « Un històric responsable dels Mossos carrega contra la decisió que els guàrdies d'honor dels Mossos vagin desarmats », sur La República, 9 septembre 2022. (ca) Lluís Fomènech i Girbau, L'arquitectura del Palau, Barcelone, Lunwerg Editores, 2000 (ISBN 978-84-7782-715-3), p. 29. (ca) « L'Orfeó Català i la Fundació Orfeó Català-Palau de la Música », sur palaumusica.org (es) « La auditoría del Palau de la Música eleva el desvío de fondos a entre 25 y 31 millones », sur elpais.com (es) « Relación de premiados del año 2002 », sur Ministère de la Culture, 2002 (consulté le 18 janvier 2015) [PDF].


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