Ny-Ålesund

Ny-Ålesund (litt. « Nouvelle-Ålesund » en norvégien, anciennement Brandal City) est une localité de l'île du Spitzberg, dans l'archipel du Svalbard, en Norvège. Elle est l'une des quatre agglomérations habitées de l'archipel et la localité la plus au nord du monde, située sur la péninsule de Brøgger sur la rive sud du Kongsfjorden.

La population saisonnière peut varier entre trente et cent-cinquante habitants, majoritairement issue de la communauté scientifique. Fondée en 1916 par la société minière Kings Bay Kull Compani AS, Ny-Ålesund est nommée ainsi par l'entreprise qui avait originellement son siège social à Ålesund. Elle cesse ses activités en 1962 après l'explosion d'une mine où vingt et un mineurs perdent la vie. Ny-Ålesund est le point de départ de plusieurs expéditions dans l'Arctique, y compris celle de Roald Amundsen, de Lincoln Ellswo...Lire la suite

Ny-Ålesund (litt. « Nouvelle-Ålesund » en norvégien, anciennement Brandal City) est une localité de l'île du Spitzberg, dans l'archipel du Svalbard, en Norvège. Elle est l'une des quatre agglomérations habitées de l'archipel et la localité la plus au nord du monde, située sur la péninsule de Brøgger sur la rive sud du Kongsfjorden.

La population saisonnière peut varier entre trente et cent-cinquante habitants, majoritairement issue de la communauté scientifique. Fondée en 1916 par la société minière Kings Bay Kull Compani AS, Ny-Ålesund est nommée ainsi par l'entreprise qui avait originellement son siège social à Ålesund. Elle cesse ses activités en 1962 après l'explosion d'une mine où vingt et un mineurs perdent la vie. Ny-Ålesund est le point de départ de plusieurs expéditions dans l'Arctique, y compris celle de Roald Amundsen, de Lincoln Ellsworth et de Umberto Nobile en 1926.

En 1966, un centre international de recherche sur l'Arctique et de la surveillance de l'environnement est construit. Malgré la faible population locale, Ny-Ålesund a son propre aéroport et des ports. Elle possède également un musée d'histoire où l'on trouve des objets provenant d'épaves et plus d'un millier de photos et de films. La ville a également le bureau de poste le plus septentrional de la planète, un café local et une boutique de souvenirs.

 Ny-Ålesund.

En 1610, le chasseur de baleine anglais Jonas Poole découvre les premiers morceaux de charbon sur les rives méridionales du Kongsfjorden[1]. Il faut trois cents ans avant que débute l'exploitation commerciale des gisements, lorsque le capitaine Peter S. Brandal a besoin de charbon pour alimenter ses bateaux à vapeur lors de la Première Guerre mondiale. En 1916, Brandal et trois partenaires fondent la Kings Bay Kull Compani AS (KBKC) à Ålesund et commencent à exploiter le charbon autour du Kongsfjorden. La ville héritera du nom de Ny-Ålesund (Nouvelle Ålesund) en rappel de la fondation de l'entreprise. En raison du prix faible du charbon, la société demande des avances gouvernementales pour les livraisons de charbon à l'État norvégien, puis en 1929, toutes les opérations minières à Ny-Ålesund cessent et l'État norvégien achète toutes les actions de l'entreprise[2].

 Le buste de Roald Amundsen devant le Nordpolhotellet (hôtel du pôle Nord).

En 1929, la région étant convoitée par les pêcheurs et les explorateurs, la KBKC crée une base d'approvisionnement et une station de pêche afin d'alimenter les centaines de bateaux naviguant dans les eaux entourant l'archipel. En 1937, avec le tourisme polaire grandissant, la ville voit l'ouverture de son premier hôtel, le Nordpolhotellet (hôtel du pôle Nord)[réf. nécessaire].

Au cours de l'été 1941, quatre-vingts travailleurs sont envoyés à Ny-Ålesund pour redémarrer les opérations minières, mais peu de temps après, le haut commandement allié de Londres décide d'évacuer tous les habitants du Svalbard, car ils jugent ne pas pouvoir défendre la région des forces allemandes. La centrale électrique, les antennes radio, la voie ferrée et l'entrée des mines sont détruites pour éviter que ces ressources tombent entre les mains des ennemis[réf. nécessaire].

Ce n'est qu'après la guerre, en 1945, que la société d'État relance les activités minières, mais les conditions d'exploitation sont difficiles et en décembre 1948, Ny-Ålesund est frappée par son premier accident minier. L'explosion dans l'une des mines fait 15 morts[3]. Deux autres accidents mortels ont suivi, en 1952 et 1953, tuant 28 personnes. L'entreprise a finalement cessé toutes ses opérations en 1963, à la suite d'un quatrième accident le 5 novembre 1962, et 21 mineurs perdent la vie dans une explosion[4].

En 1964, les autorités norvégiennes signent un accord avec le Conseil européen de recherches spatiales (CERS) pour la création d'une station de télémétrie par satellite[réf. nécessaire]. En 1966, est fondé le Nordlysobservatoriet (Observatoire du Nord) à Tromsø et en 1968, l'Institut polaire norvégien (Norsk Polarinstittut) met leur poste en place dans l'une des maisons de Ny-Ålesund. La société d'état KBKC reprend la responsabilité de la mise en œuvre concrète de la communauté en 1974. Ny-Ålesund est devenue une destination populaire pour les chercheurs sur le terrain[réf. nécessaire], elle fournit également des services pour la flotte de pêche et les bateaux touristiques. Il a fallu attendre les années 1990 pour que les activités de recherche commencent réellement et en 1998, la Kings Bay Kull Compani AS a changé son nom pour Kings Bay AS, afin de supprimer toute référence au charbon[réf. nécessaire].

 Le chemin de fer le plus près du pôle Nord, aujourd'hui à l'abandon.

Aujourd'hui, l'ancienne petite communauté minière de Ny-Ålesund est un centre international de l'Arctique pour la recherche scientifique et la surveillance de l'environnement[4]. L'entreprise maintient une équipe logistique d'environ vingt personnes durant l'hiver et la population augmente à plus d'une centaine de personnes en été (chercheurs, assistants et logisticiens)[réf. nécessaire]. Des organismes de recherche de plusieurs pays sont présents sur place[4] : la Norvège, l'Angleterre, l'Allemagne, l'Italie, la Corée, la Chine, le Japon et la France. L'accès à la ville est difficile, mais la communauté est cependant reliée à Longyearbyen par une ligne aérienne dont les vols sont assurés de façon très aléatoire[4]. Ces vols sont principalement destinés à assurer les rotations du personnel scientifique.

Ny-Ålesund est aussi le lieu ou se trouve le chemin de fer le plus septentrional du monde, à moins de 1 000 kilomètres du pôle Nord. Il ne circule plus aujourd'hui, mais il est préservé en souvenir du patrimoine minier de la région[4].

 Tour de lancement du ballon dirigeable Norge.

Au cours du XXe siècle, plusieurs expéditions ont comme point de départ la ville Ny-Ålesund, vu sa position la plus septentrionale du monde. L'expédition la plus connue demeure celle de 1926, alors que le norvégien Roald Amundsen, accompagné par l'américain Lincoln Ellsworth et l'italien Umberto Nobile sont les premiers humains à atteindre le pôle Nord géographique avec certitude. Partis à bord du ballon dirigeable Norge, l'expédition décolle de Ny-Ålesund, survole le pôle Nord pour finalement atterrir à Teller en Alaska[réf. nécessaire].

Amundsen et la Norvège ont tous les honneurs du succès de ce voyage, ce qui devient une question délicate pour Nobile, Mussolini et l'Italie. En envoyant une expédition italienne dirigée par Umberto Nobile, Mussolini voulait gagner la reconnaissance du savoir-faire des constructeurs du dirigeable. En 1928, Umberto Nobile revient à Ny-Ålesund avec le dirigeable Italia, basé sur le même modèle que le Norge, mais avec certaines améliorations techniques et géré par une équipe presque entièrement italienne. L'expédition tourna à la catastrophe : après avoir survolé le pôle Nord, le dirigeable s'écrase sur la glace au nord de Svalbard. Sept des seize membres d'équipage sont rescapés des glaces. Près de 1 400 personnes et d'innombrables bateaux ont participé à l'opération de sauvetage. Roald Amundsen a aussi pris part au sauvetage, survolant la région avec son hydravion : il s'écrase également quelque part dans l'Atlantique nord et son corps n'a jamais été retrouvé[réf. nécessaire].

(en) British Antarctic Survey. (en) The history of Ny-Ålesund. « Ny-Ålesund, ville historique de la conquête polaire - À l'Ouest du Spitzberg », sur Grands Espaces, 8 avril 2020 (consulté le 26 janvier 2021). ↑ a b c d et e Aux confins du pôle Nord, Spitzberg, sentinelle du réchauffement climatique, Simon Roger et Paolo Verzone , Le Monde, 18 juillet 2015.
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