Le mont Adams, en anglais Mount Adams, du nom du président John Adams, est un volcan des États-Unis situé dans le Sud de l'État de Washington. Il fait partie de l'arc volcanique des Cascades, un arc volcanique regroupant plusieurs volcans dont le mont Saint Helens et le mont Rainier, et se situe dans la chaîne des Cascades. Culminant à 3 742 mètres d'altitude, sa dernière éruption remonte aux alentours de 950. Néanmoins, il reste surveillé car la présence d'une importante calotte glaciaire à son sommet et sur ses flancs constitue une menace pour les populations environnantes si le volcan venait à se réveiller en faisant fondre ses glaciers.
La montagne, essentiellement recouverte de conifères en dessous de l'étage alpin, est protégée au sein de la forêt nationale Gifford Pinchot et de l'aire sauvage du mont Adams. Sur son versant oriental se trouve depuis 1855 la réserve indienne de Yakama. Si cette présence ...Lire la suite
Le mont Adams, en anglais Mount Adams, du nom du président John Adams, est un volcan des États-Unis situé dans le Sud de l'État de Washington. Il fait partie de l'arc volcanique des Cascades, un arc volcanique regroupant plusieurs volcans dont le mont Saint Helens et le mont Rainier, et se situe dans la chaîne des Cascades. Culminant à 3 742 mètres d'altitude, sa dernière éruption remonte aux alentours de 950. Néanmoins, il reste surveillé car la présence d'une importante calotte glaciaire à son sommet et sur ses flancs constitue une menace pour les populations environnantes si le volcan venait à se réveiller en faisant fondre ses glaciers.
La montagne, essentiellement recouverte de conifères en dessous de l'étage alpin, est protégée au sein de la forêt nationale Gifford Pinchot et de l'aire sauvage du mont Adams. Sur son versant oriental se trouve depuis 1855 la réserve indienne de Yakama. Si cette présence autochtone est avérée depuis 9 000 ans, le sommet est redécouvert en 1805 par l'expédition Lewis et Clark. Il est gravi pour la première fois en 1854 ; relativement peu technique, il est depuis devenu une destination populaire possédant plusieurs approches.
Le volcanisme ayant donné naissance au mont Adams a débuté il y a 940 000 ans[1]. Trois périodes éruptives se sont succédé avec la construction de trois stratovolcans successifs il y a 500 000, 450 000 et 30 000 ans[1]. Le volcan actuel est né au cours de la dernière période et a connu 24 éruptions explosives[1].
Vue du mont Adams depuis le cratère du mont Saint Helens.Au cours de ces éruptions, des coulées de lave se sont parfois épanchées sur ses flancs entre 2 600 et 2 100 mètres d'altitude[1]. La plus grande de ces coulées, la cheire Muddy Fork, datée d'entre 7 000 et 4 000 ans a atteint une longueur d'une dizaine de kilomètres au nord-nord-est du sommet[1]. Issue de South Butte, la plus récente de ces coulées forme la cheire A.G. Aiken (A.G. Aiken Lava Bed), au sud-sud-est du sommet, il y a 4 000 ans environ[2],[3]. La dernière des éruptions du mont Adams s'est produite autour de 950 avec des projections de téphras et peut-être l'émission d'une petite coulée de lave sur les basses pentes à l'est du volcan[1].
Il existe cinq lahars connus autour du mont Adams, dont un de mémoire d'homme[4]. Il s'agit du Great Slide (littéralement le « grand glissement »), survenu en 1921. Le décrochement intervient au pied du glacier White Salmon et les roches sont entraînées sur 1,5 kilomètre, couvrant près de 2,5 km2 dans la vallée du Salt Creek. La présence de fumerolles est rapportée durant trois ans à la source du glissement de terrain, pouvant laisser supposer que l'événement a été provoqué par une petite explosion de vapeur[5].
Histoire humaineLa présence amérindienne est avérée depuis 9 000 ans dans la région du mont Adams. De nombreuses tribus y pratiquaient la cueillette et la pêche, avant de s'y installer durablement[6].
Portraits de Meriwether Lewis et William Clark, chefs de l'expédition qui redécouvre le mont Adams.Le 19 octobre 1805, les membres de l'expédition Lewis et Clark sont les premiers Européens à apercevoir le mont Adams, depuis le confluent entre la rivière John Day et le fleuve Columbia, mais ils le confondent avec le mont Saint Helens[7], précédemment découvert par le navigateur britannique George Vancouver et son équipage à leur entrée dans le Puget Sound durant l'été 1792[8]. Six mois plus tard, le 2 avril 1806, ils l'observent de nouveau, cette fois depuis le confluent entre la Willamette et le Columbia et prennent la mesure de leur découverte[7],[9]. Toutefois, la confusion entre les deux volcans reste fréquente, à l'instar du Lieutenant Robert E. Johnson en 1841 et de John C. Frémont en 1843[7]. Quant à la ressemblance avec le mont Hood, elle est notée en 1811 par David Thompson qui, en les observant tous deux, les décrit simplement comme deux « montagnes enneigées » ; elle coûte son erreur de nomenclature à Hall J. Kelley. George Gibbs rapporte d'ailleurs, en 1873, que leur ressemblance leur vaut d'être « confondu l'un et l'autre »[7]. Durant une grande partie du XIXe siècle, ses caractéristiques géographiques continuent à faire l'objet d'importantes approximations cartographiques[7].
La première ascension du sommet est réalisée en septembre 1854 par A. G. Aiken, Edward J. Allen et Andrew Burge accompagnés de Shaw[10]. Ils travaillent à la construction d'une route militaire par le col Naches. Il semble qu'à l'occasion d'un campement quelques kilomètres au nord-est de la montagne ils aient gravi le sommet par l'arête Nord. Cet exploit est relaté dans Steel Points en 1907 par George H. Himes, un pionnier proche des trois hommes, d'après le récit fait par Aiken[7]. Une première tentative semble avoir précédemment été effectuée par un missionnaire et trois jeunes Amérindiens. Ils chevauchent par le versant sud puis laissent leurs animaux dès les premières neiges pour continuer à pied, avant de rebrousser chemin. Le récit de cette aventure est fait dans Mission Life in Oregon[7]. Himes rapporte également l'ascension réussie, depuis la rivière White Salmon, en 1863 ou 1864, par Henry C. Coe, M. Phelps, Julia A. Johnson et Sarah Fisher[7].
La réserve indienne de Yakama (5 662 km2) est créée en 1855 sur le versant oriental du volcan, regroupant quatorze tribus amérindiennes de la nation yakama[6].
En 1890, le colon et alpiniste local C. E. Rusk effectue une série de reconnaissances jusqu'à la région reculée occupée par le mont Adams et sur les premières pentes du volcan, notamment jusqu'au glacier qui porte son nom[11]. Il relate sa rencontre avec des Amérindiens alors qu'il se trouve à proximité de la limite des arbres[6]. En 1901, il guide le glaciologue Harry F. Reid qui entame alors la première étude détaillée du volcan et nomme ses plus importants glaciers. En 1919, Rusk réalise plusieurs tentatives d'ascension par le versant oriental dont John H. Williams écrit dès 1912 que « les falaises et les cascades de glace épouvantent les alpinistes les plus chevronnés ». En 1921, Rusk emprunte un itinéraire par The Castle (« le Château »), un promontoire rocheux dont le sommet abrite désormais ses cendres[11]. La même année, le Service des forêts des États-Unis construit la plus haute tour d'observation d'incendies des États-Unis, laquelle ne fonctionne que trois ans[6].
En 1929 et 1931, Wade Dean dépose deux demandes successives de concession afin de pouvoir exploiter le soufre sur le plateau sommital de 80 hectares. Après avoir tracé un chemin muletier, il transporte une machine de forage avec une pointe de diamant au sommet et commence à effectuer des sondages à travers la glace. Bien que des dépôts de soufre soient trouvés, la quantité extraite et la qualité du minerai ne sont pas assez bonnes pour qu'ils soient rentables et l'activité cesse en 1937 ; l'entreprise est définitivement abandonnée en 1959. Le mont Adams demeure le seul volcan des High Cascades à avoir été exploité commercialement[11],[4].
Hans-Otto Giese, Hans Grage, Otto Strizek, Walter Mosauer et Sandy Lyons réalisent la première ascension à skis le 16 juillet 1932. La première hivernale est réussie le 1er janvier 1937 par J. Daniel et W. Liebentritt. Le glacier Adams est franchi pour la première fois en 1945[11].
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