مكناس

( Meknès )

Meknès (en berbère : ⵎⴽⵏⴰⵙ - Meknas ; en arabe : مكناس maknas) est une ville et commune du Maroc, chef-lieu de la préfecture homonyme au sein de la région de Fès-Meknès. Elle est située sur le plateau de Saïss entre les massifs du Rif et du Moyen Atlas, et son territoire est traversé par la vallée du Oued Boufakrane.

La région de Meknès est peuplée depuis le Néolithique. Le site archéologique de la capitale maurétanienne antique, Volubilis, qui servit aussi de capitale à la première dynastie musulmane du Maroc est situé dans sa banlieue nord. La ville a été fondée au XIe siècle par les Almoravides en tant qu'établissement militaire.

Elle fut la capitale du pays durant le règne d'Ismaïl ben Chérif (1672-1727), qui y fit édifier plusieurs monuments, dont notamment les h...Lire la suite

Meknès (en berbère : ⵎⴽⵏⴰⵙ - Meknas ; en arabe : مكناس maknas) est une ville et commune du Maroc, chef-lieu de la préfecture homonyme au sein de la région de Fès-Meknès. Elle est située sur le plateau de Saïss entre les massifs du Rif et du Moyen Atlas, et son territoire est traversé par la vallée du Oued Boufakrane.

La région de Meknès est peuplée depuis le Néolithique. Le site archéologique de la capitale maurétanienne antique, Volubilis, qui servit aussi de capitale à la première dynastie musulmane du Maroc est situé dans sa banlieue nord. La ville a été fondée au XIe siècle par les Almoravides en tant qu'établissement militaire.

Elle fut la capitale du pays durant le règne d'Ismaïl ben Chérif (1672-1727), qui y fit édifier plusieurs monuments, dont notamment les hautes murailles entourant le cœur historique de la ville et percées par 70 portes imposantes.

Meknès est ainsi l'une des quatre villes impériales du Maroc et est inscrite à la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1996 en tant que ville historique regroupant deux entités : la médina et la ville impériale. Sous le protectorat français, la ville vit l'installation d'une importante communauté européenne et son territoire s'étendit au-delà de ses murailles.

Administrativement, Meknès est l'ancien chef-lieu de la région de Meknès-Tafilalet et actuellement l'un des deux principaux pôles urbains, ainsi qu'une préfecture de la région Fès-Meknès. La ville est composée de la municipalité de Meknès, Toulal, Ouislane et celle d'El Mechouar Stinia (où se trouve le palais royal). Meknès est la 6e plus plus grande ville du Maroc avec une population de 632 079 habitants selon le recensement de 2014.

Économiquement, la région de Meknès est l'une des plus importantes au Maroc en termes de production agricole, notamment par son oléiculture et sa viti-viniculture. La ville fait ainsi office de pôle agricole national et abrite plusieurs grands groupes du secteur au Maroc comme LCM-Aïcha et Les Huileries de Meknès. Parallèlement à sa vocation agricole, la ville profite du développement du secteur automobile marocain, notamment par l'implantation d'équipementiers automobiles dans ses zones industrielles,. D'autre part, malgré son patrimoine culturel et architectural important, et son potentiel touristique reconnu, la ville attire moins de visiteurs que les principales destinations touristiques marocaines, notamment à cause du manque d'infrastructures hôtelières. Plusieurs chantiers sont en cours qui permettraient d'augmenter sa capacité d'accueil de 25 %.

Les habitants de la ville se nomment M'kansa (M'knasi au singulier) en arabe marocain et Ayt M'knas ou Imeknasn en berbère.

Fondation

Fondée au XIe siècle par les Almoravides en tant qu'établissement militaire. Les Almoravides construisent une forteresse appelée Takrart jouxtant les villages et jardins au XIe siècle ; c'est le noyau de la future médina de Meknès qui vit progressivement l'installation de population issue des bourgades voisines[1].

Moyen Âge

La ville, accusée de résistance, est saccagée par les Almohades en 1150[2] durant leur bataille pour garder le pouvoir contre les Mérinides. Seuls quelques minarets et murs subsistèrent, mais les Almohades entamèrent la construction et la rénovation de plusieurs monuments, dont notamment la Grande Mosquée de la ville[3]. Après leur prise de pouvoir, les Mérinides installent leur capitale à Fès et firent construire plusieurs édifices à Meknès, dont le plus notable est la Medersa Bou Inania. Meknès devint le lieu de villégiature privilégié de leurs vizirs. Après la chute des Mérinides, la ville entre dans une période de déclin[2].

Medersa Bou Inania 
Medersa Bou Inania
Masjid Meknes 
Masjid Meknes
Calligraphie et Zellige de la medersa Bou Inania 
Calligraphie et Zellige de la medersa Bou Inania
Minaret de la Medersa 
Minaret de la Medersa
Masjid dar Moulay Ismail 
Masjid dar Moulay Ismail
Mausolée du sultan Moulay Ismail 
Mausolée du sultan Moulay Ismail
XVIe – XVIIIe siècles

À la mort du sultan alaouite Rachid ben Chérif, son frère et gouverneur de Meknès, Ismaïl ben Chérif, lui succéda en tant que deuxième sultan de la Dynastie alaouite. Il fera de la ville sa capitale. Sous son règne de cinquante-cinq ans (1672-1727), il érigea des kilomètres de murailles autour de la ville, avec des portes impressionnantes, des mosquées, le bassin d'eau du Sahrij Souani également nommé Bassin de l'Agdal, des galeries marchandes, des écuries pouvant abriter 600 chevaux et des palais. La ville s'étendit alors en dehors de sa médina[1]. 30.000 esclaves et 3000 prisonniers chrétiens capturés en mer durant son règne contribuèrent à cet effort de construction[2].

Au XIXe siècle

Le comte de Mornay (1803-1878) y est envoyé en mission diplomatique par Louis-Philippe auprès du sultan du Maroc[4] Moulay Abd er-Rahman (1778[5]-1859). Il est accompagné par le peintre Eugène Delacroix.

Le protectorat français et l'indépendance

Pendant la présence française au Maroc (1912-1956), Meknès porte d'autres surnoms tels que « le Versailles du Maroc », ou « le petit Paris », soulignant la beauté de la cité, ce qui lui valut son titre de plus belle ville impériale du royaume ; elle fut un moment le siège de la résidence du Maréchal Lyautey qui y avait son quartier général.

En 1937, l'eau de l'oued Boufekrane, qui arrose la ville, est détournée au profit de 4 colons français, provoquant le mécontentement populaire : une manifestation est réprimée par les troupes françaises le 1er septembre, faisant 10 morts[6].

Le quartier le plus populaire est celui de l'ancienne médina dite « Mdina al-qdima », soit ville ancienne en darija, dialecte arabe marocain; c'est là qu'habitait Moulay Ismaïl.

Fantasia ou Jeu de la poudre, devant la porte d’entrée de la ville de Méquinez, par Eugène Delacroix, 1832. 
Fantasia ou Jeu de la poudre, devant la porte d’entrée de la ville de Méquinez, par Eugène Delacroix, 1832.
Le soir aux portes de Meknès, par Henri Émilien Rousseau, 1925. 
Le soir aux portes de Meknès, par Henri Émilien Rousseau, 1925.
Marché aux grains à Meknès, Georges-Louis Arlaud, v. 1925. 
Marché aux grains à Meknès, Georges-Louis Arlaud, v. 1925.
Infirmerie de l'Alliance israélite au Mellah de Meknès, v. 1910-1930. 
Infirmerie de l'Alliance israélite au Mellah de Meknès, v. 1910-1930.
La porte monumentale Bab Mansour el Aleuj, 1931. 
La porte monumentale Bab Mansour el Aleuj, 1931.

L’accord diplomatique de Rabat du 28 mai 1956, qui stipule que ni la France ni le Maroc ne mèneront de politique contraire aux intérêts de l'autre partie au traité, devient rapidement inapliquable en ce qui concerne la guerre d'Algérie, l'État comme la population marocaines se sentant solidaires de leurs voisins en guerre pour l'indépendance. L'arrestation de Ben Bella provoque de nombreuses manifestations au Maroc. Les plus graves ont lieu à Meknès. Le 23 octobre, 200 Marocains et Algériens manifestent, chantant des slogans pour la libération de Ben Bella et l'indépendance de l'Algérie. Un coup de feu part et tue un garde municipal. Son origine est mal élucidée : il peut s'agir d'un Français qui aurait tiré sur la manifestation de sa terrasse, ou d'une maladresse du garde qui se serait tué avec son arme en repoussant un manifestant d'un coup de crosse. Mais, dans l'atmosphère échauffée d'alors, la présence de 6000 Algériens dans la région et le fait que les terres agricoles appartiennent essentiellement à des étrangers, la manifestation tourne à l'émeute. Elle dure six jours, pendant laquelle plusieurs fermes ont incendiées, 53 Européens sont tués et 39 blessés. Parmi eux, figurent six policiers français du poste de Bar Baroud à l'entrée de la médina, tués par leurs collègues marocains. Bien que quatre condamnations à mort soient prononcées, et d'autres personnes condamnées à de la prison à perpétuité ou des travaux forcés, la répression est jugée trop légère par la France[7].

Voir l'article détaillé Massacres de Meknès
↑ a et b Mohamed Méouak, Genèse de la ville islamique en al-Andalus et au Maghreb occidental, Casa de Velázquez, 1998, 402 p. (ISBN 978-84-86839-89-5, lire en ligne) ↑ a b et c Anastase Goudal, Histoire de la mission franciscaine à Meknès et origines du culte de la Vierge, FeniXX réédition numérique, 1er janvier 1955 (ISBN 978-2-402-19113-5, lire en ligne) Museum Frontiers. et No Frontiers., Le Maroc andalou : à la découverte d'un art de vivre., 2015 (ISBN 978-3-902782-31-1 et 3-902782-31-5, OCLC 857904262, lire en ligne) Maurice Arama, « Le voyage », dans Delacroix, le voyage au Maroc, 1999, p. 56 (Alaouij 1999). p. 3 du dictionnaire Le Petit Robert des noms propres Marguerite Rollinde, Le mouvement marocain des droits de l'homme: entre consensus national et engagement citoyen, Karthala, 2002, p. 61 et note. Mounya Essemlali, « Le Maroc entre la France et l'Algérie (1956-1962) », Relations internationales, 2011/2 (n° 146), p. 77-93.
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