Puszcza Białowieska

( Forêt de Białowieża )

La forêt de Białowieża (/bʲawɔˈvʲɛʐa/ ; en polonais : Puszcza Białowieska ; en biélorusse : Белавежская пушча, Bielaviejskaïa pouchtcha, ou Белавеская пушча, Bielavieskaïa pouchtcha), aussi appelée en français forêt de Bialovèse ou for...Lire la suite

La forêt de Białowieża (/bʲawɔˈvʲɛʐa/ ; en polonais : Puszcza Białowieska ; en biélorusse : Белавежская пушча, Bielaviejskaïa pouchtcha, ou Белавеская пушча, Bielavieskaïa pouchtcha), aussi appelée en français forêt de Bialovèse ou forêt de Belovej, est l'une des dernières forêts primaires d'Europe, à cheval sur les territoires polonais et biélorusse. Formée il y a dix mille ans, lors de la dernière glaciation, elle est historiquement restée à l'écart de la plupart des influences humaines.

Le toponyme Białowieża signifie « tour blanche » en polonais.

Ce site est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979 et il est également reconnu par l'UNESCO en tant que réserve de biosphère depuis 1976. C'est l'un des derniers vestiges de l'immense forêt qui a recouvert les plaines du nord et du centre de l'Europe après la dernière glaciation et de la forêt hercynienne qui lui a succédé jusqu'au début de l'ère chrétienne.

Cette forêt pourrait être considérée comme étant une des dernières reliques de la forêt hercynienne, elle-même relique de la forêt préhistorique dans l'Antiquité aux époques dont les chroniqueurs ont gardé un témoignage écrit. En 1827, le Bulletin des sciences géographiques[1] évoque[2] cette forêt comme suit :

« [Elle] est d'une telle étendue que l'œil ne voit plus que le ciel et les bois. A l'entrée de la forêt est le village Haynowczyzna, par où passaient autrefois les limites de la Pologne et de la Lituanie. Après la réunion de la Lituanie à la Pologne, la plus grande partie de cette forêt appartenait aux rois qui venaient y chasser, et la moindre partie à la famille Tyszkiewicz. Après le partage de la Pologne, l'impératrice Catherine en donna quelques portions à ses courtisans, s'en réservant la majeure partie, laquelle s'appelle la forêt Impériale ou Czarium. La Narew la sépare des portions qui sont la propriété des particuliers.

La forêt Impériale a 22 milles 67 cent, carrés géographiques. Les autres portions peuvent avoir 7,5 milles. Ce qui ferait pour toute la Białowieża, 30 milles carrés.

Le climat y est dur et froid, et les hivers très longs. La Białowieża fournit un grand nombre de sources; la Narew et le Boug vont en porter les eaux dans la Vistule. Cette forêt est entièrement plate ; elle fait partie de cette immense plaine qui, sous le nom de Sarmatie, s'étend depuis la mer Baltique jusqu'aux monts Kripaks. La Narew prend sa source dans un fond, et les autres eaux, ne trouvant presque point d'écoulement, forment un grand nombre de réservoirs fangeux. Auguste III fit construire un repos de chasse sur un monticule au bord de la Narew. Stanislas II Auguste y fit ajouter deux pavillons. L'intérieur de la forêt renferme trois ou quatre villages, et vingt-quatre hameaux sont jetés çà et là sur la lisière des bois.

Les villages et hameaux de la Białowieża sont habités par une population dont l'extérieur sauvage a quelque chose d'effrayant, elle parle l'idiome ruske, langage qui tient du polonais, du russe, du bohémien, du servien et des autres dialectes slaves. Ces restes vivants de l'antique Sarmatie sont toute l'année occupés à exploiter la forêt. On ne trouve parmi eux aucun vestige de civilisation. Leur chaussure, comme celle des Russes dans le IXe siècle, est faite avec l'écorce des bois qu'ils dépouillent ; ils appellent ces sandales lapti ou lapkte, nom que leur donnait déjà Nestor dans sa vieille chronique. La Białowieża est divisée en douze arrondissements.

Cette forêt peut être appelée primitive, elle est entièrement abandonnée à l'action de la nature, la science forestière n'y exerce aucune influence. Les buffles[3] y sont en grand nombre, on les rencontre par troupeaux ainsi que les bisons et les élans.

En 1812, vers la fin de juin, le général Latour-Maubourg[4], devant marcher à travers cette forêt à la tête de la grosse cavalerie, les habitants le prévinrent qu'il avait beaucoup à craindre des ours et des loups, cependant on traversa la forêt sans en voir un seul. »

Toute cette partie de l'Europe orientale fut originellement couverte de forêts dites « primaires » semblables à celle de Bialovèse. Les voyages s'y déroulaient le long des rivières (ou sur les rivières) jusqu'au XIVe siècle, puis par des routes et des ponts. Julius Holte von den Brincken (de), maître général des forêts du royaume pour la partie russe de la Pologne, décrit la forêt en 1826 dans son ouvrage Mémoire descriptif sur la forêt impériale de Białowieża en Lituanie, dédié au tsar Nicolas Ier[5], à une époque où la science forestière se développe en Russie, influencée par l'Allemagne, où cette discipline existe depuis déjà longtemps[6].

La forêt appartenait pour la plus grande partie aux domaines des rois de Pologne. Peu de temps après l'incorporation des provinces lituaniennes à l'Empire russe, Catherine II accorde des dotations à plusieurs seigneurs de sa cour et une partie de cette forêt devient propriété particulière. Une autre partie appartient depuis plusieurs siècles à la famille des comtes Tyszkiewicz. « Toutes ces possessions particulières, sont à tout égard semblables à la partie qui forme encore aujourd'hui la forêt Impériale ». La forêt Impériale est limitée, tant par la rivière Narew qui la sépare des biens du comte Tyszkiewicz, « que par une ligne droite tracée au travers des bois qui marque les possessions des autres particuliers ». La Narew et le marais d'où elle découle servent en même temps de frontière à deux districts du gouvernement de Grodno, celui de Vawkavysk à l'est, comprenant la plus grande partie des bois particuliers et celui de Proujany à l'ouest, contenant toute la forêt Impériale avec une petite partie des possessions particulières. Peu après l'acquisition de ces provinces, le Gouverneur de Grodno fit arpenter la forêt Impériale de Białowieża, en mesura les contours extérieurs et « détermina à peu près à l'aide de quelques points connus les objets intérieurs, comme fleuves, chemins, hameaux , etc. »[5].

Par le Pacte germano-soviétique, la forêt est scindée en deux entités dont l'une va à l'URSS.

C'est dans cette forêt que le 8 décembre 1991 est signé l'accord de Minsk, qui entérine la dislocation de l'URSS et donne le jour à la Communauté des États indépendants.

de François-Jean-Philibert Aubert de Vitry Mémoire sur la forêt de Bialowikza, (par P. Brinken, administrateur général des forêts dans le royaume de Pologne. In-4° avec cartes et gravures. Varsovie 1825; Glucksberg. (Nouv. Annal, des Voyages ; février 1827, p. 277. Quand l'auteur évoque des « buffles », vivant en troupeaux, qu'il différencie clairement des bisons, s'agit il d'aurochs ? (Les aurochs sont réputés s'être éteints plus tôt) Peut-être Rodolphe de La Tour-Maubourg (1787-1871), officier des campagnes de l'Empire, qui sera général de division. ↑ a et b Juliusz Brinken. Mémoire descriptif sur la forêt impériale de Białowieża en Lituanie. N. Glücksberg, Imprimeur-Libraire de l'Université Royale, 1826. Lire en ligne Michel Devèze. Contribution à l'histoire de la forêt russe (suite). In: Cahiers du monde russe et soviétique, vol. 5, no 4, octobre-décembre 1964. p. 461-478. Lire en ligne
Photographies by:
Ludwig Schneider - CC BY 3.0
Zones
Statistics: Position
362
Statistics: Rank
216247

Ajouter un commentaire

Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Sécurité
413529786Cliquez/appuyez sur cette séquence : 6791

Google street view

Où pouvez-vous dormir près de Forêt de Białowieża ?

Booking.com
489.833 visites au total, 9.196 Points d'interêts, 404 Destinations, 1 visites aujourd'hui.