Djerba, parfois orthographiée Jerba (arabe : جربة /ˈʒɪ̈rbɜ̝/), est une île de la mer Méditerranée d'une superficie de 514 km2 (25 kilomètres sur 20 et un littoral de 150 kilomètres) et située à l'est de la côte orientale tunisienne. Plus grande île des côtes d'Afrique du Nord, localisée au sud-est du golfe de Gabès qu'elle borde par ses côtes orientales et septentrionales, Djerba ferme au sud le golfe de Boughrara. Sa principale ville, Houmt Souk, rassemble à elle seule 42 992 des 163 726 Djerbiens.

Anciennement appelée Gerbi ou Zerbi, l'île aurait été traversée par Ulysse. Les Carthaginois y fondent plusieurs comptoirs, les Romains y construisent plusieurs villes et y développent l'agriculture et le commerce portuaire. Passée successivement sous domination vandale, byzantine, arabe, ottomane, puis française, Dje...Lire la suite

Djerba, parfois orthographiée Jerba (arabe : جربة /ˈʒɪ̈rbɜ̝/), est une île de la mer Méditerranée d'une superficie de 514 km2 (25 kilomètres sur 20 et un littoral de 150 kilomètres) et située à l'est de la côte orientale tunisienne. Plus grande île des côtes d'Afrique du Nord, localisée au sud-est du golfe de Gabès qu'elle borde par ses côtes orientales et septentrionales, Djerba ferme au sud le golfe de Boughrara. Sa principale ville, Houmt Souk, rassemble à elle seule 42 992 des 163 726 Djerbiens.

Anciennement appelée Gerbi ou Zerbi, l'île aurait été traversée par Ulysse. Les Carthaginois y fondent plusieurs comptoirs, les Romains y construisent plusieurs villes et y développent l'agriculture et le commerce portuaire. Passée successivement sous domination vandale, byzantine, arabe, ottomane, puis française, Djerba est devenue depuis les années 1960 une destination touristique populaire. Elle demeure marquée à la fois par la persistance de l'un des derniers parlers berbères tunisiens, le tamazight de Djerba, l'adhésion à l'ibadisme d'une partie de sa population musulmane et la présence d'une importante communauté juive dont la tradition fait remonter la venue à la destruction du Temple de Salomon par l'empereur Nabuchodonosor II en 586 av. J.-C.

L'île est reliée au continent, au sud-ouest par un bac qui conduit d'Ajim à Jorf et au sud-est par une voie de sept kilomètres, dont la première construction remonterait à la fin du IIIe siècle av. J.-C., entre la localité d'El Kantara et la péninsule de Zarzis.

Antiquité

Dès l'Antiquité, les historiens mentionnent Djerba qu'ils identifient à la première île où, dans l'Odyssée, Homère fait échouer Ulysse et ses compagnons, égarés en mer de retour de la guerre de Troie (vers 1185 av. J.-C.)[1] ; pour avoir goûté au lotos, « fruit doux comme le miel qui plonge tous ceux qui en dégustent dans les délices d'un bienheureux oubli qui efface tous les soucis de l'existence », Ulysse, « que ce fruit miraculeux aurait plongé dans une heureuse amnésie »[2], a peine à quitter l'île des Lotophages (mangeurs de lotos)[3].

À l'orée de l'Histoire, le territoire de l'actuelle Tunisie est peuplé de Berbères au mode de vie néolithique[4]. Plusieurs spécialistes, dont Lucien Bertholon[5] et Stéphane Gsell[6], admettent l'existence de migrations entre la mer Égée et le golfe des Syrtes, où se trouve Djerba, au cours du IIe millénaire av. J.-C. Avant même la fondation de Carthage, au IXe siècle av. J.-C., des Phéniciens de Tyr auraient implanté plusieurs comptoirs le long de la côte de la Libye et de la Tunisie actuelles jusqu'à Utique. Djerba en fit sans doute partie. Le Périple du Pseudo-Scylax, qui remonte approximativement au milieu du IVe siècle av. J.-C., donne sur l'île les indications les plus anciennes, exception faite de celles d'Homère :

« On y fait beaucoup d'huile, qu'on tire de l'olivier sauvage ; l'île produit d'ailleurs beaucoup de fruits, de blé, d'orge, la terre est fertile[7]. »

La tradition locale, dans sa version la plus courante, rapporte que les premiers Juifs se seraient installés à Djerba après la destruction par l'empereur Nabuchodonosor II, en 586 av. J.-C., du Temple de Salomon[8], dont une porte aurait été incorporée dans la synagogue de la Ghriba.

Vue plongeante sur une cavité dans le sol ouvrant sur des salles abritant des tombes puniques. Tombeaux puniques à Souk El Guebli.

D'après Gsell, à l'époque, « Djerba dépendait certainement de Carthage ». Les Carthaginois fondent plusieurs comptoirs, le plus important étant Meninx, sur la côte sud-est de l'île, qu'ils transforment en haut lieu d'échanges du bassin méditerranéen, y aménageant des ports pour leurs embarcations et l'utilisant comme escale dans leurs parcours de la Méditerranée[9]. Outre la culture de l'olivier, l'île carthaginoise abrite plusieurs ateliers de poterie, plusieurs pêcheries, et développe la teinture de pourpre à base de murex, qui fait la renommée de l'île[1]. Important relais vers le continent africain, Djerba connaît ainsi plus d'un demi-millénaire de prospérité avec les Phéniciens.

Les premiers contacts de l'île avec les Romains ont lieu lors de la première guerre punique, au cours d'opérations que ceux-ci mènent contre Carthage. La première, véritable expédition navale commandée par Cnaeus Servilius Caepio et Caius Sempronius Blaesus, est envoyée à Djerba en 253 av. J.-C.[10]. Une deuxième, commandée par le consul Cnaeus Servilius Geminus, est lancée en 217 av. J.-C., durant la deuxième guerre punique, l'année même de la bataille du lac Trasimène disputée entre Carthaginois et Romains en Italie.

Monticule de pierre marquant l'emplacement d'un mausolée. Mausolée de Bourgou à Midoun.Baptistère déposé au sol dans une salle du musée national du Bardo. Baptistère d'El Kantara.

Cependant, « ce n'est qu'en l'an 6 ap. J.–C., après la phase des protectorats sur les princes berbères, les reges inservientes, que débute la colonisation directe dans la zone syrtique »[11]. On sait que l'île compte alors deux villes : Meninx et Thoar. Elle abrite par la suite trois centres urbains principaux. L'un d'entre eux, dont le nom moderne est Henchir Bourgou, a été découvert à proximité de Midoun, au centre de l'île : on y trouve les vestiges — appelés « Roches de Bourgou » — d'une grande ville datant du IVe siècle av. J.-C., marqués par la présence de poteries abondantes et d'un imposant mausolée appartenant probablement à un membre d'une famille royale numide. Un deuxième centre, sur la côte sud-est, est un site de production de colorants à base de murex, cité par Pline l'Ancien comme occupant le second rang dans ce domaine derrière la cité de Tyr : de substantielles quantités de marbre coloré découvertes sur place témoignent de sa richesse. Le troisième centre important, probablement l'ancienne Haribus, se trouve sur la côte méridionale à proximité du village de Guellala.

Deux empereurs romains, Trébonien Galle et son fils Volusien, sont natifs de Djerba. Un décret romain de l'an 254, peu après leur mort, mentionne l'île dans l'expression Creati in insula Meninge quae nunc Girba dicitur : c'est la première trace connue de l'utilisation du nom de Girba[12]. Au milieu du IIIe siècle, une basilique est construite dans ce qui est alors l'évêché de Girba. Deux des évêques de l'île ont laissé leur nom dans l'histoire : Monnulus et Vincent, qui assistent respectivement aux conciles de Carthage de 255 et de 525[13]. Les ruines de leur cathédrale peuvent être identifiées près d'El Kantara, dans le Sud-Ouest de l'île, d'où provient un beau baptistère cruciforme conservé au musée national du Bardo à Tunis[14].

Des prospections archéologiques menées entre 1996 et 2000 sous les auspices de l'université de Pennsylvanie, de l'Académie américaine à Rome et de l'Institut national du patrimoine ont révélé 250 sites archéologiques incluant de nombreuses villas puniques et romaines[15]. Depuis 2015, des prospections géophysiques et des fouilles archéologiques menées par l'Institut für Klassische Archäologie de l'université Louis-et-Maximilien de Munich, en collaboration avec l'Institut national du patrimoine, ont pour objectif de préciser les connaissance sur l'urbanisme et l'activité économique de la ville de Meninx pendant l'Antiquité[16].

Après les Romains, Djerba est occupée par les Vandales (439-533), puis par les Byzantins (533-665). C'est en 665 qu'elle tombe aux mains des Arabes dirigés par Ruwayfa ibn Thâbit Al Ansari, un compagnon du prophète Mahomet, pendant la campagne de Byzacène commandée par Muawiya Ben Hudaydj. L'île est alors le témoin de luttes entre factions musulmanes et se rallie finalement au parti des kharidjites[17].

Moyen Âge

Au XIe siècle, l'île devient indépendante à la suite de l'invasion de l'Ifriqiya par les Hilaliens venus d'Égypte et se spécialise dans la piraterie[18]. C'est à la même époque que la présence d'une communauté juive y est historiquement attestée pour la première fois par une lettre de commerce provenant de la Guéniza du Caire, d'où sont tirés d'autres documents mentionnant les Djerbiens au Moyen Âge ; écrite vers 1030, elle fait référence à un certain Abū al-Faraj al-Jerbī (« le Djerbien ») demeurant à Kairouan et commerçant avec l'Orient, soit l'Égypte et l'océan Indien[19]. Occupée par le sultan hammadide Abd al-Aziz ibn Mansur, qui règne de 1104 à 1121[18], l'île est prise brièvement par Ali Ben Yahya en 1115-1116.

Djerba a vu ensuite se succéder Normands de Sicile, Aragonais, Espagnols et Ottomans durant quatre siècles « au cours desquels chrétiens et musulmans s'y [sont] massacrés »[20]. Pendant le Moyen Âge, ce sont d'abord les chrétiens de Sicile et d'Aragon qui disputent à plusieurs reprises leur possession aux kharidjites ibadites djerbiens. De cette période subsistent de nombreuses petites mosquées (certaines souterraines) dont les premières datent du XIIe siècle, ainsi que deux forts imposants.

En 1134, profitant de la situation troublée de l'Ifriqiya[21], les troupes normandes du royaume de Sicile s'emparent de l'île qui tombe sous la domination du roi Roger II de Sicile, puis de son fils et successeur Guillaume le Mauvais. En 1154, les Djerbiens se rebellent mais les Normands écrasent leur révolte dans le sang ; seule la conquête almohade, en 1160, parvient à les chasser de Djerba et du littoral tunisien.

Durant l'automne 1284, l'amiral aragonais Roger de Lauria prend possession de l'île et y installe un domaine placé sous la suzeraineté du Saint-Siège[22] ; l'archipel des Kerkennah est joint à sa seigneurie en 1286. En 1289, il fait construire, près de l'antique Meninx, une forteresse appelée Castelló et plus tard Borj El Kastil ou Borj El Gastil. À sa mort en 1305, il est remplacé par ses fils Roger (1305-1310) et Charles (1310) puis par Francis-Roger (1310). La famille ne parvenant pas à maîtriser les tentatives de soulèvement des Djerbiens et les attaques des Hafsides, cède ses droits au roi Frédéric II de Sicile qui nomme Ramon Muntaner comme gouverneur en 1311[23] alors qu'une famine sévit durant des mois, poussant à la révolte les habitants qui reçoivent l'aide des Tunisiens du continent. Muntaner administre l'île jusqu'en 1314 et c'est le sultan hafside Abû Yahyâ Abû Bakr al-Mutawakkil qui reprend l'île aux Aragonais aux environs de 1335[24].

S'ils abandonnent Djerba pendant leur guerre contre les Castillans (1334-1335), les Aragonais sous le commandement de Manfredi III Chiaromonte la reprennent en 1388, avec l'aide d'une flotte génoise[25], mais ne la conservent que jusqu'à la fin de l'année 1392[26]. De nouvelles attaques de la flotte d'Alphonse V d'Aragon[27], en 1424 et 1431[28], sont repoussées avec l'aide du souverain hafside Abû Fâris `Abd al-`Azîz al-Mutawakkil. Les musulmans construisent une forteresse dans le Nord de l'île, à côté des ruines de l'antique Girba, qu'ils appellent Borj El Kebir. La ville de Houmt Souk se développe aux alentours.

En 1480, les Djerbiens se révoltent contre le sultan hafside Abû `Umar `Uthmân et prennent le contrôle de la chaussée romaine qui relie l'île au continent. Les luttes internes entre Wahbiya et Nakkara, deux factions des ibadites, qui dominent respectivement le Nord-Ouest et le Sud-Est de Djerba, n'arrêtent cependant pas le progrès économique de l'île. Les habitants paient alors un tribut au souverain mais restent indépendants. Pendant l'époque ziride, des tribus arabes nomades envahissent la Tunisie mais Djerba échappe à leur contrôle[29].

Du XVIe au XIXe siècle

Vers 1500, Djerba passe sous influence ottomane : le corsaire ottoman Arudj Barberousse obtient du souverain hafside le contrôle de l'île[30], qui devient la base de la dizaine de navires de son escadre. En 1511, les troupes du royaume d'Espagne, sous le commandement de Pedro Navarro, attaquent Djerba pour y établir une forteresse qui appuierait les conquêtes d'Oran, Bougie, Alger et Tripoli ; elles subissent cependant une défaite[31]. En 1513, l'île est pillée par les Génois.

Carte du fort Borj El Kebir de Houmt Souk en 1599. Borj El Kebir de Houmt Souk en 1599.

Djerba est finalement placée sous souveraineté espagnole, de 1520[32] à 1524 et de 1551 à 1560, mais sans occupation durable. Elle redevient une base temporaire pour Khayr ad-Din Barberousse et, de 1524 à 1551, l'une des principales bases des corsaires ottomans et nord-africains conduits par l'amiral Dragut.

En avril 1551, lors d'une expédition organisée par les chevaliers de Malte et le vice-roi de Naples contre lui, Dragut est bloqué dans un canal djerbien par les galères du Génois Andrea Doria mais parvient à leur échapper[33],[34]. Une flotte européenne, principalement composée de navires espagnols, napolitains, siciliens et maltais, sous la direction de Juan Luis de la Cerda, duc de Medinaceli, occupe à son tour l'île en 1560 pour l'aménager en base d'opération contre Tripoli[35],[33]. C'est dans ce contexte de rivalité pour le contrôle de la Méditerranée qu'une bataille navale oppose au large de l'île, du 9 au 14 mai 1560, cette flotte à la flotte ottomane menée par Piyale Pacha et Dragut. Les Ottomans coulent trente navires chrétiens et font 5 000 prisonniers le 15 mai ; la petite garnison chrétienne de Djerba est exterminée après une farouche défense et ses ossements amoncelés en une pyramide, la Tour des crânes, qui subsiste jusqu'en 1846[33],[36]. Cette expédition est l'un des événements militaires et politiques les plus marquants du XVIe siècle[37].

En 1568, le pacha de Tripoli, Djaafar Pacha, se présente aux Djerbiens pour demander un grand tribut ; l'île est prise par l'un de ses successeurs, Ibrahim Pacha, en 1598[38]. En septembre 1611, elle est attaquée par une puissante flotte de navires napolitains, génois et maltais ; près de cinq cents de ses habitants perdent la vie dans sa défense[39]. Pendant le XVIe siècle et le début du XVIIe siècle, elle dépend alternativement des gouverneurs d'Alger, de Tripoli ou de Tunis. Son annexion à la Tunisie se concrétise par un accord conclu en 1614[40]. À partir de 1705 et l'établissement de la dynastie des Husseinites, le bey de Tunis y est représenté par un cheikh et des caïds recrutés au sein des familles locales les plus influentes. Après les Senumeni, au XVIe siècle, la plus importante d'entre elles est celle des Bel Djelloud. L'un de ses membres, Saïd, utilise tous les navires de l'île pour empêcher que Younès, fils d'Ali Ier Pacha, puisse se rendre sur Djerba, ce qui lui coûte la vie. De la seconde moitié du XVIIe siècle aux XVIIIe et XIXe siècles, la famille dominante est celle des Ben Ayed.

À partir du XVIIIe siècle, le malékisme se répand sur l'île aux côtés de l'ibadisme tandis que la langue berbère perd peu à peu du terrain face à l'arabe. Durant ce même siècle on assiste à des incursions de la part des nomades Ouerghemma et Accaras provenant de la région de la Djeffara. En 1705 et 1706, la peste fait ravage avant de revenir en 1809. En 1794, Djerba est pillée durant cinquante-huit jours par un aventurier nommé Ali Burghul puis, en 1864, à nouveau attaquée par des nomades de la région de Zarzis. Cette même année sont relevées une nouvelle épidémie de peste et une révolte. En 1846, Ahmed Ier Bey interdit l'esclavage[41] : l'acte affecte l'économie de l'île qui est alors, avec Gabès, l'un des principaux centres tunisiens du commerce des esclaves alimenté par les caravanes venues des oasis de Ghadamès et de Ghat. Ce trafic se déplace par la suite vers Tripoli.

Histoire moderne

Djerba reste sous domination ottomane jusqu'en 1881, date à laquelle la Tunisie passe sous protectorat français à la suite du bombardement de l'île[42] et de son occupation militaire :

« Le 28 juillet 1881, les troupes françaises occupent Borj El Kebir, à Houmt Souk, et y restent jusqu'en 1890, date à laquelle l'administration de l'île passe à l'autorité civile[43]. »

En 1956, la Tunisie accède à l'indépendance et Djerba devient une délégation dépendant du gouvernorat de Médenine. Toutefois, comme le principal adversaire politique du président Habib Bourguiba pendant la lutte pour l'indépendance, Salah Ben Youssef, en était originaire, l'île est négligée pendant plusieurs années sur le plan des infrastructures. Alors que dans le reste du pays des hôpitaux, lycées et routes sont construits même dans de petites localités, Djerba doit attendre les années 1970 et 1980 pour en être dotée. Elle n'est pas un gouvernorat alors que des régions beaucoup moins peuplées le sont devenues. Entre 1962 et 1969, en raison des conditions économiques défavorables engendrées par une réforme étatique des structures commerciales, des milliers de Djerbiens s'expatrient (de 5 000 à 6 000 chefs de famille)[44] et gagnent l'Europe — la France pour 80 % d'entre eux ; plus de la moitié de ces derniers s'installent dans la région parisienne. Les localités de Sedouikech, Guellala et Ajim se vident de la quasi-totalité de leur population active[44].

Le visage de Djerba a beaucoup changé depuis les années 1960 : zone hôtelière, extension de l'aéroport et des zones urbanisées — de simples hameaux devenant de véritables localités —, élargissement des routes ou encore installation de pylônes électriques[45]. Seules certaines portions de l'intérieur de l'île sont restées presque intactes, de même qu'une partie de la côte méridionale.

En mars 1976, certaines rues d'Ajim sont transformées afin de servir de décor, les 2 et 3 avril, au tournage de Star Wars. Des rues de la ville de Mos Eisley, sur la planète Tatooine, sont ainsi représentées. À quatorze kilomètres au nord, le marabout de Sidi Jemour sert lui aussi de décor pour Mos Eisley et pour Anchorhead, ancien centre minier de la planète.

Le 11 avril 2002, un attentat est commis contre la synagogue de la Ghriba. Un camion bourré d'explosifs saute à proximité de cette dernière : 21 personnes sont tuées, dont quatorze Allemands, cinq Tunisiens et deux Français, et d'autres blessées. Le gouvernement tunisien parle d'un accident mais les experts suggèrent rapidement un attentat, revendiqué par la suite par Al-Qaïda. La communauté juive de l'île compte alors environ 700 personnes, alors qu'elle se chiffrait à 4 300 en 1946[46].

Le 17 février 2012, le gouvernement tunisien propose Djerba pour un classement sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco[47], qui devient effectif le 18 septembre 2023[48].

Le 9 mai 2023, un membre de la garde nationale ouvre le feu dans la synagogue de la Ghriba, au moment du pèlerinage annuel, et fait quatre morts, dont deux autres gardes nationaux et des fidèles, ainsi qu'une dizaine de blessés. Il est abattu par un membre des forces de l'ordre[49].

↑ a et b Ben Ouezdou 2007, p. 14. Tlatli 1967, p. 3 et 7. Victor Bérard, Les navigations d'Ulysse, t. IV, Paris, Librairie Armand Colin, 1929, 517 p. Michel Camau, Roger Coque, Jean Ganiage, Claude Lepelley et Robert Mantran, « Tunisie », Encyclopædia Universalis (édition en ligne de 2010). Lucien Bertholon, « Exploration anthropologique de l'île de Gerba », dans L'Anthropologie, t. VIII, 1897, p. 560-563. Stéphane Gsell, Histoire ancienne de l'Afrique du Nord, Paris, Hachette, 1913-1929. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées tlatli0 Paul Sebag, Histoire des Juifs de Tunisie : des origines à nos jours, Paris, L'Harmattan, 1991, 338 p. (ISBN 978-2738410276), p. 12. Ben Yagoub 1986. Tlatli 1967, p. 51. Tlatli 1967, p. 52. Jeannine Berrebi, Les mosquées de Djerba, Tunis, Point Dix Sept, 1995, 135 p. (ISBN 978-9973974518). Anatole-Joseph Toulotte, Géographie de l'Afrique chrétienne proconsulaire, Paris, 1892, p. 353 et 380. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées tlatli53 « Jerba, le projet tuniso-américain », sur arthistory.upenn.edu (consulté le 14 février 2021). (de) « Das Meninx-Projekt (Ritter) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur klass-archaeologie.uni-muenchen.de. Ibn Khaldoun parle largement du kharidjisme à Djerba dans son Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale. ↑ a et b Julien 1994, p. 451. Lucette Valensi et Abraham Udovitch, Juifs en terre d'islam : les communautés de Djerba, Paris, Archives contemporaines, 1984, 182 p. (ISBN 978-2903928056), p. 11. Tlatli 1967, p. 69. Julien 1994, p. 454. Mercier 1868, p. 233. Mercier 1868, p. 258. Julien 1994, p. 494-495. Mercier 1868, p. 374. Mercier 1868, p. 376. Julien 1994, p. 498. Mercier 1868, p. 398. Julien 1994, p. 625. Jean-Paul Roux, « L'Afrique du Nord ottomane », sur clio.fr, novembre 2002 (consulté le 14 février 2021). Julien 1994, p. 630. (en) Martijn Theodoor Houtsma, E.J. Brill's First Encyclopaedia of Islam, 1913-1936, Leyde, Brill, 1993, 5042 p. (ISBN 978-9004097964), p. 853. ↑ a b et c Julien 1994, p. 651. Bono 1998, p. 20. Jean Ernest Mercier, Histoire de l'Afrique septentrionale (Berbérie) depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête française (1830), vol. III, Paris, Ernest Leroux, 1891, p. 98. Bono 1998, p. 158. Éternelle Djerba, 1998, p. 60. (en) David Lea et Annamarie Rowe, A Political Chronology of Africa, Londres, Taylor & Francis, 2001, 499 p. (ISBN 978-1857431162), p. 237. Bono 1998, p. 177. Tmarzizet 1997, p. 68. « Décret d'Ahmed Bey du 23 janvier 1846 prescrivant l'affranchissement des esclaves »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) [PDF], sur e-justice.tn. Tmarzizet 1997, p. 71. Tlatli 1967, p. 72. ↑ a et b Éternelle Djerba, 1998, p. 74. Éternelle Djerba, 1998, p. 68. Valensi et Udovitch 1984, p. 61. « Île de Djerba », sur whc.unesco.org (consulté le 14 février 2021). « Djerba : témoignage d'un mode d'occupation d'un territoire insulaire », sur whc.unesco.org (consulté le 19 septembre 2023). « À Djerba, un membre de la garde nationale tunisienne ouvre le feu dans la synagogue de la Ghriba et fait quatre morts, dont un Français », Le Monde,‎ 10 mai 2023 (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le 10 mai 2023).
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