Contexte de Tanzanie

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La Tanzanie, en forme longue la République-unie de Tanzanie (en swahili : Tanzania /tanzaˈni.a/ et Jamhuri ya Muungano wa Tanzania ; en anglais : Tanzania et United Republic of Tanzania), est un pays d'Afrique de l'Est situé en bordure de l'océan Indien, dans la partie tropicale de l'hémisphère sud.

Elle est entourée au nord par le Kenya et l'Ouganda, à l'ouest par le Rwanda, le Burundi et la république démocratique du Congo, au sud-ouest par la Zambie et le Malawi et au sud par le Mozambique.

Le pays couvre 945 087 km2 et compte 58,5 millions d'habitants en 2018, essentiellement bantous. Sa capitale est Dodoma, située dans l'intérieur des terres, mais le principal pôle économique est l'ancienne capitale Dar es Salam, située sur la côte. Les langues officielles sont le swahili et l'anglais mais l'arabe est aussi parlé notamment dans les îles de Zanzibar et Pemba.

La Tanzanie actuelle est née de l'union du Tanganyika et de Zanzibar le , peu de temps après leur indépendance respective vis-à-vis du Royaume-Uni. Elle est membre du Commonwealth depuis fin 1961 et des Nations unies depuis le . En 1977, le Chama cha Mapinduzi (CCM) est fondé comme parti unique. Bien que le multipartisme soit instauré en 1992, le CCM reste le parti dominant.

Plus à propos Tanzanie

Informations de base
  • Devise Shilling tanzanien
  • Indicatif d'appel +255
  • Domaine Internet .tz
  • Mains voltage 230V/50Hz
  • Democracy index 5.1
Population, Area & Driving side
  • Population 61741120
  • Zone 947303
  • Côté conduite left
Historique
  • La Tanzanie a été longuement colonisée par le sultanat d'Oman qui s'y fournissait en esclaves.

    Indépendance et création de la Tanzanie

    En 1953, Julius Nyerere, un enseignant né en 1922, passé par l'université de Makerere en Ouganda puis Édimbourg au début des années 1950 pour terminer ses études, prend à 31 ans la tête de la TAA (Tanganyika African Association), qu’il transforme rapidement en un véritable parti politique – l'Union nationale africaine du Tanganyika (TANU) – qui prône l’indépendance. Celle-ci est accordée par le Royaume-Uni le 9 décembre 1961, sans aucune violence. Julius Nyerere est un court temps Premier ministre, puis à la suite des élections de décembre 1962, devient le premier président de la république du Tanganyika.

    L’indépendance de Zanzibar et Pemba est obtenue le 10 décembre 1963. Le nouvel État commence par être contrôlé par les partis initiés par les Britanniques (une coalition du ZNP et de petits partis de Pemba). Mais, à peine un mois plus tard, en janvier 1964, les tensions communautaires qui couvent depuis des années se libèrent et le parti ASP (Parti Afro-Shirazi), étant écarté depuis longtemps du pouvoir alors qu’il est majoritaire dans les urnes, déclenche une révolution. Celle-ci fait de nombreuses victimes dans les rangs des communautés arabes et indiennes. On estime à environ 10 000 le nombre de personnes qui furent massacrées dans la nuit du 11 au 12 janvier 1964 à Zanzibar. À la suite de ce renversement, Sheikh Abeid Karume, chef de l’ASP, devient président de la république de Zanzibar.

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    La Tanzanie a été longuement colonisée par le sultanat d'Oman qui s'y fournissait en esclaves.

    Indépendance et création de la Tanzanie

    En 1953, Julius Nyerere, un enseignant né en 1922, passé par l'université de Makerere en Ouganda puis Édimbourg au début des années 1950 pour terminer ses études, prend à 31 ans la tête de la TAA (Tanganyika African Association), qu’il transforme rapidement en un véritable parti politique – l'Union nationale africaine du Tanganyika (TANU) – qui prône l’indépendance. Celle-ci est accordée par le Royaume-Uni le 9 décembre 1961, sans aucune violence. Julius Nyerere est un court temps Premier ministre, puis à la suite des élections de décembre 1962, devient le premier président de la république du Tanganyika.

    L’indépendance de Zanzibar et Pemba est obtenue le 10 décembre 1963. Le nouvel État commence par être contrôlé par les partis initiés par les Britanniques (une coalition du ZNP et de petits partis de Pemba). Mais, à peine un mois plus tard, en janvier 1964, les tensions communautaires qui couvent depuis des années se libèrent et le parti ASP (Parti Afro-Shirazi), étant écarté depuis longtemps du pouvoir alors qu’il est majoritaire dans les urnes, déclenche une révolution. Celle-ci fait de nombreuses victimes dans les rangs des communautés arabes et indiennes. On estime à environ 10 000 le nombre de personnes qui furent massacrées dans la nuit du 11 au 12 janvier 1964 à Zanzibar. À la suite de ce renversement, Sheikh Abeid Karume, chef de l’ASP, devient président de la république de Zanzibar.

    Le 26 avril 1964, le Tanganyika et Zanzibar fusionnent pour former la république unie de Tanzanie. Nyerere devient le président de l’État nouvellement créé, tandis qu'Abeid Karume, restant président de Zanzibar, devient le vice-président de la Tanzanie. Dans les faits, même si l’union est bien célébrée avec le reste du pays, Zanzibar a conservé jusqu'à aujourd’hui une large autonomie. En pratique, c’est le gouvernement central tanzanien qui s’occupe des domaines « nationaux » de la politique à Zanzibar : défense, intérieur, affaires étrangères, tandis que le gouvernement local zanzibarite traite des sujets comme l’éducation ou l’économie.

    Le régime de Nyerere : 1964-1985
     
    Julius Nyerere, le 4 août 1977.
     
    Un décortiqueur pèle la couche externe de tiges de la plante pour un traitement ultérieur des fibres. 1964, Tropenmuseum.

    Soucieux d’accélérer l’émancipation des Africains par rapport au monde occidental, inspiré des expériences communistes en Chine, Nyerere s’engage résolument dans une politique socialiste. En février 1967, lors de la déclaration d'Arusha, il définit les principes et doctrines qu’il souhaite voir suivre par le pays. Selon l’idéal de Nyerere, le socialisme africain doit conduire à la création d’une société égalitaire, juste, solidaire, qui trouve dans ses propres ressources les moyens de son autosuffisance. L’éducation est la priorité numéro un. Il faut dire qu’il y a urgence dans ce domaine : la Tanzanie ne produit à cette époque que 120 diplômés par an.

    Les premières mesures concrètes d’application de cette politique ne tardent pas à arriver. Les principales industries et sociétés de services sont nationalisées, les impôts augmentés pour une plus grande répartition des richesses et les discriminations raciales abolies. C’est sur le plan de l’agriculture, principal secteur économique du pays, que les changements sont les plus forts. Appelées Ujamaas, c’est-à-dire cofraternités, des communautés villageoises sont organisées sur des principes collectivistes. Des incitations financières encouragent la formation de coopératives. En octobre 1969, Bibi Titi Mohammed et l'ex-ministre Michael Kamaliza sont arrêtés avec quatre officiers de l'armée. Ils sont accusés d'avoir fomenté un coup d'État. À Zanzibar, l’Afro-Shirazi Party mène une politique autoritaire, à tendance ouvertement révolutionnaire. Les propriétés arabes et indiennes sont nationalisées. Quelques désaccords apparaissent même entre Nyerere et Karume, ce dernier voulant se rapprocher davantage du monde communiste que le président tanzanien qui cherche, lui, à ménager au maximum les relations avec les Occidentaux. En 1972, Karume est assassiné par des opposants au régime. Des obsèques nationales lui sont rendues, en présence de Julius Nyerere[1].

    En politique extérieure, la Tanzanie donne son appui à la guérilla lumumbiste au Congo et l'OUA établit son siège à Dar es Salaam et plusieurs mouvements révolutionnaires ont une représentation dans le pays (l'ANC, la ZANU, la SWAPO, le MPLA et le FRELIMO). Parallèlement, les relations se détériorent avec les pays occidentaux ; en 1965 la Tanzanie rompt ses relations avec le Royaume-Uni et expulse hors du pays les troupes britanniques en réaction au soutien de Londres à un régime ségrégationniste en Rhodésie, tandis que l’Allemagne de l'Ouest rompt ses propres relations avec la Tanzanie à la suite de l'ouverture dans le pays d'une ambassade de l’Allemagne de l'Est. Les aides économiques qui étaient accordées par certains pays occidentaux sont coupées. D'autre part, les forces coloniales portugaises bombardent le sud du pays pour couper les voies d’approvisionnement du FRELIMO mozambicain, soutenu par le gouvernement de Julius Nyerere[2].

    Pendant ces années, la Tanzanie reçoit l’aide de la Chine, bien qu'étant elle-même en voie de développement. C’est avec un soutien chinois que la ligne de chemin de fer TAZARA de Dar-es-Salaam à la Zambie est construite en 1975. C’est aussi sur le modèle des communes chinoises que sont créés 800 villages collectifs, regroupant des populations d’origines ethniques et tribales différentes, et déplacées de force en camion. On estime qu’en quatre ans, de 1973 à 1976, 9 millions de personnes sont ainsi déplacées. Cette politique, si elle permet un certain brassage entre les différentes ethnies qui composent la population tanzanienne, casse brutalement les repères humains et communautaires des individus.

    Ces politiques dirigistes et utopiques apportent de moins en moins les résultats escomptés. Le premier choc pétrolier de 1973 assombrit fortement les perspectives économiques du pays. Les productions manufacturière et agricole régressent, la planification de l’économie par l’administration est inefficace. Sur le plan politique, les partis TANU de Nyerere et l’ASP se rapprochent et fusionnent en 1977 pour former le Chama cha Mapinduzi (CCM), c’est-à-dire le parti de la Révolution. Malgré les difficultés économiques, le pays est en paix et reçoit de nombreux réfugiés venus des pays voisins en guerre ou fuyant le régime d'Idi Amin Dada en Ouganda. Nyerere refuse que la politique d'africanisation de l’administration ne favorise que les seuls Tanzaniens et autorise l'accès aux emplois publics aux étrangers. Beaucoup obtiennent également la nationalité tanzanienne, y compris des réfugiés blancs[2].

    Les relations de la Tanzanie avec ses voisins africains, en particulier ceux du nord, Ouganda et Kenya, se détériorent au fil des années. Les intentions étaient pourtant bonnes puisque ces trois pays ont formé en 1967 l'East Africain Community (Communauté d'Afrique de l'Est) dans le but de constituer à terme un marché économique commun. Les premières coopérations visent notamment à uniformiser la politique des changes et de contrôle des devises. Mais le Kenya, proche des pays occidentaux, s’éloigne de plus en plus de la Tanzanie soutenue par les communistes chinois, et la frontière entre ces deux pays est même fermée de 1977 à 1983. En Ouganda, le dirigeant Idi Amin Dada, qui nourrit des ambitions d’expansions territoriales, reproche à son voisin tanzanien d’héberger des opposants à son régime. L’Ouganda attaque la Tanzanie à la fin de l’année 1978, et envahit les environs du lac Victoria. Les Tanzaniens, avec l’aide du matériel militaire chinois, parviennent, au bout de plusieurs mois d’efforts et au prix de lourdes pertes humaines, à reprendre les territoires perdus et occupent même l’Ouganda pendant presque deux ans, renversant le régime d'Idi Amin Dada.

    La guerre a coûté cher, environ 500 millions de dollars, et au début des années 1980, sans réelle industrie, avec un secteur agricole improductif, la Tanzanie est l’un des pays les plus pauvres de la planète. Nyerere commence à modifier progressivement sa politique dirigiste menée depuis le milieu des années 1960. Avec l’intervention de plus en plus grande de la Banque mondiale et du FMI, les incitations financières à la production collectiviste sont en partie réorientées vers un investissement pour les grandes fermes de l’État et pour les infrastructures routières. En 1984, la possibilité d’une propriété privée des moyens de production apparaît et la société est, très progressivement, libéralisée.

    Depuis 1985

    En 1985, Nyerere, le mwalimu (l’instituteur), choisit de se retirer de la politique, après avoir conservé le pouvoir pendant 24 années. C’est Ali Hassan Mwinyi, alors président depuis 1980 de l’archipel de Zanzibar, qui prend sa succession. Malgré l'échec de sa politique de développement économique, Nyerere conserva jusqu’à sa mort en 1999 l’estime de beaucoup de Tanzaniens et d’une partie de la communauté internationale. On lui reconnaît en effet le mérite d’avoir posé les bases d’un État démocratique pluriethnique.

    Ali Hassan Mwinyi accélère l’ouverture et la libéralisation progressive du pays. En 1992, il autorise le multipartisme. En 1995, les premières élections multipartites ont lieu, même si elles sont entachées de sérieux doutes sur leur régularité. Elles voient la victoire de Benjamin William Mkapa, un des disciples de Nyerere, qui est réélu en 2000. Mkapa doit faire face à de nombreuses difficultés qui grèvent le décollage tant espéré du pays : crise économique, épidémie du SIDA ou encore afflux de réfugiés qui fuient les guerres du Burundi.

    À Zanzibar, des velléités indépendantistes émergent parfois, mais jusqu’à présent, l’Union tanzanienne est préservée.

    En 1998, des attentats visent les ambassades américaines de Dar es-Salaam et de Nairobi au Kenya : on compte plus de 224 morts et 4 000 blessés.

    Après les élections de décembre 2005, Jakaya Kikwete devient le nouveau président de la République, le quatrième depuis la création de la Tanzanie. Il effectue les deux mandats que lui permettent la constitution. Le parti au pouvoir, le Chama cha Mapinduzi, choisit ensuite John Magufuli comme candidat à la succession pour les présidentielles de 2015[3]. John Magufuli l'emporte et devient ainsi le cinquième président de la république de Tanzanie[4]. Celui-ci acquiert une popularité, notamment grâce à sa lutte contre le gaspillage de l'argent public et contre la corruption, mais fait preuve également de dérives autoritaires, contre ses opposants, contre les libertés individuelles, contre la presse, etc.[5]. Il est réélu pour un second mandat en octobre 2020[6]. Il meurt en fonction en mars 2021 et sa vice-présidente Samia Suluhu lui succède.

    « Des exilés politiques zanzibari revendiquent le meurtre de Cheikh Karume », Le Monde.fr,‎ 11 avril 1972 (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le 16 novembre 2017) ↑ a et b Amzat BOUKARI-YABARA,, Africa Unite ! Une histoire du panafricanisme, La Découverte, 2014, p. 229-237 Viviane Forson, « Élections - Tanzanie : le parti au pouvoir dans le doute », Le Point,‎ 25 octobre 2015 (lire en ligne) Viviane Forson, « Présidentielle - Tanzanie : Magufuli déclaré vainqueur, l'opposition conteste », Le Point,‎ 30 octobre 2015 (lire en ligne) Romain Gras, « Tanzanie : quand le pouvoir autoritaire de John Magufuli inquiète… », Jeune Afrique,‎ 20 décembre 2018 (lire en ligne) « Élections en Tanzanie: Magufuli déclaré vainqueur, l'opposition dénonce des fraudes », sur www.rfi.fr, 30 octobre 2020 (consulté le 17 novembre 2020)
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