Contexte de Pays sicule

Le Pays sicule (en hongrois Székelyföld, en roumain Ținutul Secuiesc) est une région historique et ethnographique transylvaine, en Roumanie. C'est là que vivent la plupart des Sicules de Transylvanie, population de langue hongroise localement majoritaire entre Târgu Mureș (en hongrois Marosvásárhely), Sovata (Szováta), Gheorgheni (Gyergyószentmiklós), Miercurea-Ciuc (Csíkszereda), Băile Tușnad (Tusnádfürdő), Cristuru Secuiesc (Székelykeresztúr), Baraolt (Barót) et Sfântu Gheorghe (Sepsiszentgyörgy). Le centre historique et culturel de la région est Odorheiu Secuiesc (Székelyudvarhely). C'est la seule région de Transylvanie...Lire la suite

Le Pays sicule (en hongrois Székelyföld, en roumain Ținutul Secuiesc) est une région historique et ethnographique transylvaine, en Roumanie. C'est là que vivent la plupart des Sicules de Transylvanie, population de langue hongroise localement majoritaire entre Târgu Mureș (en hongrois Marosvásárhely), Sovata (Szováta), Gheorgheni (Gyergyószentmiklós), Miercurea-Ciuc (Csíkszereda), Băile Tușnad (Tusnádfürdő), Cristuru Secuiesc (Székelykeresztúr), Baraolt (Barót) et Sfântu Gheorghe (Sepsiszentgyörgy). Le centre historique et culturel de la région est Odorheiu Secuiesc (Székelyudvarhely). C'est la seule région de Transylvanie où les magyarophones sont en majorité (71,4 % en 2002). Traditionnellement, l'Est du Pays sicule est à majorité catholique, l'Ouest à majorité calviniste, héritage du pacte de tolérance de l'ancienne Principauté de Transylvanie.

Plus à propos Pays sicule

Historique
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    Sièges du Pays sicule historique au XIXe siècle.
     
    Carte de la Province autonome magyare (1952-1960).

    À la limite de la Valachie et de la Moldavie, principautés alors vassales, comme la Transylvanie, du royaume de Hongrie, l'Église catholique hongroise fonde au XIe siècle le diocèse du Milcov (affluent du Sereth) pour convertir au catholicisme les populations locales orthodoxes (Bulgares, autres Slaves, Valaques) ou tengristes (Ouzes, Petchénègues, Coumans). Des missives envoyées de ce diocèse entre 1096 et 1228 attestent qu'en 1089 les Sicules habitaient déjà en Transylvanie....Lire la suite

     
    Sièges du Pays sicule historique au XIXe siècle.
     
    Carte de la Province autonome magyare (1952-1960).

    À la limite de la Valachie et de la Moldavie, principautés alors vassales, comme la Transylvanie, du royaume de Hongrie, l'Église catholique hongroise fonde au XIe siècle le diocèse du Milcov (affluent du Sereth) pour convertir au catholicisme les populations locales orthodoxes (Bulgares, autres Slaves, Valaques) ou tengristes (Ouzes, Petchénègues, Coumans). Des missives envoyées de ce diocèse entre 1096 et 1228 attestent qu'en 1089 les Sicules habitaient déjà en Transylvanie. Cependant, leur origine est l'objet de discussions, et d'autres chercheurs pensent qu'ils sont arrivés plus tard, au XIIe ou XIIIe siècle, assimilant les populations antérieures, magyares ou non. Quoi qu'il en soit, au Moyen Âge, le Pays sicule jouit d'une autonomie importante dans le voïvodat de Transylvanie, lui-même autonome au sein du royaume de Hongrie.

    Jusqu'en 1876, le pays des Sicules était composé des sièges (szék en hongrois) suivants :

    Maros (Marosszék) Udvarhely (Udvarhelyszék) , dont dépendaient les deux sièges suivants : Keresztúr Bardócz Csík (Csíkszék), dont dépendaient les deux sièges suivants : Gyergyó Kászon Háromszék, composé des trois sièges suivants : Sepsi (chef-lieu : Sepsiszentgyörgy, aujourd'hui : Sfântu Gheorghe) Kézdi (chef-lieu : Kézdivásárhely, aujourd'hui : Târgu Secuiesc) Orbai (chef-lieu : Kovászna, aujourd'hui : Covasna) Aranyos (Aranyosszék, enclavé ensuite dans le comitat de Torda-Aranyos)

    En 1699, au traité de Karlowitz, l'Empire des Habsbourg intègre la principauté de Transylvanie et, avec elle, les sièges sicules qu'il organise en confins militaires (katonai határőrvidék), plus précisément en « Généralat frontalier de Transylvanie » (Erdélyi határőrvidék) au sein duquel les Sicules conservent leur autonomie et acquièrent même des privilèges nouveaux en 1804 lorsque l'empire des Habsbourg devient l'Empire d'Autriche. En revanche, après 1867 et la formation de l'Autriche-Hongrie, la Principauté transylvaine et son généralat disparaissent, la première intégrée dans la composante hongroise de l'Autriche-Hongrie, gouverné par François-Joseph de Habsbourg, le second remplacé par les comitats d'Udvarhely, Csík, Háromszék et la moitié est du Maros-Torda (perdant ainsi l'autonomie des siècles précédents). Le siège enclavé d'Aranyosszék est pour sa part intégré dans le comitat de Torda-Aranyos[1].

    À l'issue de la Première Guerre mondiale et de la défaite de l'Autriche-Hongrie, le Conseil de la Transylvanie (moins les voix des représentants hongrois) vote le 1er décembre 1918 son rattachement à la Roumanie, officialisé par le traité de Trianon en 1920. Les représentants des Hongrois (dont les Sicules) protestent parce que le « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » du président Wilson n'est pas appliqué vis-à-vis du Pays sicule, majoritairement peuplé de Hongrois. Le roumain devient langue officielle à côté du hongrois qui continue à être utilisé dans les secteurs administratifs, juridiques et éducatifs. Le Pays sicule conserve ses comitats désormais appelés județe en roumain.

    Durant la Seconde Guerre mondiale, plus précisément le 30 août 1940, le Deuxième arbitrage de Vienne rend à la Hongrie le nord de la Transylvanie (incluant le Pays sicule sauf le siège d'Aranyosszék). En raison de l'engagement de la Roumanie contre l'Axe à partir d'août 1944, le traité de Paris de 1947 consacre le retour à la Roumanie de la Transylvanie septentrionale avec le Pays sicule.

    Le 21 septembre 1952 le régime communiste abolit les județe et les remplace par des régions plus grandes sur le modèle des oblasts soviétiques, dont l'une est la Province autonome magyare ((Magyar Autonóm Tartomány/Regiunea Autonomă Maghiară)), ayant pour chef-lieu Târgu Mureș (Marosvásárhely). Les limites de cette province ne correspondent pas tout à fait au Pays sicule historique, mais englobent la plupart des zones où les Sicules sont majoritaires. Dans cette région, le hongrois est langue officielle. Des modifications sont apportées en 1960 quand le territoire perd sa partie méridionale (à majorité sicule) mais une région à majorité roumaine lui est rattachée à l'ouest, faisant ainsi baisser la proportion de Hongrois dans cette nouvelle région de « Mureș-Province autonome magyare ». Huit ans plus tard, une nouvelle réforme administrative rétablit trois județe, ceux de Covasna, Harghita et Mureș) et le hongrois cesse d'être langue officielle, mais garde un statut de « langue minoritaire protégée ».

    Après la libération de 1989, de nombreuses revendications autonomistes voient le jour. Mais en Roumanie, sauf durant la période 1952-1968 où prédomine l'influence soviétique, la tradition centralisatrice française domine et le fédéralisme de l'Europe centrale et orientale n'a pas cours. Ainsi, l'État roumain n'accepte que la ré-officialisation du hongrois, à côté du roumain, dans les services publics de la ville de Târgu Mureș et surtout des județe de Covasna et Harghita où la population magyarophone dépasse les 75 % et même localement les 95 % dans certaines villes[2]. Malgré la présence dans la région d’une minorité roumaine historique significative (plus de 100 000 personnes), l'Union démocrate magyare de Roumanie milite pour une réforme de l'organisation territoriale de la Roumanie visant à supprimer les județe pour établir quinze euro-régions autonomes dont une pour le Pays sicule[3].

    Auguste de Gérando, La Transylvanie et ses habitants (2 volumes). Imprimeurs-Unis, Paris, 1845. (hu) Árpád Varga E., « Erdély etnikai és felekezeti statisztikája 1850-2002 », sur Kulturális Innovációs Alapítvány, 2010 [« Statistiques ethniques et religieuses de la Transylvanie 1850-2002 »] (hu) Les propositions des Hongrois de Roumanie : Reorganizare teritorială marca UDMR: 15 euroregiuni cu 15 Parlamente - Gandul.
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