Pakistan
Contexte de Pakistan
Le Pakistan (en ourdou : پاکِستان), en forme longue la république islamique du Pakistan, en ourdou : اسلامی جمہوریۂ پاکستان (Islāmī Jumhūriyah Pākistān), est une république islamique d'Asie du Sud entourée par l’Iran, l’Afghanistan, la Chine, l’Inde et la mer d'Arabie. Fondé le au terme de la partition des Indes sous la forme d'un État constitué de deux parties séparées par près de 1 600 km de territoire indien, avec comme dénominateur commun la religion musulmane, le pays se trouve réduit à sa partie occidentale en 1971 au terme de la guerre d'indépendance du Bangladesh. Depuis sa création, il entretient des relations tendues avec l’Inde en raison de prétentions territoriales concurren...Lire la suite
Le Pakistan (en ourdou : پاکِستان), en forme longue la république islamique du Pakistan, en ourdou : اسلامی جمہوریۂ پاکستان (Islāmī Jumhūriyah Pākistān), est une république islamique d'Asie du Sud entourée par l’Iran, l’Afghanistan, la Chine, l’Inde et la mer d'Arabie. Fondé le au terme de la partition des Indes sous la forme d'un État constitué de deux parties séparées par près de 1 600 km de territoire indien, avec comme dénominateur commun la religion musulmane, le pays se trouve réduit à sa partie occidentale en 1971 au terme de la guerre d'indépendance du Bangladesh. Depuis sa création, il entretient des relations tendues avec l’Inde en raison de prétentions territoriales concurrentes sur le Cachemire, les deux pays s'étant affrontés à travers trois guerres successives. En revanche, le Pakistan est un allié des États-Unis et entretient des relations cordiales avec la Chine. Le pays dispose de l’arme nucléaire après avoir fait des essais officiels en 1998.
Les populations du Pakistan parlent des langues indo-européennes, principalement indo-aryennes (80 %) et iraniennes (20 %). Avec près de 212 millions d’habitants en 2017, le Pakistan est le cinquième pays le plus peuplé du monde, avec la deuxième plus nombreuse population musulmane après l’Indonésie. C'est une république fédérale et les provinces disposent de certains pouvoirs et d'institutions démocratiques. Les frontières des quatre provinces correspondent approximativement aux principales ethnies. L'ourdou est la langue officielle du pays, mais en réalité, la majorité de la population parle l'une des langues en usage dans les principales ethnies du pays, à savoir le pendjabi, le pachto, le sindhi et le baloutchi.
Politiquement, le Pakistan est caractérisé par une confrontation entre les militaires qui ont mené trois coups d’État et diverses forces politiques. L’histoire du pays a été marquée par Ali Jinnah, Ali Bhutto, sa fille Benazir et Nawaz Sharif, ainsi que par les coups d’État des chefs de l'armée Ayub Khan en 1958, Zia-ul-Haq en 1977 et Pervez Musharraf en 1999. Le système politique est parlementaire mais a parfois été semi-présidentiel, notamment sous les régimes militaires. Souffrant régulièrement de l'instabilité de son voisin afghan, le pays connaît une insurrection talibane provenant des régions tribales du Nord-Ouest, et l’armée se livre à des opérations militaires contre eux depuis 2004. De nombreuses attaques terroristes, souvent revendiquées par les talibans pakistanais, frappent le pays surtout depuis 2007.
Plus à propos Pakistan
- Devise Roupie pakistanaise
- Indicatif d'appel +92
- Domaine Internet .pk
- Mains voltage 230V/50Hz
- Democracy index 4.31
- Population 223773700
- Zone 881913
- Côté conduite left
- Histoire ancienne
La région de l’Indus était l’emplacement de plusieurs cultures antiques comprenant Mehrgarh, une des plus anciennes villes connues du monde, et de la civilisation de la vallée de l’Indus (de 2600 av. J.-C. à 1800 av. J.-C.) à Harappa et Mohenjo-daro. Les vagues de conquérants et de migrants, comprenant les Aryens, Perses, Indo-Grecs et musulmans se sont établis au Pakistan tout au long des siècles, influençant les autochtones. La région est un carrefour des itinéraires commerciaux historiques, y compris la route de la soie.
...Lire la suiteHistoire ancienneLire moinsLa région de l’Indus était l’emplacement de plusieurs cultures antiques comprenant Mehrgarh, une des plus anciennes villes connues du monde, et de la civilisation de la vallée de l’Indus (de 2600 av. J.-C. à 1800 av. J.-C.) à Harappa et Mohenjo-daro. Les vagues de conquérants et de migrants, comprenant les Aryens, Perses, Indo-Grecs et musulmans se sont établis au Pakistan tout au long des siècles, influençant les autochtones. La région est un carrefour des itinéraires commerciaux historiques, y compris la route de la soie.
Sur le territoire que le Pakistan occupe, la civilisation de la vallée de l’Indus fut influencée au milieu du IIe millénaire av. J.-C. par l’arrivée de la civilisation aryenne, qui donna lieu au védisme qui a jeté les bases de l'hindouisme. Le Rig-Véda mentionne Arya-Varta (la terre des Aryens) comme Sapta Sindhu (la terre des sept rivières du Nord-Ouest de l'Asie du Sud, l'une d'entre elles étant l'Indus), cela correspond à la région pakistanaise du Pendjab actuelle. Les empires successifs et les royaumes ont régné sur la région de l’Empire perse achéménide autour de 543 av. J.-C., à Alexandre le Grand en 326 av. J.-C. et l’empire maurya. Le royaume indo-grec fondé par Demetrius de Bactria a inclus le Gandhara et le Pendjab en 184 av. J.-C., et a atteint sa plus grande ampleur sous Ménandre Ier, établissant la période gréco-bouddhiste avec des avancées dans le commerce et la culture. La ville de Taxila (Takshashila), l’un des principaux emplacements archéologiques du pays, est devenue un centre d’étude important des périodes antiques.
Raj britanniqueL'actuel territoire du Pakistan relève de la partie du sous-continent indien colonisée par les Britanniques à partir du XVIIe siècle et, plus particulièrement, l'effondrement en 1849 de l'Empire sikh, État non-musulman centré sur la ville de Lahore. Soumis d'abord à l'autorité de la Compagnie des Indes orientales, le territoire est transféré à la Couronne britannique après la révolte des cipayes de 1857.
Le mouvement pour l'indépendance de l'Inde prend de l'ampleur à partir de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Face au Congrès national indien, qui vise à représenter l'ensemble des Indiens mais compte une majorité d'hindous, la Ligue musulmane est créée en 1906 pour défendre les intérêts des musulmans. À cette époque émerge la théorie des deux nations qui considère que musulmans et hindous forment en Inde deux nations séparées. Elle sert de base au mouvement pour le Pakistan qui vise à obtenir pour les musulmans du Raj britannique un État séparé et prend de l'ampleur notamment à partir des années 1930.
Vers l'indépendancePendant la Seconde Guerre mondiale, le Congrès refuse d'aider à l'effort de guerre britannique à moins que l’entièreté du sous-continent indien n'acquière l'indépendance[1]. À l'inverse, la Ligue musulmane soutient les Britanniques, au moyen d'une coopération politique et d'une contribution humaine[1].
La Ligue musulmane remporte tous les sièges réservés aux musulmans lors des élections de 1945 et les heurts sanglants entre musulmans et hindous ou sikhs poussent les Britanniques à accepter un partage du pays. Le 15 août 1947 à minuit, le Raj britannique est séparé en deux dominions indépendants : l'Inde et le Pakistan, séparé par la ligne Radcliffe. Le territoire du Pakistan est alors formé des régions à majorité musulmane et formé de deux parties distinctes, séparées par 1 600 km de territoire indien[2]. Les violences qui suivent la partition font quelques centaines de milliers à un million de morts et 12,5 millions de personnes sont déplacées. Le cas du Cachemire reste le seul point de litige frontalier entre les deux pays, qui vont s'affronter militairement dès 1947 sur cette question.
Instabilité et première dictatureDepuis sa création, le Pakistan n'a jamais réellement connu la stabilité. L'histoire du pays est marquée par trois coups d'État et des périodes de démocratie caractérisées par une forte instabilité politique. Sept Premiers ministres se succèdent entre 1947 et 1958 alors que de longs et laborieux débats à l'Assemblée constituante finissent par aboutir en 1956 à la première Constitution du pays, jusqu'ici sous régime du dominion. Cependant, le chef de l'armée Ayub Khan fomente un coup d'État et destitue le président Mirza le 27 octobre 1958. La loi martiale est instaurée jusqu'en 1962 et le pays vit sous le joug d'une dictature militaire pendant onze ans.
D'abord populaire, Ayub Khan est affaibli par la deuxième guerre indo-pakistanaise de 1965 puis la montée de l'opposition. Sous la pression d'un mouvement populaire, il quitte le pouvoir en 1969 mais le cède à un autre militaire, Yahya Khan. Ce dernier concède cependant les premières élections libres en 1970, remportées par deux formations de l'opposition de gauche. Largement en tête, la Ligue Awami réclame le pouvoir et l'autonomie du Pakistan oriental, ce que les militaires refusent. En 1971, la situation dégénère en une guerre de sécession, et cette partie orientale du pays se déclare indépendante et devient le Bangladesh grâce à l'intervention militaire de l'Inde.
Socialisme et islamisationEn décembre 1971, à la suite de cette débâcle, l'armée abandonne le pouvoir à Zulfikar Ali Bhutto, dont le Parti du peuple pakistanais (PPP) domine le reste de l'Assemblée nationale. L'homme rétablit un régime civil, tente de contenir le pouvoir des militaires et reconnait le Bangladesh. D'abord président, Bhutto devient Premier ministre en 1973 et établit une nouvelle Constitution, toujours en vigueur aujourd'hui. Il mène une politique se réclamant du socialisme islamique conduisant à la nationalisation des principales banques et industries du pays. Il est toutefois largement critiqué pour son autoritarisme et la répression de l'opposition.
Alors que Bhutto est largement soupçonné de fraudes lors des élections de 1977, un coup d'État militaire mené en juillet par le chef de l'armée Zia-ul-Haq entraîne l'exécution du Premier ministre en 1979. Le général instaure un régime dictatorial où la loi martiale est imposée jusqu'en 1985, la marge de manœuvre des partis politiques réduite et les opposants politiques emprisonnés, dont Benazir Bhutto qui prend la tête l'opposition. Zia fait voter des amendements à la Constitution en 1985 afin d'élargir les pouvoirs du président, et mène par ailleurs une large politique d'islamisation de la société et de privatisation de l'économie. Les ordonnances Hudood mettent en place la charia et l'interdiction du blasphème est renforcée en 1986. Il meurt dans un crash aérien aux causes non élucidées le 17 août 1988.
Fragilité démocratique et coup d’ÉtatÀ la suite des élections législatives de 1988, l'Assemblée nationale élit Benazir Bhutto, cheffe du PPP et fille d'Ali Bhutto, Première ministre. Après vingt et un mois à la tête du gouvernement, elle est démise de ses fonctions par le président Ghulam Ishaq Khan en 1990, qui l'accuse notamment d'abus de pouvoir. Ainsi, la décennie est marquée par la compétition entre le Premier ministre, détenteur du pouvoir selon la Constitution de 1973, et le chef de l’État qui bénéficie des amendements de 1985.
Les élections de 1990 portent Nawaz Sharif, à la tête de l'Alliance démocratique islamique, au poste de Premier ministre. Il entre cependant en conflit avec le président Ghulam Ishaq Khan en 1993 et l'armée pousse à la démission des deux hommes et à de nouvelles élections anticipées. Benazir Bhutto retrouve son siège de Premier ministre après les élections de 1993, et Farooq Leghari est élu président dans le même temps. Accusée de corruption, Bhutto est de nouveau destituée par le président en 1996 et elle part en exil en 1998. Nawaz Sharif est de nouveau Premier ministre en 1997, jusqu'au coup d'État de Pervez Musharraf en 1999[3].
Musharraf devient officiellement président en 2001, puis fait voter des amendements à la Constitution renforçant son pouvoir en 2003. À partir de 2004, l'armée pakistanaise est confrontée à une insurrection islamiste dans le Nord-Ouest, surtout menée par les talibans pakistanais. Les combats et attaques terroristes s'intensifient surtout en 2007 avec l'assaut de la Mosquée rouge. Par ailleurs, Musharraf fait adopter la loi de protection des femmes en 2006, qui revient sur certaines dispositions islamistes de Zia.
Retour à la démocratieDès 2006, le pouvoir de Pervez Musharraf est de plus en plus fragilisé par l'union de l'opposition puis le mouvement des avocats. En novembre 2007, Benazir Bhutto rentre au Pakistan après un exil de neuf ans pour mener le PPP en vue des élections législatives, s'alliant avec Nawaz Sharif pour s'opposer au président. Elle est assassinée à Rawalpindi le 27 décembre 2007, lors d'un attentat kamikaze, après une réunion électorale.
Les élections législatives de février 2008 marquent la victoire du PPP qui s'allie avec d'autres partis pour obtenir la démission de Musharraf. En septembre 2008, Asif Ali Zardari, veuf de Benazir Bhutto, est élu président tandis que Youssouf Raza Gilani et Raja Pervez Ashraf se succèdent au poste de Premier ministre. Une réforme constitutionnelle est votée en avril 2010 et rend au Premier ministre la plus importante part du pouvoir exécutif, rétablissant l'équilibre institutionnel prévu en 1973.
À la suite des élections législatives de mai 2013, la Ligue musulmane de Nawaz Sharif remporte une majorité absolue et ce dernier devient Premier ministre, pour la troisième fois. À la suite de l'affaire des Panama Papers, il est inculpé par la Cour suprême pour évasion fiscale et corruption puis destitué en 2017[4]. Le 18 août 2018, Imran Khan devient Premier ministre grâce à la victoire de son parti aux élections législatives.
Le Pakistan subit une forte sécheresse avec des précipitations très inférieures à la normale entre octobre 2020 et avril 2022, suivie à partir de juin 2022 d'inondation de grandes envergures : en trois mois, plus de 1 200 personnes et au moins 730 000 têtes de bétail sont mortes noyées, 1,8 million d'hectares de terres agricoles ont été perdus et 50 millions de personnes ont dû fuir leur maison. Le Pakistan est peu préparé face au changement climatique. Sa population, fragilisée par la pauvreté et des inégalités considérables, est particulièrement exposée aux aléas climatiques, et les autorités, embourbées dans des crises politiques à répétition, ne sont pas encore parvenus à mettre en place des stratégies de prévention et de gestion des risques efficaces[5].
(en) Yasmeen Niaz Mohiuddin, Pakistan : a global studies handbook, Santa Barbara, Californie, ABC-Clio, 2007, 382 p. (ISBN 978-1-85109-801-9 et 1-85109-801-1, lire en ligne), « Muslim League and World War II ». (en) « Pakistan: History », sur thecommonwealth.org (consulté le 11 février 2017). Ignacio Ramonet, « La menace Pakistan », Le Monde diplomatique, novembre 1999. « L'ex-Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif inculpé pour corruption », RFI, 19 octobre 2017. « Le Pakistan ravagé par le changement climatique », Le Monde.fr, 2 septembre 2022 (lire en ligne)