Contexte de Bhoutan

Le Bhoutan (/bu.tɑ̃/ ; en dzongkha : འབྲུག་ཡུལ་, Druk Yul, translittération Wylie : ʼbrug-yul, /ʈuk̚˩.yː˩/), en forme longue le royaume du Bhoutan, est un p...Lire la suite

Le Bhoutan (/bu.tɑ̃/ ; en dzongkha : འབྲུག་ཡུལ་, Druk Yul, translittération Wylie : ʼbrug-yul, /ʈuk̚˩.yː˩/), en forme longue le royaume du Bhoutan, est un pays d'Asie du Sud, sans accès à la mer. Il est situé dans l'Est de la chaîne de l'Himalaya, enclavé entre l'Inde au sud, à l'est et à l'ouest-sud-ouest, avec laquelle il partage 605 km de frontières terrestres, et la Chine (région autonome du Tibet) au nord et à l'ouest-nord-ouest, avec 470 km de frontières. Plus à l'ouest, il est séparé du Népal par l'État indien du Sikkim, et plus au sud il est séparé du Bangladesh par les États indiens d'Assam et du Bengale-Occidental. Sa capitale et sa plus grande ville est Thimphou.

Le Bhoutan est un ensemble de fiefs mineurs en guerre jusqu'au début du XVIIe siècle, quand le lama et chef militaire Shabdrung Ngawang Namgyal, fuyant la persécution religieuse au Tibet, unifie la région et cultive une identité bhoutanaise distincte. À la fin du XVIIIe siècle, le Bhoutan entre en contact avec l'Empire britannique. Il en devient ensuite un protectorat. Le Bhoutan continue de maintenir des relations bilatérales fortes avec l'Inde, de laquelle il se détache en 1949.

La géographie du Bhoutan varie des plaines subtropicales dans le sud aux montagnes de l'Himalaya au nord, où certains sommets excèdent 7 000 m. Sa superficie est de 38 394 km2 et le pays mesure environ 300 km dans sa plus grande longueur est-ouest, et 170 km dans le sens nord-sud.

La religion d'État du Bhoutan est le bouddhisme vajrayāna (bouddhisme tibétain). Le bouddhisme est majoritaire parmi la population. L'hindouisme est la deuxième religion la plus pratiquée dans le pays. L'islam au Bhoutan compte 5% de fidèles,. La population du pays est estimée à 780 000 personnes en 2020,.

À partir de 1985, le gouvernement bhoutanais décide de ne plus considérer comme bhoutanaise la population d'origine népalaise, ce qui entraîne l'exil, plus ou moins contraint, de ces Bhoutanais d'origine népalaise, privés de leur citoyenneté. Nombre d'entre eux vivent désormais au Népal dans des camps de réfugiés sous l'égide du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

En 2008, le Bhoutan passe d'une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle et organise ses premières élections générales. Il est membre des Nations unies, ainsi que de l'Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR), dont il a accueilli le seizième sommet en avril 2010.

Plus à propos Bhoutan

Informations de base
  • Devise Ngultrum
  • Indicatif d'appel +975
  • Domaine Internet .bt
  • Mains voltage 230V/50Hz
  • Democracy index 5.71
Population, Area & Driving side
  • Population 807610
  • Zone 38394
  • Côté conduite left
Historique
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    Enfants de l'ethnie Monba.
     
    Moulin à prières au Bhoutan.

    Des outils en différents matériaux, des armes, des ivoires et des ossements d'éléphants et des ruines de constructions en pierre témoignent de la présence humaine vers 2000 av. J.-C., mais il n'existe pas de documents écrits.

    Le Bhoutan aurait été peuplé entre 500 et 600 av. J.-C. par l'ethnie Monba, pratiquant la tradition animiste du bön. Cette culture aurait existé dans l'État de Lho Mon (« terres sombres du sud ») ou Mon Yul (« terres sombres »)[1],[2].

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    Enfants de l'ethnie Monba.
     
    Moulin à prières au Bhoutan.

    Des outils en différents matériaux, des armes, des ivoires et des ossements d'éléphants et des ruines de constructions en pierre témoignent de la présence humaine vers 2000 av. J.-C., mais il n'existe pas de documents écrits.

    Le Bhoutan aurait été peuplé entre 500 et 600 av. J.-C. par l'ethnie Monba, pratiquant la tradition animiste du bön. Cette culture aurait existé dans l'État de Lho Mon (« terres sombres du sud ») ou Mon Yul (« terres sombres »)[1],[2].

    Le bouddhisme y prend racine au VIIe siècle de notre ère. Le roi tibétain Songtsen Gampo (régnant de 627 à 649)[3] se convertit au bouddhisme et étend l'empire tibétain jusqu'au Sikkim et au Bhoutan[4] : il ordonne la construction de deux temples bouddhistes, l'un à Jakar et l'autre à Kyichu (près de Paro, dans la vallée du Paro)[5]. Le bouddhisme se propage véritablement[3] dès 746[6], sous le roi Sindhu Raja (aussi appelé Künjom[7], Sendha Gyab ou Chakhar Gyalpo), un roi indien exilé. Il établit un gouvernement au palais de Chakhar Gutho, dans le district de Bumthang[8],[9]. Le maître et saint indien Padmasambhava (aussi appelé Gourou Rinpoche) arrive en 747[10].

     
    La dzong de Punakha et son pont en bois au printemps.
     
    La dzong de Jakar.

    La plus grande partie de l'histoire bhoutanaise n'est pas très bien connue car en 1827, un incendie a ravagé l'ancienne capitale, Punakha, détruisant les archives.

    Au Xe siècle, le développement politique du Bhoutan est très fortement influencé par la religion. Plusieurs variantes du bouddhisme y émergent, soutenues par divers chefs de guerre mongols. À la suite du déclin de la dynastie Yuan au XIVe siècle, ces ordres religieux luttent entre eux pour dominer la région politiquement et religieusement. Ceci mène à la victoire de l'ordre Drukpa au XVIe siècle[5],[11].

    Au XIe siècle, le territoire est occupé par des forces militaires tibéto-mongoles. Jusqu'au début du XVIIe siècle, il n'est qu'une mosaïque de petits fiefs guerriers que va unifier le lama tibétain Shabdrung Ngawang Namgyal en créant un réseau de forteresses (dzong) à codirection administrative (penlop) et spirituelle (lama). Il promulgue la Tsa Yig, un code législatif qui aide à unifier les chefs locaux. Beaucoup de ces dzong existent toujours, et jouent encore un rôle spirituel et administratif. Les jésuites portugais Estêvão Cacella et João Cabral sont les premiers Européens dont on peut attester la présence au Bhoutan. Ils le traversent, en route pour Shigatsé, au Tibet. Ils y sont fort courtoisement reçus[12]. Après presque huit mois dans la région, Cacella écrit une longue lettre décrivant ses voyages. Elle contient une des rares références contemporaines au Shabdrung[13],[14]. La mort de Ngawang Namgyal en 1592 reste secrète pendant 54 ans. Après une période de consolidation, le Bhoutan est à nouveau le théâtre de conflits armés internes. En 1711 commence une guerre contre l'empire moghol et ses subedars, qui restaurent Cooch Behar dans le sud. Dans le chaos qui s'ensuit, les Tibétains cherchent à reprendre le Bhoutan en 1714, sans succès[15].

    Au XVIIIe siècle, les Bhoutanais envahissent et occupent le royaume de Cooch Behar au sud. En 1772, Cooch Behar fait appel à la Compagnie britannique des Indes orientales, qui l'aide à expulser les Bhoutanais et à attaquer le Bhoutan lui-même en 1774. Un traité de paix est signé et le Bhoutan se replie sur ses frontières de 1730. La paix est fragile : les escarmouches avec les Britanniques continuent pendant encore un siècle. Ces escarmouches mènent à la guerre du Bhoutan (1864-1865) pour le contrôle des Duars. Après sa défaite, le Bhoutan signe le traité de Sinchula avec l'Inde britannique. L'indemnité de guerre inclut la cession des Duars au Royaume-Uni en échange d'une rente de 50 000 roupies.

    Dans les années 1870, une guerre civile entre les gouverneurs (penlop) des vallées rivales du Paro et du Tongsa débouche sur la victoire d'Ugyen Wangchuck qui, soutenu par les Britanniques, instaure en 1907 la dynastie royale des Wangchuck. De sa base au centre du Bhoutan, Ugyen Wangchuck met en échec ses rivaux politiques et unifie le pays après plusieurs guerres civiles et rébellions de 1882 à 1885[16].

    Le 17 décembre 1907 (la fête nationale célébrée le 17 décembre commémore cet événement)[17], Ugyen Wangchuck est unanimement élu roi héréditaire du pays par une assemblée de lamas, des penlops et des chefs de clans (nobles). Le gouvernement britannique reconnaît aussitôt la monarchie. En 1910, le Bhoutan signe le traité de Punakha, qui le place sous protectorat britannique : les Britanniques s'occupent des relations internationales mais s'abstiennent de s'immiscer dans les affaires intérieures du Bhoutan. Ce traité n'affecte pas les relations du Bhoutan avec le Tibet, indépendant de facto à ce moment. Lors de l'indépendance de l'Inde le 15 août 1947, le Bhoutan devient l'un des premiers pays à reconnaître le nouveau pays. Le 8 août 1949, un traité similaire à celui de 1910 est signé avec l'Inde[1].

    Le nouveau roi Jigme Dorji Wangchuck entend réformer et moderniser le pays. En 1953, il fonde la législature du pays (une assemblée nationale de 130 membres, appelée Tshogdu), afin de promouvoir un système de gouvernement moins autocratique. En 1956, il abolit le servage et l'esclavage et opère une réforme agraire[18]. En 1965, il fonde le Conseil consultatif royal, et en 1968 le conseil des ministres. Le Bhoutan devient membre des Nations unies en 1971 après avoir été membre observateur pendant trois ans.

    Le couronnement du quatrième roi, Jigme Singye Wangchuck, en 1974, est l'occasion pour le royaume de s'ouvrir davantage sur le monde. Il introduit de nouvelles réformes politiques significatives. Il transfère la plus grande partie de ses pouvoirs administratifs au conseil des ministres, et permet la motion de censure du roi par une majorité de deux tiers de l'Assemblée nationale[19]. Mais il cherche aussi à unifier le pays en imposant la langue bhoutanaise dzongkha et la culture bhoutanaise à tous les habitants, assimilant ainsi de force les minorités issues de l'immigration : en 1985, une loi prive de leur citoyenneté les Lhotshampas, population d'origine népalaise vivant dans les plaines du Sud ; leur langue est interdite, ils doivent porter la tenue vestimentaire drukpa[20]. En septembre 1990, des manifestations contre la politique du gouvernement visant à éradiquer les cultures, les langues, les religions et les tenues vestimentaires non-drukpa sont réprimées et se soldent par 400 victimes[21]. Des violences (vols, agressions, viols et meurtres) visant des citoyens bhoutanais d'origine népalaise répandent un climat de peur et d'insécurité qui déclenche, à partir de 1992, un exode des Lhotshampa vers l'Assam ou le Bengale-Occidental en Inde et vers le Népal[22],[23]. 100 000 d'entre eux fuient la répression.

    Toutefois, pour Françoise Pommaret, directeur de recherche spécialiste du Bhoutan, si certains expulsés le furent de façon illégitime, la majorité d'entre eux n'étaient pas originaires du Bhoutan, où ils sont arrivés ces dernières décennies, à la recherche de terres et de services sociaux inexistants au Népal. En raison de leur tradition de castes, ils méprisaient les autres communautés et la plupart refusaient de parler le dzongkha, ce qui était mal perçu par les ethnies bouddhistes[24]. Contestant les chiffres, les autorités bhoutanaises affirment que nombre de réfugiés ayant rejoint les camps ne viennent pas du Bhoutan, mais de l'Inde ou du Népal, pour bénéficier de l'aide internationale[24].

    En 1999, le gouvernement lève l'interdiction sur la télévision et internet. Le Bhoutan devient ainsi l'un des derniers pays du monde à avoir accédé à la télévision. Dans un discours, le roi annonce que la télévision est un pas critique en avant pour la modernisation du Bhoutan, et qu'elle contribuera au bonheur national brut[25]. Toutefois, il met en garde contre « l'usage abusif » de la télévision, qui pourrait effacer certaines valeurs traditionnelles bhoutanaises[26].

    Une nouvelle constitution est présentée en 2005. Le 14 décembre 2006, Jigme Singye Wangchuck abdique en faveur de son fils aîné, Jigme Khesar Wangchuck. Celui-ci est couronné le 6 novembre 2008[27].

    Les premières élections parlementaires ont lieu en décembre 2007 et mars 2008[28].

    ↑ a et b (en) Bhutan, World Institute for Asian Studies, 2006-08-21. (en) Robert L. Worden, "Origins and Early Settlement, A.D. 600–1600". Bhutan: A country study (Savada, Andrea Matles, éd.). Library of Congress Federal Research Division. ↑ a et b (en) Ruth Padel, Tigers In Red Weather: A Quest for the Last Wild Tigers, Bloomsbury Publishing USA, 26 mai 2009 (ISBN 978-0-8027-1854-9, lire en ligne), p. 139-140. (en) Sailen Debnath, Essays on Cultural History of North Bengal, (ISBN 978-81-86860-42-7) ; & Sailen Debnath, The Dooars in Historical Transition, (ISBN 978-81-86860-44-1). ↑ a et b (en) Robert L. Worden, Arrival of Buddhism, Bhutan: A country study, (Savada, Andrea Matles, éd.), Library of Congress Federal Research Division. (en) Paul Hattaway, Peoples of the Buddhist World: a Christian Prayer Diary, William Carey Library, 2004, p. 30. (ISBN 0-87808-361-8). (en) Frank Rennie et Robin Mason, Bhutan: Ways of Knowing, Information Age Pub., 2008 (ISBN 978-1-59311-734-4, lire en ligne). (en) C. T. Dorji, History of Bhutan based on Buddhism, Sangay Xam in collaboration with Prominent Publishers, 1994 (ISBN 978-81-86239-01-8, lire en ligne). (en) Sarah Harding, The Life and Revelations of Pema Lingpa, Shambhala Publications, Incorporated, 31 juillet 2003 (ISBN 978-1-55939-967-8, lire en ligne). (en) Kinley Dorji, (2005-03-30). Taktshang: A Buddhist Legend, Buddhist Channel, Kuensel Online, 30 mars 2005. (en) Robert L. Worden, Rivalry among the Sects, Bhutan: A country study, (Savada, Andrea Matles, éd.), Library of Congress Federal Research Division. C. Wessels, Early Jesuit travellers in Central Asia, New-Delhi, Asian Educational Service, 1992, pp.137sv. Le texte complet de la lettre de Cacella (en portugais) est donné en appendice, p. 314-332. Ils ne peuvent avoir rencontré le Shabdung Nga-wang Namgyal car ce dernier est mort en 1592 (ibidem, p. 140). (en) Lindsay Brown & Stan Armington, Bhutan, Lonely Planet, 2007, p. 26, 36, (ISBN 1-74059-529-7). (en) Trent Pomplun, Jesuit on the Roof of the World: Ippolito Desideri's Mission to Tibet, OUP USA, 2010 (ISBN 978-0-19-537786-6, lire en ligne), p. 49. (en) Robert L. Worden, Administrative Integration and Conflict with Tibet, 1651–1728, Bhutan: A country study, (Savada, Andrea Matles, éd.), Library of Congress Federal Research Division. (en) Robert L. Worden, British Intrusion, 1772–1907, Bhutan: A country study, (Savada, Andrea Matles, éd.), Library of Congress Federal Research Division. Françoise Pommaret, Bhoutan, Editions Olizane, 2014, p. 81. (en) Ramakant et Ramesh Chandra Misra, Bhutan: Society and Polity, Indus Publishing, 1996 (ISBN 978-81-7387-044-6, lire en ligne), p. 169. (en) [PDF] Klus Hoffman (2006-04-01), Democratization from Above: The Case of Bhutan, 01 avril 2006. (en) Stephen Robson, Royal repression in Bhutan, Green Left, 10 novembre 1993 : « The Nepali-speaking Lhotshampas population in southern Bhutan has been the main target of government repression. […] The "Drukpanisation" policy of the government attempted to eradicate all non-Drukpa culture, language, religion and dress. […] The Citizenship Act of 1985 arbitrarily deprives many Lhotshampas of citizenship. Those who had migrated to Bhutan before 1958 could become citizens, but "some of these people didn't have documentation" […]. » (en) Stephen Robson, op. cit. : « The Nepali-speaking Lhotshampas population in southern Bhutan has been the main target of government repression. […] The Citizenship Act of 1985 arbitrarily deprives many Lhotshampas of citizenship. Those who had migrated to Bhutan before 1958 could become citizens […]. The "Drukpanisation" policy of the government attempted to eradicate all non-Drukpa culture, language, religion and dress. […] In response, the Lhotshampas people began to organise a pro-democracy and human rights movement. Under the banner of the Bhutan Peoples Party a peaceful demonstration was organised in September 1990. Tens, even hundreds of thousands of people participated in the demonstrations all over Bhutan on the same day. A deputation of the leaders of the movement went to see the king to put their demands, but they were arrested. Following this, in fighting more than 400 people were killed and many arrested. […] » Lindsay Brown, Stan Armington, op. cit., p. 43 : « A series of violent acts in the South, including robberies, assaults, rapes and murders – created a sense of fear and insecurity that led to an exodus of Nepali speakers from Bhutan. » (en) Stephen Robson, op. cit. : « An exodus began, with most refugees taking shelter in the Indian states of Assam and West Bengal. » ↑ a et b Pierre Prakash, Népal : les réfugiés oubliés du Bhoutan, Libération, 16 janvier 2007. (en) Brook Larmer, "Bhutan's Enlightened Experiment", National Geographic, mars 2008, ISSN 0027-9358. (en) Cathy Scott-Clark, Adrian Levy (2003-06-14), "Fast Forward into Trouble", The Guardian, 14 juin 2003. (en) Nitasha Kaul, "Bhutan Crowns a Jewel", UPI Asia: United Press International, 10 novembre 2008. « Bhoutan », sur www.larousse.fr (consulté le 21 décembre 2019).
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