Christiania

( Christiania (Danemark) )

Christiania (Fristaden Christiania — « Ville libre de Christiania » en danois) est un quartier de Copenhague au Danemark sur le terrain de l'ancienne caserne de Bådsmandsstræde. Fondée par un groupe de squatters, de chômeurs et de hippies, l'autoproclamée « ville libre de Christiania » a fonctionné comme une communauté intentionnelle autogérée de septembre 1971 à juin 2013.

Christiania a créé son propre drapeau, comportant trois points jaunes sur fond rouge représentant les points des trois « i » de Christiania. Il aurait été créé par Viktor Essmann, également créateur du nom de la communauté, choisi en référence à « Christianshavn » (le port de Christian IV),.

En 2003, la cité comptait près de 1 000 habitants sur 34 hectares, possédait sa propre monnaie et toutes sortes d'activités culturelles et sportives, ainsi qu'u...Lire la suite

Christiania (Fristaden Christiania — « Ville libre de Christiania » en danois) est un quartier de Copenhague au Danemark sur le terrain de l'ancienne caserne de Bådsmandsstræde. Fondée par un groupe de squatters, de chômeurs et de hippies, l'autoproclamée « ville libre de Christiania » a fonctionné comme une communauté intentionnelle autogérée de septembre 1971 à juin 2013.

Christiania a créé son propre drapeau, comportant trois points jaunes sur fond rouge représentant les points des trois « i » de Christiania. Il aurait été créé par Viktor Essmann, également créateur du nom de la communauté, choisi en référence à « Christianshavn » (le port de Christian IV),.

En 2003, la cité comptait près de 1 000 habitants sur 34 hectares, possédait sa propre monnaie et toutes sortes d'activités culturelles et sportives, ainsi qu'un vaste espace agricole. 10 ans plus tard, après la reprise en main administrative et la privatisation partielle, Christiania ne s'étend plus que sur 7,7 hectares et a perdu 200 habitants.

Le quartier a été l'objet de multiples controverses. La vente du cannabis y est toujours pratiquée à l'air libre. Son statut juridique est également la cause de conflits et de négociations. La vente et la consommation de drogues dures, en revanche, sont interdites et punies d'un bannissement temporaire, voire définitif en cas de récidive.

Christiania est aujourd'hui devenu une attraction touristique avec jusqu'à un million de visiteurs par an.

Naissance de Christiania
Localisation sur la carte du Danemark 
 
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Localisation sur la carte du Danemark.
 L'entrée du quartier La ville libre vue depuis l'église Notre-Sauveur en 2006.

Le projet a été lancé en 1971 par le journaliste provo Jacob Ludvigsen (da) après la destruction par des résidents des clôtures entourant l'ancien quartier militaire de Bådsmandsstræde : dans un article de son journal underground Hovedbladet (da), il annonçait l'ouverture de la « ville libre ». La charte, rédigée conjointement par Ludvigsen et d'autres participants, déclarait :

« L'objectif de Christiania est de créer une société autogérée dans laquelle chaque individu se sent responsable du bien-être de la communauté entière. Notre société doit être économiquement autonome et nous ne devons jamais dévier de notre conviction que la misère physique et psychologique peut être évitée. »

Une histoire mouvementée

L'histoire de Christiania est agitée. À côté des nombreux groupes 'politisés' et bien organisés, certains résidents, souvent peu appréciés de ces premiers, y étaient connus pour leur intérêt pour les pratiques orientales, le yoga, et toutes substances capables de produire des états modifiés de conscience. Au cours de la « JunkBlokaden » de 1979, des représentants de Christiania ont expulsé les vendeurs et usagers de drogues dures, l'héroïne principalement, qui menaçaient sa survie (dix morts par overdose étaient survenues l'année précédente). Un long conflit larvé opposa les « pushers », vendeurs de haschich, et les « activistes », militants plus politiques, au sujet de la vente de haschisch et d'alcool. Ce conflit a plusieurs fois mené Christiania au bord de la rupture.

La vente libre de cannabis représentait un marché de 26,8 millions d'euros par an selon la police. Le 4 janvier 2005, les stands de vente de cannabis furent finalement détruits par leur propriétaire pour persuader le gouvernement de laisser la ville libre de continuer d'exister. Avant la destruction, le musée national du Danemark avait pu prendre un des plus beaux stands qui est désormais en exposition dans ce musée. Aujourd'hui, les stands de Pusher Street, qui ont été reconstruits, proposent toujours de larges variétés de marijuana et de résines de cannabis, ainsi que des préparations culinaires à base de cannabis (sucettes, brownies, biscuits) et des accessoires (pipes à marijuana, pipes à eau, feuilles à rouler, cartons pour les filtres, grinders...).

Les projets officiels de suppression ou de transformation de Christiania ont été nombreux, mais la plupart sans effet, au moins jusqu'au milieu des années 1990. L'avocat communiste et résistant Carl Madsen eut droit à la reconnaissance des résidents pour ses plaidoiries devant les tribunaux et le Parlement.

Le Premier ministre libéral-conservateur Anders Fogh Rasmussen décida de «s'attaquer au cas Christiania», accusée de favoriser le trafic de drogues[1] et, à la suite d'un mouvement général de normalisation et d'uniformisation du pays, la ville perdit son statut spécial de communauté alternative, après avoir été tolérée comme « expérimentation sociale »[2]. Le 19 mai 2007, 35 ans après la naissance de Christiania, une première maison fut détruite[3]. Le 1er janvier 2006. La démolition entraîna une vive protestation qui dégénéra en conflit avec la police conduisant à l'arrestation de 59 personnes[4], laquelle avait déjà eu fort à faire lors des émeutes, deux mois avant, à la suite de la démolition d'Ungdomshuset.

La commune libre de Christiania et le gouvernement danois conclurent, le 21 juin 2011, un accord qui permit aux habitants du plus célèbre quartier alternatif d’Europe d’en racheter à l’État une partie[5]. En septembre 2012, les résidents parvinrent à racheter 7,7 hectares des 34 hectares originels, soit aux alentours de 20%[6].

En juin 2013, le parlement danois adopta la loi L179 révoquant le statut spécial de Christiania, mettant de fait fin à une expérience sociale et politique de plus de 40 ans. Depuis lors, Christiania est soumis aux mêmes lois que le reste du Danemark, y compris en termes d'aménagement du territoire et d'occupation des sols[7].

« Danemark : Adieu Christiania », sur Voxeurop (consulté le 2 janvier 2019) Lone Mouritsen et Caroline Osborne, The Rough Guide to Copenhagen, Penguin Group, 2008 (présentation en ligne), p. 58. Christiania: démolition d’une utopie à Copenhague Copenhagen Post, « Copenhagen squatter colony Christiania erupted int », sur cphpost.dk (consulté le 11 décembre 2010). Christiania enfin libre Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées W. Post (da) « The negotiations between Christiania and the state | Bygningsstyrelsen », sur www.bygst.dk (consulté le 9 novembre 2018).
Photographies by:
Bruno Jargot - CC BY-SA 1.0
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