Aksoum

Aksoum ou Axoum (አክሱም, Aksum) est une ville septentrionale d'Éthiopie, dans la province du Tigré. C'est l'un des centres religieux de l'Église éthiopienne orthodoxe.

Aksoum a été le centre de l'Empire aksoumite entre le Ier et le VIe siècle de notre ère. Le site archéologique où se trouvent les obélisques d'Aksoum a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1980. Dans les alentours de la ville se trouvent de nombreux autres sites datés de cette période antique.

Aksoum possède un aéroport (code AITA : AXU).

 Le royaume d'Aksoum et d'autres politiques en 565

Aksoum était le centre de la puissance commerciale marine connue sous le nom du royaume axoumite, qui a précédé les premières mentions dans les écrits romains antiques. Autour de 356 apr. J.-C, son chef a été converti au christianisme par Frumentius. Plus tard, sous le règne de Kaleb, Aksoum était un quasi-allié de Byzance contre l'Empire perse sassanide qui avait adopté le zoroastrisme. La documentation historique n'est pas claire, avec d'anciens registres paroissiaux et les sources primaires contemporaines. Le royaume tombe dans l'oubli au VIIe siècle.

Histoire antique Pré-chrétienne

Au milieu du premier millénaire avant l'ère commune et auparavant des populations pratiquent agriculture et élevage. C'est alors qu'apparaissent des signes que l'on peut rapprocher des populations de l'Arabie du Sud[1]. Le vestige le plus spectaculaire est le temple de Yeha, à 35 km d'Aksoum, un temple « pré-aksumite » qui présente de grandes similitudes avec ceux de l'Arabie du Sud. Les pratiques culturelles de ces « colons » auraient été absorbées dans les sociétés locales. Un État, D'mt, apparait au moins au Ve siècle AEC dans des inscriptions non vocalisées, avec des « rois ».

Le royaume d'Aksoum était un empire commercial centré sur l'Érythrée et le nord de l'Éthiopie. Il a existé entre environ 100 et 640 apr. J.-C., passant à partir de la période proto-aksoumite de l'âge du fer, vers le IVe siècle AEC, pour atteindre sa plus belle période à partir du Ier siècle EC. Cette entité politique a su profiter des opportunités de commerce en mer Rouge, surtout à partir du IIIe siècle[2]. Des vestiges archéologiques (céramiques et amphores, verre et monnaies étrangères) d'Aksoum et Adoulis témoignent de ce commerce tourné vers l'Inde et l'Afrique orientale (jusqu'à actuelle Tanzanie) et qui transitait vers la Méditerranée depuis que Rome avait annexé l'Égypte au Ier siècle.

Selon le Livre d'Axoum (en), la première capitale d'Aksoum, Mazaber, aurait été construite par Itiyopis, fils de Cush. La capitale aurait ensuite été transférée à Aksoum, dans le nord de l'Éthiopie. Le royaume a utilisé le nom d '"Éthiopie" dès le quatrième siècle.

L'empire d'Aksoum, à son apogée, s'est étendu jusque sur la majeure partie de l'Érythrée actuelle, l'Éthiopie, la Somalie, Djibouti, le Soudan, l'Égypte, le Yémen et l'Arabie saoudite. La capitale de l'empire était Aksoum, dans le nord de l'actuelle Éthiopie. Aujourd'hui une petite communauté, la ville d'Aksoum était autrefois une métropole animée, un centre culturel et économique. Deux collines et deux ruisseaux se trouvent sur les côtés est et ouest de la ville; c'est ce qui a, peut-être, donné l'impulsion initiale pour dynamiser cette zone. Le long des collines et de la plaine, à l'extérieur de la ville, les Aksoumites avaient des cimetières avec des pierres tombales élaborées, des stèles ou des obélisques. Parmi les autres villes importantes, citons Yeha, Hawulti-Melazo, Matara, Adulis et Qohaito, dont les trois dernières se trouvent désormais en Érythrée. Sous le règne d'Endubis à la fin du troisième siècle, le royaume avait commencé à frapper sa propre monnaie. Il a été évoqué par le prophète Mani (au IIIe siècle) comme l'une des quatre grandes puissances de son temps avec l'Empire sassanide, l'Empire romain et la Chine des "Trois Royaumes".

Chrétienne
Pièce d'or d'Ezana avec croissant de nouvelle lune, disque et épis de blé, 300-340 env. British Museum 
Pièce d'or d'Ezana avec croissant de nouvelle lune, disque et épis de blé, 300-340 env. British Museum
Pièce d'or d'Ezana avec croix et épis de blé, 340-400 env. British Museum 
Pièce d'or d'Ezana avec croix et épis de blé, 340-400 env. British Museum

Les Aksoumites ont adopté le christianisme comme religion d'État entre 330 et 360 sous le roi Ezana. On connait, en effet deux séries monétaires en or, l'une portant le disque et le croissant, l'autre, la croix chrétienne. C'est ce qui permet de situer cet évènement dans cette fourchette. Le royaume d'Aksoum a été le premier État à utiliser l'image de la croix sur ses monnaies. Cette religion aurait été importée par un prisonnier, Frumentius, qui avait obtenu la confiance du roi et qui devint, à sa mort, le conseiller de son épouse, veuve, entre 330 et 360. Il accorda des lieux de cultes aux marchands étrangers. Le chef de l'Église éthiopienne était nommé par le patriarche d'Alexandrie qui avait adopté l'« hérésie » monophysite, c'est-à-dire que l'humain et le divin fusionnaient dans la personne du Christ[3].

La cité semble avoir commencé un lent et long déclin après le VIIe siècle, dû en partie aux Perses et finalement aux Arabes qui contestaient aux aksoumites les anciennes routes commerciales de la mer Rouge.
Finalement Aksoum a été coupée de ses principaux marchés : Alexandrie, Byzance et l'Europe du Sud, et sa part du commerce a été captée par ces commerçants arabes de l'époque. Le royaume d'Aksoum a finalement été détruit par la reine non chrétienne Gudit (règne autour de 960)[4]. Alors que la puissance du royaume s'affaiblissait, il en était de même de l'influence de la ville elle-même, qui aurait vu sa population décliner, comme ce fut le cas pour Rome et d'autres villes placées à l'écart des événements mondiaux. Le dernier roi (nominal) connu à régner a été couronné au Xe siècle, mais l'influence du royaume et le pouvoir avait pris fin bien avant. Il est probable que les habitants d'Aksoum aient été forcés de partir vers le sud ; leur civilisation a ainsi disparu.

Le déclin de la population et du commerce a contribué alors au déplacement de la puissance du centre de l'empire éthiopien du Sud, vers la région d'Agaw, alors que ce pouvoir se structurait vers l'intérieur des terres. La ville d'Aksoum était le siège administratif d'un empire couvrant 1 million de miles carrés. Finalement, le nom alternatif (Éthiopie) a été adopté par la région centrale, et par la suite, l'état moderne actuel[5].

Pierre Schneider in Fauvelle (dir.), 2018, p. 94 Pierre Schneider in Fauvelle (dir.), 2018, p. 106 Pierre Schneider in Fauvelle (dir.), 2018, p. 110-111 La reine Gudit a ravagé Axoum et ses campagnes, détruit des églises et des monuments et tenté d'exterminer les membres de la dynastie régnante du royaume d'Axoum (From Early Times to the End of the Zagwé Dynasty c. 1270 A.D., The Dictionary of Ethiopian Biography, Vol. 1, 1975, et : The Queen of the Habasha in Ethiopian History, Tradition and Chronology, School of Oriental and African Studies). Ses actes sont enregistrés dans la tradition orale et mentionnés accessoirement dans divers récits historiques. Sur son origine ethnique il existe plusieurs thèses. Récemment, les grandes certitudes ont été remises en question et on est un peu plus sûr de la probabilité selon laquelle cette reine ne serait pas de croyance judaïque ou associée à la Beta Israel. La question de son appartenance ethnique reste en réalité un sujet de débat auquel il n'est pas facile de répondre. G. Mokhtar, UNESCO General History of Africa, Vol. II, Abridged Edition (Berkeley: University of Aksum Press, 1990), pp. 215-35. (ISBN 0-85255-092-8)
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