Cette rive du Bosphore est anciennement connue sous les noms de Chrysopolis (« cité d'or », peut-être à cause de ses richesses ou en raison de la façon dont on la voit depuis Byzance au coucher du soleil) dans l'Antiquité et de Scutari ou Shkoder (Skutarion) à l'époque médiévale. Appartenant à la Bithynie, la cité est fondée au VIIe siècle dans une vallée donnant sur le Bosphore par des habitants de la cité de Chalcédoine peuplant les rives méridionales de la mer Noire.
Important port et centre de construction navale, la ville servira notamment de porte d'escale pendant la guerre entre les Grecs et les Perses. En -410, le général athénien Alcibiade fait construire une muraille pour protéger la ville[1].
En -401, l'armée des Dix-Mille avec Xénophon à sa tête y fait escale durant sa retraite vers la Grèce pour y vendre le butin pris en Bythinie. À mesure que croit sa puissante voisine Byzance, la ville devient le marché à péage du Bosphore, puis le pivot du système défensif de Constantinople contre les tentatives d'invasions ottomanes en accueillant les armées byzantines. Pourtant, en 1074, la ville est prise par les troupes du mercenaire Roussel de Bailleul, révolté contre Byzance. En 1453, quand les Ottomans s'emparent de Constantinople, Üsküdar est déjà dans leurs mains depuis plus d'un siècle.
Pendant la domination ottomane, Üskudar est un des trois faubourgs de la ville avec Eyüp et Galata. Pour cette raison, elle abrite très tôt de nombreux cimetières qui existent encore aujourd'hui : des cimetières juifs et chrétiens, le Karacaahmet Mezarlığı, un des plus vastes d'Istanbul, le Bülbülderesi Mezarlığı qui abrite un nombre important de membres de la communauté sabbatéenne. Ce cimetière se trouve à proximité de la mosquée Fevsiye Hatun, également connu pour être le centre de cette culture.
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