कोणार्क सूर्य मंदिर

( Temple de Sûrya (Konârak) )

Le temple de Sûrya – appelé aussi la « pagode noire » – se trouve dans le village de Konârak dans l'État de l'Odisha en Inde. Il est reconnu pour son architecture et sa décoration comme un bâtiment majeur de l'Odisha, un État fameux en Inde pour le nombre et la beauté de ses temples, mais aussi de l'Inde entière. Construit à la fin du style de l'Odisha (milieu du XIIIe siècle), il se trouvait à l'origine sur le rivage, mais l'ensablement de la côte l'en a éloigné.

On trouve un autre temple de Sûrya remarquable – ils ne sont pas très nombreux en Inde – à Modhera dans le Gujarat.

Le temple

Le temple du soleil de Konarak est un des sites archéologiques les plus célèbres de l’Inde.

La légende

D'après la légende, le prince Sâmba, fils de Krishna et de Jambavati, avait ridiculisé Nârada, un saint homme fort laid. Ce dernier se vengea en indiquant à Sâmba une pièce d'eau où de nombreuses femmes se baignaient après avoir ôté leur sari. Tandis que le jeune homme jouissait du spectacle, Krishna, averti par Nârada, arriva et découvrit son fils qui regardait ses belles-mères, les épouses de Krishna, au bain.

Furieux, le dieu punit son fils en lui inoculant la lèpre. Plus tard, Sâmba lui fournit la preuve qu'il avait été manipulé, mais il était trop tard pour que Krishna puisse retirer sa malédiction. Le jeune homme se tourna alors vers Sûrya, le dieu qui guérit tous les maux, ceux de la peau particulièrement, se dirigea vers la côte et découvrit au nord de Puri une image du dieu assis sur une fleur de lotus. Il s'installa sur les lieux et fit une pénitence de douze ans à l'issue de laquelle il fut guéri. En remerciement, il érigea un temple, le premier sur le site de Konârak.

Il semble que cette légende soit la transposition locale d'une forme originale se déroulant sur les rives de la rivière Chandrabhaga, aujourd'hui la Chenab, un affluent de l'Indus, au Panjâb. Les faits légendaires se seraient en fait déroulés à Mûlasamburu, l'actuelle Multân au Pakistan, où l'on trouve aussi un temple de Sûrya. Lorsque le site de Konârak fut devenu un centre important de vénération de Sûrya, la légende fut relocalisée ici pour légitimer le lieu.

Les étapes de la construction  Schéma en coupe du temple.

Le premier temple à avoir été construit serait, d'après le Mandalapanji, une chronique médiévale, l'œuvre du roi Purandarakesari.

Le temple principal[1] – dit temple 1 – est construit par le roi Narasimha Deva Ier de la dynastie des Ganga de l'est, tout le long de son règne qui s'étale de 1238 à 1264. Nous avons conservé le nom d'un certain nombre d'architectes qui ont participé à sa réalisation : Shadâshiva, Sâmantarâja, Gadhâdhara Mahâpâtra, Ganga Mahâpâtra, Nârâyana Mahâpâtra, Vishvanâtha Mahâpâtra. Mahâpâtra signifie grand architecte. Les raisons de l'érection du bâtiment par Narasimha ne sont pas connues avec exactitude, peut-être pour remercier Sûrya de l'avoir guéri d'une maladie – comme Sâmba – ou bien en remerciement d'une prière pour la naissance d'un prince en bonne santé. Son fils Bhânu - un autre nom de Sûrya - sera d'ailleurs le premier de la dynastie à porter un nom solaire. On propose aussi comme raison à cette construction la commémoration d'une victoire des Ganga contre les musulmans qui envahissaient la région à l'époque et qui y saccagèrent d'ailleurs un grand nombre de temples.

Le chroniqueur et secrétaire personnel d'Akbar, Abû'l Fadl, qui le visita écrivit : « Même ceux qui ont le jugement critique et sont difficiles à satisfaire, restent étonnés à sa vue. » Il affirme aussi que la construction du temple engloutit douze années de revenu de la province.

Les raisons de l'effondrement du shikhara du temple principal ne sont pas certaines. On accuse des fondations inadéquates, l'action de la foudre ou un tremblement de terre en 1630, certains prétendent même que le bâtiment ne fut jamais vraiment terminé. Mais l'hypothèse d'une dégradation graduelle après que le bâtiment a été déconsacré est celle qui prévaut généralement. En effet, après un assaut, au XVIe siècle, des musulmans du Bengale qui s'emparèrent du kalasha, le finial en forme de vase, et du dhvaja, la bannière au sommet du deul, le temple perdit son caractère sacré et ne fut plus en fonction. D'ailleurs on ne sait pas ce qu'est devenue l'effigie de Sûrya, peut-être un disque solaire métallique, peut-être une idole de bois, donc périssable, comme celle de Jagannâtha de Puri, qui y était vénérée. S'appuyant sur cette absence, certains pensent que le temple ne fut jamais consacré.

Le spécialiste de l'architecture indienne James Fergusson qui le visita en 1837 en fit quelques dessins et estima la hauteur des restes d'un coin du shikhara à quelque 45 mètres. Plus tard, en 1868, donc après le tremblement de terre, lors de son passage, l'archéologue Rajendralala Mitra ne voit dans le bâtiment qu'un amas de pierres où poussent ici ou là quelques arbres pipal.

Fergusson note aussi que quelques sculptures ont été prélevées par le râja Kurdah pour décorer le temple qu'il se fait construire dans son fort. Les marathes ont aussi enlevé un Aruna qu'ils installent au temple de Jagannâtha à Puri.

Louis Frédéric 1994, p. 134-136
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