Rize
Rize (en turc : Rize ; en laze : რიზინი « Rizini » ; en géorgien : რიზე « Rizé ; en grec : "Rizous" ») est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom. Elle est située dans la région du Pont, entre le rivage de la mer Noire et la chaîne pontique. Sa population était estimée à 94 800 habitants en 2007.
La ville de Rhizon (« racine » en grec) a probablement été fondée vers 500 av. J.-C. par des colons originaires de Trébizonde. La cité n'était alors que l'un des nombreux comptoirs fondés par les Ioniens sur les côtes de la mer Noire, petite enclave hellénique au milieu de populations caucasiennes, ancêtres des Lazes. C'est dans ses environs que Xénophon et ses Dix Mille aperçoivent la mer pour la première fois à la suite de leur retraite de l'empire perse. La ville passa aux mains du roi du Pont Mithridate VI Eupator (132-63 av. J.-C.) et gagna en importance sous la domination romaine comme centre d'exportation de bois pour la marine au Ier siècle. Au Xe siècle, les auteurs musulmans la citent parmi les villes fréquentées par les marchands arabes, comme l'un des lieux de transbordement de la soie byzantine destinée aux territoires musulmans[1]. À la suite de la défaite de Mantzikert en 1071, Rize fut prise par la dynastie turque des Danichmendides. En 1140, Jean II Comnène (1118-1143) vint en Chaldée à la tête de l'armée byzantine pour mener campagne contre les Danichmendides, replaçant par la même occasion la région sous son autorité[2].
Après la prise de Constantinople par les Croisés en 1204, Alexis Comnène s'enfuit avec la famille impériale à Trébizonde et y fonde l’Empire de Trébizonde qui règne pendant plus de deux siècles sur Rize. En 1461, David II Comnène, dernier empereur de Trébizonde, livra son pays, avec Rize, au sultan ottoman Mehmet II. La ville resta majoritairement habitée par des Lazes, des Pontiques et des Arméniens jusqu'à la fin du XIXe siècle lorsqu'entre 1894 et 1896, une partie des habitants chrétiens de Rize fut chassée ou décimée durant les massacres hamidiens[3]. Pendant la Première Guerre mondiale, entre 1916 et 1918, les derniers Pontiques et Arméniens, partisans de la Russie impériale ou accusés de l'être, sont expulsés vers la Grèce ou la Transcaucasie dès avant la signature du traité de Lausanne en 1923[4], de sorte que depuis, la ville est entièrement musulmane, que ses habitants soient d'origine turque, laze ou issus de Pontiques et d'Arméniens convertis (les ma'mīnīm).
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