Lamu est le chef-lieu du comté de Lamu. Elle est située sur la « côte Nord » du Kenya à une centaine de kilomètres de la frontière somalienne. Localisée à l'est d'une île maritime au nom éponyme d'une superficie d'environ 57 km2, la ville est baignée par le chenal maritime naturel de Mkanda et à 4,5 km de l'océan Indien.

Bâtie au XIIe siècle, c'est un centre culturel important dans la culture swahilie et un lieu de pèlerinage pour beaucoup de musulmans de la côte est-africaine. Les 16 hectares de la vieille ville figurent, depuis 2001, au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Bien que la date de 1370 soit parfois avancée[1], l'archéologie n'a pu déterminer avec précision la date de fondation du site de Lamu mais on estime qu'elle a été fondée au XIIe siècle[2]. Lamu n'est pas la plus ancienne ville de l'archipel de Lamu, il s'agit de Shanga (sur l'île de Pate), de Pate et de Manda, toutes trois apparues vers le milieu du VIIIe siècle[3].

Depuis les années 1970, les travaux historiques et archéologiques ont démontré que Lamu, comme les autres cités swahili, n'a pas été fondée par des colons arabes ou persans mais résulte bien d'une adaptation des populations africaines locales à l'environnement naturel et commercial de la côte orientale de l'Afrique, à laquelle s'est ajoutée l'adoption précoce de l'islam et un métissage d'influences africaines, arabo-persanes, voire indiennes.

Lamu est une ville swahili dont l'histoire est semblable à celle de ses voisines : elle fut fondée par des habitants de la côte, locuteurs d'une langue bantoue qui adoptèrent l'islam sous l'influence des marchands arabo-persans qui fréquentaient le littoral est-africain et s'y établissaient parfois et y concluaient des intermariages, attirés par les perspectives commerciales. Comme Pate, Mombasa ou Kilwa, Lamu était une cité-État de culture swahilie, ouverte à la fois sur les échanges de l'océan Indien et l'arrière-pays continental. C'est au XVe siècle (avec son enregistrement auprès du Qadi[2]) que l'archipel et la ville commencent à prendre une importance croissante dans le commerce avec les Arabes (notamment la traite d'esclaves), qui y érigent des mosquées et des fortifications.

L'archipel est conquis par les Portugais en 1506[2], ce qui en diminua l'influence jusqu'à ce que les européens en soient chassés par le Sultanat d'Oman entre 1652 et 1698. En 1744, le clan Mazrui prend la tête de Mombasa et de Pate, obligeant Lamu à se augmenter sa dépendance militaire vis-à-vis de l'Oman. En 1812, la bataille de Shela remportée par la dynastie Busaidi d'Oman finit d’asseoir l'influence du sultanat, qui fait ériger le fort. Cette influence signa l'âge d'or de l'archipel, qui devint une place commerciale majeure entre Mombasa et Mogadiscio sur la route des épices, de l'ivoire et des esclaves, et ce encore plus lors de la scission du sultanat en deux en 1840 (date à partir de laquelle Lamu fait partie du Sultanat de Zanzibar), jusqu'à ce que la région passe sous domination anglaise à la fin du XIXe siècle[2]. L'abolition du commerce d'esclaves dans l'empire britannique en 1872 porte un coup fatal au développement de l'île, qui se fige alors dans un état étonnamment proche de ce qu'elle est toujours[2],[4].

En 1962 et en 1981, des incendies meurtriers dévastent une partie de la ville (quartier de Gademi en particulier)[2].

En 1963, le Kenya proclame son indépendance et Lamu devient capitale de la province de la côte nord, et vit chichement du commerce et du tourisme[5] (notamment de la part de groupes hippies attirés par le calme, le charme et l'isolement du lieu[6]), jusqu'à la Guerre civile somalienne qui rend la zone instable à partir des années 1990 et voit un fort déclin du tourisme malgré la beauté célèbre de l'île, qui est inscrite au Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'UNESCO en 2001[2]. Les actions de piraterie et les actes terroristes des Shebabs somaliens ont contribué à diminuer encore le tourisme occidental dans les années 2000[6].

(en) Jean Hartley, This is Kenya, Londres, New Holland Publisher, 2005 (1re éd. 1995), 174 p. (ISBN 978-1-8536-8377-0, OCLC 34789253, lire en ligne), « Lamu archipelago », p. 18 ↑ a b c d e f et g Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées UNESCO M. Horton, Shanga, the archaeology of a Muslim trading community on the coast of East Africa, Londres, 1996 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées D360 Voir l'article dédié sur le site LeMondeDuKenya.com. ↑ a et b « Kenya - Lamu, un paradis touristique menacé par l'insécurité », Le Point,‎ 2011 (lire en ligne).
Photographies by:
MysteryBee - CC BY-SA 2.0
Statistics: Position
2357
Statistics: Rank
52546

Ajouter un commentaire

CAPTCHA
Sécurité
847693521Cliquez/appuyez sur cette séquence : 6471
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Google street view

Où pouvez-vous dormir près de Lamu (ville) ?

Booking.com
6.285.352 visites au total, 9.281 Points d'interêts, 405 Destinations, 861 visites aujourd'hui.