Dubrovnik (/dǔbroːʋniːk/ ), ou Raguse de l'italien Ragusa (nom officiel jusqu'en 1918), est une ville et municipalité de Croatie, capitale du comitat de Dubrovnik-Neretva. Elle était autrefois la capitale d'une république maritime connue sous le nom de république de Raguse. Ses habitants s'ap...Lire la suite

Dubrovnik (/dǔbroːʋniːk/ ), ou Raguse de l'italien Ragusa (nom officiel jusqu'en 1918), est une ville et municipalité de Croatie, capitale du comitat de Dubrovnik-Neretva. Elle était autrefois la capitale d'une république maritime connue sous le nom de république de Raguse. Ses habitants s'appellent encore les Ragusains.

Au recensement de 2001, la municipalité comptait 42 615 habitants, dont 88,39 % de Croates, 3,26 % de Serbes et 3,17 % de Bosniaques et la ville seule comptait 30 436 habitants.

Elle a pour devise La liberté ne se vend pas même pour tout l'or du monde.

Moyen Âge  Raguse avant le tremblement de terre de 1667, héliographie de Kowalczyk (1909).

Raguse est fondée durant la première moitié du VIIe siècle. Dès sa fondation, la ville est placée sous la protection de Byzance. À partir de 980, la ville a le statut d'évêché. À l'instar de Venise dont elle devient concurrente, Raguse sait tirer parti de sa position côtière pour développer un commerce maritime lucratif.

Elle est gouvernée par un recteur, élu chaque mois[réf. nécessaire]. Celui-ci est logé au palais du recteur, où il ne reçoit plus ni amis, ni famille, se consacrant entièrement à sa tâche. La république de Raguse comprend uniquement les ports de Raguse et de Ragusavecchia (Cavtat) jusqu'en 1120, date à laquelle elle s'étend à son arrière-pays.

Entre 1180 et 1190, le Grand Prince (veliki župan) de Rascie Stefan Nemanja, fondateur de la dynastie serbe Nemanjić, essaie à deux reprises de s'emparer de la république de Raguse, sans succès.

En 1184, l'armée des trois frères (Miroslav et Stracimir rejoignant Nemanja dans cette campagne) est devant les murs de la riche cité de Raguse. La ville est chrétienne et peuplée de Serbes, Croates ainsi que d'Illyriens et de Romains[réf. nécessaire], venant de l'ancienne province de la Dalmatie comme toute la région ; mais très fière de son indépendance Raguse résiste une première fois à l'armée de Nemanja. En 1185, Nemanja revient devant les murs de la cité et subit un nouvel échec militaire.

En 1186, Nemanja décide alors de libérer les autres villes de la région qui étaient sous la domination byzantine de Michel III Vojislav, roi de Dioclée. L'armée serbe prend les villes de Danj, Sard (hu), Skadar, Svač (hr) et Ulcinj avec une surprenante rapidité, puis un peu plus tard Bar[1].

Entre 1233 et 1242, Raguse étend à nouveau ses possessions dans l'arrière-pays.

L'importance de son trafic commercial la conduit à établir la première quarantaine et créer un lazaret en 1377, pour se protéger de la peste noire.

Après la quatrième croisade, elle passe sous la domination de Venise, jusqu'en 1358.

En 1358 (traité de paix de Zadar), la république de Raguse reconnaît la suzeraineté du roi de Hongrie, à qui elle verse un tribut jusqu'en 1526, après la bataille de Mohács. L'autorité hongroise ne porte cependant que sur les impôts et la flotte et on fait donc traditionnellement débuter l'indépendance de la république de Raguse à 1358.

La République reçoit l'île de Meleda (Mljet) puis les alentours de Slano en 1399.

Entre 1427 et 1451, elle achète la région des Konavle au royaume de Bosnie.

En 1409 et en 1417, Venise lui conteste le monopole du commerce dans la ville de Drijeva, qui est alors possession du royaume de Bosnie. Elle échoue par deux fois, et Raguse reste maîtresse du commerce du sel (salines de Ston) qui passait par cette ville.

En 1416, elle est le premier État européen à abolir l'esclavage et donc à interdire le commerce des esclaves. Durant les XVe et XVIe siècles, elle développe son commerce entre l'Europe ottomane et les ports de la Méditerranée. Au XVIe siècle, la flotte de commerce de la République compte 160 navires.

L'avancée turque dans les Balkans et notamment la conquête de la Serbie nuit gravement au commerce de la République. Elle signe en 1442 un traité avec les Ottomans ; ce traité autorise les marchands de Raguse à commercer dans les Balkans, moyennant le paiement d'une taxe.

Farouchement catholique, la République réserve les postes de la magistrature aux membres de cette religion et oblige parfois les orthodoxes à se convertir. En 1492, elle accueille toutefois un groupe de Juifs expulsés d'Espagne.

Époque moderne  Vieux port de Dubrovnik et le fort Saint-Jean. Vue de Dubrovnik.

À la fin du XVe siècle, des conflits opposent Venise aux Hongrois, puis Venise aux Ottomans pour le contrôle du marché de Drijeva, nuisant ainsi gravement au commerce des marchands de Raguse, qui en avaient le monopole. Il faut attendre 1503 pour qu'un traité de paix soit signé.

Tout comme Venise, elle offre assistance à l'alliance musulmane lors de la bataille de Diu contre les Portugais, en 1509, dans l'océan Indien.

Après 1526, elle paie un tribut aux Ottomans, et ce jusqu'en 1718. Le tribut s'élevait alors à 12 500 ducats par année. La république ne se relève jamais complètement de la crise du commerce maritime en Méditerranée et du tremblement de terre de 1667 (plus de 5 000 morts).

En 1699, elle cède deux portions de terre à l'Empire ottoman. De cette manière, Venise ne peut plus l'attaquer que par la voie maritime, et non plus par voie terrestre. Ceci est à l'origine de l'unique accès à la mer de la Bosnie dans la région de Neum.

En 1806, Raguse est assiégée durant un long mois par les flottes russes et monténégrines qui envoient plus de 3 000 boulets sur la cité. La République est alors contrainte de capituler face aux forces armées de l'Empire français qui met un terme au siège et sauve Raguse. Menée par Napoléon, l'armée française entre dans Raguse en 1806.

En 1808, le maréchal Marmont abolit la république de Raguse et l'intègre dans le royaume d'Italie. Il devient le recteur de Raguse (en 1810 incorporation dans les provinces illyriennes dirigées par Marmont puis Fouché).

Époque contemporaine  Nom bilingue utilisé dans la monarchie autrichienne en 1894.

Depuis 1815 (congrès de Vienne) jusqu'en 1918, la ville (au nom bilingue de Ragusa - Dubrovnik) fait partie de la monarchie autrichienne (empire d'Autriche), puis Autriche-Hongrie (Cisleithanie après le compromis de 1867), chef-lieu du district de même nom, l'un des treize Bezirkshauptmannschaften en Dalmatie[2]. Le nom italien seul est utilisé jusqu'à la fin du XIXe siècle.

La ville de Raguse change officiellement son nom dans les langues occidentales pour Dubrovnik en 1918, avec la chute de l'empire d'Autriche-Hongrie et à la suite de son incorporation dans le royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Ce dernier devient en octobre 1929 et jusqu'au 17 avril 1941, le royaume de Yougoslavie. Dubrovnik est alors située au sein du royaume yougoslave dans la Banovine de la Zeta puis dans la Banovine de Croatie.

Entre le 18 avril 1941 et le 8 mai 1945, la ville passe sous le contrôle de l'État indépendant de Croatie. Puis, elle est intégrée à la République socialiste de Croatie.

A compter du 25 juin 1991, elle fait partie de la nouvelle République de Croatie indépendante de la Yougoslavie.

 Plan des destructions de la vieille ville durant le siège de 1991-1992.

Le 1er octobre 1991, l'Armée populaire yougoslave attaque et encercle Dubrovnik pendant la guerre d'indépendance croate. Le siège de Dubrovnik dure jusqu'à mai 1992. La plus grosse attaque d'artillerie a lieu le 6 décembre 1991, tuant 19 personnes et en blessant 60. Le nombre total de victimes dans cette région est de 114 civils tués, selon la Croix-Rouge, dont le poète Milan Milišić.

De 1992 à août 1995, la ville est régulièrement la cible de tirs d'artillerie de l'armée serbo-monténégrine postée sur les hauteurs de Zarkovica, au nord-est et ainsi 68 % des bâtiments de la vieille ville auraient été touchés directement ou indirectement par les tirs d'obus.

La reconstruction s'est déroulée, autant que possible, dans le respect des techniques traditionnelles, tout en appliquant des normes anti-sismiques nouvelles, dans cette région géologiquement instable. La restauration des toitures fut particulièrement problématique, les matériaux traditionnels n'étant plus disponibles en quantité suffisante. Les anciennes tuiles furent ainsi progressivement remplacées par de nouvelles, bâtiment par bâtiment. Ces nouvelles tuiles proviennent d'une fabrique située à côté de Toulouse, en France[3].

Dušan T. Bataković, « Histoire du peuple serbe », sur Google books (consulté le 5 juillet 2015), p. 15 Die postalischen Abstempelungen auf den österreichischen Postwertzeichen-Ausgaben 1867, 1883 und 1890, Wilhelm KLEIN, 1967 « Les tuiles de Dubrovnik sont de Blajan », ladepeche.fr,‎ 9 août 2012 (lire en ligne, consulté le 15 décembre 2016)
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