Contexte de Pyrénées

Les Pyrénées sont une chaîne montagneuse du sud-ouest de l'Europe. Elles s'étendent en longueur selon une direction est-ouest sur une distance approximative de 430 kilomètres depuis la mer Méditerranée (Cap de Creus) jusqu'au golfe de Gascogne (Cap Higuer). Barrière géographique résultant de la collision des plaques ibérique et eurasiatique, les Pyrénées culminent à 3 404 mètres d'altitude au pic d'Aneto et séparent la péninsule Ibérique au sud du reste de l'Europe continentale au nord. Frontière naturelle, elles séparent l'Espagne de la France tout en abritant la principauté d’Andorre.

La chaîne des Pyrénées traverse deux régions et six départements français : d’est en ouest les régions Occitanie (Pyrénées-Orientales, Aude, Ariège, Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées) et Nouvelle-Aquitaine (Pyrénées-Atlantiques). Côté espagnol, elle traverse quatre communautés autonomes et sept provinces d'Espagne : d’est en ouest la Catalogne (Gérone, Barc...Lire la suite

Les Pyrénées sont une chaîne montagneuse du sud-ouest de l'Europe. Elles s'étendent en longueur selon une direction est-ouest sur une distance approximative de 430 kilomètres depuis la mer Méditerranée (Cap de Creus) jusqu'au golfe de Gascogne (Cap Higuer). Barrière géographique résultant de la collision des plaques ibérique et eurasiatique, les Pyrénées culminent à 3 404 mètres d'altitude au pic d'Aneto et séparent la péninsule Ibérique au sud du reste de l'Europe continentale au nord. Frontière naturelle, elles séparent l'Espagne de la France tout en abritant la principauté d’Andorre.

La chaîne des Pyrénées traverse deux régions et six départements français : d’est en ouest les régions Occitanie (Pyrénées-Orientales, Aude, Ariège, Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées) et Nouvelle-Aquitaine (Pyrénées-Atlantiques). Côté espagnol, elle traverse quatre communautés autonomes et sept provinces d'Espagne : d’est en ouest la Catalogne (Gérone, Barcelone et Lérida), l'Aragon (Huesca et Saragosse), la Navarre (communauté composée d'une seule province du même nom) et la Communauté autonome basque (Guipuscoa).

Trois sentiers de grande randonnée traversent les Pyrénées d'ouest en est : le GR 10 côté français, le GR 11 côté espagnol et la Haute randonnée pyrénéenne.

Plus à propos Pyrénées

Population, Area & Driving side
  • Zone 19000
Historique
  • Période préhistorique
     
    Crâne de l'Homme de Tautavel, Pyrénées orientales, vers 450 000 ans AP.

    La plus ancienne présence d'un membre de la lignée humaine (genre Homo) est attestée dans la région dès −800 000 ans (Paléolithique inférieur) avec Homo antecessor à Atapuerca[1] (nord de l'Espagne), puis avec l'homme de Tautavel vers −450 000 ans[2],[3] (commune de Tautavel dans le département des Pyrénées-Orientales).

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    Période préhistorique
     
    Crâne de l'Homme de Tautavel, Pyrénées orientales, vers 450 000 ans AP.

    La plus ancienne présence d'un membre de la lignée humaine (genre Homo) est attestée dans la région dès −800 000 ans (Paléolithique inférieur) avec Homo antecessor à Atapuerca[1] (nord de l'Espagne), puis avec l'homme de Tautavel vers −450 000 ans[2],[3] (commune de Tautavel dans le département des Pyrénées-Orientales).

    Durant tout le Paléolithique moyen, la zone des Pyrénées sera occupée par l'Homme de Néandertal (grottes de Gargas, du Noisetier ou d'Isturitz), avant que ce dernier ne soit remplacé par l'Homme moderne au Paléolithique supérieur. Les grottes de Gargas (période gravetienne) et de Niaux (période magdalénienne) témoignent à travers l'art pariétal de la présence et de la complexité des sociétés humaines de l'époque. Le radoucissement climatique vers −10 000 ans (Holocène) met fin à cette culture de « l'âge du renne » dans la zone du piémont pyrénéen : les grands troupeaux des steppes remontent vers le nord ; la couverture forestière s'étend, la technique de chasse évolue alors en conséquence vers l'Azilien (du nom de la commune du Mas-d'Azil en Ariège).

    La néolithisation, ou passage d'une économie de prédation (chasseurs-cueilleurs) à une économie de production (agriculture-élevage), s'étend lentement par diffusion à partir de la côte méditerranéenne (voir courant cardial) : la pénétration des nouvelles techniques se fait depuis la côte suivant les fleuves (Èbre, Aude). La côte atlantique connaît aussi un courant de néolithisation plus tardif avec le mégalithisme (attestation de nombreux harrespils ou cromlechs (Occabe, plateau du Bénou), tumulus et menhirs dans le département des Pyrénées-Atlantiques).

    Avec l'âge du bronze et l'âge du fer commence l'exploitation minière du massif, riche aussi en or et en argent. La Protohistoire voit le développement des Gaztelu zahar.

    Période historique
     
    Château de Peyrepertuse.

    La zone « rentre dans l'Histoire » avec les premiers comptoirs grecs côté méditerranéen (Empúries), puis les conquêtes romaines de la Catalogne vers 210 av. J.-C. et de la Narbonnaise vers 118 av. J.-C. Rome conquiert finalement toute la zone (conquête romaine de l'Hispanie progressivement, conquête de l'Aquitaine par Crassus en 56 av. J.-C.) et divise le territoire suivant 3 provinces romaines sous l'empire romain : Novempopulanie côté Aquitaine, Narbonnaise côté Languedoc, et Tarraconaise côté péninsule ibérique.

    Au haut Moyen Âge, le territoire tombe sous la domination des Wisigoths au Ve siècle puis des arabo-musulmans au VIIIe siècle. Les Francs conquerront rapidement la zone au nord-ouest des Pyrénées appartenant aux Vascons[4] (ancêtre des Basques et des Gascons), et la Reconquista sur versant espagnol verra naître des royaumes à partir des vallées pyrénéennes que seront le royaume de Navarre et le royaume d'Aragon.

    Voir aussi :

    Histoire de l'Andorre Bataille de Roncevaux (Chanson de Roland)

    Aux XIIe et XIIIe siècles, l'Aude et l'Ariège furent des foyers importants du mouvement religieux cathare. En 1209 démarre la croisade des albigeois ordonnée par le pape Innocent III pour la réprimer. Elle fut l'occasion de nombreux sièges et affrontements auxquels participèrent les seigneurs des fiefs pyrénéens, comme le roi Pierre II d'Aragon, le comte Raymond-Roger de Foix ou le comte Bernard IV de Comminges. La prise du château de Montségur (Ariège) en 1244, où plus de deux cents croyants furent condamnés au bûcher, reste un des épisodes les plus connus de cette période. À l'issue de la croisade, le royaume de France étendra son influence jusqu'au pied des Pyrénées[5].

    La frontière franco-espagnole est le fruit d'une longue évolution dans les relations entre la France et l'Espagne : un premier traité, le traité de Corbeil (1258) entre le roi d'Aragon Jaume Ier (Jacques Ier le conquérant) et Saint-Louis établit des zones d'influences entre le royaume de France et le royaume d'Aragon de chaque côté des Pyrénées, excepté le Roussillon qui fait partie de la Catalogne. La partie nord de la Navarre, ou Basse-Navarre, est rattachée à la France sous Henri IV tandis que le reste de la Navarre, ou Haute-Navarre, revient à la couronne d'Espagne. Il faudra attendre 1659 et le traité des Pyrénées[6] pour qu'une "frontière" sur papier soit fixée : le Roussillon est rattaché définitivement à la couronne de France, la frontière suit grosso modo la ligne de partage des eaux, c'est-à-dire la ligne des plus hautes crêtes, excepté quelques territoires comme l'enclave de Llívia (voir le traité de Llivia). Toutefois, cette délimitation n'étant pas marquée "physiquement" sur le terrain, aucune zone de droit n'est définie et les communautés paysannes continuent de jouir par exemple de coutumes de pacages sur les terres du pays voisin de l'autre côté de la frontière. Il faudra attendre le traité de Bayonne en 1856 pour que soient réglés les litiges entre communautés frontalières, et qu'il soit décidé la pose de 602 bornes régulièrement espacées définissant ainsi la frontière actuelle.

    L'évolution historique récente explique la prépondérance de la langue française au nord et espagnole au sud même si elles ne sont pas originaires de la région. Mais les langues catalane (Catalogne - Roussillon - Andorre - frange orientale de l'Aragon), occitane (côté français et en Val d'Aran), et basque (Biscaye - Guipuscoa - nord de la Navarre - sud-ouest des Pyrénées-Atlantiques) sont aussi parlées, ainsi que, dans une bien moindre mesure, l'aragonais (nord de l'Aragon).

    Mythologies pyrénéennes
     
    Statue représentant une lamina aux pieds palmés à Arrasate (Communauté autonome basque).

    L'ensemble pyrénéen a connu une occupation humaine ininterrompue. Si le caractère montagnard a pu faciliter un relatif isolement des populations, comme un certain esprit d'indépendance vis-à-vis des pouvoirs centraux, il n'en demeure pas moins que les Pyrénées sont aussi un axe de passage, dès la Préhistoire. On a quelques témoignages de croyances pouvant remonter au Paléolithique[7]. Il existe aussi des cultes très anciens portant sur des « dieux pyrénéens » pouvant se rattacher à des traditions celtes et gauloises, et plus spécifiquement basques, dont on sait que la zone d'influence couvrait la majeure partie des Pyrénées centrales et occidentales. Beaucoup de ces dieux ont été par la suite assimilés à des dieux romains.

    Conformément à la tradition, les cultes se sont succédé sans discontinuer. Beaucoup d'églises ont, enchâssés dans leurs murs, des stèles et des autels « païens ». Les mégalithes ont fait l'objet de rituels jusqu'au XIXe siècle, où l'Église a procédé à des « christianisations » autoritaires. Par la suite, les dieux perdent peu à peu leur statut pour céder la place à des divinités plus ou moins familières et inquiétantes, présidant aux activités agropastorales, protégeant troupeaux et cultures et punissant les malfaiteurs. De là, les sylvains comme Tantugou en haut Comminges, le Silvan aragonais, et une infinie variété d'hommes sauvages, souvent couverts de poils, comme Jan de l'Ours en Béarn, ou le Basajaun basque, pour finir par des géants faisant figure de croquemitaines, Bécuts, Tartaro ou autres, avatars des cyclopes de l'Antiquité, d'abord effrayants, puis victimes de leur bêtise dans des contes populaires. L'actualité des temps leur trouve toujours une nouvelle jeunesse : des hommes sauvages sont appelés Iretges (hérétiques) en souvenir d'un temps où on pourchassait les déviants du christianisme, cathares ou autres. Les nains et lutins, comme les laminak du Pays basque, sont omniprésents[réf. nécessaire].

    D'autres mythologies sont associées à la christianisation. Notamment le mythe de Milharis, berger légendaire ayant vécu 909 ou 999 ans selon les légendes (Mulat-Barbe, Millaris, le Berger de Mille ans moins un jour, etc.), liées à l'apparition de la première neige, symbole d'un monde nouveau, sont rapportées à l'apparition du christianisme et à la fin d'élites anciennes, détentrices de savoirs perdus (les Jentilak ou Gentils). Les saints protecteurs des activités agropastorales prennent la place des divinités. Les mégalithes, objets de cultes qui ont parfois perduré jusqu'au XIXe siècle, sont christianisés autoritairement par l'Église. Enfin, les apparitions de la Vierge Marie, nombreuses avant la plus célèbre, celle de Lourdes, sont quasiment une spécificité pyrénéenne. Beaucoup de ces apparitions se sont produites dans ou à proximité de grottes ayant connu un habitat préhistorique et où étaient relatées des apparitions de damas blancas, dames blanches, c'est-à-dire des fées.

    En dehors de quelques recueils isolés, d'abord sur le versant français, puis, de manière plus poussée, sur le versant espagnol, il y a eu peu d'études globales de la mythologie pyrénéenne jusqu'à Olivier de Marliave[8].

    [Cervera et al. 1998] J. Cervera, J.L. Arsuaga et J. Trueba, Atapuerca. Un millón de años de historia, S.A. Madrid, PLOT Ediciones, 1998. [Lumley et al. 1984] Henri de Lumley, A. Fournier, Y.C. Park, , Y. Yokoyama et A. Demouy, « Stratigraphie du remplissage pléistocène moyen de la Caune de l'Arago à Tautavel - Étude de huit carrotages effectués de 1981 à 1983 », L'Anthropologie, t. 88, no 1,‎ 1984, p. 5-18 (résumé). [Lebel 1992] S. Lebel, « Mobilité des hominidés et système technique d'exploitation des ressources au Paléolithique ancien : la Caune de l'Arago (France) », Canadian Journal of Archaeology, vol. 16,‎ 1992, p. 48-69 (résumé). Philippe Lartigue, Gasconha lenga e identitat = Gaskoinia hizkuntza eta nortasuna = La Gascogne langue et identité = Gascuña lengua e identidad, Orthez, Per noste, 143 p. (ISBN 978-2-86866-079-4 et 2-86866-079-7, OCLC 1033718720, lire en ligne) Fernand Niel, Albigeois et Cathares, Paris, PUF, Collection "Que sais-je ?", 2007, 17e éd., 127 p. (ISBN 978-2-13-056494-2) Voir le texte du traité des Pyrénées. [d'Huy & Le Quellec 2012] Julien d'Huy et Jean-Loïc Le Quellec, « Les Ihizi: et si un mythe basque remontait à la préhistoire? », Mythologie française, no 246,‎ 2012, p. 64-67 (lire en ligne [PDF] sur halshs.archives-ouvertes.fr, consulté le 19 janvier 2021). Olivier de Marliave, Mythologie pyrénéenne, Toulouse, Esper, 1987.
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