日光市

( Nikkō )

Nikkō (prononcé /ni.ko:/) (日光, litt. Lumière du soleil) est une ville du Japon située dans la préfecture de Tochigi.

Distante d'environ 140 km de Tokyo vers le nord, Nikkō se situe au pied des montagnes, au milieu de forêts de cryptomerias, de cèdres et de pins du parc national de Nikkō. Les sanctuaires et temples de Nikkō sont inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1999.

Époque de Nara (710-794) Photo couleur d'une statue en pied d'un homme sur un rocher sur fond de ciel bleu. Statue de Shōdō Shōnin devant le Rinnō-ji.

Au début l'ère Tenpyō-jingo (765-767), sous le règne de l'impératrice Shōtoku installée à Heijō-kyō, Shōdō Shōnin (735-817), un moine bouddhiste formé à l'école Kegon et adepte du shugendō, explore le nord-est de l'ancienne province de Shimotsuke dont il est originaire. Il est attiré par le mont Nantai qui lui évoque Fudaraku-san, la demeure mythique de Kannon, déesse bouddhique de la miséricorde[1]. En 766, il fonde le temple Honryū (l'actuel Rinnō-ji), au pied du mont Nantai, près de la rivière Daiya[2]. Un an plus tard, il fonde le sanctuaire Futarasan à environ 600 m au nord-ouest du Honryū-ji. En 782, sa troisième tentative d'ascension du mont Nantai est un succès. Il fait construire près du sommet de la montagne un sanctuaire auxiliaire du Futarasan-jinja et, en 784, le temple Chūzen sur la rive est du lac Chūzenji[2]. Le territoire formé par les environs du lac Chūzenji, le cours de la rivière Daiya, les monts Nantai, Tarō et Nyohō, devient une terre sacrée[note 1] du shintoïsme, pour qui les montagnes incarnent des divinités[note 2], et du bouddhisme qui trouve là la Terre pure de Kannon. Et les trois montagnes vénérées par Shōdō Shōnin et ses disciples deviennent Nikkō-san, un terme générique pour désigner le massif montagneux et ses environs.

La multiplication de lieux saints dans la région entraîne alors la formation et le développement de zones d'habitations dans l'ouest de la province de Shimotsuke.

Époque de Heian (794-1185)

En 927, un sanctuaire Futarasan, situé à Kawachi dans la province de Shimotsuke, est mentionné dans l'Engishiki, un recueil de lois et de règlements commandé par l'empereur Daigo en 905[2].

En 1156, Minamoto no Yoshitomo du clan Minamoto devient gouverneur de la province de Shimotsuke.

De l'époque de Kamakura à l'époque de Muromachi (1185-1568)

À l'époque de Kamakura (1185-1333), le clan Ashikaga issu du clan Minamoto se rend maître de la province de Shimotsuke qui devient, à l'époque Sengoku (milieu du XVe siècle-fin du XVIe siècle), un vaste champ de bataille où s'affrontent les clans Go-Hōjō, Takeda et Uesugi.

Ère Edo (1603-1867)

À l'ère Edo, dans le Japon unifié de la dynastie des Tokugawa, la région de Nikkō-san est morcelée en plusieurs domaines féodaux. Dans les années 1610, cette région prend de l'importance après la construction du sanctuaire Tōshō dédié à Tokugawa Ieyasu, père fondateur du shogunat Tokugawa. Avant de mourir, en juin 1616, ce dernier avait émis, dans ses dernières volontés, le souhait qu'un mausolée soit construit à Nikkō pour y enterrer sa dépouille et le consacrer divinité tutélaire du Japon. L'année suivante, sous l'impulsion de Tenkai, moine bouddhiste, ancien conseiller d'Ieyasu et administrateur des lieux saints de Nikkō-san, son vœu est exaucé par son fils Tokugawa Hidetada[3].

Par la suite, ses descendants, Tokugawa Iemitsu notamment, font du Tōshō-gū un haut lieu de pèlerinage, ce qui nécessite la construction de nouvelles routes comme la Nikkō Kaidō, une quasi ligne droite reliant Nikkō à la capitale Edo[4]. La cité de Nikkō, formée autour des trois lieux saints : Tōshō-gū, Futarasan-jinja et Rinnō-ji (quartier de « Nisha Ichiji[note 3] »), prend son essor, tout comme la cité minière d'Ashio au sud-ouest, la station routière d'Imaichi à l'est et les stations thermales de Fujihara et Kuriyama au nord[4]. Ainsi, comme d'autres cités du Japon s'organisaient autour d'un château durant l'époque Sengoku, Nikkō se développe pendant l'ère Edo comme une monzen-machi (門前町?, littéralement : « cité fondée aux abords d'un temple »)[5].

Tout au long des XVIIe et XVIIIe siècle, la cité de Nikkō est partiellement détruite par des incendies, des inondations, des typhons ou des tremblements de terre, et ses habitants subissent des périodes de pénuries alimentaires[6].

Ère Meiji (1868-1912)

Dans les années 1860, l'emprise des shoguns Tokugawa sur le Japon prend fin et le pouvoir impérial est restauré lors de la révolution de Meiji.

Début 1868, au cours de la guerre de Boshin qui oppose dans tout le Japon les partisans de l'empereur Meiji à ceux du dernier représentant de la dynastie Tokugawa : Tokugawa Yoshinobu, la cité de Nikkō est menacée de destruction. D'abord par les troupes loyalistes, conduites par Ōtori Keisuke et retranchées dans l'enceinte du sanctuaire Tōshō après avoir fui Edo, puis par les meneurs de la coalition impériale, Saigō Takamori en tête, qui exigent que soient réduits en cendres les symboles du gouvernement shogunal omniprésents à Nikkō et dans ses environs. Il faut toute l'habilité diplomatique d'Itagaki Taisuke, un conseiller militaire d'Edo, pour convaincre Ōtori d'épargner Nikkō et dissuader Saigō de faire exécuter son projet[7].

En mai 1868, le gouvernement de Meiji, nouvellement formé, abolit l'administration shogunale de la province de Shimotsuke.

En juin 1871, la cité de Nikkō est intégrée à la préfecture de Tochigi nouvellement créée puis, en novembre 1878, au district de Kamitsuga[7].

Après avoir été longtemps à l'école de la Chine, le Japon se tourne vers le monde occidental. Il rétablit et intensifie des relations diplomatiques et commerciales interrompues depuis la fermeture du pays aux étrangers[note 4] au début des années 1640. Redoutant de tomber, comme ses voisins du continent asiatique, sous la domination de son nouveau modèle, le gouvernement de Meiji entame la modernisation du pays[8]. Des diplomates, des enseignants, des ingénieurs, des savants, des médecins, des experts militaires et des artistes occidentaux sont invités dans l'archipel. Ils y découvrent les mœurs et la culture du pays du Soleil levant, en particulier la cité de Nikkō, ses paysages naturels et son riche patrimoine culturel.

En 1890, afin de faciliter l'accès d'un nombre toujours plus grand de touristes aux sites historiques de Nikkō, la compagnie privée Nippon Railway (日本鉄道, Nippon tetsudō?) ouvre une ligne de chemin de fer entre Nikkō et Utsunomiya : la ligne Nikkō. La même année, la cité devient officiellement un bourg aux limites bien définies[7].

De l'ère Taishō à l'ère Shōwa (1912-1989)

Durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), la cité de Nikkō est épargnée par les bombardements aériens des forces alliées qui ciblent spécifiquement les centres industriels et militaires de l'empire du Japon. L'empereur régnant, Hirohito, envoie sa famille y trouver refuge, notamment son futur successeur le prince Akihito[9].

En octobre 1945, un mois après la capitulation de l'Empire, les troupes d'occupation anglo-américaines arrivent à Nikkō et réquisitionnent l'hôtel Kankō[note 5], au bord du lac Chūzenji, et l'hôtel Kanaya, situé non loin de la gare de Nikkō. Jusqu'en février 1952, date de l'entrée en vigueur du traité de San Francisco qui formalise la fin de l'occupation américaine, la cité est un lieu de villégiature pour les militaires étrangers[10].

Le 11 février 1954, le bourg de Nikkō absorbe le village voisin d'Okorogawa et acquiert le statut de ville[10]. L'année suivante, le recensement national établit la population de la ville à 33 490 habitants[10].

Ères Heisei et Reiwa (depuis 1989)

Le 2 décembre 1999, les sanctuaires et temples de Nikkō sont inscrits au patrimoine mondial de l'humanité[10].

Le 1er avril 2001, la municipalité de Nikkō inaugure son site web[10].

Le 11 février 2006, le village de Kuriyama, les bourgs d'Ashio et Fujihara et la ville d'Imaichi sont fusionnés avec la ville de Nikkō ; une fusion approuvée par un référendum populaire en décembre 2003[10]. La nouvelle ville, qui conserve le nom de Nikkō, rassemble alors 92 158 habitants[11].

(ja) Nikkō-zan Rinnō-ji, « 日光山輪王寺宝物殿企画展示 » [« Présentation de l'exposition : Nikkōsan Rinnō-ji, hall au trésor »](Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le 15 mars 2016). ↑ a b et c (ja) Mairie de Nikkō, « 旧日光市歴史年表 (古代~鎌倉) » [« Chronologie historique : de l'antiquité à l'époque de Kamakura »], sur city.nikko.lg.jp (consulté le 29 août 2022). (en) Hiroshi Watanabe, The Architecture of Tokyo : An architectural history in 571 individual presentations, Stuttgart, Éditions Axel Menges, 2001, 263 p. (ISBN 3-930698-93-5, lire en ligne), p. 34. ↑ a et b (ja) Mairie de Nikkō, « 旧日光市歴史年表 (江戸1) » [« Chronologie historique : Edo 1 »], sur city.nikko.lg.jp (consulté le 29 août 2022). (en) Pradyumna P. Karan et Kristin Stapleton, The Japanese City, Kentucky, University Press of Kentucky, 1997, 256 p. (ISBN 0-8131-2035-7), p. 18. (ja) Mairie de Nikkō, « 旧日光市歴史年表 (江戸2) » [« Chronologie historique : Edo 2 »], sur city.nikko.lg.jp (consulté le 29 août 2022). ↑ a b et c (ja) Mairie de Nikkō, « 旧日光市歴史年表 (明治・大正) » [« Chronologie historique : de l'ère Meiji à l'ère Taishō »], sur city.nikko.lg.jp (consulté le 29 août 2022). Michiko Ishiguro, « Le Japon des années 1870-1880 », Albums de Moritomi Saegusa, sur guimet-photo-japon.fr, Réunion des musées nationaux - Grand Palais, 2011 (consulté le 29 août 2022). (en) Barbara Ireland, « North of Tokyo, Exploring the Sacred and Scenic », sur nytimes.com, février 2014 (consulté le 29 août 2022). ↑ a b c d e et f (ja) Mairie de Nikkō, « 旧日光市歴史年表(昭和・平成) » [« Chronologie historique : de l'ère Shōwa à l'ère Heisei »], sur city.nikko.lg.jp (consulté le 29 août 2022). Mairie de Nikkō 2014, p. 2.


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