富士山

( Mont Fuji )

Le mont Fuji /mɔ̃ fudʒi/ ou /mɔ̃ fuʒi/ (富士山, Fujisan, ...Lire la suite

Le mont Fuji /mɔ̃ fudʒi/ ou /mɔ̃ fuʒi/ (富士山, Fujisan, /ɸɯꜜdʑisaɴ/ ) est une montagne du centre du Japon qui se trouve sur la côte sud de l'île de Honshū, au sud-ouest de l'agglomération de Tokyo. Avec 3 776 mètres d'altitude, il est le point culminant du Japon. Situé dans une région où se rejoignent les plaques tectoniques pacifique, eurasienne et philippine, la montagne est un stratovolcan toujours considéré comme actif, sa dernière éruption certaine s'étant produite fin 1707, bien que le risque éruptif soit actuellement considéré comme faible.

À son sommet a été construit un observatoire météorologique et malgré les conditions climatiques rigoureuses, la montagne est une destination extrêmement populaire en particulier pour les Japonais, qu'ils soient shintoïstes ou bouddhistes, en raison de sa forme caractéristique et du symbolisme religieux traditionnel dont il est porteur. Il a ainsi été le sujet principal ou le cadre de nombreuses œuvres artistiques, notamment picturales au cours des siècles. Pourtant, cette fréquentation fragilise l'environnement. Aussi, le , il est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO sous le titre « Fujisan, lieu sacré et source d'inspiration artistique ».

 Le mont Fuji dépassant d'une mer de nuages et le cratère Hōei-zan bien visible sur le flanc Sud-Est.Histoire éruptive

À la suite de la phase du « Vieux Fuji », une période de 4 000 ans d'inactivité s'est déroulée, pour prendre fin il y a 5 000 ans avec la phase actuelle du « Nouveau Fuji ». Les éruptions du mont Fuji présentent des coulées de lave, des émissions de magma, de scories et de cendre volcanique, des effondrements et des éruptions latérales, d'où le qualificatif de « grand magasin des éruptions ». Les cendres du Nouveau Fuji sont souvent noires et ses éruptions sont récentes en termes de couches géologiques. Des informations précieuses sont consignées dans les documents historiques japonais du VIIIe siècle. Ils présentent une série d'éruptions représentatives[1].

Le mont Fuji durant la Préhistoire

Quatre éruptions explosives se sont déroulées à l'époque Jōmon, il y a environ 3 000 ans, connues sous les noms Sengoku (Sg), Ōsawa (Os), Ōmuro (Om) et Sunazawa (Zn). Comme le vent souffle généralement de l'ouest dans la région du mont Fuji, la plupart des éjectas sont tombés à l'est mais, dans le cas de Ōsawa, les scories et cendres ont été portées par un vent d'est jusqu'aux environs de Hamamatsu.

Il y a 2 300 ans environ, le versant oriental du volcan s'est effondré et des coulées de boue ont dévalé vers la région de Gotenba jusqu'à la plaine d'Ashigara à l'est et la baie de Suruga à travers la ville de Mishima au sud. Cet incident est appelé aujourd'hui coulée de lave de Gotenba (御殿場泥流, Gotemba deiryū?).

L'éruption de Jōgan

En 864 (sixième année de l'ère Jōgan), une éruption se déroule sur le versant Nord-Est du mont Fuji produisant une grande quantité de lave. De la lave comble le vaste lac Senoumi (せの海?), le divisant en deux et formant les actuels lac Sai (西湖?) et lac Shōji (精進湖?). Cet évènement est connu sous le nom d'Aokigahara lava (青木ヶ原溶岩?) et le lieu est actuellement couvert par la dense forêt d'Aokigahara.

« Jōgan 6, le cinquième mois : le mont Fuji est en éruption depuis 10 jours et il éjecte du sommet une immense quantité de mâchefer et de cendres qui retombent sur terre jusqu'à l'océan à la baie d'Edo. Beaucoup de gens périssent et un grand nombre d'habitations sont détruites. L'éruption volcanique a commencé sur le flanc du Fuji-San, à proximité du mont Asama, jetant des cendres jusqu'à la province Kai. »

— Siyun-sai Rin-siyo, Hayashi Gahō, Nihon Ōdai Ichiran[2]

L'éruption de Hōei  Carte de l'épaisseur des cendres et scories projeté par l'éruption de 1707 dans la région de Tokyo.

La dernière éruption du mont Fuji, survenue en 1707 (quatrième année de l'ère Hōei), est connue sous le nom de « grande éruption de Hōei ». Ayant débuté 49 jours après le tremblement de terre de Hōei, qui figure parmi les plus puissants jamais enregistrés au Japon, elle s'est déroulée sur le versant Sud-Ouest du mont Fuji et a formé trois nouvelles cheminées volcaniques, nommées « première », « deuxième » et « troisième cheminée ».

« Hōei 4, le vingt-deuxième jour du dixième mois : une éruption du mont Fuji. Le mâchefer et les cendres tombent comme de la pluie à Izu, Kai, Sagami et Musashi. »

— Siyun-sai Rin-siyo, Hayashi Gahō, Nihon Ōdai Ichiran[3]

Bien qu'elle n'ait pas engendré de coulée de lave, cette éruption est remarquable par la propagation des cendres volcaniques et des scories émises jusqu'à une région aussi éloignée qu'Edo (ancien nom de Tokyo) située à cent kilomètres au nord-est. Le volume d'éjectas a été estimé à 800 000 000 m3, soit un indice d'explosivité volcanique qui pourrait être estimé à 4. L'année suivante, les débris volcaniques accumulés dans les champs près du cours de la rivière Sakawa, située à l'est de la montagne, sont mobilisés par les pluies, comblent le lit du cours d'eau et forment çà et là des barrages temporaires. L'averse des 7 et 8 août provoque une avalanche de cendre et de boue qui détruit les barrages, provoquant alors une inondation dans la plaine Ashigara[4].

Autres éruptions connues

Seize éruptions ont été enregistrées depuis 781. La plupart se sont déroulées durant l'époque Heian avec douze éruptions entre 800 et 1083. Parfois, les périodes d'inactivité peuvent durer des centaines d'années comme entre 1083 et 1511[5]. Actuellement, aucune éruption n'a eu lieu depuis l'éruption Hōei, il y a plus de 300 ans.

Prévention

La prévention des risques éruptifs est assurée par le Comité de coordination pour la prévention des éruptions volcaniques dépendant de l'Agence météorologique japonaise en ce qui concerne la prévision et le suivi sismique des évènements, le cabinet du Premier ministre en ce qui concerne la mise en place d'un plan d'évacuation et le Ministère du territoire, des infrastructures et du transport pour la protection contre les risques de glissement de terrain.

Ainsi, entre septembre 2000 et janvier 2001, le nombre de secousses telluriques sous le volcan est passé d'une ou deux par mois à 35 en septembre, 133 en octobre, 222 en novembre, 144 en décembre puis 36 en janvier 2001, faisant craindre le pire, avant que tout ne rentre dans l'ordre. Ces secousses étaient pour la plupart du type basse fréquence et se situaient à quinze kilomètres de profondeur, au nord-est du sommet[6].

En septembre 2012, la pression de la chambre magmatique est de 1,6 MPa, soit l'équivalent d'une pression atmosphérique de 15,8 kg/cm2, faisant craindre une éruption théoriquement envisageable à partir d'une pression de 0,1 MPa[7]. Cette forte pression est due à des mouvements tectoniques provoqués par le séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku[7].

Première ascension

La première ascension connue du mont Fuji est datée de 663 et a été réalisée par le moine bouddhiste En no Gyōja[8]. Le premier non-Japonais à gravir le volcan est sir Rutherford Alcock en 1860[9].

Le shintoïsme, tout comme le bouddhisme, impose des interdits en rapport avec tout ce qui touche au sang. Les femmes, par exemple, du fait de la menstruation, sont considérées comme impures. En conséquence, elles sont exclues des lieux saints des deux religions, en particulier des montagnes comme le mont Fuji[10]. Le statut de ce dernier dans la culture japonaise incite cependant des femmes à braver cet interdit ; en 1832, Takayama Tatsu, une jeune femme membre d'une secte adoratrice du mont Fuji, se joint, vêtue d'une tenue d'homme, à un groupe de pèlerins et effectue, avec la bienveillance de son maître spirituel, la première ascension connue du volcan par une femme[11].

 Mont Fuji depuis Omiya, vers 1890.

À la fin de l'ère Edo, les autorités religieuses, soucieuses d'attirer davantage de croyants aux temples et sanctuaires, commencent à envisager la levée de l'interdiction faite aux femmes d'escalader les montagnes sacrées afin de favoriser leur visite des lieux saints construits au pied des montagnes ou sur leurs pentes. Ainsi, dès la première année de l'ère Man'en (1860-1861), l'ascension du mont Fuji est permise aux femmes jusqu'à la huitième station, à l'altitude d'environ 3 200 mètres[12]. Ce mouvement d'ouverture s'accélère les années suivantes sous l'impulsion de personnalités étrangères ; en septembre 1867, le diplomate britannique Harry Smith Parkes gravit le mont Fuji en compagnie de son épouse, Fanny Parkes, qui devient la première femme non-japonaise à entrer dans le périmètre sacré du volcan[12]. La présence d'une femme, étrangère de surcroît, au sommet du mont Fuji n'ayant suscité ni opposition ni protestation dans le pays, des Japonaises prennent l'initiative de demander l'autorisation d'y accéder à leur tour[12]. Cinq ans plus tard, le gouvernement de Meiji lève par ordonnance l'interdiction dans tout le pays. Depuis, le mont Fuji constitue une destination touristique populaire et nombreux sont les Japonais qui le gravissent au moins une fois dans leur vie.

Présence militaire

Des samouraïs pratiquaient jadis leur entraînement au pied du mont Fuji, près de la ville actuelle de Gotenba[13]. Le shogun Minamoto no Yoritomo a pratiqué le yabusame dans la région au début de l'époque de Kamakura. Depuis 2006, les Forces japonaises d'autodéfense aux camps de Kita-Fuji (nord-est) et Higashi-Fuji (sud-est), ainsi que le Corps des Marines des États-Unis au Camp Fuji (plaine de Kantō) possèdent des bases militaires au pied du volcan[13].

Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Géologie Isaac Titsingh, Annales des empereurs du Japon, 1834, p. 118 Isaac Titsingh, Annales des empereurs du Japon, 1834, p. 416 (en + ja) [PDF] Distribution of sediment disasters after the 1707 Hoei eruption of Fuji Volcano in central Japan, based on historical documents Siyun-sai Rin-siyo, Hayashi Gahō, Nihon ōdai ichiran ou Annales des empereurs du Japon (1652), traduit en 1834 par Isaac Titsingh avec l'aide de plusieurs interprètes attachés au comptoir hollandais de Nangasaki ; ouvrage relu, complété et corrigé sur l'original japonais-chinois, accompagné de notes et précédé d'un Aperçu d'histoire mythologique du Japon, par J. Klaproth (en) Volcano Research Center, ERI, Univ. Tokyo, « Fuji Volcano, central Japan », juillet 2006 (consulté le 29 avril 2016). ↑ a et b Sciences et Avenir, « Volcan : pression anormalement élevée dans la chambre magmatique du Mont Fuji », sur SciencesetAvenir.fr, septembre 2012 (consulté le 29 avril 2016). Sylvain Jouty et Hubert Odier, Dictionnaire de la montagne, Paris, Place des éditeurs, 2009, 883 p. (ISBN 978-2-258-08220-5, lire en ligne), Fuji (mont) (en) The Tragic Tale of Sir Rutherford Alcock's Dog (en) Naoko Takemaru, Women in the language and society of Japan : the linguistic roots of bias, Jefferson, McFarland & Company, 2010, 230 p. (ISBN 978-0-7864-5610-9 et 0-7864-5610-8, OCLC 615600422, lire en ligne), p. 126. (en) Reiji Yoshida, The Japan Times, « An up-close view of Mount Fuji », sur japantimes.co.jp, janvier 2008 (consulté le 16 mai 2016). ↑ a b et c (ja) Bibliothèque nationale de la Diète, « 新しい登山の姿 » [« Aspects du renouveau de l'alpinisme »],‎ mars 2015 (consulté le 15 mai 2016). ↑ a et b (en) United States Marine Corps, « Camp Fuji History », sur fuji.marines.mil (consulté le 29 avril 2016).
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