Ultima Cena (Leonardo)

( La Cène (Léonard de Vinci) )

La Cène (en italien : L'Ultima Cena, soit « le Dernier Repas ») de Léonard de Vinci est une peinture murale à la détrempe de 460 × 880 cm, réalisée de 1495 à 1498 pour le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie à Milan.

 La coupole de Santa Maria delle Grazie par Bramante

Les archives de Santa Maria delle Grazie ayant été détruites en 1778, nous ne possédons pas le contrat établi pour la Cène, mais le commanditaire en est sans aucun doute le duc de Milan, Ludovic Sforza. La Cène est indissociable du projet qu’il mène dès 1492, pour faire de Santa Maria delle Grazie, le mausolée des Sforza. Il confie cette année-là, à Bramante la réalisation d’une nouvelle abside surmontée d’une magnifique coupole, un tiburio lombardo. C’est là qu’est déposée en 1495 la dépouille de son épouse Béatrice d’Este morte prématurément[1].

Le programme iconographique du réfectoire fait d’ailleurs clairement référence à Ludovic Sforza : outre les trois blasons qui surmontent la fresque, une main anonyme a rajouté sur la Crucifixion de Giovanni Antonio Donato Montorfano, les figures agenouillées et de profil (comme dans la Pala Sforzesca[N 1] du musée Brera de Milan) de Ludovic Sforza et Béatrice d’Este, accompagnés de leurs deux fils, Massimilo et François.

Léonard commence à se mettre à l’ouvrage en 1494 ou 1495, alors qu’il travaille encore à la statue équestre de Francesco Sforza, il Cavallo. Matteo Bandello, neveu de Vincenzo Bandello, prieur de Santa Maria delle Grazie, nous le décrit partageant son temps « quand lui en venait l’envie ou la fantaisie » entre « ce superbe cheval de terre cuite »[2] et la Cène de Santa Maria delle Grazie. Nous savons que Léonard travaille toujours à la Cène en 1497 puisque le 29 juin une lettre du chancelier de Milan, Marchesino Stanga[N 2], le prie de se hâter, afin de passer à l’autre mur du réfectoire. Une lenteur qui déplait profondément au prieur qui sollicite une rencontre avec Léonard et le duc, pendant laquelle l'artiste se défend en affirmant qu'il ne trouve pas de modèle pour Judas, et que si le prieur insiste il lui donnera en fin de compte ses traits[3]. Un épisode qui donnera lieu à de nombreuses spéculations quant à l'identité du modèle, et fournira la trame d'un roman de l'écrivain autrichien Leo Perutz[4]. L’année suivante, le mathématicien et humaniste Luca Pacioli célèbre dans sa dédicace à Ludovic Sforza de son De Divina Proportione, le 9 février 1498, l’achèvement de la Cène par Léonard et l’embellissement de Milan qui est devenue « la plus belle des résidences » pour le duc. Mais la fortune du More sera de courte durée. Il est vaincu par les Français en 1499. Léonard de Vinci quitte Milan pour Mantoue puis Venise fin 1499.

En 1517 le cardinal Louis d’Aragon visite le monastère de Santa Maria delle Grazie. Son secrétaire, Antonio de Beatis, est le premier à faire état dans son Itinerario[N 3] de la dégradation de la fresque de Léonard : « [C’]est un merveilleux ouvrage, mais qui commence à s’abîmer, soit par l’humidité, soit par quelque malfaçon, je ne sais »[5]. Le peintre et théoricien Giovan Paolo Lomazzo juge dès 1584 que « la Cène est complètement gâtée »[6]. En 1624, Bartolomeo Sanese, déplore qu’il n’y ait « presque plus rien à voir de la Cène »[7]. En 1652, elle est si peu considérée qu’on décide de percer une porte entre le réfectoire et les cuisines, au point de détruire la partie inférieure de la fresque représentant les pieds du Christ.

En 1796, l’armée française occupe la Lombardie. Malgré un décret de Bonaparte l'interdisant[8], on loge un temps les troupes françaises à l’intérieur de Santa Maria delle Grazie (le réfectoire sert même d’écurie, puis de grenier à foin), ce qui cause encore des dommages à l’œuvre de Léonard.

Franco Mazzini, La Cène de Léonard et Ste Marie des Grâces, 1966, p. 29-30. Matteo Bandallo, Nouvelles, 1554 puis 1573, édition française, Imprimerie nationale, 2002, p. 274-275. Georges De Brulon, 2 janvier 1497, 12 journées de la vie d'un artiste, in Le Figaro Hors Série, Léonard de Vinci, Les derniers secrets, novembre 2010, p. 36. Leo Perutz, Le Judas de Léonard, éditions 10/18, 1988. voir André Chastel, Le cardinal Louis d’Aragon, Fayard, 1986, p. 197. Giovanni Paolo Lomazzo, Trattaro della Pittura, 1584, Milan. Bartolomeo Sanese, De vita e moribus B. Stephani Maconis Senensis Carthusiani, Sienne, 1626 Aubin Louis Millin, Voyage dans le Milanais, a Plaisance, Parme, Modène, Mantoue, Crémone, et dans plusieurs autres villes de l'ancienne Lombardie, Bureau des Annales encyclopédiques, 1817, p. 239


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