Khiva
Khiva (Xiva en ouzbek ; خیوه en persan) est une ville d'Ouzbékistan, située dans la province du Khorezm, non loin de la frontière turkmène.
Fondée entre le Ve et le IVe siècle av. J.-C., dans une oasis à 469 kilomètres de Boukhara, elle est mentionnée, au Xe siècle, dans les écrits des géographes Al-Maqdisi et Istakhri.
Son existence étant moins liée que d'autre villes du Khwarezm à l'Amou-Daria, son histoire fut moins affectée par les changements de lit de ce fleuve.
Prospère par son positionnement sur la route des caravaniers vers la Caspienne, elle devient la capitale d'un influent khanat de Khiva, du début du XVIe siècle jusqu'à la disparition de cet Etat, en 1920.
Sa vieille ville, Itchan Kala (littéralement forteresse intérieure) est classée au patrimoine mondial par l'UNESCO depuis 1990,.
Selon la légende, Khiva fut fondée à l'endroit où Sem (le fils de Noé) creusa le puits de Keivah[1].
Antiquité et Moyen-ÂgeLa région, particulièrement aride, a développé un système d'irrigation complexe à partir du IIe millénaire av. J.-C. et a été visitée par différents conquérants : Perses, Grecs, Arabes, Mongols, Ouzbeks.
A partir de 994, Khiva appartient à la principauté indépendante du Khwarezm et, vers 1001, le médecin et philosophe Avicenne décide de s'y installer après avoir quitté Boukhara[2].
La situation politique et militaire de la région (de l'Asie centrale au Moyen-Orient) est instable. À cette époque, les dynasties d'origine turque et celles d'origine perse sont en conflit permanent, faisant chuter les capitales. Avicenne doit fuir à nouveau, car il ne souhaite pas servir sous les Turcs, ennemis des Persans[2].
À partir du XVIe siècle, l'âge d'or du KhanatEn 1511[3], des tribus ouzbekes fondent un khanat avec l'oasis de Khiva pour capitale[4].
La consolidation de ce nouvel état khorezmien se fera tout au long du XVIe siècle profitant, notamment, de l'affaiblissement de la ville voisine d'Ourgentch avec le changement de cours de l'Amou Daria[3]. Le khanat de Khiva (1512-1920) devient ainsi, avec ceux de Boukhara et de Kokand l'un des trois khanats ouzbeks héritiers du khanat de Djaghataï.
Itchan Kala (« Cité intérieure », en turc), qui couvre 26 hectares, est la ville intérieure de Khiva, retranchée derrière des murailles de brique hautes d'une dizaine de mètres, faisant partie de l'ancienne oasis, qui était l'ultime étape des caravaniers avant la traversée du désert en direction de la mer Caspienne et de la Perse[5].
En 1717, les quatre milles soldats russes du prince Bekovitch-Tcherkasski, qui entendent libérer les esclaves russes de Khiva, sont massacrés aux portes de la ville[3].
L'ukase de juillet 1867, créant un nouvel oblast du Turkestan, marque une nouvelle avancée de l'empire russe en Asie Centrale. Au début de l'année 1873, c'est le premier gouverneur général de cet oblast, le général Von Kaufmann, qui réussit à obtenir la capitulation du Khan et à prendre la ville. Au mois d'août de la même année, le traité de paix de Guendeman[6] établit un protectorat sur le khanat.
Aujourd'huiBien qu'ayant conservé peu de monuments très anciens, Itchan Kala constitue un exemple cohérent et bien préservé d'architecture musulmane d'Asie centrale avec des constructions remarquables, comme la mosquée Djouma, les mausolées et les médersas, ainsi que les deux magnifiques palais édifiés au début du XIXe siècle par le khan Alla-Kouli.
Depuis 1990, le quartier d'Itchan Kala de Khiva fait partie du Patrimoine mondial de l'UNESCO.
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