端島 (長崎県)

( Ha-shima )

Ha-shima (端島, Hashima), aussi appelée Gunkan-jima (軍艦島), est une île du Japon située dans la préfecture de Nagasaki à moins de vingt kilomètres au sud-ouest de la ville du même nom.

Après la découverte d'un gisement houiller en 1887, l'île accueille progressivement une mine puis une ville où résident les employés. La population croît fortement au point d'en faire l'un des lieux les plus densément peuplés au monde. La baisse de l'activité minière provoque le départ des derniers habitants en 1974, qui abandonnent l'île et ses infrastructures aux intempéries. Il s'agit depuis d'une ville fantôme, parfois qualifiée d'« île fantôme ».

L'île fait partie des sites de la révolution industrielle Meiji au Japon : sidérurgie, construction navale...Lire la suite

Ha-shima (端島, Hashima), aussi appelée Gunkan-jima (軍艦島), est une île du Japon située dans la préfecture de Nagasaki à moins de vingt kilomètres au sud-ouest de la ville du même nom.

Après la découverte d'un gisement houiller en 1887, l'île accueille progressivement une mine puis une ville où résident les employés. La population croît fortement au point d'en faire l'un des lieux les plus densément peuplés au monde. La baisse de l'activité minière provoque le départ des derniers habitants en 1974, qui abandonnent l'île et ses infrastructures aux intempéries. Il s'agit depuis d'une ville fantôme, parfois qualifiée d'« île fantôme ».

L'île fait partie des sites de la révolution industrielle Meiji au Japon : sidérurgie, construction navale et extraction houillère classés au patrimoine mondial.

Exploitation minière

En 1810, un important gisement de houille est découvert sur l'île alors inhabitée. Celle-ci est achetée en 1890 par le conglomérat japonais Mitsubishi qui exploite cette ressource et installe ainsi sur Ha-shima la main-d'œuvre nécessaire.

Le site fut le théâtre de crimes de guerre durant la Seconde Guerre mondiale : alors que la Corée est sous occupation japonaise, 800 travailleurs forcés coréens sont envoyés sur l'île. Plus de 120 y sont morts et ceux tentant de s'échapper étaient soumis à des tortures extrêmes selon le rapport d'une commission d’enquête gouvernementale, publié en 2012[1]. Le Japon n'a jamais présenté d'excuses officielles ni dédommagé les victimes[2].

Après la guerre, la population augmente rapidement au point qu'en 1950, elle atteint 5 300 habitants pour 6,3 hectares de superficie, soit une densité de 83 500 hab/km2. Ces chiffres augmentent encore pour culminer à 84 100 hab/km2 pour l'ensemble de l'île et 139 100 hab/km2 pour le quartier des habitations en 1959. C'est alors une des plus fortes densités de population enregistrées au monde[3],[4].

Ha-shima connaît ensuite un déclin rapide avec le remplacement de la houille par le pétrole comme principale source d'énergie dans l'économie japonaise. L'activité des puits diminue au point que les derniers habitants sont évacués en 1974[5]. Les conditions climatiques, notamment le passage des typhons, accélèrent le délabrement des bâtiments et des installations minières abandonnés[6].

Vue de Hashima vers 1930 montrant la mine en activité. 
Vue de Hashima vers 1930 montrant la mine en activité.
Autre vue. 
Autre vue.
Des immeubles d'habitation vers 1930. 
Des immeubles d'habitation vers 1930.
Tourisme

L'île est jugée dangereuse et interdite d'accès jusqu'en 2009. Depuis, un bateau assure la liaison vers Ha-shima et la municipalité de Nagasaki a réalisé des travaux pour un montant de 100 millions de yens afin d'accueillir des touristes[7]. En 2011, 235 000 personnes ont suivi la visite guidée de l'île qui est limitée à un parcours aménagé[8].

Outre des touristes, d'anciens habitants ont pu y retourner pour la première fois depuis leur départ.

En 2009, le Japon demande l'inscription de l'île au patrimoine de l'humanité, liste de biens établie par le comité du patrimoine mondial de l'Unesco[5]. L'initiative est critiquée en Corée du Sud en raison de l'exploitation de travailleurs coréens sur le site industriel pendant la Seconde Guerre mondiale[9],[10],[11].

L'inscription de Ha-Shima ainsi que de 22 autres sites témoignant de la révolution industrielle japonaise a finalement lieu en 2015 sous la dénomination « Sites de la révolution industrielle Meiji au Japon : sidérurgie, construction navale et extraction houillère[12] ».

En juin 2013, la numérisation des lieux est effectuée par Google et rendue accessible le mois suivant sur Google Street View[13].

Touristes visitant Hashima en 2010. 
Touristes visitant Hashima en 2010.
Vue de bâtiments délabrés en 2012. 
Vue de bâtiments délabrés en 2012.
(en) Kim Bo-eun, « Hashima ― forgotten island of tragedy », The Korea Times, 4 octobre 2012 (consulté le 23 octobre 2020). Annabelle Georgen, « Ha-shima, l'île fantôme qui fait tache dans l'histoire du Japon », sur Slate.fr, 1er septembre 2022 (en) « Japan's 007 island still carries scars of wartime past », sur CNN, 13 juin 2013 (consulté le 23 octobre 2020). Aude de Tocqueville, Atlas of Lost Cities: A Travel Guide to Abandoned and Forsaken Destinations, Hachette, 2016 (lire en ligne). ↑ a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Japantimes.co.jp 2009-02-17 François Bougon, « Hashima, l'illusion d'une île », sur www.lemonde.fr, M le magazine du Monde, 29 mars 2013 (consulté le 23 octobre 2020). Reiji Yoshida, « 'Warship Island' open to tourists once more », The Japan Times, 23 avril 2009 (consulté le 23 octobre 2020). (en) Andrew Bender, « The Mystery Island From 'Skyfall' And How You Can Go There », Forbes, 11 septembre 2012 (consulté le 23 octobre 2020). « Hashima (ou « Gunkanjima »), une ville fantôme insulaire », sur www.voyageurs-du-net.com (consulté le 23 octobre 2020). (en) Justin McCurry, « Battleship Island – a symbol of Japan's progress or reminder of its dark history? », sur the Guardian, 3 juillet 2015 (consulté le 23 octobre 2020). (en) « Japan Attempts to Put Island Where Koreans Were Worked to Death on World Heritage List », Dong-a Ilbo, 15 août 2007 (consulté le 23 octobre 2020). UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Sites de la révolution industrielle Meiji au Japon : sidérurgie, construction navale et extraction houillère », sur whc.unesco.org (consulté le 23 octobre 2020). Maxime Bourdier, « Vidéos, photos. Google Street View : l'île de Skyfall et Inception, Hashima, peut être visitée virtuellement », sur www.huffingtonpost.fr, 4 juillet 2013 (consulté le 23 octobre 2020).
Photographies by:
Jordy Meow - CC BY-SA 3.0
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