Contexte de Toscane

La Toscane (en italien : Toscana /tos.ˈkaː.nLire la suite

La Toscane (en italien : Toscana /tos.ˈkaː.na/) est l'une des vingt régions d'Italie ; elle est située au centre-ouest du pays et sa capitale est Florence. En 2020, elle compte 3 692 555 habitants, les Toscanes et les Toscans, répartis sur une superficie de 22 987,04 km2.

Berceau de la Renaissance et de l'humanisme, son histoire politique et culturelle exceptionnellement riche lui a permis de donner sa langue à l'Italie, des auteurs tels que Dante, Boccace et Pétrarque, des figures politiques telles que Cosme l'Ancien, Laurent le Magnifique, Machiavel et Catherine de Médicis, des artistes tels que Brunelleschi, Fra Angelico, Botticelli, Léonard de Vinci et Michel Ange ainsi qu'un immense patrimoine architectural.

Son économie repose essentiellement sur le tourisme, l'agriculture et l'industrie de la mode.

Plus à propos Toscane

Population, Area & Driving side
  • Population 3745983
  • Zone 22987
Historique
  • Le mot Toscane est apparu au Xe siècle, dérivé de l’antique Tuscia qui désigna, à partir du IIIe siècle, l’ancienne Étrurie, territoire des Étrusques ou Tuscie, compris entre le Tibre et l’Arno.

    Terre des Étrusques

    Les Étrusques sont apparus comme civilisation au VIIIe siècle av. J.-C. et ils sont parvenus, au VIe siècle av. J.-C., à l'apogée de leur civilisation. Ils furent absorbés par Rome au Ier siècle av. J.-C.

    L'Étrurie, le territoire de leur dodécapole régionale, correspondait approximativement aux limites de l’actuelle Toscane.

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    Le mot Toscane est apparu au Xe siècle, dérivé de l’antique Tuscia qui désigna, à partir du IIIe siècle, l’ancienne Étrurie, territoire des Étrusques ou Tuscie, compris entre le Tibre et l’Arno.

    Terre des Étrusques

    Les Étrusques sont apparus comme civilisation au VIIIe siècle av. J.-C. et ils sont parvenus, au VIe siècle av. J.-C., à l'apogée de leur civilisation. Ils furent absorbés par Rome au Ier siècle av. J.-C.

    L'Étrurie, le territoire de leur dodécapole régionale, correspondait approximativement aux limites de l’actuelle Toscane.

     
    Chimère d'Arezzo dans le Musée archéologique national de Florence.

    Grâce à une puissante flotte qu’ils s'étaient constituée, les Étrusques établirent avec l’Orient (Grèce, Chypre, Syrie), la Gaule, l’Hispanie et l’Afrique (Carthage), des échanges commerciaux, exportant le fer et le cuivre toscan, important des tissus, des bijoux, de l’ivoire, de la céramique, etc.

    Ils cherchèrent à étendre leur domination vers le sud où, durant la seconde moitié du VIIe siècle av. J.-C., ils occupèrent le pays latin. Ils s’installèrent sur le site de Rome, qui pendant plus d'un siècle, fut gouverné par des rois originaires d'Étrurie, les Tarquins.

    Vers le début du VIe siècle av. J.-C., ils s'aventurèrent en Campanie, mais se heurtèrent aux Grecs, installés en Italie du sud (ou Grande-Grèce). Au nord, ils essaimèrent vers la fin du VIe siècle av. J.-C., dans une grande partie de la Plaine du Pô, y fondant notamment Bologne (alors appelée Felsina), ainsi que le port de Spina (aujourd’hui dans le delta du Pô), d'où ils pouvaient contrôler le commerce de l'Adriatique.

    L'Étrurie formait une fédération de douze « cités-états » groupées en dodécapole, et nommées lucumonies car gouvernées par un roi appelé « Lucumon », dont l’union demeura plus de nature religieuse que politique.

    À la fin du VIe siècle av. J.-C., Tarquin le Superbe, dernier des rois de Rome fut chassé. Au début du siècle suivant, les Étrusques, ainsi coupés de la Campanie, tentèrent en vain d’atteindre celle-ci par voie de mer et se firent définitivement battre par les Grecs. Menacées au IIIe siècle, leurs cités tombèrent une à une devant la puissance grandissante de Rome : la chute de leur capitale religieuse, Velzna, en 265 av. J.-C., marque la fin de leur indépendance.

    Finalement, il faut retenir de cette brillante civilisation leur art raffiné qui témoigne de leur ingéniosité, et leurs nombreux apports à la civilisation romaine.

    Héritage romain

    Entre le IIe et IIIe siècles av. J.-C., quatre grands axes romains furent percés dans la région, éléments essentiels d’un vaste programme de travaux routiers qui devait transformer le visage de l’Italie en général et de la Toscane en particulier :

    la via Aurelia, qui longeait la côte jusqu’au port de Pise et la base navale de Guenua (Gênes) ; la via Clodia, qui s’arrêtait à Saturnia ; la via Cassia, qui reliait Rome à Florence ; la via Flaminia, qui reliait Rome à l’Ombrie et à l’Adriatique.

    Ces nouvelles routes romaines évitèrent soigneusement les grands centres étrusques, dont le déclin ne tarda pas à suivre, tandis que les nouvelles villes romaines prenaient de l’importance. C’est le cas, par exemple, de Pistoriae (Pistoia), qui n’était, à l’origine, qu’une petite ville fortifiée au bord de la via Cassia.

    Époque médiévale

    Pendant la période de migration et après l'effondrement de l’Empire romain d'Occident, au Ve siècle de notre ère, la région est brièvement incorporée à l'Empire romain d'Orient. Par la suite, au début de la période médiévale, la Toscane comme de grandes parties de la péninsule italienne est conquise par des groupes germaniques connus sous le nom de Lombards. Établis dans la seconde moitié du VIe siècle de notre ère, le royaume lombard et les duchés règnent pendant plus de deux siècles. Ils sont remplacés par l'Empire carolingien (774 EC), qui s'est ensuite développé en Saint Empire romain germanique[1].

    Ensuite, l’histoire de ce pays consiste en une succession de conflits entre des cités formant chacune un État souverain. Progressivement, les plus grandes absorbèrent les plus petites. En Toscane, Florence, Pise et Sienne s’affrontaient pour obtenir la suprématie dans la région.

    Dans les premiers temps, les batailles entre les cités-états étaient livrées par les citoyens eux-mêmes, âgés de quinze à cinquante ans. Dante connut ces combats : il participa à la dernière bataille qui opposa des citoyens-soldats; en 1289, lors de la bataille de Campaldino, Florence parvint enfin à écraser Arezzo. Mais les pertes humaines furent si grandes à cette occasion que les cités préférèrent laisser place à des mercenaires, les condottieri, le soin de régler leurs différends armés. Et tout au long du XIVe siècle, ce furent ces condottieri qui tinrent entre leurs mains l’équilibre des pouvoirs. Placés à la tête de compagnies de plusieurs milliers d’hommes bien armés et fort disciplinés, ils vendaient leurs services au plus offrant. La cité qui avait les moyens de les payer et de les contrôler, dominait alors ses voisins.

    Ces guerres entre les cités étaient menées au nom de la querelle opposant les Guelfes aux Gibelins : les Guelfes soutenaient le parti du pape contre celui de l’empereur du Saint-Empire romain germanique; les Gibelins, quant à eux, estimaient que le pays ne pourrait retrouver la paix que grâce au contrôle impérial. Du moins était-ce la théorie. En pratique, les étiquettes « guelfe » et « gibeline » n’étaient que des slogans guerriers. Dès qu’un parti venait à bout de ses adversaires dans une cité, il se divisait en factions opposées. Ainsi, à Florence, à peine le parti guelfe eut-il remporté la victoire qu’il se scinda en guelfes noirs et guelfes blancs. Dante, un guelfe blanc, fut obligé de s’exiler en 1302, quand les noirs soutenus par Charles de Valois prirent le pouvoir. Il alla se réfugier à Vérone puis à Ravenne auprès de seigneurs gibelins.

    En dehors de la Toscane, et à l’exception de Venise, la plupart des cités-états étaient dominées par un seul maître : le seigneur. Ainsi, les Visconti régnaient à Milan, les Scaliger à Vérone, les Gonzague à Mantoue, les Este à Ferrare. Les républiques toscanes réussirent à maintenir leur indépendance plus longtemps que les autres cités italiennes, mais Florence, à son tour, dut plier devant un maître unique quand les Médicis prirent le titre de ducs.

    Malgré toutes ces luttes incessantes opposant factions et cités et malgré la Grande Peste qui emporta la moitié de la population toscane (1348-1393), le Moyen Âge fut, pour cette région, une période prospère. L’industrie textile et le commerce enrichissaient les villes. Les échanges avec le monde musulman conduisirent le Pisan Leonardo Fibonacci à introduire en occident la numération arabe. Les progrès de la géométrie, qui en découlèrent, permirent aux architectes toscans de se lancer dans la construction d’édifices plus audacieux et plus complexes. Pendant ce temps, les banquiers développèrent les principes de tenue de livres de comptes en partie double, base de la comptabilité moderne.

    Renaissance

    Dans le domaine artistique, Marcel Brion a résumé ce qu'il qualifie de « miracle toscan » comparable, selon lui, au « miracle grec » : « C'est en Toscane que s'est réalisé, à un certain moment de son histoire que nous pouvons situer entre 1300 et 1500, une des réussites majeures de l'homme (...) Nulle part, la culture et l'art ne se sont associés aussi intimement à la vie quotidienne du peuple jusqu'à devenir sa nourriture spirituelle (...) En Toscane, en effet, on a l'impression que le chef-d'œuvre est une sorte de création collective à laquelle tout concourt, le paysage, l'atmosphère, la qualité de la lumière et de l'air, le caractère de la race, les institutions, même, et le comportement »[2].

    Avec le XVe siècle (« Quattrocento »), débute ainsi en Italie et en Toscane, le mouvement appelé Renaissance (« Rinascimento ») qui couvrira aussi tout le XVIe siècle (« Cinquecento »). C’est une période exceptionnelle se caractérisant par une grande prospérité économique tandis que l'art atteint des sommets. Florence en représente le berceau et l’éblouissante incarnation. La ville en est grandement redevable à la dynastie des Médicis, richissime famille de banquiers, considérée comme les mécènes les plus prestigieux de l’histoire européenne.

    Débuts des Médicis

    La famille des Médicis gouverna Florence quasiment sans interruption de 1434 à 1743. Ce règne commença discrètement avec Cosme l’Ancien, fils du riche marchand Giovanni di Bicci. Il s’efforça toute sa vie de trouver du travail pour les artistes qu’il protégeait. Il fut aussi le premier mécène à respecter les artistes et le premier mécène humaniste, polyglotte et amateur de philosophie. Bien que n’étant pas élus, les premiers membres de la dynastie jouissaient du soutien du peuple.

    République florentine

    En 1494, Charles VIII nomme Hugues d'Amboise, fils de Pierre d'Amboise, gouverneur de Toscane. Après la fuite de Pierre II de Médicis devant les troupes françaises de Charles VIII, le prieur dominicain Jérôme Savonarole fonda, à Florence, une république de la « vertu ». Excommunié, ayant lassé le peuple par ses excès, il fut exécuté en 1498, mais la république se maintiendra jusqu’en 1512, puis elle renaîtra de 1527 à 1530 quand le pape Clément VII (un Médicis) et l'empereur Charles Quint s’allieront pour replacer un Médicis au pouvoir, Alexandre, après un siège de la ville qui dura dix mois.

    Grand-duché Médicis

    En 1569, Cosme Ier devint le premier Grand-duc de Toscane après avoir réussi à en imposer l’unité politique. Commença, alors, une longue période de prospérité pendant laquelle les Médicis s’employèrent à fonder un État toscan à partir de cités rivales. Cet État perdurera jusqu’en 1737, année de l’extinction de la lignée des Médicis avec Jean Gaston de Médicis qui meurt sans descendance.

     
    Galerie des Offices (Florence).

    Deux d'entre eux deviennent papes au XVIe siècle sous les noms de Léon X et de Clément VII. Le nom des Médicis reste à jamais associé à toute une lignée d’artistes tels que Botticelli, Michel Ange, Léonard de Vinci, etc.

    Maison de Habsbourg-Lorraine

    Elle commence avec François II (1737-1765) et se termine avec Ferdinand IV (1859-1860).

    Le grand-duc Jean Gaston de Médicis n'ayant pas de descendant, les droits sur la Toscane passèrent à l'infant Charles par sa mère, Élisabeth Farnèse, petite-fille de Marguerite de Médicis. Lors de la négociation en 1735 du troisième traité de Vienne du 18 novembre 1738 qui mettait fin à la guerre de Succession de Pologne, l'infant Charles accepta, pour assurer en contrepartie ses droits sur le royaume des Deux-Siciles, de céder ses droits à François III, duc de Lorraine et de Bar, lequel cédait ses propres duchés patrimoniaux au roi de Pologne détrôné Stanislas Leszczyński, qui, à sa mort, les léguerait à son gendre le roi de France Louis XV.

    À la mort du grand-duc Jean-Gaston le 8 juillet 1737, François de Lorraine devint donc grand-duc de Toscane sous le nom de François II.

    Lui succèderont :

    Léopold Ier (1765-1790) ; Ferdinand III (1790-1801, 1814-1824) ; Léopold II (1824-1849, 1849-1859) ; Ferdinand IV (1859-1860).
    Époque moderne

    Au moment des guerres napoléoniennes, la Toscane devint le royaume d'Étrurie, en 1801, et fut confiée à Louis Ier d'Étrurie de la famille des Bourbon, prince de Parme, qui dut renoncer à sa principauté ; les grands ducs furent alors expulsés et reçurent en compensation divers territoires germaniques.

    Par la suite, la Toscane fut annexée par l'Empire français en 1807 et trois départements furent créés : Arno, Méditerranée et Ombrone. Élisa Bonaparte devint Grande-duchesse, puis, en 1814, les Habsbourg-Lorraine recouvrèrent leur trône qu'ils ne gardèrent que quarante six ans, car la Toscane fut rattachée au Piémont en 1860, pour former le Royaume d'Italie. Florence devint, jusqu'à la conquête de Rome en 1870, la capitale du nouveau royaume.

    (en) Johannes Krause et al., « The origin and legacy of the Etruscans through a 2000-year archeogenomic time transect », sur Science Advances, 24 septembre 2021 (consulté le 25 septembre 2021). Marcel Brion, la Toscane", in L'Italie, Odé, 1949, p. 278.
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