România

Roumanie
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Contexte de Roumanie

La Roumanie (en roumain : România) est un pays d'Europe de l'Est, le sixième pays le plus peuplé de l'Union européenne et le huitième par sa superficie. La géographie du pays est structurée par les Carpates, le Danube et le littoral de la mer Noire. Située aux confins, du point de vue de la France, de l'Europe du Sud-Est et de l'Europe centrale et orientale, la Roumanie a comme pays frontaliers la Hongrie, l'Ukraine, la Moldavie, la Bulgarie et la Serbie.

Une forte majorité de la population s'identifie comme roumaine sur le plan ethnique (89 %) et de tradition chrétienne orthodoxe (81 %) ; 11 % des habitants déclarent appartenir à des minorités ethniques et 19 % à des confessions minoritaires ou être sans religion.

L'État roumain moderne émerge au milieu du XIXe siècle, mais l'histoire des Roumains est bien plus ...Lire la suite

La Roumanie (en roumain : România) est un pays d'Europe de l'Est, le sixième pays le plus peuplé de l'Union européenne et le huitième par sa superficie. La géographie du pays est structurée par les Carpates, le Danube et le littoral de la mer Noire. Située aux confins, du point de vue de la France, de l'Europe du Sud-Est et de l'Europe centrale et orientale, la Roumanie a comme pays frontaliers la Hongrie, l'Ukraine, la Moldavie, la Bulgarie et la Serbie.

Une forte majorité de la population s'identifie comme roumaine sur le plan ethnique (89 %) et de tradition chrétienne orthodoxe (81 %) ; 11 % des habitants déclarent appartenir à des minorités ethniques et 19 % à des confessions minoritaires ou être sans religion.

L'État roumain moderne émerge au milieu du XIXe siècle, mais l'histoire des Roumains est bien plus ancienne. Leur langue est romane et leurs origines se déclinent depuis les Thraco-Romains, à travers la Mésie (province romaine danubienne), la Dacie (pays des Thraces du Nord, conquis par l'empereur romain Trajan en 106), la Dacie aurélienne dans l'Empire romain d'Orient (dont les Roumains ont hérité leur tradition religieuse, majoritairement chrétienne orthodoxe), les principautés médiévales de Transylvanie, Valachie et Moldavie et enfin le « vieux royaume » roumain issu de l'union des « Principautés danubiennes ».

À l'époque moderne l'influence du romantisme, avec ses idéaux d'émancipation culturelle et de progrès manifestés par le drapeau roumain et l'hymne, inspire toute une série de révoltes et révolutions (transylvaine en 1784, moldave et valaque en 1821, roumaine globale en 1848, anti-totalitaire en 1945-1960 et en 1989).

La monarchie constitutionnelle du XIXe siècle a évolué en démocratie parlementaire entre 1918 et 1938, puis un régime autocratique s'est installé, suivi par deux totalitarismes : fascisme des années 1940, et communisme de type soviétique dans la seconde moitié du XXe siècle, jusqu'en 1989 (chute de la dictature communiste d'une durée de 45 ans, et instauration d'une démocratie semi-présidentielle).

Après une croissance économique rapide au début des années 2000, l'économie roumaine s'est principalement tournée vers les services, la production et l'exportation d'automobiles et d'énergie, avec des entreprises comme Dacia et Petrom. Le pays est membre de l'OTAN depuis 2004 et de l'Union européenne depuis le .

Plus à propos Roumanie

Informations de base
  • Devise Leu roumain
  • Nom natif România
  • Indicatif d'appel +40
  • Domaine Internet .ro
  • Mains voltage 230V/50Hz
  • Democracy index 6.4
Population, Area & Driving side
  • Population 19053815
  • Zone 238397
  • Côté conduite right
Historique
  • Les historiens distinguent quatre périodes dans l'histoire de la Roumanie :

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    Les historiens distinguent quatre périodes dans l'histoire de la Roumanie :

    l'Antiquité, dominée par la confrontation, puis la synthèse, entre les civilisations gète/dace et romaine, et par l'influence grecque sur le littoral ; l'âge pastoral parfois aussi appelé « âge obscur » (obscur pour les historiens et objet de controverses entre eux, à cause de la pénurie de sources fiables), du IIIe siècle au XIIIe siècle, marqué par la christianisation, les invasions barbares et l'installation des Slaves, puis des Magyars, parmi les proto-Roumains ; cet âge pastoral où la population romanophone, alors appelée « valaque » vivait dispersée en « romanies populaires », correspond à l'Antiquité tardive et au haut Moyen Âge ; la période voïvodale, du XIVe siècle au milieu du XIXe siècle, qui correspond en gros à l'histoire des voïvodats de Transylvanie, de Moldavie et de Valachie ; la période moderne, qui correspond en gros à la renaissance culturelle roumaine et à l'histoire de la principauté, puis du royaume de Roumanie, enfin de la république communiste puis libérale.Antiquité
     
    La cité antique d'Orgame, en Dobrogée.

    L'histoire des populations dont sont issus les roumanophones est bien documentée depuis l'apparition des Thraces et des premiers Daces (Thraces du Nord), conquis par l'Empire romain, dont la domination va durer six siècles au sud du Danube et 150 ans au nord, d'où Rome s'est retirée au milieu du IIIe siècle.

    Au Ier siècle av. J.-C., les Romains latinisent les Illyres, les Celtes, les Thraces vivant dans les Balkans. Du IIe au VIe siècle, l'Empire gréco-romain d'Orient (dit « byzantin ») résiste contre les Goths, les Huns, les Avars et divers autres peuples germaniques et turcs. Les Latins et les Grecs subissent un processus de christianisation.

    Âge pastoral

    Les populations latinophones du bassin danubien et des Balkans, sujettes ou bien de l'Empire romain d'Orient (au sud du Danube) ou bien des royaumes « barbares » (au nord du Danube), n'auront pas d'État à elles avant 1186, date de la fondation du royaume des Bulgares et des Valaques par les dynasties Deleanu, Caloianu et Asen. Peuplé, selon Théophane le Confesseur, Georges Cédrène et Théophylacte Simocatta, de Bulgares, de Valaques et de Grecs, ce royaume situé à cheval sur les deux rives du bas-Danube ne dure que 63 ans avant d'être remplacé par des Tzarats bulgares (au sud du Danube) et par des banats roumains vassaux de la Hongrie (au nord du Danube).

    Au VIe siècle, des Slaves s'installent parmi les Romans orientaux, et des cavaliers proto-Bulgares, tengristes, arrivent et fondent un royaume s'étendant sur les actuelles Yougoslavie, Roumanie, Moldavie, Macédoine et Bulgarie. Ce royaume adopte la langue slavonne et le christianisme : c'est la première Bulgarie du Danube, mais au nord de l'Haemos (et de la « ligne Jirecek ») la population autochtone est romanophone : ce sont les « Valaques. » En Europe, l'Empire byzantin ne garde que la Grèce et les côtes de la péninsule des Balkans[1].

    Au Xe siècle, l'empereur byzantin Basile II détruit le premier empire bulgare avec l'aide des cavaliers turcophones de la steppe. À ce moment les Valaques roumanophones vivent en petites communautés pastorales éparpillées au milieu des Sklavinies slaves sur les deux rives du Danube sur les piémonts des Carpates et des Balkans[2] : les valachies, dont les habitants transhument sur un vaste territoire[3],[4] depuis les pays moraves jusqu'à la mer Noire et depuis la Podolie[5] jusqu'en Morlaquie sur la mer Adriatique[6],[7], en Thessalie[8], en Acarnanie[9] et dans les éparchies de Gortyne et de Mantinée[10].

    Aux XIe et XIIe siècles au nord du Danube, les finnois Magyars fondent la Hongrie et y assimilent les principautés et les cnézats slaves ainsi que les valachies romanes de Transylvanie. Au sud du Danube, les romanophones participent à la fondation du royaume bulgaro-valaque, reconnu sous ce nom par la papauté et les puissances de l'époque. Au XIIIe siècle, l'Empire byzantin est mis en pièces par la quatrième croisade, et les Occidentaux dits « Francs » qui en découlent, attaquent ensuite le royaume bulgaro-valaque, mais leur chef Baudouin de Flandre est tué[1].

    En 1223, Mongols et les Tatars ravagent la région. En 1261 les Grecs reprennent Constantinople mais déjà les Turcs s'installent en Anatolie : dès lors, les populations orthodoxes sont prises entre les catholiques à l'ouest et les musulmans à l'est. Au nord du Danube, les Volochovènes sont vassaux de la Hongrie, de la principauté de Galicie-Volhynie ou des Tatars, et cohabitent avec des Iasses iranophones.

    Concernant cet « âge pastoral », les deux Empires austro-hongrois et russe, confrontés au XIXe siècle aux revendications de la renaissance culturelle roumaine, se sont efforcés, par la méthode hypercritique, de réfuter les arguments des historiens roumains à propos de l’origine des roumanophones pour nier leur ancienneté dans les territoires dont ils revendiquaient l’autonomie ou l’union en un seul État : c’est le cas, entre autres, d’Eduard-Robert Rössler[11]. Selon ce point de vue, il n'existait aucun locuteur des langues romanes orientales au nord du Danube durant l’antiquité tardive et le Haut Moyen-Âge, et les valachies, équivalent romanophone des Sklavinies slaves, ne sont pour les historiens de ces Empires (et de leurs États-successeurs) rien de plus que des exemptions de taxes accordées au XIVe siècle par les rois de Hongrie ou de Galicie-Volhynie à leurs nobles pour défricher des terres royales avec des ouvriers agricoles valaques importés des Balkans[12].

    Comme de son côté, l'historiographie bulgaro-yougoslave postule que les locuteurs des langues romanes orientales sont apparus exclusivement au nord du Danube et ne sont venus dans les Balkans que tardivement après les Slaves et en très petit nombre[13], l'incompatibilité de ces deux thèses largement diffusées par les sources secondaires crée l'illusion historiographique et cartographique d'une disparition totale des langues romanes orientales durant mille ans, suivie d'une réapparition inexpliquée tardive. Dans cette perspective, les territoires où l'on parlait ces langues apparaissent comme de simples parties des États voisins, ne figurant, même en pointillé, ni les romanophones, ni les principautés autonomes de Moldavie, Transylvanie et Valachie[14]. Des historiens roumains comme Gheorghe I. Brătianu ont rebondi sur ce paradoxe pour qualifier les Roumains d'« énigme et miracle historique »[15].

    Période voïvodale
     
    Vlad Țepeș, voïvode de Valachie, qui a bien involontairement offert son surnom de « Dracula » à Bram Stoker et à ses successeurs, pour en revêtir le fameux personnage de comte vampire.
     
    Château de Bran dit « de Dracula » (en fait, des Saxons de Transylvanie et des Habsbourg).
     
    Statue du XXe siècle d'Étienne le Grand, voïvode de Moldavie au XVe siècle.

    La fusion et l'indépendance des banats nord-danubiens donne au XIVe siècle les principautés de Moldavie et Valachie.

    Au XIVe siècle, pendant que les Turcs occupent les Balkans, la noblesse roumaine, d'origine en partie coumane, fonde au nord du Danube les principautés roumaines de Moldavie et Valachie, qui seront vassales des Turcs mais garderont leur autonomie jusqu'en 1878. Il existait cependant des comptoirs italiens sur la mer Noire et le Danube, et la Transylvanie est alors une principauté vassale de la Hongrie, où la noblesse devient progressivement hongroise.

    Au XVIe siècle, la vassalité turque remplace la hongroise en Transylvanie. Apparition du servage. Développement du protestantisme aux dépens du catholicisme, les Roumains restant toutefois orthodoxes à 80 %.

     
    Michel Ier le Brave, en 1600, régnait sur la Valachie, la Moldavie et la Transylvanie (représentation du XIXe siècle par Mişu Popp)

    Au XVIIe siècle, la vassalité autrichienne remplace la turque en Transylvanie. Une partie des orthodoxes de la Transylvanie accepte l'autorité de Rome : ce sont les uniates ou gréco-catholiques.

    Au XVIIIe siècle, sous l'influence humaniste, le servage est aboli en 1714 en Moldavie et Valachie, et des « droits égaux » sont revendiqués en Transylvanie en 1783 (Supplex libellus valachorum) qui débouche sur la révolution transylvaine de 1784 et sur la renaissance culturelle roumaine. L'empire d'Autriche annexe en 1775 le nord-ouest de la Moldavie, qu'il nomme Bucovine.

    Au XIXe siècle, en 1812, l'Empire russe annexe (traité de Bucarest) une moitié est de la Moldavie (actuelle république de Moldavie) sous le nom de gouvernement de Moldavie-et-Bessarabie, peu après abrégé en Bessarabie. Révolutions républicaines en 1821 et 1848.

    En 1856, à la suite de la défaite des Russes à la guerre de Crimée, la principauté de Moldavie récupère une partie de la Bessarabie du sud ou méridionale (aujourd’hui Boudjak, ou Bugeac en roumain) (traité de Paris de 1856). Le traité stipule que la Moldavie et la Valachie doivent être garanties collectivement par les sept puissances étrangères qui ont signé le traité de rétrocession de la Bessarabie du Sud ou méridionale à la Moldavie : durant 22 ans, le processus de « dé-moldavisation » s’interrompt dans cette région.

    Au traité de Paris (1856) mettant un terme à la guerre de Crimée (1853-1856), l'Empire russe doit rendre à la principauté de Moldavie cette bande de territoire, et aussi à l'Empire ottoman les bouches du Danube et l'île des Serpents, qu'elle avait acquis au traité d'Andrinople (1829). Bien que ces territoires soient minimes en regard de l'étendue de l'Empire russe, leur perte fut ressentie comme une humiliation par les Russes car c'était la première fois depuis le XVIIe siècle qu'ils devaient rendre une de leurs conquêtes[16].

    C'est pour séparer l'Empire ottoman de la Russie et éviter ainsi de nouvelles guerres russo-turques que les négociateurs attribuent la Bessarabie méridionale à la Moldavie, qui l'organise en trois județe : Cahul, Bolhrad et Izmail.

    Fondation en 1859 de la Petite Roumanie, par l'union entre la Moldavie occidentale et la Valachie.

    Incorporation du grand-duché de Transylvanie au royaume de Hongrie en 1867, au sein de l'Autriche-Hongrie.

    En 1878, à la suite de la guerre que Russes et Roumains ont menée ensemble contre l’Empire ottoman, la Russie récupère la Bessarabie du Sud ou méridionale (aujourd’hui Boudjak, ou Bugeac en roumain) (traité de Berlin de 1878) mais l’indépendance de la Roumanie est internationalement reconnue, sous le nom de royaume de Roumanie et aide l'actuelle troisième Bulgarie à gagner son indépendance contre l'Empire turc ottoman, en devenant le royaume de Bulgarie.

    La Roumanie, qui n'était pas admise à participer aux négociations du Congrès de Berlin, y est officieusement représentée par Victor Place, alors consul français à Iași, la métropole moldave. En compensation de la perte de la Bessarabie méridionale, elle reçoit, au-delà de la reconnaissance internationale de son indépendance vis-à-vis de l'Empire ottoman, un territoire de son littoral mais pris à celui-ci, moins fertile mais plus vaste que le territoire cédé à l’empire Russe, la Dobroudja du Nord avec les bouches du Danube et l'île des Serpents soit 15 908 kilomètres carrés.

    Période moderne
     
    Animation montrant l'évolution territoriale de l'État roumain (1859-2014) :
    Territoires n'ayant jamais appartenu à l'État roumain Territoires ayant appartenu à un moment ou un autre à l'État roumain ou ayant été administrés par celui-ci État roumain
    Royaume de Roumanie
     
    Le château de Peleș, ancienne résidence des rois de Roumanie.
     
    L'espace roumanophone en 1900 : l'État roumain n'en couvrait alors qu'environ la moitié.

    Après quatre siècles d'autonomie sous l'influence ottomane, les principautés de Moldavie et Valachie fusionnent en 1859, à la suite de la défaite des Russes à la guerre de Crimée, pour former le Vieux Royaume de Roumanie, dont l'indépendance totale par rapport à l'Empire ottoman sera reconnue au congrès de Berlin en 1878 à la suite de la guerre d'indépendance menée avec les russes contre les Ottomans où la Roumanie perd à nouveau le Boudjak au profit de l’Empire russe mais acquiert les deux tiers de la Dobrogée (en roumain : Dobrogea, en bulgare : Dobroudja), la Bulgarie recevant le dernier tiers. Sous l'impulsion du Premier ministre Ion Brătianu, la Roumanie devient un royaume, Carol Ier étant couronné roi en mai 1881. C'est le « Vieux Royaume ».

    Lors de la Première guerre balkanique, la Roumanie reste neutre, mais, lors de la Deuxième guerre balkanique, elle attaque la Bulgarie et lui enlève la Dobroudja du Sud par le traité de Bucarest.

    Le 27 août 1916, la Roumanie déclare la guerre à la seule Autriche-Hongrie, mais par le jeu des alliances, l'Allemagne et la Turquie déclarent la guerre à la Roumanie. Celle-ci est défaite militairement en trois mois. L'armée allemande occupe Bucarest le 6 décembre. De leur côté, les Bulgares occupent la Dobrogée. La révolution russe prive la Roumanie du soutien de l'Empire russe, et la laisse dans une situation sans issue : le 9 décembre 1917, elle doit conclure un armistice séparé avec les Empires centraux, le traité de Bucarest de 1918 l'amputant d'une partie de son territoire (notamment de la moitié sud de la Dobrogée, qui devient bulgare). En revanche, l'union, le 9 avril 1918, entre la Roumanie et la première république de Moldavie (proclamée le 27 octobre 1917 et indépendante le 14 décembre 1917) permet au royaume de Roumanie de sortir de sa défaite agrandi, mais ruiné et en proie à une épidémie de typhus. L’été 1917, pendant la révolution russe, la majorité de la population de Bessarabie (toutes ethnies confondues), élit des députés à un Parlement (le Sfatul Țării), qui déclare l’autonomie, puis l’indépendance de la Bessarabie sous le nom de République démocratique moldave. La première république de Moldavie est (proclamée le 27 octobre 1917 et est officiellement indépendante le 14 décembre 1917). La mission française Berthelot et des éléments de la 11e division roumaine sont appelés pour défendre l’indépendance contre les armées russes dissoutes, « blanches » ou « rouges » et contre les nombreux déserteurs qui se livraient au pillage. En mars 1918, face aux attaques des bolcheviks de la république soviétique d'Odessa qui revendique et tente d'envahir le pays, le Parlement moldave (Sfatul Țării), décide d'unir le pays au royaume de Roumanie par 86 voix contre 3 et 36 abstentions et l'union sera officielle le 9 avril 1918.

    Le royaume de Roumanie reçoit, toutefois, l'aide logistique de l'Entente, et notamment de la France, par l'entremise de la mission Berthelot, et, le 31 octobre 1918, il dénonce le traité et repart en guerre contre les Empires centraux, bénéficiant finalement de la victoire des Alliés.

    Au printemps 1919, les Bolcheviks russes à l'est et le gouvernement communiste hongrois de Béla Kun à l'ouest, engagent les hostilités contre la Roumanie. Soutenues et encadrées par la mission Berthelot, les troupes roumaines, malgré quelques mutineries, repoussent les bolchéviks en Ukraine[17] et pénètrent en Hongrie, où elles occupent bientôt Budapest, entraînant la fin du régime de Béla Kun[18].

    L'entre-deux guerres

    La défaite des Empires centraux et l'effondrement de l'Empire russe permettent à la Roumanie de voir sa population et sa superficie doubler par rapport à avant la guerre. La Bessarabie, auparavant russe, est occupée dès janvier 1918, et est annexée de fait. Le traité de Neuilly, le 27 novembre 1919, confirme le traité de Bucarest d'août 1913 qui concluait la Seconde Guerre Balkanique en retirant à la Bulgarie la Dobroudja du sud. Le traité de Saint-Germain du 10 décembre 1919 donne également à la Roumanie la Bucovine au nord, tandis que le traité du Trianon (4 juin 1920) lui attribue son plus gros gain territorial, la Transylvanie et le Banat, à l'ouest et au nord-ouest du pays.

    La superficie de la Roumanie est donc passée de 137 177km2 en 1913 à 295 049 km2 en 1920.

    On parle désormais de la « Grande Roumanie », dont la population est de 18 657 000 habitants contre seulement 7 897 311 selon le recensement d'avant-guerre. Parmi cette population, selon le recensement de 1930, il y a 28,1 % d'habitants issus de minorités: 1, 425 millions de Hongrois, 745 000 Allemands et 728 000 juifs, mais également des ukrainiens et des bulgares. Le statut de ces minorités est réglé par un traité imposé par la conférence de paix le 9 décembre 1919 à Alba Iulia, qui leur confère l'égalité des droits politiques.[19]

    La Roumanie se dote en 1921 de l'Agence Rador et votera très rapidement, de 1921 à 1923, de nombreuses réformes (vote des femmes, naturalisation des Roms et des réfugiés juifs, partage des grandes propriétés).

    De 1923 à 1938, la Roumanie fonctionne selon un système de démocratie parlementaire.

    Pour garantir sa position dans la région et se prémunir de toute nouvelle menace hongroise, la Roumanie constitue en 1920 la Petite Entente avec la Tchécoslovaquie et le royaume des Serbes, Croates et Slovènes (futur royaume de Yougoslavie). Cette alliance est renforcée par le soutien de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Italie. En 1926 vient s'ajouter un traité d'amitié avec Paris qui se veut ouvertement dirigé contre l'URSS.

    La monarchie roumaine est cependant secouée de troubles dynastiques. En 1925, le prince héritier Carol ayant renoncé à ses droits à la couronne pour suivre sa maîtresse, son fils Michel est désigné comme futur roi et accède au trône deux ans plus tard, devenant Michel Ier (ou Mihai Ier), à l'âge de six ans.

    La société roumaine demeure cependant assez inégalitaire, ce qui favorise l'apparition de mouvements visant à abolir l'ordre démocratique, tels que le Parti communiste de Roumanie (en 1922, déclaré illégal en 1924) et la Garde de fer nationaliste et antisémite (en 1927). La vie politique est marquée par une certaine instabilité, le Parti libéral de Ion I. C. Brătianu usant d'une loi électorale sur mesure pour contrer les progrès de l'opposition, menée par le Parti paysan de Iuliu Maniu. Il y a en Roumanie un net clivage entre d'un côté la paysannerie, majoritaire (79 % de ruraux), conservatrice mais modérée, très largement roumanophone et attachée à la petite propriété et à ses modes de production traditionnels, que le parti paysan entend représenter, et de l'autre côté les minorités (généralement de catégories sociales supérieures, à l'exception des Roms) et les citadins, minoritaires eux aussi, occidentalisés, très divers socialement, et dont les jeunes générations sont tentées soit par la social-démocratie laïque (opposée au conservatisme rural), soit par des idéologies radicales (marxisme athée ou nationalisme chrétien). En décembre 1928, le parti paysan obtient finalement une victoire électorale décisive et Iuliu Maniu devient chef du gouvernement. En 1930, avec son soutien et contre l'avis du conseil de régence, le père du roi revient en Roumanie et obtient l'abrogation de son acte d'abdication, devenant le roi Carol II, tandis que Michel redevient prince héritier : c'est le carlisme, qui combat la Garde de Fer par les armes[20].

    Remportant ses premiers succès électoraux à partir de 1932, la Garde de fer, nationaliste, chrétienne intégriste et xénophobe, recrute surtout chez les jeunes, aussi bien en milieu rural que citadin. Elle s'organise en « nids » (copiés sur les « cellules » du PC) dont les membres sont des « Légionnaires », et multiplie les campagnes d'agitation. Le roi Carol II y répond par des arrestations et des emprisonnements parmi les « Légionnaires » (le nom officiel du mouvement est Légion de l'Archange Michel ; Garde de Fer est une déformation de « Zgarda de Fier » : la « Grille en fer », sobriquet populaire de son emblème représentant trois javelots verticaux disposés sur trois javelots horizontaux). En décembre 1933, des Légionnaires assassinent le Premier ministre Ion Duca, et se livrent à diverses violences, notamment contre des universitaires (la « légion » exige un numerus clausus contre les juifs dans les facultés), des francs-maçons et des journalistes démocrates. Le roi réplique en donnant à la gendarmerie l'ordre de tirer à vue sur les rassemblements légionnaires. La crise économique aidant, en 1937, la Garde de fer obtient 16 % des voix. Le 28 décembre 1937, dans le but de désamorcer ce processus, le roi nomme Premier ministre le nationaliste xénophobe et antisémite Octavian Goga qui, durant son bref ministère (jusqu'au 10 février 1938), promulgue des lois raciales restreignant l'accès des juifs et autres minoritaires à l'université et à la citoyenneté roumaine[21].

    La situation se détériore après l'Anschluss de mars 1938. L'influence dans la région de l'Allemagne nazie ne cesse de progresser : le parti nazi de la minorité allemande, dirigé par Andreas Schmidt[22], et la Garde de Fer n'hésitent plus à commettre des pogroms et à assassiner en plein jour des universitaires, des parlementaires et des ministres réputés juifs, francs-maçons ou simplement partisans de l'ordre démocratique[23].

    Carol II abolit alors ce qui restait de la démocratie parlementaire, et se dote des pleins pouvoirs (dictature « carliste ») en mars 1938, puis, tout en cherchant à apaiser l'Allemagne par une garantie de livraison du pétrole roumain, signe avec la France et le Royaume-Uni, le 13 mai 1939, un accord garantissant les frontières et l'indépendance de la Roumanie. Le roi lance l'armée dans une véritable guerre civile contre les nazis et les « Légionnaires » de la Garde de fer, dont le fondateur, Corneliu Codreanu, est arrêté, emprisonné et fusillé sans jugement[17].

    Carol II refuse de participer au dépeçage de la Tchécoslovaquie alors que l'Axe lui offrait la Marmatie du nord ou Ruthénie, et, lorsqu'en application du Pacte germano-soviétique, l'Allemagne nazie et l'URSS envahissent la Pologne, la Roumanie, neutre, garantit le droit d'asile aux membres du gouvernement et aux divisions polonaises en fuite. Le Service maritime roumain les transporte à Alexandrie où ces forces rejoignent les forces britanniques. Le 21 septembre 1939, le Premier ministre Armand Călinescu qui avait décapité en mai 1939 la Garde de fer en arrêtant plusieurs de ses dirigeants, est assassiné par des « Légionnaires » aux ordres de Horia Sima, successeur de Codreanu. Armand Călinescu, francophile et anglophile tout comme le ministre des Affaires étrangères Grigore Gafencu, était soupçonné par l'Axe de vouloir engager la Roumanie dans la guerre aux côtés des Alliés. Le roi Carol II s'efforce de maintenir encore sa politique pendant quelques mois, mais la défaite militaire de la France et la situation très précaire de la Grande-Bretagne rendent très théoriques les assurances que ces deux pays avaient faites à la Roumanie[24].

    Seconde Guerre mondiale et période fasciste

    En 1938, le roi Carol II instaure sa dictature personnelle qui fait tirer sur les fascistes de la Garde de fer, juger et exécuter leur chef Corneliu Codreanu et qui combat également le Parti communiste. Au début de la Seconde Guerre mondiale ce roi anglophile fait garantir les frontières du royaume par le Royaume-Uni et la France. Par la mer Noire, grâce à la flotte du SMR et sous escorte de la marine de guerre, la Roumanie transfère le gouvernement polonais et des militaires à Alexandrie, où ils sont recueillis par les Britanniques. Allié avec Joseph Staline par le pacte germano-soviétique de 1939, Adolf Hitler considère donc la Roumanie, à juste titre, comme une puissance hostile.

    À peine la France a-t-elle signé l'armistice, que l'URSS lance un ultimatum à la Roumanie le 26 juin 1940. Suivant le Pacte germano-soviétique, le gouvernement de Joseph Staline exige de l'ambassadeur roumain à Moscou, Gheorghe Davidescu, la cession de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord sous peine d'envahir la Roumanie, et l'ambassadeur allemand à Bucarest, von Killinger, conseille vivement à Carol II d'obtempérer[25]. Le 28 juin 1940, l'URSS occupe la Bessarabie et la Bucovine du nord. La Roumanie est obligée de céder la Bessarabie et la Bucovine du Nord à l'URSS, la Transylvanie du Nord à la Hongrie et la Dobrogée méridionale à la Bulgarie. La Roumanie ne conserve que la moitié de son territoire de 1918. Les deux tiers de la Bessarabie et une parcelle de territoire ukrainien (appelée par les Roumains « Transnistrie » moins grande que la région de Transnistrie) forment alors la République socialiste soviétique moldave. La Bucovine du Nord, le raion de Herța, une partie de la Bessarabie du Nord et Bessarabie du Sud ou méridionale (le Boudjak) sont incorporés à l'Ukraine soviétique.

    Pour éviter le sort de la Pologne voisine, rayée de la carte de l'Europe par l'Allemagne nazie et l'URSS, le 4 juillet 1940, Carol II remplace ses ministres anglophiles et francophiles par le gouvernement d'Ion Gigurtu (Premier ministre du 4 juillet au 4 septembre 1940), qui déclare « adhérer loyalement à la politique de l'Allemagne nazie »[26], et laisser Adolf Hitler arbitrer le conflit territorial entre la Roumanie et la Hongrie au sujet de la Transylvanie[27],[28]. Gigurtu déclare à la radio : « La Roumanie doit consentir à des sacrifices territoriaux pour démontrer la fiabilité de son adhésion à l'Axe »[29]. Le cabinet Gigurtu comprenait même un ministre de la Garde de Fer : son chef Horia Sima, successeur de Codreanu. Fin août 1940, lors d'une rencontre avec Hitler, Gigurtu approuve en effet « l'arbitrage » de Hitler[30],[31],[32], et la Roumanie, se soumettant au « Second arbitrage de Vienne », cède le 30 août 1940 la Transylvanie du nord au royaume de Hongrie, et, le 7 septembre 1940, par les Accords de Craiova, rend la Dobroudja du Sud à la Bulgarie. Ces pertes territoriales représentent plus d'un tiers de la Grande Roumanie, mais Gigurtu estime que c'est le prix à payer pour ne pas subir le sort de la Pologne.

    Mais ce « prix de la paix » précipite la chute du roi : la Garde de fer de Horia Sima et le général Ion Antonescu s'unissent pour un coup d'État qui aboutit à l'abdication et à l'exil de Carol II au profit de son fils de 19 ans Mihai Ier, qui redevient donc roi. La Garde de fer et Antonescu établissent un régime totalitaire désigné du nom d’État national légionnaire qui va inéluctablement pencher du côté des forces de l'Axe et de leur politique. Une fois au pouvoir, la Garde de Fer renforce la législation antisémite promulguée par les gouvernements de Octavian Goga et Ion Gigurtu et met également en place une autre législation dirigée contre les commerçants et hommes d'affaires grecs et arméniens, qui sera surtout appliquée de façon à ce que les fonctionnaires roumains puissent toucher de larges pots-de-vin. Les syndicats et les associations ont été interdits à la fin de l'année 1940. Le pouvoir réel appartient à l'ambassadeur nazi von Killinger. La Garde de fer organise des attentats, tue plusieurs ministres et intellectuels démocrates et s'en prend aux Juifs et aux Tsiganes. L'opinion n'est pas acquise au régime, des maquis se mettent en place, et le 8 octobre 1940, officiellement à la demande de la Roumanie, les troupes allemandes franchissent la frontière roumaine. Quelques semaines plus tard, en novembre 1940, la Roumanie adhère à l'Axe. Quant aux effectifs de la Wehrmacht stationnés en Roumanie, ils seront bientôt plus de 500 000, qui contrôlent les voies de communication, les puits de pétrole, et se mettent à pied d'œuvre pour attaquer l'URSS[25]. Lors de l'opération Barbarossa, Antonescu engage la Roumanie aux côtés de l'Allemagne en juin 1941 pour récupérer la Bessarabie. Mais il ne se contente pas de cela : il fait occuper par l'armée roumaine la Transnistrie (une partie de la Podolie ukrainienne), s'y livre à des atrocités, et envoie l'armée roumaine au massacre à la bataille de Stalingrad. Un Conseil national de la résistance se forme entre les mouvements de partisans, les dirigeants des partis politiques démocrates interdits et le roi Michel, qui renversent Antonescu en août 1944 : la Roumanie déclare alors la guerre à l'Axe, engageant 550 000 soldats contre l'Allemagne.

    Le 27 novembre 1940, pour « venger l'exécution de Codreanu », des Légionnaires de la Garde de fer assassinent 64 anciens ministres, députés et intellectuels démocrates, tous détenus à la prison de Jilava (près de Bucarest) ainsi que l'historien et ancien Premier ministre Nicolae Iorga et Virgil Madgearu, ancien ministre de l'Économie.

     
    Frontières de la Roumanie entre 1941 et 1944, avec la Transnistrie à l'est.

    Pour être en mesure de reconquérir la Bessarabie, Antonescu accepte d'engager son pays plus avant dans la collaboration avec le Reich. Mais après les assassinats et le pogrom du 27 novembre, Antonescu, estimant que la Garde de Fer est en train de dresser l'opinion contre le régime, dissout le service d'ordre de la Garde et fait juger et exécuter les assassins de Iorga. Le 20 janvier 1941, la Garde de Fer tente de s'emparer du pouvoir par un coup d'État doublé d'un pogrom à Bucarest (130 victimes), mais Antonescu réplique, des coups de feu sont échangés, et au bout de quatre jours d'affrontements, la « Légion », qui a perdu plusieurs centaines de membres, est contrainte de quitter le gouvernement. Sima et beaucoup d'autres « Légionnaires » trouvent asile en Allemagne alors que 3 000 autres sont emprisonnés. En mars, Antonescu, qui s'auto-proclame « Pétain roumain », se fait plébisciter et obtient 2 millions de oui contre 3 360 non[33].

    Le terme de « régime Antonescu » fait référence aussi bien à Ion Antonescu qu'à son vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, Mihai Antonescu (homonyme sans lien de parenté).

    La Roumanie a participé à la Seconde Guerre mondiale du 22 juin 1941 au 9 mai 1945 : jusqu'au 23 août 1944 le régime Antonescu combat aux côtés de l'Axe tandis que deux divisions (Vladimirescu et Horia-Closca-Crisan), quelques unités de la flotte et aviateurs, combattront du côté des Alliés ; à partir du 23 août 1944 le pays entier passe du côté Allié. 473 000 soldats roumains ont été engagés contre l'URSS : parmi les forces de l'Axe, il s'agit du contingent le plus fourni après celui de l'Allemagne[33]. Les opérations militaires des forces roumaines terrestres contre l'URSS les portent vers l'Est jusqu'au sud-ouest d'Astrakhan, en Kalmoukie (automne 1942) et de plus, les forces roumaines sont engagées dans des crimes contre l'humanité en Transnistrie. À partir du 24 août 1944, 397 000 soldats roumains sont engagés contre l'Axe : il s'agit du contingent le plus fourni après ceux des États-Unis, de l'URSS et de l'Empire britannique. La campagne militaire des forces roumaines terrestres aux côtés de l'Armée rouge se poursuit vers l'Ouest jusqu'aux abords de Prague en Tchécoslovaquie (Chotěboř-Humpolec)[33],[34].

    Les deux Antonescu sont jugés et exécutés en 1946. L'ambassadeur allemand von Killinger s'est, pour sa part, suicidé en août 1944.

    Ayant combattu dans les deux camps, la Roumanie fut considérée comme un pays vaincu à la conférence de paix de Paris en 1947, et dut céder des territoires à l'URSS et à la Bulgarie (qui, elles aussi, avaient pactisé avec le Troisième Reich au début de la guerre, avant de rejoindre les Alliés). Les Alliés ne comptent pas la Roumanie parmi eux, comme l'espérait le roi Michel Ier, à l'exemple de Charles de Gaulle et de la France libre, et ne lui reconnaissent même pas le statut de « co-belligérant » accordé à des pays comme la Turquie ou le Venezuela qui ne sont intervenus contre l'Allemagne qu'à un mois ou 15 jours de la fin. En effet, l'importance de son engagement contre l'URSS et les crimes commis par l'armée roumaine sont vivement reprochés au pays : le régime Antonescu est considéré comme représentatif par les Alliés, bien qu'il soit issu d'un coup d'État et non d'une décision parlementaire comme le Régime de Vichy. Toutefois, la contribution roumaine du côté allié (et le fait que le gouvernement fasciste hongrois de Ferenc Szálasi soit resté fidèle à l'Axe jusqu'au bout) lui vaut de récupérer la Transylvanie du Nord. La Roumanie sort ainsi de la guerre diminuée de près de 60 000 km2 et de 4 millions d'habitants, dont 3 devenus citoyens soviétiques ou bulgares, et 1 million de morts (y compris les 320 000 à 360 000 juifs).

    La Bessarabie, ayant changé de mains trois fois au cours de la guerre, où le front s'est trouvé de mars à août 1944, est la région qui en a démographiquement le plus souffert. Selon les rapports des ministres Krouglov et Béria à Staline, exhumés par l'historien Nikolai Bougai[35], et selon les données des recensements, de 1940 à 1950 la région a perdu un tiers de sa population, passant de 3 200 000 personnes selon le recensement roumain de 1938, à 2 229 000 selon le recensement soviétique de 1950.

    Donc 971 000 personnes ont disparu en 10 ans :

    140 000 Allemands de Bessarabie ont été déportés en juillet 1940 vers l'Allemagne en application du Pacte germano-soviétique 120 000 Moldaves (en majorité roumanophones, mais aussi des « Russes blancs ») ont été déportés par les soviétiques entre le 28 juin 1940 et le 22 juin 1941 (dans la seule nuit du 13 juin 1941 - 13 470 familles, comprenant 22 648 personnes, dont approximativement 2/3 de femmes et enfants)[36]; 230 000 Juifs ont été soit massacrés par le régime du maréchal Ion Antonescu, soit ont fui vers l'URSS et ne sont jamais revenus, qu'ils s'y soient établis ou qu'ils y aient été rattrapés par la Wehrmacht et tués par les Einsatzgruppen; 250 000 Moldaves roumanophones ont été déportés par les soviétiques entre 1944 et 1948 ; 150 000 personnes sont mortes entre 1946 et 1947 à la suite de la famine provoquée par les réquisitions soviétiques alors qu'on était en période de mauvaises récoltes (politique déjà appliquée en Ukraine voisine dans les années 1920-1930 (Holodomor). 11 324 familles sont déplacées de force hors de Moldavie le 6 juillet 1949 (environ 81 000 personnes), en majorité sur critère religieux (« vieux-croyants », églises néo-protestantes, catholiques).

    En 1950, de tous ces « indésirables » ou « nuisibles » déportés hors du pays, 49 000 étaient encore en vie sur les lieux de leur déportation (toujours dans Bougaï)[35].

    La Roumanie est obligée de céder la Bessarabie et la Bucovine du Nord et le raion de Herța à l'URSS. La Bessarabie formera la RSS de Moldavie, tandis que la Bucovine du Nord et le raion de Herța sont incorporée à la RSS d’Ukraine soviétique. Ensuite une partie de la Bessarabie du Nord et la Bessarabie du Sud ou méridionale (le Boudjak) sont aussi incorporés à l'Ukraine soviétique. Les deux tiers de la Bessarabie et une parcelle de territoire ukrainien (appelée par les Roumains « Transnistrie » moins grande que la région de Transnistrie) forment alors la République socialiste soviétique moldave.

    Aujourd'hui la partie orientale de la Moldavie historique se trouve sur le territoire d'un État indépendant, la république de Moldavie, tandis que la partie occidentale appartient à la Roumanie. Sa partie septentrionale, la Bucovine, est partagée entre la Roumanie et l'Ukraine au Nord et sa région littorale proche de la mer Noire ainsi que la Bessarabie du Nord et le raion de Herța sont en Ukraine.

    L’arrondissement de Herța, les îles de Coasta-Dracului, Dalerul mare, Dalerul Mic, Maican (sur le bras frontalier de Chilia, dans le delta du Danube), Limba (à l’embouchure de ce même bras) et Șerpilor (en mer Noire) et les eaux territoriales correspondantes qui n’avaient jamais appartenu à l’Empire Russe, et n’avaient jamais été revendiqués par l’URSS, se trouvèrent ainsi dans le même statut litigieux, sans avoir été mentionnés par le pacte Hitler-Staline, ni par l’ultimatum soviétique du 26 juin 1940, ni par le traité de paix de Paris, et sans que leur annexion ait été ratifiée par le Soviet suprême soviétique ni par l’Assemblée nationale roumaine. Seuls des protocoles bilatéraux soviéto-roumains entérinaient leur occupation par l’URSS[37], et tout au long des 45 années de régime communiste, les dirigeants roumains Gheorghe Gheorghiu-Dej et Nicolae Ceaușescu tentèrent d’en obtenir la rétrocession[38]. La Roumanie reprocha à l’Ukraine d’avoir posé unilatéralement des bornes frontière jusque devant le port roumain de Sulina, et le fait que les cartels et dépliants explicatifs du site historique de Cetatea Albă à Bilhorod-Dnistrovsky et à Hotin, ne mentionnent pas ou peu leur passé moldave. Un jugement du CIJ, accepté par les deux pays, régla le contentieux le 13 février 2009, reconnaissant l’appartenance des îles à l’Ukraine, mais attribuant à la Roumanie 80 % des eaux territoriales contestées[39]. Lorsque l’Ukraine proclama son indépendance, elle hérita, en tant qu’état successeur de l’Union soviétique, de ces territoires en litige, que revendiqua le gouvernement roumain démocratiquement élu d’Emil Constantinescu en 1995. Pour ne pas s’aliéner l'Ukraine et pour éviter des tensions sur la ligne de contact des sphères d’influence de l’OTAN et de la fédération de Russie, la communauté internationale fit alors pression sur la Roumanie pour qu’elle renonce à ses revendications, dans le cadre du processus d’intégration de ce pays dans l’OTAN et dans la sphère d’influence de l’Union européenne[40],[41]. La Roumanie reconnut définitivement de jure sa frontière avec l’Ukraine par le traité roumano-ukrainien du 2 juin 1997 signé à Constanza. Depuis lors, d’autres petits litiges territoriaux entre les deux pays sont apparus à l’embouchure du bras de Chilia (golfe de Musura), mais l’appartenance de l’arrondissement de Herța à l’Ukraine n’est pas remise en question.

    Période communiste et fin de la monarchie
     
    Rassemblement de la population de la capitale, sur la Place du Palais de la République, en présence des chefs du parti et de l'État, au balcon du siège du Parti communiste roumain, en 1968.

    Au printemps 1944 Staline reprend à nouveau la Moldavie orientale et stoppe le front, attendant que la Roumanie « tombe comme un fruit mûr » du côté des Alliés, ce qui se produit en août, ouvrant ainsi à l'Armée rouge le chemin des Balkans et de l'Europe centrale.

    Dans ce qui reste de la Roumanie, l'occupation soviétique conduit à un coup d'État communiste le 6 mars 1945. Le gouvernement militaire intérimaire est remplacé, sous la pression de l'Union soviétique, par un gouvernement de coalition dirigé par le sympathisant communiste Petru Groza. Le 19 novembre 1946, des élections truquées et massivement falsifiées, caractérisées par de larges irrégularités, l'intimidation, la fraude électorale et des assassinats ciblés[42],[43],[44],[45], donnent la majorité à la coalition gouvernementale. Dans le nouveau gouvernement Groza, les communistes se voient attribuer la plupart des postes-clés. Dans les mois qui suivent, le Parti communiste de Roumanie s'emploie à diviser les sociaux-démocrates, puis à liquider l'opposition. Le Parti national paysan est interdit en juillet et son chef, l'ancien Premier ministre Iuliu Maniu, emprisonné. Le pays devient dans les faits une « monarchie communiste », jusqu'à l'abdication du roi Mihai Ier le 30 décembre 1947 et à la proclamation de la République populaire roumaine. Le 6 mars 1945 le roi Michel est contraint d'accepter au pouvoir le Parti communiste roumain puis d'abdiquer le 30 décembre 1947 et la monarchie est donc abolie fin 1947.

    Le Parti communiste roumain s'empare du pouvoir en Roumanie le 6 mars 1945, abolit la monarchie le 30 décembre 1947 et proclame la République populaire roumaine qui rejoindra le pacte de Varsovie et le Comecon et mettra en place un gouvernement communiste et un régime totalitaire qui durera 45 ans, jusqu'au 22 décembre 1989 lorsqu'un second coup d'État met fin au régime communiste de Roumanie. Le président Nicolae Ceaușescu et son épouse sont, le jour de Noël 1989, condamnés à mort et exécutés selon une procédure expéditive jusque-là appliquée par le régime à ses opposants[46].

    Selon l'historienne Catherine Durandin, le régime communiste roumain a connu trois périodes, correspondant à trois générations de communistes :

    la « revanche » (sur la société démocratique bourgeoise antérieure, mais aussi sur le fascisme), phase violente de terreur, d'arrestations massives, où les minorités du pays étaient majoritaires dans les instances dirigeantes du parti : c'est la première phase de la République populaire roumaine ; la « normalisation », phase de développement de la nomenklatura, où les opportunistes issus de la majorité orthodoxe rurale font carrière, marginalisent les camarades issus des minorités (dont beaucoup quittent le pays, voire sont purgés par les nouveaux dirigeants) et portent le Parti à trois millions de membres, soit 15 % de la population) : c'est la seconde phase de la République populaire roumaine et la première de la république socialiste de Roumanie ; le « national-communisme », régime à la fois répressif et nationaliste d'inspiration néostalinienne et nord-coréenne qui, dans la seconde phase de la République socialiste de Roumanie, accentue la misère populaire, refuse la perestroïka et provoque une coupure entre les « conservateurs » du régime, et les « réformateurs ». Ces derniers aspirent à en finir avec le communisme et s'appuient sur Mikhaïl Gorbatchev et la France pour renverser Ceaușescu en 1989, après quoi « conservateurs » et « réformateurs » font à nouveau bloc au sein du FSN (Frontul Salvării Naționale, Front de salut national) et gardent le pouvoir jusqu'en 1996[47].Retour de la démocratie et adhésion à l'Union européenne

    Le 22 décembre 1989, alors que le Bloc de l'Est se délite et que des manifestations contre le régime secouent le pays, les communistes réformateurs renversent Ceaușescu qui refusait toute réforme, et forment avec quelques dissidents épargnés par la Securitate un Front du salut national (FSN) : c'est la Révolution roumaine de 1989 qui entraine la chute du régime communiste. Plusieurs centaines de soldats et de civils meurent dans la confusion en se tirant dessus mutuellement, chaque groupe pensant défendre la démocratie contre de prétendus partisans de Ceaușescu (le sénateur Ion Iliescu, successeur du dictateur déchu, a été accusé d'avoir lancé ces rumeurs mais l'enquête judiciaire n'a jamais abouti). Le président Nicolae Ceaușescu et son épouse sont, le jour de Noël 1989, condamnés à mort et exécutés selon une procédure expéditive jusque-là appliquée par le régime à ses opposants[46]. Dans les semaines qui suivent, la nomenklatura renonce au communisme et permet le rétablissement de la démocratie et de l'économie de marché : c'est en fait une économie de transition. Faute d'un programme précis de restructurations et d'investissements, cette transition s'opère de manière improvisée et profite aux services, aux banques, à l'économie informelle, au tout-routier et au transport aérien, tandis que l'agriculture, l'industrie, la flotte, la pêche, le trafic ferroviaire, les transports électriques urbains et tous les services publics déclinent ou même périclitent (flotte commerciale par exemple).

    Le 27 août 1991, l'indépendance de la république de Moldavie est proclamée, et aussitôt reconnue par la Roumanie.

    Les élections de 1996 ont écarté pour quatre ans la nomenklatura du pouvoir politique (mais pas du pouvoir économique), au profit d'une coalition des partis démocratiques (CDR ou « Convention démocrate roumaine » et USD « Union sociale-démocrate »). Le géologue Emil Constantinescu a été alors le premier président roumain à condamner officiellement les crimes commis par les régimes antonescien contre les Juifs et les Roms et communiste contre l'ensemble de la population[48],[49],[50]. Le FSN, rebaptisé PSD (Parti social-démocrate), revient au pouvoir en 2000, mais subit une nouvelle défaite en 2004 face à l'« alliance D.A. » (O.U.I. en roumain – Dreptate Adevăr voulant dire « Droiture/Justice Vérité ») (composée essentiellement des successeurs de la CDR, le Parti démocrate et le Parti national libéral).

    Le 27 mars 2004, la Roumanie rejoint l'Organisation du traité de l'Atlantique nord sous la présidence de Traian Băsescu soutenu au parlement par une coalition entre son parti démocrate et les libéraux, formée dans le but affiché de faire adhérer la Roumanie à l'Union européenne. Băsescu fut élu face au « socialiste » Adrian Năstase (issu de l'aile conservatrice, eurosceptique et anti-OTAN de la nomenklatura).

    Le 1er janvier 2007, malgré ses difficultés et ses déséquilibres, la Roumanie connaît un taux de croissance qui lui permet d'intégrer l'Union européenne, soit 17 ans après la fin du régime communiste[51].

    À partir de 2009 : la crise financière internationale frappe sévèrement l'économie roumaine, contraignant le gouvernement Băsescu à une politique d'austérité qui le met en opposition quasi permanente avec le parlement (qui cherche plusieurs fois à le démettre) : les Roumains perdent confiance tant dans les instances supra-nationales que dans leurs instances politiques, et réagissent (comme à l'époque communiste) en développant l'économie informelle.

    Le pays assure sa première présidence du Conseil de l'Union européenne entre le 1er janvier et le 30 juin 2019.

    ↑ a et b Georges Ostrogorsky, Histoire de l'État byzantin, Paris, Payot, 1956. Théophane le Confesseur, Georges Cédrène et Jean Skylitzès cités par Nicolae Iorga, Teodor Capidan, Constantin Giurescu : Histoire des Roumains, Académie Roumaine (plusieurs rééd.) Valentin Băluțoiu, (ro) Istoria Românilor din Sudul Dunării (« Histoire des Roumains du Sud du Danube »), ed. Didactică și Pedagogică, Bucarest 2012, p.29, (ISBN 978-973-30-3240-3). Astérios Koukoudis, (en) The Vlachs : Metropolis and Diaspora, éd. Zitros, Thessalonique 2003, (ISBN 9789607760869). Alexandru Boldur, (ro) Istoria Basarabiei, réédité en 1992, pp. 111-119. Miroslav Ružica, (en) « The Balkan Vlachs awakening, national policies, assimilation » in Proceedings of the Globalization, Nationalism and Ethnic Conflicts in the Balkans and Its Regional Context 2006, pp. 28–30 - [www.semanticscholar.org/paper/bc4218c948ab98ead629b78a48102050db19e39b]. Borna Fürst-Bjeliš, (en) « Territorialisation and de-territorialisation of the borderlands communities in the multicultural environment: Morlachia and Little Wallachia » in Acta geographica Bosniae et Herzegovinae 2014, vol. 1, ed. 2, pp. 45–54 - [1]. La Μεγάλη Βλαχία des chroniques byzantines : Ion Nistor, L'origine des Romans des Balkans et les Valachies d'Épire et de Thessalie, annales de l'Académie roumaine, série 3, tome 2, mém. 7, Bucarest 1944. La Μικρή Βλαχία de Jean Apokaukos cité par Petre Ș. Năsturel, Études d'Histoire médiévale, Inst. d'Histoire « Nicolae Iorga », vol. XVI, 1998. Toponymes Vlachus, Vlacho-Kerasia et Vlacho-Raphti mentionnés sur [2]. Eduard-Robert Rössler (1836-1874) développe, dans Romänische Studien : untersuchungen zur älteren Geschichte Rumäniens, Leipzig, 1871, les théories de Franz-Josef Sulzer et de Josef-Karl Eder, intégralement adoptées en France par le Dictionnaire historique de Michel Mourre (dir.), qui, dans son article sur l'histoire ancienne des Roumains, qualifie les thèses roumaines, sans plus d’analyse, de « nationalistes et infondées ». Béla Köpeczi (dir.), (hu) Erdély rövid története, plusieurs fois réédité chez Akadémiai Kiadó (ISBN 963 05 5901 3) (abrégé (fr) ici Histoire de la Transylvanie, Budapest, Akademiai Kiadó, 1992. Roumen Daskalov, Alexander Vezenkov, (en) « Entangled Histories of the Balkans - Shared Pasts, Disputed Legacies » Vol. III in Balkan Studies Library, Brill 2015, (ISBN 9004290362), pp. 289-316. Lorsque les cartes sont enrichies de mentions relatives à la romanité orientale, ces mentions sont effacées en vertu du principe « COM:CROP » (normalement réservé aux cartes patrimoniales anciennes pour en préserver l'authenticité). Gheorghe I. Brătianu, (ro) O enigmă și un miracol istoric: poporul român, ed. Fundația Academia Civică, Bucarest 2019, (ISBN 9786068924069)). Orlando Figes, (en) The Crimean War : A History, Picador, New York 2012, (ISBN 9781250002525), p. 413-414 ↑ a et b Robert Philippot, article "Roumanie" in Encyclopedia Universalis", édition 2002 Bien qu'il n'y ait eu ni déclaration de guerre, ni opérations militaires avant avril 1919 et après août 1919, une partie de l'historiographie nationaliste hongroise et, à sa suite, internationale, présente la Guerre hungaro-roumaine de 1919 comme remontant à la fin 1918 et se prolongeant jusqu'en 1920, comme s'il s'agissait d'une guerre nationale entre la Hongrie et la Roumanie ayant pour principal enjeu l'appartenance de la Transylvanie à la « Grande Hongrie » ou à la « Grande Roumanie », tandis que l'historiographie roumaine présente le laps de temps allant de l'union de facto des Roumains transylvains à la Roumanie (1er décembre 1918) jusqu'au traité de Trianon de jure (1920) comme une « période de collaboration hongro-roumaine » : une « commission mixte hongro-roumaine » a en effet administré la Transylvanie, présidée par les ministres hongrois Oskar Jász et roumain Alexandru Averescu, et une partie de l'aristocratie magyare offrit la couronne hongroise à Ferdinand Ier, préférant une union personnelle entre la Grande Hongrie et la Roumanie dans leurs frontières de 1918, plutôt qu'un rattachement pur et simple à la Roumanie des territoires austro-hongrois à majorité roumanophone (tel qu'il fut consacré par le Traité de Trianon) : lire Michel Sturdza, ancien ministre des affaires étrangères de Roumanie, The Suicide of Europe, Western Islands Publishers 1968, p. 22, Belmont, Massachusetts, Library of Congress Catalog Card Number 68-58284. Printed in the United States of America. En fait la guerre d'avril-août 1919 est une intervention militaire opposant au gouvernement bolchévik de Béla Kun une coalition anti-communiste comprenant l'armée roumaine principalement, mais aussi des troupes tchécoslovaques, serbes, françaises et le gouvernement contre-révolutionnaire de Gyula Károlyi : lire József Breit : Hungarian Revolutionary Movements of 1918-19 and the History of the Red War, Vol. I : Main Events of the Károlyi Era, Budapest 1929, p. 115-16. Matthieu Boisdron, La Roumanie des années trente : De l'avènement de Carol II au démembrement du royaume (1930-1940) (Version remaniée d'un mémoire de maîtrise d'histoire contemporaine), Anovi, 2007, 221 p., p. 14 Florin Constantiniu, Une histoire sincère du peuple roumain, Bucarest, ed. Univers Enciclopedic, 2002. Antonin Snejdarek et Casimira Mazurowa-Château, La nouvelle Europe Centrale, Imprimerie nationale, 1986, p.41-43. Andreas Schmidt, né le 24 mai 1912 à Manarade (Transylvanie, Autriche-Hongrie), mort en 1948, à Vorkouta (Goulag, URSS) leader nazi (Volksgruppenführer) et membre de la Waffen-SS. MSnejdarek et Mazurowa-Château 1986, p. 43-46. MSnejdarek et Mazurowa-Château 1986. ↑ a et b Ronald D. Bachman, Romania: A Country Study. Washington: GPO for the Library of Congress, 1989. en:La Roumanie pendant la Seconde Guerre mondiale (en)NYT 5 Iulie 1940, NYT 7 Iulie 1940, NYT 30 Iulie 1940,NYT 9 August 1940 Le Figaro, 6 Iulie 1940 p. 2 Le Figaro 9 Iulie 1940, p. 1 Le Figaro, 9 August 1940, (en) NYT, 9 August 1940 (ro) Florin Constantiniu : Între Hitler și Stalin; România și pactul Ribbentrop - Molotov, Bucarest, Danubius, 1991. (ro) Florin Constantiniu : Hitler, Stalin și România - România și geneza Operațiunii „Barbarossa”, Bucarest, Univers Enciclopedic, 2002 Le Figaro 31 August 1940, 1 Septembrie 1940, Le Figaro 23 August 1940 ↑ a b et c Quid, édition 2000 Nicolette Frank, La Roumanie dans l’engrenage, Elsevier-Sequoia, Paris 1977. ↑ a et b Nikolaï Théodorovitch Bougaï: Informations des rapports de Béria et de Krouglov à Staline, éd. de l'Acad. de sciences de Moldavie nr. 1, Chișinău, 1991 (Н.Ф. Бугай «Выселение произвести по распоряжению Берии…» О депортации населения из Молдавской ССР в 40-50- е годы – Исторические науки в Молдавии. № 1. Кишинев, 1991. 1.0), Déportation des peuples de Biélorussie, Ukraine et Moldavie, éd. Dittmar Dahlmann et Gerhard Hirschfeld, Essen, Allemagne, 1999, p. 567-581 (Депортация народов из Украины, Белоруссии и Молдавии : Лагеря, принудительный труд и депортация. Германия. Эссен. 1999. 1.3) Nikolaï Th. Bougaï: K voprosu o deportacii narodov SSSR v 30-40ch godach. - ISSSR (1989) Grigore Gafencu, Préliminaires de la guerre à l’est : de l’accord de Moscou (21 août 1939) aux hostilités de Russie (22 juin 1941), Egloff, Fribourg (Suisse), 1944 Stefan Lache et Gheorghe Tutui, La Roumanie à la Conférence de la Paix, Dacia, Cluj, 1978. Communiqués de presse de la CIJ dans l'affaire délimitation maritime en Mer Noire (Roumanie c. Ukraine) « L'île des Serpents, un confetti de la mer Noire très prisé », Le Monde,‎ 2 septembre 2008 (lire en ligne). Mirel Bran, « L’île des Serpents attire les convoitises », Le Monde,‎ 12 septembre 2008 (lire en ligne). (ro) GIURESCU Dinu C, article "Alegeri dup model sovietic" ("Des élections sur le modèle soviétique") dans le journal Istoric, no II, 1995, page 17, 18, 40 et 113. (ro) GIURESCU Dinu C, Falsificatorii "Alegerile din 1946" (Les falsifications des élections de 1946), Éditions RAO, 2007, (ISBN 978-973-103-129-3). Musée Sighet, Salle 8 - Les Élections de 1946, page à la date du 9/12/2013: Salle 8 - Les Élections de 1946. COURTOIS Stéphane, Revue "Communisme 91-92 - Roumanie un totalitarisme ordinaire", Éditions l'Âge d'Homme, (ISBN 978-2-8251-3807-6), pages 7 à 9 - Article in extenso. ↑ a et b « Ceaușescu finit l'année très abattu », Le Canard enchaîné,‎ 27 décembre 1989. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Durandin (en-US) Jim Compton et Jim Compton, « U-Md. Teacher Heads Inquiry in Romania », The Washington Post,‎ 28 juillet 2006 (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le 24 mars 2017). (ro) Vladimir Tismăneanu, Arheologia terorii, Bucarest, ALLFA, 1998, 288 p. (ISBN 978-973-9293-35-8). (en) Vladimir Tismăneanu, The Crisis of Marxist Ideology in Eastern Europe : The Poverty of Utopia, Londres, Routledge Kegan & Paul, 1988, 232 p. (ISBN 978-0-415-00494-7). Éric Scavennec, « Roumanie : La conquête de l'Est », sur dessousdebruxell.es, 9 septembre 2010 (consulté le 24 mars 2017).
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