Contexte de Chili

Le Chili, en forme longue la république du Chili (en espagnol Chile et República de Chile), est un pays d’Amérique du Sud partageant ses frontières avec le Pérou et la Bolivie au nord et avec l’Argentine au nord-est, à l'est et au sud-est. Tout son territoire forme une étroite bande continentale allant du désert d'Atacama, au nord, jusqu'au cap Horn, au sud, étant exclusivement bordé par l'océan Pacifique sur sa façade ouest. L'île de Pâques, située à 3 000 km à l'ouest de Valparaíso dans l'océan Pacifique, fait partie du Chili depuis 1888. De même, le Chili possède depuis 1935 l'archipel Juan Fernández situé à environ 700 kilomètres à l'ouest du pays abritant la célèbre île Robinson Crusoe. La superficie totale du pays est de 756 102 km2. La capitale du Chili est Santiago...Lire la suite

Le Chili, en forme longue la république du Chili (en espagnol Chile et República de Chile), est un pays d’Amérique du Sud partageant ses frontières avec le Pérou et la Bolivie au nord et avec l’Argentine au nord-est, à l'est et au sud-est. Tout son territoire forme une étroite bande continentale allant du désert d'Atacama, au nord, jusqu'au cap Horn, au sud, étant exclusivement bordé par l'océan Pacifique sur sa façade ouest. L'île de Pâques, située à 3 000 km à l'ouest de Valparaíso dans l'océan Pacifique, fait partie du Chili depuis 1888. De même, le Chili possède depuis 1935 l'archipel Juan Fernández situé à environ 700 kilomètres à l'ouest du pays abritant la célèbre île Robinson Crusoe. La superficie totale du pays est de 756 102 km2. La capitale du Chili est Santiago. Les autres villes importantes sont le grand port maritime de Valparaíso, la célèbre station balnéaire de Viña del Mar et la ville industrielle d'Antofagasta. Punta Arenas est la plus grande ville des terres australes du continent américain.

Le Chili fait partie des pays dits du Cône Sud et parmi les pays d'Amérique latine, il est celui où la culture européenne est la plus affirmée, avec l'Argentine et l'Uruguay. Le Chili est le pays le plus développé d'Amérique latine (en 2021, son indice de développement humain était de 0,855). C'est également, en 2010, le pays le moins corrompu d'Amérique latine, et l'un des plus démocratiques. La langue officielle est de fait l’espagnol, mais sont aussi parlées des langues amérindiennes comme le runa simi, le mapudungun ou l’aymara, et une langue polynésienne, le rapanui sur l’île de Pâques.

Le Chili possède l’une des cinq écorégions méditerranéennes du monde ; ses hivers tempérés et ses étés secs et chauds offrent des conditions idéales pour l’agriculture et autres activités de production[pertinence contestée]. Le pays est cependant fortement menacé par le réchauffement climatique et a perdu au moins 37 % de ses ressources hydriques depuis le début des années 1990[pertinence contestée].

Le Chili est membre de l'OEI, du G15, du groupe de Cairns et de l'OCDE.

Plus à propos Chili

Informations de base
  • Devise Peso chilien
  • Nom natif Chile
  • Indicatif d'appel +56
  • Domaine Internet .cl
  • Mains voltage 220V/50Hz
  • Democracy index 8.28
Population, Area & Driving side
  • Population 19458000
  • Zone 756102
  • Côté conduite right
Historique
  • Période précolombienne

    Des recherches montrent que les premières populations ayant habité le pays seraient arrivées vers 35 000 av. J.-C., période du Pléistocène pour le site préhistorique de « Monte Verde I » et vers 15 000 ans av. J.-C. pour le site de « Monte Verde II » (fin du Pléistocène et début de l'Holocène, vers la fin du Paléolithique supérieur). Le Chili préhispanique était peuplé par divers peuples amérindiens qui s’étaient installés à la fois dans la cordillère des Andes et sur la côte. Dans la zone nord du pays, les Aymaras et les Atacaméniens commencèrent vers le XIe siècle de notre ère à cultiver la terre à la façon des Incas (culture en terrasse à flanc de montagne avec diverses canalisations). Au sud de l’Aconcagua, des communautés sédentaires Mapuches étaient installées. Dans la zone australe du pays, divers peuples amérindiens ont vécu, comme les Chonos, les Tamanas, les Alacalufs et les Onas. Dans l’île de Pâques se développa une culture polynésienne éteinte de nos jours. Au XVe siècle, les Incas ont pris possession du territoire de l’actuel Chili jusqu’au fleuve Maule. Les Mapuches réussirent à stopper l'avancée des Incas à l'issue de la bataille de Maule.

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    Période précolombienne

    Des recherches montrent que les premières populations ayant habité le pays seraient arrivées vers 35 000 av. J.-C., période du Pléistocène pour le site préhistorique de « Monte Verde I » et vers 15 000 ans av. J.-C. pour le site de « Monte Verde II » (fin du Pléistocène et début de l'Holocène, vers la fin du Paléolithique supérieur). Le Chili préhispanique était peuplé par divers peuples amérindiens qui s’étaient installés à la fois dans la cordillère des Andes et sur la côte. Dans la zone nord du pays, les Aymaras et les Atacaméniens commencèrent vers le XIe siècle de notre ère à cultiver la terre à la façon des Incas (culture en terrasse à flanc de montagne avec diverses canalisations). Au sud de l’Aconcagua, des communautés sédentaires Mapuches étaient installées. Dans la zone australe du pays, divers peuples amérindiens ont vécu, comme les Chonos, les Tamanas, les Alacalufs et les Onas. Dans l’île de Pâques se développa une culture polynésienne éteinte de nos jours. Au XVe siècle, les Incas ont pris possession du territoire de l’actuel Chili jusqu’au fleuve Maule. Les Mapuches réussirent à stopper l'avancée des Incas à l'issue de la bataille de Maule.

    Côté Pacifique, différentes cultures et peuples coexistaient : Aymaras, Changos, Chinchorros, Atacamas et Diaguitas dans le Nord ; Picunche, Mapuche, Huilliche et Pehuenche dans les régions centrale et méridionale ; et Chonos, Onas, Yaganes et Alakalufs dans la Patagonie et la Terre de Feu. Les Mapuche représentent le plus grand groupe ethnique.

     Distribution des populations indigènes précolombiennes au Chili.Colonisation hispanique  Palais présidentiel de La Moneda, construit de 1776 à 1817.

    En 1520, Fernand de Magellan est le premier explorateur européen à mettre pied sur le territoire de l’actuel Chili après avoir découvert le détroit qui porte actuellement son nom. En 1535, les conquistadores espagnols tentent de conquérir le territoire de la valle de Chile en combattant les Incas. L’expédition de Diego de Almagro est un échec. Celle de Pedro de Valdivia et Inés Suárez effectuée en 1536 est plus convaincante. Valdivia fonde une série de villages comme Santiago de Nouvelle Estremadure[1] le 12 février 1541 ou Valdivia en 1545[2].

    Valdivia commence une laborieuse campagne militaire contre les Mapuche. C’est la guerre d'Arauco qu’Alonso de Ercilla relate avec passion dans son œuvre La Araucana (1569-1589). Pedro de Valdivia meurt en 1553 à la suite d’une insurrection des Mapuches.

    En 1683, l’esclavage est aboli et cela permet d’établir des relations plus sereines entre les colons et les Mapuches. Par la suite, divers affrontements ont lieu jusque vers le milieu du XIXe siècle pour la possession de terres les plus australes. Durant une longue période, le fleuve Biobio marque la frontière entre le gouvernement colonial et les territoires mapuches.

    La capitainerie générale du Chili (également connue sous le nom de Reino de Chile) est à l’époque la colonie la plus australe de l’empire espagnol. Du fait de sa position géographique, c’est une colonie stratégique, protégeant le détroit de Magellan et une colonie économique dont les ressources naturelles étaient extraites pour le compte de la vice-royauté du Pérou.

    Indépendance et gains territoriaux  Bernardo O'Higgins, premier chef d'État du Chili 1817-1823.

    Le 18 septembre 1810, un groupe indépendantiste profite des invasions napoléoniennes en Espagne pour initier un processus d'autodétermination et constituer une junte.

    Commence ainsi une période connue sous le nom de Patrie ancienne, qui va durer jusqu'au désastre de Rancagua en 1814, quand les troupes royalistes reprennent le contrôle du territoire. Les troupes indépendantistes comptant 6 514 soldats se réfugient alors à Mendoza, unissant leurs forces aux troupes de la province d’Argentine qui comptaient 2 600 soldats, formant ainsi l'armée des Andes. Cette dernière libère le Chili après la bataille de Chacabuco, le 12 février 1817. L'année suivante, l'indépendance du Chili est déclarée et le pays est placé sous l'autorité de Bernardo O'Higgins qui prend le titre de Commandeur Suprême[3].

    Celui-ci entame des réformes qui provoquent un mécontentement de l'aristocratie, ce qui l'oblige à abdiquer en 1823. Durant dix ans, le Chili est soumis à une série de réformes qui tentent de donner une organisation au pays. Son ex-ministre des relations extérieures Mariano Egaña, ambassadeur dans plusieurs pays d'Europe, négocie la reconnaissance officielle par Londres et un grand emprunt. Comme le Pérou, la Bolivie, Mexique, ou la Colombie, le pays fait appel à la Bourse de Londres pour financer des sociétés minières[4] : des centaines de techniciens anglais traversent l'océan, avec leur machine à vapeur, pour les moderniser.

    Après une série de victoires des conservateurs, avec la révolution de 1829, une période de stabilité commence. Elle est appelée République conservatrice. Le ministre Diego Portales est alors le principal protagoniste de l'organisation du pays grâce à la Constitution de 1833. Peu à peu, le pays commence à étendre son influence sur le continent tant au nord qu’au sud. L'économie commence à décoller avec la découverte de minerais d'argent de Chañarcillo et la croissance des échanges commerciaux à partir du port de Valparaíso.

     Gains territoriaux chiliens dans le désert d'Atacama au XIXe siècle et au début du XXe siècle.

    Cette source de prospérité entraîne un conflit avec le Pérou, pour la suprématie maritime sur le Pacifique. La formation de la Confédération péruvienne et bolivienne est considérée comme une menace pour la stabilité du Chili. Ainsi, Portales déclare la guerre qui se termine avec la victoire de la bataille de Yungay en 1839 et la dissolution de la Confédération. Au même moment, le pays tente de prendre le contrôle des régions australes. Il étend son territoire en Araucanie et colonise Llanquihue, Osorno et Valdivia en faisant venir des colons allemands. La région de Magellan est incorporée en 1843 et la zone d’Antofagasta commence à être habitée.

     Guerre du Pacifique : combat naval d'Iquique, le 21 mai 1879.

    Après trente ans de gouvernement conservateur (1831-1861) commence une période où le parti libéral (parti de gauche) prend possession du pouvoir. À ce moment-là, la croissance économique est très forte, grâce notamment à l'exploitation par les Chiliens et les Britanniques du salpêtre dans la zone d'Antofagasta qui appartient à la Bolivie. Cette situation provoque la protestation de la Bolivie. Elle ne trouve pas de solution, même après la signature de plusieurs traités en 1866 et 1871. Le 14 février 1879, le Chili prend possession du port d’Antofagasta, déclarant la guerre à la Bolivie. Le 21 mai 1879 a lieu le combat naval d'Iquique.

    Le Pérou, quant à lui, a préalablement signé un pacte secret avec la Bolivie en cas de conflit avec le Chili. La guerre du Pacifique (1879-1884) commence. Elle se termine par la bataille de Huamachuco le 10 juillet 1883 et la victoire du Chili. Après ce conflit, le Chili prend possession des zones d’Antofagasta et des provinces de Tarapacá, Arica et Tacna (cette dernière est restituée au Pérou en 1929)[5]. Le pays résout par la même occasion le problème de frontière avec l'Argentine en cédant une grande partie de la Patagonie et la Puna de Atacama. Enfin, dans le sud du territoire se termine la guerre d'Arauco avec la « pacification » de l'Araucanie en 1881 et l’intégration de l'île de Pâques en 1888.

    En 1891, le conflit entre le président José Manuel Balmaceda et le Congrès aboutit à une guerre civile. Les congressistes remportent la bataille et mettent en place la République parlementaire.

    Les années qui suivent sont marquées par une période de prospérité économique, avec l'ouverture aux investisseurs français dans le domaine minier et portuaire, avec la SMCC. Elles sont aussi caractérisées par une instabilité politique et le début du mouvement prolétaire appelé Cuestión Social. Ce dernier se met en place à cause de la « mauvaise répartition de la richesse ». Après dix ans de pouvoir de l'oligarchie, Arturo Alessandri Palma est élu. Il représente le lien manquant mais provisoire entre une élite et les « chers pauvres » (queridas chusmas en espagnol). Malgré cela, la crise continue et Alessandri renonce au pouvoir après avoir promulgué la Constitution de 1925 qui donne naissance à une République de type présidentiel.

    À partir de 1903, face aux grèves et aux mouvements de protestation, le gouvernement, préoccupé par le maintien de l’ordre social, répond aux revendications ouvrières par des massacres successifs[6]. En 1907, des grèves massives sont déclenchées par les ouvriers du salpêtre de la province de Tarapacá, qui demandent à être payés en monnaie légale et non pas en bons émis par les entreprises qui ne peuvent être échangés que contre des produits disponibles dans les commerces de ces mêmes entreprises à des prix plus élevés que sur le marché. Les ouvriers se rassemblent dans la ville d'Iquique afin d'y négocier avec des représentants du patronat, tandis que le président Pedro Montt envoie des troupes. À la suite de négociations infructueuses, l'armée ordonne aux grévistes de quitter la ville, ce que ces derniers refusent. Le 19 décembre, des tirs de mitrailleuses et de fusils sont dirigés vers la foule et les troupes capturent de six mille à sept mille personnes, dont certaines seront exécutées. Le gouvernement ne reconnait que 126 morts mais des estimations portent ce nombre à plus de 3 000[6].

    Le mouvement ouvrier s'organise dans les années 1910 avec la création du Parti ouvrier socialiste en 1912, de la Fédération ouvrière régionale du Chili en 1913 ; et la branche chilienne de l'Industrial Workers of the World en 1919[6].

    XXe siècle : instabilité politique et coups d’État  José Manuel Balmaceda

    La baisse de la demande de nitrate et les premières luttes ouvrières causées par de mauvaises conditions de travail créent un climat d’instabilité sociale et politique au cours des années 1920. Le président Arturo Alessandri entreprend des réformes sociales et promulgue la Constitution de 1925. Mais la crise mondiale de 1929 plonge le Chili dans la récession et l’agitation sociale. Les gouvernements se succèdent ainsi que les coups d’État. Carlos Ibáñez del Campo devient président de facto en 1927[7], suspend les élections et gouverne par décrets, tout en envoyant en exil son rival Marmaduque Grove, qui avait participé avec lui au coup d'État de 1925. Les conséquences de la Première Guerre mondiale (où le pays s’est déclaré neutre), la mauvaise politique économique et les moyens utilisés pour amoindrir les effets de la Grande Dépression ont eu des conséquences sur le salpêtre, produisant ainsi une crise économique au cours de laquelle le Chili subit une forte récession économique.

    Ibáñez démissionne en 1932 et l’instabilité politique s’accentue par un coup d’État qui donne naissance à la république socialiste du Chili qui dure seulement douze jours avant qu’Alessandri reprenne le pouvoir et redresse l’économie. L’arrivée d’Alessandri a pour effet d’amoindrir les tensions entre les partis politiques. Il y a aussi une crise sociale ; de nouveaux acteurs exigent des transformations dans la façon de gouverner le pays. Pedro Aguirre Cerda est élu président en 1938 grâce à une alliance (le Front populaire) qui s’oppose à l’élite au pouvoir. Des réformes sociales et politiques font du Chili un des pays les plus avancés du point de vue de la législation et de la protection sociale. Le cuivre remplace peu à peu le nitrate dans l’économie nationale (à cause de la demande mondiale et surtout en raison de la découverte de la mine de Chuquicamata). Le pays s’industrialise progressivement, et le nombre d’ouvriers augmente.

    Le gouvernement de Aguirre Cerda réussit divers changements, principalement économiques, en posant les bases de l’industrialisation chilienne à travers la création de la CORFO. Il entraîne toutefois une période de radicalisme. Au niveau géopolitique le pays réclame le Territoire chilien de l’Antarctique. Les réformes s’arrêtent brutalement avec la mort du président en novembre 1941, durant la Seconde Guerre mondiale. Juan Antonio Ríos, son successeur, doit affronter l’opposition et les pressions des États-Unis pour entrer en guerre contre les pays de l'Axe ; la déclaration de guerre est signée le 20 janvier 1943. En 1946, avec l’appui du Parti communiste, le radical Gabriel González Videla est élu Président. Cependant, le début de la guerre froide amène à interdire le Parti communiste au moyen de la loi de la Défense permanente de la Démocratie (Ley Maldita). En 1952, Carlos Ibáñez del Campo reprend le pouvoir — cette fois-ci au moyen d’une élection —, mais il perd la faveur de la population en raison de la mise en place de réformes libérales.

     Statue de Jorge Alessandri Rodríguez.

    En 1958, l’indépendant de droite Jorge Alessandri est élu. Il doit affronter les conséquences du Tremblement de terre de Valdivia de 1960, le plus fort jamais enregistré, ainsi que l’organisation de la Coupe du monde de football 1962. S’établit alors le système de[s] los tres tercios (trois tiers) composés par la Droite, le Parti démocrate-chrétien et la Gauche du Frente de Acción Popular. Craignant une victoire de la gauche, la droite soutient le démocrate chrétien Eduardo Frei Montalva qui est élu en 1964. Le président tente de réaliser la Revolución en Libertad (La Révolution en Liberté) au travers de nombreuses réformes comme la Réforme agraire et la chilénisation du cuivre (appropriation par des Chiliens de mines appartenant auparavant aux États-Unis). À la fin de son mandat, la tension politique produit une série d’affrontements. L’obstruction de la droite au Congrès augmente.

    Gouvernement d’Allende  Le président Salvador Allende

    Les États-Unis n'interviennent pas directement dans la campagne électorale, même si la candidature du conservateur Jorge Alessandri est soutenue par la compagnie International Telephone and Telegraph (ITT) (environ 350 000 dollars américains). Il n’y a pas de comparaison possible avec ce que les entreprises ont donné durant la campagne de Frei, quand il existait une assistance électorale[8].

    Le 4 septembre 1970, le candidat de l’Unité populaire, Salvador Allende, arrive en tête de l’élection présidentielle avec 36,6 % des suffrages et devance le conservateur Jorge Alessandri (34,9 %) et le démocrate chrétien Radomiro Tomic (27,8 %)[9]. Allende, ancien ministre de la santé et ancien président du sénat, avait déjà été candidat à trois reprises. Cette élection à un seul tour doit être confirmée par le Congrès dominé par les démocrates chrétiens et les conservateurs, puisque le candidat arrivé en tête n'a pas obtenu la majorité absolue. Le 24 octobre 1970, les socialistes obtiennent des démocrates chrétiens l’investiture d’Allende en échange de la promesse de respecter les libertés et la légalité. Les alessandristes ont peur du gouvernement socialiste, alors que les allendistes et les démocrates-chrétiens expriment leur joie dans la rue.

    Devenu ainsi le premier président élu démocratiquement sur un programme socialiste et disposant d'une majorité parlementaire grâce au soutien des démocrates-chrétiens, Allende intensifie les réformes de son prédécesseur. Les mines de cuivre (qui représentent les trois quarts des exportations) avaient été nationalisées à 51 % par Eduardo Frei Montalva, Allende exproprie la partie restante sans indemniser les compagnies américaines. Il accentue sensiblement la politique de redistribution des terres en faveur des paysans pauvres. Beaucoup d'autres entreprises sont réquisitionnées ou nationalisées (dont neuf banques sur dix) et le plan de grands travaux publics fait chuter le chômage. Le gouvernement Allende met en place des mesures sociales comme l'augmentation des salaires, la mise en place d'un programme de construction de logements ouvriers et la distribution gratuite de lait pour les enfants.

    Les résultats économiques de la première année au pouvoir d'Allende « apparaissent assez satisfaisants » : le PIB progresse d'abord fortement (+8 % en 1971), le chômage et l'inflation diminuent ; le succès est cependant « trompeur »[10]. Les deux années suivantes vont être catastrophiques. L'inflation explose (508 % entre décembre 1972 et décembre 1973), le PIB se contracte (-4,3 %[11] et -3,6 % en rythme annuel) et la valeur de la monnaie chilienne chute. La politique monétaire trop expansionniste et la chute du prix du cuivre d'environ un tiers de 1970 à 1972 sur les marchés mondiaux sont en grande partie responsables de ces résultats, accentués par la déstabilisation de l'économie par des opposants[12],[13]. Le gouvernement tente d'enrayer la crise en fixant les prix des denrées, ce qui provoque un développement du marché noir et des pénuries. En 1972 commencent les marches des casseroles vides par lesquelles les ménagères expriment qu'elles n'ont plus rien à cuire.

     Manifestation soutenant le gouvernement d'Allende.

    En mars 1973, les démocrates chrétiens et les conservateurs présentant une liste unique obtiennent 55,6 % des voix aux élections législatives[14]. Malgré une amélioration de son score électoral (44,1 %), l’Unité populaire d’Allende est minoritaire et le budget annuel 1973 n'est pas voté. Allende est cependant à l'abri d’une destitution, l’opposition ne réunissant pas les deux tiers des voix et des sièges ; il décide alors de reconduire le budget de 1972 pour l'année 1973 par décret ; cette disposition légale, mise en place sous le gouvernement socialiste de Marmaduque Grove de 1932, lui permet de se passer de l'accord du Parlement.

    Allende tente aussi d'obtenir le soutien actif de la population ; des milices ouvrières se constituent dans les villes et les campagnes pour entretenir la légitimité révolutionnaire du gouvernement. L'opposition conservatrice et les démocrates chrétiens, incapables de bloquer les décisions d'Allende du fait de la marginalisation du parlement, mobilisent à leur tour la rue. Ils organisent ou apportent leur contribution à une série de révoltes et de manifestations (la plus célèbre étant la grève des camionneurs), qui paralysent le pays alors que son économie est déjà très affaiblie par les réformes d'Allende. Dans le même temps, on assiste à la montée en puissance de groupes paramilitaires d'extrême-droite et le pays vit une guerre civile larvée où s'opposent les milices d'extrême gauche (MIR) à ces dernières.

    Lorsque durant l'été 1973 de multiples grèves et des insurrections menacent la stabilité du pays, Allende, paraphrasant John F. Kennedy, déclare que « ceux qui s'opposent à une révolution pacifique rendent celle-ci inévitablement violente »[15]. Le 23 août 1973, le président Salvador Allende, nomme Pinochet général en chef des armées à la suite de la démission de Prats[16], qui lie sa décision aux nombreuses manifestations féminines contre le gouvernement[17].

    Rôle des États-Unis

    Henry Kissinger, le Secrétaire d'État de Richard Nixon, avait déclaré dans un discours prononcé à l'occasion de l'élection de Salvador Allende : « Je ne vois pas pourquoi il faudrait s'arrêter et regarder un pays devenir communiste à cause de (due to the) l'irresponsabilité de son peuple. »[18]

    Les États-Unis cherchent à affaiblir Allende. Les crédits accordés par les Américains au Chili passent de 300 à 30 millions de dollars et si, dans le même temps, l'aide des pays socialistes et européens sur-compense cette perte (600 millions de dollars de nouveaux crédits), le Chili demeure très dépendant des États-Unis (notamment pour des pièces détachées) et les répercussions néfastes de cette politique sont nombreuses[19].

    La CIA est également active, elle disposera sur ces trois années d'un budget de sept millions de dollars pour soutenir l'opposition à Allende. Elle l'emploie principalement à aider les partis politiques (démocrates-chrétiens et conservateurs, qui recevront la moitié de l'aide), les journaux anti-Allende (El Mercurio, à l'époque le plus grand quotidien du pays, bénéficiera à lui seul d'un cinquième de l'aide) et dans une moindre mesure des organisations privées. Les groupes paramilitaires d'extrême-droite sont en revanche délaissés, Patria y Libertad ne reçoit que 1 000 dollars entre 1970 et 1971 puis plus rien[20]. Les autorités américaines rechignent à aider les grévistes anti-Allende. La proposition d'un soutien a été abordée plusieurs fois au sein du Comité 40 (chargé de définir et de contrôler les activités de la CIA) mais elle a toujours été repoussée. Une partie des fonds fournis par la CIA aux partis d'opposition et aux organisations privées aurait néanmoins été détournée par ces derniers pour soutenir les camionneurs[21],[22]. Réagissant aux nationalisations effectuées par le gouvernement d'Allende, plusieurs firmes américaines dont l'ITT apportent leur concours à cette stratégie[23].

    L'administration Nixon fut enchantée du coup d'État de 1973. Mais, si de nombreuses accusations sont formulées, aucun élément ne permet cependant d’affirmer que les États-Unis ont directement participé au coup d’État proprement dit du 11 septembre 1973. Le rapport de la Commission Church du Sénat des États-Unis, en 1976, a conclu que les États-Unis n'avaient pas eu de rôle direct dans l'événement. Kissinger affirme par ailleurs que les grandes manœuvres américaines étaient terminées à l'époque du coup, ce qui est confirmé par les archives. Peter Kornbluh, chercheur au National Security Archive[24], qui a participé à une campagne pour la déclassification des archives de la CIA, déclare à Libération : « si les États-Unis n'ont pas directement participé au complot du 11 septembre 1973, ils ont tout fait pour préparer le coup d'État contre Allende »[25].

    Dictature de Pinochet  Augusto Pinochet en 1995.

    Le 11 septembre 1973, un coup d'État mené par le général Augusto Pinochet, renverse Salvador Allende, retrouvé sans vie dans le palais de la Moneda bombardé par les putschistes. Le rapport d'autopsie ordonné par la commission d'enquête de mai 2011 conclura en juillet 2011 au suicide[26]. Ce coup d’État est accueilli avec soulagement par les conservateurs et certains démocrates-chrétiens, qui espèrent récupérer rapidement le pouvoir. Mais la junte militaire prend le pouvoir et le conservera jusqu’en 1990, imposant une dictature. Elle est dirigée par Augusto Pinochet et est composée des commandants en chef des trois armées et du chef de la police. Ce coup d’État se fait sous le regard des caméras et a un grand retentissement en Europe.

    La junte dissout le Congrès national, les conseils municipaux, les syndicats et les partis politiques. La liberté de la presse est abolie, le couvre-feu instauré. Tout ce qui est littérature de gauche est interdit, des centaines de milliers de livres sont brûlés. Les opposants sont arrêtés, torturés, déportés ou exécutés. En dix-sept ans, le régime du général Pinochet est responsable de la mort ou de la disparition d'au moins 2 279 personnes[27] ; sur le million d'exilés durant cette période[28], plus de 40 000 sont des exilés politiques[29]. Le stade national est transformé en camp de prisonniers à ciel ouvert, des dizaines de milliers de personnes sont arbitrairement incarcérées, des camps de concentration sont mis en place[30]. La DINA, police politique de la dictature, fait disparaître des centaines de personnes.

    Pinochet confie l’économie du pays aux théoriciens de l'école de Chicago, les Chicago boys, de jeunes économistes chiliens comme José Piñera et Hernán Büchi, souvent formés à l'Université de Chicago et adeptes des idées de Milton Friedman et d'Arnold Harberger[31]. Après une baisse du PIB de 10 % entre 1973 et 1975[32], la croissance atteindra 8 % par an entre 1977 et 1980[33] au prix d'un endettement extérieur et d'une inflation très élevés, et le chômage augmente fortement. Une très grave crise économique touche le Chili entre 1982 et 1985 ; sous l’influence de la hausse mondiale de l'inflation, l’inflation nationale atteint 27,3 % en 1982[34], et le pays connaît sa pire récession depuis les années 1930[35]. De 1982 à 1984, le PIB baisse de 16 %[32]. La crise provoque une série de protestations de la population contre le régime politique et le libéralisme économique. Le chômage, qui touche en moyenne 18 % de la population active pour l'ensemble de la période du régime militaire, culmine à environ 30 % en 1983[32],[36]. L’économie du pays revient au vert à partir de 1985, permettant de résorber l'important déficit financier extérieur accumulé à la fin des années 1970 et d'équilibrer les finances publiques[32], mais les manifestations (« protestas »), réprimées dans le sang, se poursuivent contre la dictature.

    Les transformations engagées sont inspirées par la théorie économique libérale. Elles comprennent notamment la privatisation de la plupart des entreprises publiques et la réduction de la taille de l'État, à travers une diminution des dépenses publiques, essentiellement dans les domaines des équipements, des services sociaux et des aides financières. La plupart des banques sont privatisées en 1975. En 1989, le producteur de cuivre Corporación Nacional del Cobre, la société de raffinage de pétrole Empresa Nacional del Petroleo, les entreprises fournissant des services d'infrastructures — aéroports, réseau routier, ports, services d'utilité publique, chemins de fer — et la banque publique Banco del Estado sont les seules entreprises publiques. La période 1973-1989 voit également un recul des droits des travailleurs avec l'interdiction des syndicats et la décentralisation des négociations salariales. Conjuguée avec les revers économiques, l'érosion de la politique sociale conduit à une aggravation des inégalités de revenus et de la pauvreté, cependant que les investissements dans les infrastructures publiques prennent du retard. Par ailleurs, sous l'effet des crises économiques, les salaires réels moyens chutent de 17 % entre 1973 et 1985, ne commençant à se redresser, de 9 %, qu'à partir de 1988-1989[32].

    Selon l'économiste et ancien conseiller d'Allende Orlando Caputo[37], cette politique économique, dans une ambiance de terrorisme politique, conduit à un recul très important de la part des salaires dans la valeur ajoutée qui baisse de 52 % en 1972 à 37 % en 1973[38].

     PIB par habitant au Chili 1950-2010.

    La crise de 1982-1983 signe l'arrêt momentané du « miracle chilien »[39]. Les salaires réels, jusque-là indexés à l'inflation, diminuent de 10 %[40] et se situent 30 % en dessous de leur niveau de 1970[41] ; le chômage atteint 30 %, la pauvreté augmente, et les inégalités s'accroissent. À la fin des « années Pinochet », 20 % de la population se partage 80 % de la richesse du pays[42]. Pendant toute la durée de la dictature, la consommation moyenne par habitant n'a jamais retrouvé son niveau de 1972, et on observe une « diminution de la qualité de vie d'une partie importante de la population chilienne »[43]. Cependant, en parité de pouvoir d'achat, le PIB par habitant s'est accru de 50 % entre 1974 et 1990, sous la présidence de Pinochet, puis a doublé entre 1990 et 2005.

    Le Chili participe activement à l'Opération Condor visant à éliminer physiquement les opposants aux dictatures militaires. Des partisans de la démocratie, en exil, sont assassinés partout dans le monde : le général Carlos Prats est tué en 1974 en Argentine, l'économiste Orlando Letelier est tué en 1976 aux États-Unis, le démocrate-chrétien Bernardo Leighton est grièvement blessé par un attentat en 1975 en Italie. Le Chili et l'Argentine s'affrontent en 1978 dans le Conflit du Beagle pour la possession de quelques petites îles australes. Ce conflit manque de peu de provoquer une guerre entre les deux pays, le Chili sera le seul pays d'Amérique du Sud à soutenir politiquement le Royaume-Uni durant la guerre des Malouines.

    À partir de 1978, la junte militaire entreprend d’établir une constitution remplaçant la Constitution de 1925 qui est considérée par la junte comme la source de la crise institutionnelle. Celle-ci est élaborée par la Commission Ortúzar dirigée par Enrique Ortúzar et Jaime Guzmán.

    Cette loi fondamentale contenait des dispositions transitoires et devait entrer en vigueur seize ans plus tard. Elle installait Pinochet comme président pour huit ans et prévoyait une période additionnelle de huit autres années de gouvernement militaire, avec un candidat unique désigné par les autorités militaires et qui devait être ratifiée lors d’un plébiscite. Elle remplace le système proportionnel par un système binominal lors des élections et l’établissement d’un second tour dans l’élection présidentielle et instaure un Tribunal constitutionnel chargé de valider les lois.

    La constitution est approuvée après un plébiscite qui a lieu le 11 septembre 1980. Le scrutin, organisé dans des conditions controversées, donne 67 % pour le Oui[44]. Pinochet est reconduit au pouvoir pour huit ans.

    En 1988, Pinochet demande la prolongation de son mandat par référendum mais n’obtient que 44,01 % d’approbation, contre 55,99 % de votants qui demandent son départ et la fin de la dictature[45]. Il organise alors une transition progressive vers la démocratie (tout en se garantissant une immunité constitutionnelle).

    Retour à la démocratie  Ricardo Lagos et Michelle Bachelet en septembre 2002. Michelle Bachelet, présidente du Chili en 2006-2010 et 2014-2018. Sebastián Piñera, président du Chili de 2010 à 2014 et de 2018 à 2022.

    Après la défaite d’Augusto Pinochet lors du plébiscite de 1988, la constitution est amendée par Pinochet pour provoquer des élections, et faire élire de nouveaux sénateurs, diminuer le rôle du Conseil de Sécurité Nationale et y mettre autant de membres civils que de militaires (quatre membres de chaque ensemble). Beaucoup de personnalités politiques chiliennes considèrent ce Conseil de Sécurité comme des restes du régime autoritaire. Tout est fait pour réformer la constitution.

    En décembre 1989 a lieu le premier tour de l’élection présidentielle qui est le point de départ du régime démocratique. Le démocrate chrétien Patricio Aylwin, candidat de la Concertation des partis pour la démocratie (regroupant le Parti Démocrate chrétien, le Parti socialiste, le Parti pour la Démocratie et le Parti radical social démocrate), affronte Hernán Büchi, candidat de la coalition Alianza por Chile (regroupant l'Union démocrate indépendante et Rénovation nationale). En février 1991, la commission Vérité et Réconciliation, établie un an auparavant par Aylwin, informe sur les violations des Droits de l’Homme commises par le régime militaire.

    Le 11 mars 1990, à la suite d'élections démocratiques, Pinochet cède son poste de président de la république au démocrate chrétien Patricio Aylwin, élu à la tête d’une coalition — la Concertación — englobant les héritiers du socialisme d’Allende. Mais Pinochet demeure encore sept ans chef des armées.

    Patricio Alywin doit remettre en place la démocratie, établir une nouvelle politique nationale, maintenir la bonne santé économique du pays (qui s'améliore sensiblement avec le retour de la démocratie). Enfin, encore plus important pour les Chiliens, l’armée doit reconnaître les violations des Droits de l’Homme commises pendant la dictature.

    Le 11 mars 1994, Eduardo Frei Ruiz-Tagle devient président de la République. Il est élu grâce à la coalition de la Concertación. Son gouvernement qui dure six ans, se caractérise par la bonne santé économique du Chili grâce à l’ouverture du marché chilien à l’étranger (les années 1990-1997 se caractérisent par une croissance annuelle du PIB de l’ordre de 7 %). Cependant, à la fin de son mandat, une nouvelle crise économique affecte le pays. En 1999, le PIB du Chili régresse même de 0,3 %, à cause des conséquences de la crise économique asiatique.

    En octobre 1998, retraité et sénateur à vie, Pinochet est arrêté à Londres, à la suite du dépôt d'un mandat d’arrêt du juge espagnol Baltasar Garzón et mis en résidence surveillée. Ce problème a pour conséquence de raviver les tensions entre les différents partis politiques du pays.

    Après une élection assez difficile, Ricardo Lagos devient président en mars 2000 (en étant le troisième président de la Concertación et le premier président socialiste depuis Salvador Allende), dans un climat économique relativement mauvais. Lagos devient populaire car il remet l’économie au vert, met en place de nombreuses réformes comme l’école gratuite et obligatoire jusqu’à 18 ans, légalise le divorce en 2004. De plus, Lagos signe de nombreux traités de libre-échange, principalement avec l’Union européenne et les États-Unis[46].

    De retour au Chili, presque deux ans plus tard (en mars 2000), le général Pinochet reçoit un accueil chaleureux de l'armée et de ses partisans rassemblés par milliers le long de la route de l'aéroport à son domicile[47], alors que des procédures judiciaires sont engagées contre lui.

    En 2004, la cour d’appel de Santiago lève l’immunité constitutionnelle d’Augusto Pinochet pour ses responsabilités dans l’opération Condor, un plan des dictatures sud-américaines des années 1970 pour éliminer leurs opposants. En juin 2005, il est finalement relaxé par la cour d’appel. Les recours déposés par les familles de victimes sont jugés « irrecevables ». Cette relaxe est confirmée définitivement le 15 septembre 2005 par la Cour suprême.

    La socialiste Michelle Bachelet est élue au second tour avec 53,5 % des suffrages le 15 janvier 2006 ; elle entre en fonction le 11 mars suivant. Elle devient ainsi la première femme dans l'histoire du Chili à devenir présidente. Son gouvernement se caractérise par une parité hommes/femmes.

    Le général Pinochet meurt à l’hôpital militaire de Santiago le 10 décembre 2006.

    Le 13 décembre 2009, le premier tour de l'élection présidentielle voit arriver en tête le candidat de la Coalition pour le changement (droite et centre droit), Sebastián Piñera, avec 44,06 % des suffrages. Le candidat de la Concertación, l'ancien président Eduardo Frei Ruiz-Tagle n'en n'obtient que 29,60 %, et le candidat dissident issu des socialistes, Marco Enríquez-Ominami, rassemble 20,14 % des voix. Le 17 janvier 2010, Sebastián Piñera est élu président de la République avec 51,61 % des suffrages[48]. Il a officiellement pris ses fonctions le 11 mars 2010 au cours d'une cérémonie au Congrès national, à Valparaíso et alors même que se produisaient de fortes répliques au séisme du 27 février[49].

    Michelle Bachelet remporte de nouveau l'élection présidentielle le 15 décembre 2013 et est reconduite pour un mandat de quatre ans à partir du 11 mars 2014.

    En décembre 2017, Sebastian Pinera est réélu président du Chili, avec 54 % des voix au premier tour.

    En octobre 2019, d'importantes manifestations lycéennes et étudiantes ont lieu contre une augmentation du prix des tickets de transports à Santiago[50]. Le projet est annulé par le gouvernement mais les manifestations se poursuivent à travers tout le pays et concernent d'autres sujets sociaux[51]. Les manifestants protestent ainsi contre la précarité du système de retraite et de santé, l’augmentation du prix des médicaments, la hausse des coûts de l’électricité, les très fortes inégalités, ou encore les intoxications répétées dans les « zonas de sacrificio » très industrialisées et fortement polluées[52].

    Alors que des émeutes voient s'opposer manifestants et policiers dans plusieurs villes, le gouvernement ordonne le déploiement de plusieurs milliers de soldats et policiers dans les rues de la capitale. Des chars sont également déployés dans la ville et l'état d'urgence est proclamé[53].

    Le 25 octobre 2020 un référendum visant à proposer la mise en place d'une nouvelle constitution rédigée par une assemblée citoyenne a lieu. Malgré la pandémie de COVID-19, 50,9 % des électeurs se déplacent pour voter, le plus haut taux de participation depuis dix ans, et 78 % votent pour l'écriture d’une nouvelle Constitution. Dès le 26 octobre, les citoyens ont commencé à travailler sur la nouvelle constitution. Les représentants de l’Assemblée constituante seront élus en avril 2021[54]. En mai 2020, la population vote largement en faveur d’une réécriture en profondeur de la Constitution héritée de Pinochet[55].

     Gabriel Boric président du Chili depuis le 11 mars 2022.

    Mi-décembre 2021, Gabriel Boric, à la tête d'une coalition de partis de gauche, est élu président du Chili. Il prend ses fonctions le 11 mars 2022[56].

    (es) Histoire de la fondation de Santiago du Chili (es) Fondation de la ville de Valdivia (es) Indépendance chilienne Simón Bolívar: A Life, par John Lynch, page 206, 2007 [1] (es) La « chilénisation » des villes du Nord du pays après la victoire de la guerre du Pacifique ↑ a b et c « Chili, 1907, Santa María de Iquique », Le Monde diplomatique,‎ 1er décembre 2007 (lire en ligne, consulté le 22 décembre 2017). (es) Biographie de Carlos Ibáñez del Campo. (es) Uribe y Opaso. Pág. 250. (es) Journal El Mercurio, du 6 septembre 1970 Juan Gabriel Valdés, Pinochet's economists: the Chicago school in Chile, Cambridge University Press, 1995, p. 248. (en) P. Meller et C. Morrisson, Adjustment and equity in Chile, OECD Publishing, 1992, p. 20 Voir pages 106 et suivantes in Radicals, reformers, and reactionaries: the prisoner's dilemma and the collapse of democracy in Latin America, Youssef Cohen, University of Chicago Press, 1994 Dans Right-wing women in Chile (Penn State Press, 2002), Margaret Power développe, entre autres, ce qu'elle résume en introduction (page 6) de la façon suivante : The opposition, which included the centrist Christian Democratic Party and the rightist National Party, helped create Chile's economic crisis and reaped the most benefit from it.(…) The opposition controlled most of the media, industries, financial institutions and commerce of Chile. « Dossier sur le Chili », sur ipu.org (consulté le 10 juillet 2019) « those standing in the way of peaceful revolution made violent revolution inevitable » in UN monthly chronicle, United Nations, Office of Public Information, 1973. 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Stern, Battling for hearts and minds: memory struggles in Pinochet's Chile, 1973-1988, Duke University Press, 2006, p. 167-169 ; Genaro Arriagada Herrera, Pinochet: the politics of powerpages; chapitre 6 « The End of the "Miracle" », Routledge, 1988, p. 49-55 ; Claude Auroi, Latin American and East European economies in transition: a comparative view, European Association of Development Research and Training Institutes, Routledge, 1998, p. 29. Xabier Arrizabalo Montoro, Milagro o Quimera, la Economía Chilena Durante la Dictadura, Catarata, 1995, p. 302. OCDE, Adjustment and equity in Chile, OECD Publishing, 1992, p. 29-32. Jacqueline West, South America, Central America and the Carribean 2002, Routledge, 2002, p. 231. Patricia Olave Castillo, El proyecto neoliberal en Chile y la construccion de una nueva economia, UNAM, 1997, p. 151. (es) Barros Robert, La Junta Militar Pinochet y la Constitución 1980 page 8-9 (es) Plébiscite de 1988. (en) citizenstrade.org (en) Thomas M. 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